Chapitre 40~

Le lendemain, j’ai décidé de prendre la vie du bon côté. Fini les tourments, les peurs et les angoisses, on ne vit qu’une fois ! Je vais profiter de ma vie comme je l’entends. La nuit porte conseil comme on dit. C’est pourquoi, j’ai vraiment hâte de ce voyage avec Ryan. Je vais faire en sorte qu’il comprenne mes sentiments. Je ne vais pas baisser les bras.

J’ai seulement emmené une valise avec le strict nécessaire. C’était dur de choisir quoi emmener. En plus, je ne sais pas combien de temps nous resterons à Chicago, ce qui rend le tri plus corsé. Mais si je peux me faire gâter par Ryan, question vêtement, je ne vais pas me gêner ! Il y a tellement de choses que je voudrais avoir…
J’ai demandé à Matt de garder Max pendant mon absence. Il s’en est vanté chez Lisa qui s’est plaint chez moi.

« Pourquoi ne pas m’avoir appelé ? Je suis ta meilleure amie, c’est moi qui dois garder Max ! » A-t-elle dit. C’est alors que ces deux là se sont engagés dans une guerre mondiale avec pour avoir la garde de Max. A croire qu’il est devenu leur chien et non le mien ! Ils ont fini par se mettre d’accord en gardant Max à tour de rôle.

Je suis en bas de mon immeuble et n’attends plus que Ryan. Justement, quand on parle du loup, le voilà qui arrive… en voiture ?! Et pas n’importe laquelle, une Aston Martin rouge flamboyante ! J’en reste abasourdie. Quand il parlait de venir me chercher, je croyais qu’il enverrait Jake avec la limousine ! Non qu’il viendrait me chercher « personnellement » !

Pourtant c’est le cas. Il sort de la voiture et c’est la première fois que je le vois en tenue décontractée. Enfin, décontracté « à la Ryan ». Il porte une chemise noire avec trois boutons ouverts, ce qui laisse entrevoir ses pectoraux musclé. Il a retroussé ses manches, ce qui est vraiment inhabituel. Pour le bas, il porte un slim beige accompagné de bottines noires en daim. En s’avançant vers moi, il retire ses lunettes de soleil, mon cœur rate un bond.

Ryan : « Prête ? »

Je ne sors aucun mot. Il regarde derrière moi un instant avant de reprendre la parole.

Ryan : « Bizarrement, je m’attendais à plus de bagages. »

Il rit légèrement et je le trouve trop craquant sur le coup. Il essaie de détendre l’atmosphère mais c’est moi qui suis trop coincée.

(Mais réagis, Samantha !)

Samantha : «Euh… Tu disais que j’achèterai mes vêtements là-bas. »

Il hausse un sourcil, inquisiteur.

Ryan : « Tu as surtout retenu cette partie à ce que je vois. »

(Est-ce mal ?)

Il ne dit rien de plus et m’invite à prendre place dans sa superbe voiture pendant qu’il met ma valise dans le coffre. Cette voiture est sublime. L’intérieur sent très bon et les sièges en cuir sont confortables. On dirait presque une voiture neuve tellement c’est propre… à moins que ce ne soit le cas ? Avec Ryan, il faut s’attendre à tout. Quand il prend place à côté de moi, cette approximation me rend nerveuse. J’ai des questions à lui poser, des inquiétudes à lui confier mais cela ne se résoudra pas en un claquement de doigts. Il démarre et je suis impressionnée par le ronronnement du moteur. Les passants se retournent et restent figés d’exaltation quand la voiture passe devant eux. C’est vraiment une voiture puissante.

Après quelques minutes, le silence est vraiment pesant, je décide de mettre un peu de musique. Ryan me toise.

Ryan : « Je ne savais pas que tu aimais le jazz. »

Samantha : « C’est Ray Charles ! Sa musique est universelle. »

Il rit à nouveau. Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Ryan est tombé sur la tête ? Il est tout joyeux, tout fanfaron. Il suit le rythme de la chanson en tapotant sa cuisse. Moi, je chante, en mode « complètement déjantée ».

