Chapitre 41~
Avant que les conférences ne débutent, un cocktail de bienvenu est organisé pour tous les invités et participants. Il aura lieu demain soir. J'ai donc toute la journée de demain pour me trouver une tenue adéquate. Mais là n'est pas mon principal problème. Ce qui me préoccupe en ce moment c'est que je n'ai nulle part où dormir ! Plutôt, il est hors de question que je dorme avec Ryan. Sachant pertinemment qu'il ne ressent rien pour moi et qu'il m'est difficile d'être autant proche de lui sans pouvoir même le toucher. Mes dernières solutions sont : dormir soit dans la salle de bain, soit le canapé. Je crois que le canapé est préférable. Même si la baignoire est gigantesque, il fait froid dans la salle de bain. Je vais juste emprunter quelques draps et le tour est joué... n'est-ce pas ?
Ryan : « Il n'y a pas de mais, tu dors avec moi. Le canapé, non mais quelle idée... »
Je lève les yeux au ciel tout en croisant les bras.
Samantha : « ça t'a traversé l'esprit que, peut-être, je veux vraiment dormir sur le canapé ? »
(C'est tellement dur de savoir que la personne que tu aimes est à ta portée mais que, malheureusement, elle reste quand même inaccessible. Est-ce que tu le sais, Ryan ?)
Ryan passe sa main sur son front et soupire.
Ryan : « Pourquoi faut-il que tu sois autant tête de mule ? »
Samantha : « Et toi, pourquoi faut-il que tu contrôles toujours tout ? Si je veux dormir sur le canapé, je le fais ! Tu n'es ni maître de ma vie ni de mes envies, Ryan ! »
Je couvre aussitôt ma bouche. C'est parti tout seul. Ryan passe devant moi et s'allonge sur le canapé.
Samantha : « Qu'est-ce que tu fais ? »
Ryan : « J'ai changé d'avis finalement. Je dors ici. »
Quoi ? Mais qu'est-ce qui lui prend ? Il croit vraiment que je vais gober ça ? Pourtant il semble décidé à rester là. Où je dors maintenant ?
Samantha : « Tu vas vraiment dormir ici ? »
Ryan : « cela te pose problème ? Après tout, j'ai payé cette suite, j'ai bien le droit d'y faire ce que je veux. »
Qui l'eu cru, Ryan dormant sur un canapé...
Samantha : « Je n'ai aucun problème avec ça. »
(S'il veut la jouer comme ça...)
Samantha : « Bonne nuit, Ryan. »
Et je me dirige vers la chambre.
***
Le lendemain, je me réveille reposée. J'ai dormi comme un bébé. Ce lit est très confortable, j'ai bien fait de ne pas prendre le canapé. Je me demande comment Ryan s'en est sorti.
Je suis surprise de le découvrir debout, déjà habillé avec une tasse de café à la main. A ce que je vois, Monsieur Parfait est toujours là. Moi, par contre... avec mes cheveux en bataille, mon pyjama et mes pieds nus... J'allais revenir sur mes pas mais il m'a vu entrer, je ne peux plus fuir.
Ryan : « Bonjour. »
Samantha : « Bon-Bonjour. »
Tiens, il est plutôt calme. Je pensais qu'il me ferait la tête ou un truc du genre. Je sens un malaise qui s'installe, c'est trop calme. Je prends une tasse et y verse du café avant de prendre place sur l'îlot central. Je vois l'énorme petit-déjeuner qui se dresse devant moi mais je n'ai pas d'appétit. Pourtant il faut que je mange si je veux survivre à cette journée. Je me force néanmoins à manger une viennoiserie.
Ryan s'approche et dépose un grand paquet devant moi.
Ryan : « Tiens. »
Samantha : « Qu'est-ce que c'est ? »
Il passe une main sur sa nuque.
Ryan : « C'est une robe pour ce soir. Je l'ai commandé avant notre départ, elle était dans mes bagages. Je sais que je ne suis « ni maître de ta vie ni de tes envies ». Si elle ne te plaît pas, jette-la. Je te donnerai de quoi faire du shopping et tu pourras choisir une robe un peu plus à ton goût. »
(Oups, il s'est souvenu de mes paroles.)