Samantha : « Hit the road, Jack. And don’t you come back no more, no more, no more, no more ! »

Je lève les bras et danse sur place, la musique m’emporte totalement. Ryan se met même à chanter avec moi. C’est fou ce revirement de situation en l’espace d’une journée ! Nous nous amusons tellement pendant le trajet jusqu’à l’aéroport. Ryan se gare sur le parking.

Samantha : « Tu vas laisser la voiture là ? »

Ryan : « Ce n’est pas pour rien que c’est écrit ‘’stationnement longue durée ‘’. Allons-y.»

Il prend ma valise et refuse que je la porte.

(Quel gentleman.)

Ce n’est qu’à ce moment que je remarque qu’il n’a aucun bagage sur lui. Apparemment, il a déjà tout mis dans le jet. Eh oui, la fille banale que je suis voyage en jet avec son boss jusqu’à Chicago. C’est tout simplement inimaginable. Ce qui est le plus inimaginable, c’est à quel point nous nous entendons bien. C’est vrai, il n’est plus aussi distant, sa compagnie est agréable, il a été très gentil tout à l’heure en portant ma valise. J’aimerais que l’on continue sur cette lancée mais j’ai parlé trop tôt. Ryan reprend son visage fermé une fois que nous sommes installés, je ne comprends pas. Et lorsque je vois une brune portant une robe rouge, je comprends : Carla. Quelle est leur relation ? Sont-ils ensemble ? Si oui, est-ce qu’elle lui manque ? Comment il est avec elle ? Je me demande s’il avait ce genre d’expression en pensant à moi auparavant. Un silence se pèse entre nous lorsque l’hôtesse de l’air entre pour lui servir un verre. Elle s’adresse également à moi mais je refuse poliment. L’atmosphère est lourde et je commence à en suffoquer.

(Vite, il faut que je trouve un sujet avant de me transformer en iceberg.)

Samantha : « Hum, combien de temps resterons-nous à Chicago ? »

Ne quittant pas son verre des yeux, il me répond. C’est plutôt bon signe.

Ryan : « Une semaine, je dirai. La conférence dure trois jours mais j’aimerais prendre un peu l’air avant de rentrer pour New-York. »

(Et bien sûr, il m’emmène avec lui.)

Il se masse la nuque et soupire. J’ai comme une impression de déjà-vu. C’est comme la fois où j’ai rencontré Jenny pour la première fois. Enfin, ce qui est arrivé après : il était supposé être en voyage mais est revenu trois jours plus tôt pour prendre du temps pour lui à cause de sa sœur un peu trop collante… C’était la première fois où il s’est également confié à moi. Comment en sommes-nous arrivés là ? La distance entre nous s’élargit de plus en plus et je n’ai aucune idée sur comment l’atteindre.

Nous restons chacun de notre côté pendant le voyage, même pas un mot. J’ignore à quel moment exactement je me suis endormie mais Ryan me réveille lorsque nous arrivons à destination. Ça aussi, c’est familier.
Nous sortons de l’aéroport et Jake nous y attend, devant la limousine.

(Merde, je l’ai complètement oublié.)

Mais il fait comme si de rien n’était.
Il nous ouvre la portière avant de ranger nos bagages. Il se met directement en route par la suite. Tout ceci en silence aussi.

(Ils ont tous les deux décidé de me punir par le traitement du silence ou quoi ?)

Je laisse le maximum d’espace possible à Ryan. Je me mets donc à l’extrémité de son opposé et je ne lui adresse même pas la parole, mes yeux sont rivés sur le paysage qui défile. Je n’ai jamais voyagé de toute ma vie. Enfin, mon déménagement à New-York fut le premier et là c’est Chicago. Je ne connais rien en dehors de Los Angeles. Si je prends le côté positif de cette situation, c’est de l’expérience professionnelle en plus et si j’ai le temps, je ferai du tourisme. Même Cassidy m’en voulait d’y aller « à sa place ». Heureusement cette fois-ci, elle a eu son compte.

La voiture s’arrête, nous arrivons à destination. Il s’agit d’un  des plus grands hôtels chics de Chicago, donnant vue sur le lac Michigan. Je n’en attendais pas moins de Ryan. Cet hôtel de luxe est installé dans un gratte-ciel qui surplombe un centre commercial. Normal qu’il y ait autant de personnes. C’est très animé. Ryan donne des instructions pour faire monter nos bagages et me demande de le suivre, j’exécute en silence. Nous montons dans l’ascenseur de verre et je sonde le centre commercial. Je vois le genre : qui dit magasins de luxe et des lustres en verre partout dit magasins de personnes riches à prix exorbitants et personnes riches désagréables bien sûr. Etait-ce vraiment une bonne idée de venir ? Ce monde n’est pas fait pour moi.
Nous arrivons à notre étage et le jeune homme qui a monté nos bagages, vient pour nous accueillir avec des cocktails.

(C’est bien un service cinq étoiles.)

Nous le suivons et il nous indique une grande porte en marbre. Ce doit être la chambre de Ryan. Je suppose qu’il va m’indiquer la mienne après. Il ouvre la porte et je n’en crois pas mes yeux. Cet endroit est incroyable ! Ce n’est même pas un chambre, c’est carrément un appartement ! Et peut-être même dix fois plus grand que le mien, qui plus est. Le salon donnait vue à la ville et le lac par ses baies vitrées. Quel paysage magnifique. Il y a également une porte qui mène vers une petite véranda à côté des baies. Je regarde à droite et je vois la cuisine. Elle est bien équipée, il y a même un bar à côté. Ne parlons même pas de la salle à manger, un grand lustre surplombe la table. Vous voyez… ce genre de table qui fait cinq mètres de long et qui empêche les discussions de se faire, à moins de crier. Le genre qui vous empêche d’avoir un moment d’intimité avec votre invité. Le genre où vous devez vous lever et faire un petit footing même pour aller chercher le sel de l’autre extrémité. Bref, ce genre de table. Mais il n’empêche qu’elle est en verre et très sophistiqué avec un très beau tapis en-dessous. Je suis certaine que tout ce qui se trouve ici vaut des millions, je ne dois pas faire de gaffe. Je continue mon exploration et regarde à gauche. Je vois des portes, je suppose que c’est la chambre et… les toilettes ?

Un seul mot pour décrire tout ceci : fascinant.

Pendant ma contemplation des lieux, le jeune homme se retire tout en fermant la porte.

Samantha : « A-Attendez ! Et ma chambre ? »

Ryan : « Qu’est-ce que tu racontes ? Elle est ici. »

Il désigne la porte que j’ai vue un peu plus tôt.

Samantha : « Si tu as bien remarqué, il n’y a qu’une seule porte. Donc une seule chambre. »

Ryan : « Et quel est le problème ? Il est trop tard pour changer la réservation. »

(Dites. Moi. Que. Je. Rêve.)

Il n’a pas osé faire ça ?! Est-ce que nous allons vraiment… ? D’ailleurs, ça ne le gêne pas ? Je scrute ses mouvements et je remarque que c’est le cadet de ses soucis. Il soupire avant de s’allonger sur le canapé. J’aimerais bien lui demander ce qui ne va pas mais ce ne sont plus mes affaires. Je décide de vérifier la chambre.

(Pitié, faites que ce soit deux petits lits séparés !)

Encore une fois, à ma grande déception, rien ne se passe comme je le voulais depuis le départ. C’est un lit double King Size. Ai-je été maudite ou un truc du genre ?

Maintenant que j’y pense… ce n’est pas ma faute. Après tout, ce n’est pas moi qui ai fait la réservation. Est-ce que… Ryan a fait exprès ou il n’a tout simplement pas fait attention ? A moins qu’il ait demandé à une autre personne de réserver mais qu’il a omis de me préciser. Quelque soit la raison, j’en ai marre de me casser la tête. Advienne que pourra.

***
Chapitre plus court que les précédents mais disons que ça introduira les évènements à suivre 😝
Jusqu'ici comment trouvez-vous le comportement de Ryan ?

Ça en fait du chemin, 40 chapitres et nous sommes encore loin de la fin, croyez-moi 😂 ça ne fait que commencer même 🤔

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