Je vois que ça l'a affecté. Il parlait faiblement et hésitait même à me tendre le paquet. J'imagine qu'il l'a choisie avec soin. En plus, il l'a acheté pour moi. Connaissant Ryan, ce ne sera pas n'importe quelle robe. Ce serait du gâchis de la jeter. Et un peu dommage si je ne la portais pas. Malgré notre petite altercation d'hier, je souhaite quand même lui faire plaisir. J'ouvre le paquet et je m'émerveille devant la beauté absolue de la supposée robe. Une robe de cocktail rose saumon à manches mi-longues m'arrivant un peu plus haut des genoux. Le haut est transparent, fait de dentelle. Quelques perles et motifs cousus dessus ne la rendent pas vulgaire. Le bas est une jupe évasée à nuance plus sombre que le haut de la robe.
(Jeter une telle robe devrait être un crime. Pourquoi a-t-il cru que ce ne serait pas à mon goût ?)
Samantha : « Elle est... SUBLIME ! J-Je n'ai pas les mots... »
Ryan : « Tu veux bien la porter ? »
Il parle timidement comme un petit enfant, c'est mignon. Je hoche vigoureusement la tête.
Ryan : « Merci. »
Samantha : « Non, merci à toi, Ryan. »
(J'ai tellement envie de le prendre dans mes bras et de l'embrasser. Je me retiendrai.)
Peu de temps après, Ryan me laisse car il avait des préparations et autres choses à faire. Il m'a donné ma journée pourtant je sais que ce n'est pas juste. Il s'agit quand même de mon travail et logiquement, je devrais le suivre partout, parce que je suis sa secrétaire. Mais à la place, il me demande de rester ici.
(Pour une fois que j'ai l'occasion de voyager, je ne vais pas pourrir dans cette suite !)
Je laisse l'ambiance cocooning et je pars faire du tourisme. Je commence donc par une analyse plus approfondie du lac Michigan. Je le vois depuis l'hôtel, il est magnifique, surtout quand le soleil s'est couché hier. Mais vu de près, il est encore plus extraordinaire, on ne dirait pas que c'est un lac mais une petite plage. Je prends quelques photos et poursuit ma découverte de la ville. Qui dit Chicago dit forcément Grant Park ! Je n'aurai pas le temps de visiter tout le parc donc je me dirige vers l'attraction qui m'intéresse : le Cloud Gate, cette immense sculpture qui ressemble à une goutte de pluie géante. Enfin, selon moi. Je me dépêche de prendre d'autres photos. Lisa va halluciner, à moins qu'elle ne soit déjà venue ici. Je suis excitée comme une puce, j'ai bien fait de sortir plutôt que de me morfondre dans la suite. Je continue par Strate Street. Vu que je suis déjà habituée aux rues bondées de New-York, les grands magasins et les gratte-ciels ne me font plus un grand effet. Je m'arrête en chemin pour acheter une boisson et un petit snack puis je me dis qu'une pause s'impose. J'ai encore quelques heures de libre avant de me préparer pour la soirée, peut-être que je devrais m'en servir pour rentrer et me reposer, j'ai fait pas mal de marche.
(C'est ce que je me disais mais...)
En repassant à côté du lac, je n'ai pas remarqué ce grand parc d'attraction : le Navy Pier.
(Mais quelle idiote ! Pourquoi je ne l'ai pas vu plus tôt !)
Je ne refuserai jamais un petit tour de grande roue. Et puis, je suis seule donc il n'y aura pas autant de fun que ça. La grande roue est parfaite. Mes pensées divaguent alors que je contemple la vue. Comment j'en suis arrivée là ? Maintenant je comprends que j'étais très naïve... et un peu trop optimiste. En assurant à mes parents que je gèrerai tout, c'était trop présomptueux de ma part. J'avais déjà tout un programme, toute une liste sur ce que je devais et voulais faire. Et rien de cela ne s'est concrétisé... jusqu'à présent. Je parle peut-être encore trop vite, par contre, je ne me fais plus d'illusions. Si un jour, on m'avait dit que j'aurai un quotidien avec un rythme autant effréné, une cadence aussi rapide et une organisation aussi bordélique... ma mère ne me croirait pas. En parlant d'elle, ça fait longtemps que je n'ai pas écouté sa voix. Elle m'envoie des messages ou des mails de temps en temps, demandant des nouvelles et je ne cesse de répéter que ça va. Tant que ma vie ne sera pas organisée, je ne pourrai pas totalement tout lui raconter. Mais là j'ai une énorme envie de l'appeler. Je prends place sur une petite terrasse et compose son numéro.
Samantha : « Allô, maman ? »
Papa : « Ah, mon petit cookie, c'est toi ? »
Il adore m'appeler comme ça. Quand mon père rentrait du travail ou quand il me prenait à l'école, il y avait cette pâtisserie sur notre trajet qui vendait des cookies succulents. Il m'en achetait toujours à l'occasion. Depuis, il me surnomme ainsi. Mais j'avoue que plus le temps passais et plus je grandissais, il a cessé de m'appeler ainsi. Enfin, c'était surtout lors de mon entrée au lycée, parce que je trouvais ça embarrassant devant les autres élèves. Quand je suis entrée à l'université, il m'a rappelé par mégarde mais quand je me remémore ces souvenirs précieux, je ne peux pas lui en vouloir. Je ne lui en veux plus du tout de m'appeler comme ça.
Samantha : « Coucou papa, maman n'est pas là ? »
Papa : « Non, elle est chez ses amies en train de parler botanique. Elle a laissé son téléphone. Si elle savait que tu appellerais, elle serait même restée à la maison, fixant infiniment ce téléphone en t'attendant. »
Je glousse. Ce serait effectivement typique de ma mère.
Samantha : «C'est vrai. Ça va, vous deux ? »
Papa : « Tout est impeccable. Je vais déjeuner. Et toi, comment vas-tu ? Que me vaux cet appel ? »
(Déjeuner ? mais on est en après-midi... Ah oui, le décalage horaire...)
Samantha : « Pour aucune raison apparente. Vos voix me manquaient. C'est tout. »
Papa : « Oh, cookie... Tu nous manques également mais tu as décidé de mener ta propre vie et nous respectons cela.»
(Ma propre vie, oui. Mais elle n'est pas comme je l'espérais.)
Samantha : « C'est vrai... quand les choses se seront calmés ici, je viendrai vous rendre visite. »
Papa : « Calmés ? Chérie, tu as des problèmes ? »
(Je ferai mieux de ne pas l'inquiéter.)
J'entends quelque chose qui tombe et un toussotement à l'autre bout du fil.
Samantha : « Maman est rentrée ? »
Papa : « Qu-Quoi ? Oh non, elle n'est pas encore rentrée. Je disais donc, des problèmes ?! »
Samantha : « Non, non ! Ce n'est pas ça ! C'est juste... que je vis des choses tellement inimaginables en ce moment... »
Papa : « Inimaginables ? »
(Je n'arriverai jamais à m'en sortir s'il répond avec un mot à chaque fois.)
Samantha : « Oui, je suis à Chicago en ce moment. Pour un voyage d'affaire. »
Papa : « C'est super ! Je suis fière de toi ma fille. »
Samantha : « Merci, papa. Bon, il faut que je raccroche, j'ai encore des préparations à faire. »
Papa : « Pour ton travail ? D'accord, je comprends. Rappelle-nous plus souvent, ça m'a fait très plaisir de te parler. »
Samantha : « Oui, à moi aussi. Allez, je te laisse, bisous ! »
(Je me demande quel était ce bruit...)
Je n'y fais pas plus attention et retourne tranquillement à l'hôtel.
Si je savais ce qui m'attendait ce jour-là, j'aurai trainé des pieds sur le chemin de retour pour pouvoir échapper à la catastrophe...
***
Petit chapitre de transition avant le grand drame 😭
J'ai vraiment du mal avec les prochains chapitres parce que je ne cesse de les réécrire à chaque fois 😪 on dirait qu'il y a toujours un truc qui m'échappe 🤔
J'espère du moins que ce ne sera pas trop n'importe quoi 😅
Attachez vos ceintures et préparez-vous !
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