Chapitre 3~
Lundi... Sérieusement, qui aime le lundi ?! Même si j'ai réussi à bien me reposer la veille, les heures de sommeil perdues sont à jamais irrécupérables. En plus, le rythme de vie effréné de New-York ne m'aide absolument pas.
Je me lève paresseusement de mon lit et je commence à me préparer. Douche prise et petit-déjeuner terminé, je me brosse les dents et je décide de réajuster un peu mon maquillage. Pour aller travailler, normalement j'aurai pu mettre quelque chose d'assez décontracté mais nous avons une réunion importante aujourd'hui, j'ai sorti mon tailleur noir : ma plus grande fierté en ce qui concerne les tenues professionnelles.
Je ne traîne pas plus longtemps, je pars pour Carter Corp.
Alors comment dire... En Californie, je l'avoue, j'avais une belle vie. Je me la coulais douce, rien ne manquait. Il était là le problème. Je n'ai jamais exécuté quoique ce soit par moi-même. Mes parents étaient toujours d'assaut pour le faire à ma place. Je manquais d'indépendance. Ce n'était pas ma vie qui me dérangeait mais c'était la manière dont je vivais qui était toxique. Mis à part le fait d'avoir été trop chouchouté, il y a également un événement de mon passé que je souhaite oublier définitivement. Ça n'en vaut pas la peine de remémorer de tels cauchemars... Ai-je fui ? Non. L'affaire était close. De temps à autre... Les souvenirs me hantent. Donc un jour, en feuilletant les annonces et en examinant des sites web, j'ai vu l'offre de Carter Corp. Ce fut le déclencheur de mon nouveau départ. J'ai passé l'entretien et j'ai été prise. Les premiers mois étaient difficiles. Je n'avais pas encore de logis, je ne connaissais rien à New-York. Je n'avais tout simplement pas mes repères. Et puis, si on analyse bien, c'est plutôt normal comme réaction. Il faut du temps pour trouver les bonnes choses et la vie n'est pas aussi clémente.
J'arrive dans le hall en claquant mes talons aiguilles, je fais coucou à Lisa et me dirige vers l'ascenseur. J'entends des pas se rapprocher.
??? : "Eh bien... Encore ici ?"
(Oh non... Pas cette voix. Pas lundi !)
Je me retourne et je vois Cassidy Sparke alias la "DRH", alias la "garce de service" selon moi. Du haut de ses quinze centimètres de talons, sa jupe droite bleue nuit et son chemisier blanc qui laisse apparaître sa chirurgie esthétique (je n'étais pas sûre mais ça m'en a tout l'air) et son chignon qui pue la laque, cette femme est une vraie langue de vipère.
Samantha : "Je ne suis pas en retard."
Cassidy : "Vu votre tenue, je suppose que votre réveil n'a pas sonné ? Oups, désolé, j'ai oublié que c'était votre tête habituelle !"
(Je vais l'étrangler...)
Depuis mon arrivée, elle ne cesse de me lancer des piques. Qu'est-ce j'ai fait ? Et déjà qu'elle est dans les relations humaines et moi une simple assistante, je dois m'efforcer de ne pas lui flanquer une gifle sinon je peux dire adieu à mon job.
(Et l'ascenseur qui ne descend toujours pas...)
Ou peut-être... non. Elle et moi dans le même ascenseur... Seule une intervention divine pourra m'empêcher de la trucider. Je décide donc de feindre l'ignorance.
Cassidy : "Alors on est devenu sourde ? Je ne comprends pas comment on peut recruter une incapable comme vous !"
(Celle-là, tu l'as pas manqué, hein la garce ?)
Je serre mon sac à main de toutes mes forces.
(Pitié, faites qu'elle parte ou j'explose ! Je suis à bout.)
Samantha : "Vous vous voulez quoi, mademoiselle Sparke?"
Cassidy : "Aller dans mon bureau mais vous me barrez la route."
Samantha : "L'ascenseur n'est pas encore là."
Cassidy : "Parce que vous vous tenez devant. Non seulement vous faites fuir les hommes mais les ascenseurs également, quelle pauvre existence vous menez."
Et elle éclate de rire. Trop c'est trop. Je lui fait face et m'apprête à gueuler quand mon manager arrive et me sauve la mise.
Gabriel : "Bonjour mesdemoiselles."
Nous nous tournons vers lui et instantanément Cassidy change le ton de sa voix : elle devient mielleuse. Je me retiens de vomir.
Cassidy : "Bonjour Gabriel."
(Et elle lui fait les yeux doux en plus...)
Samantha : "Bonjour Mr Simons."
Grand blond presque dans la trentaine, Gabriel Simons est mon manager. Il est également celui qui m'a fait passer mon entretien. Toujours impeccable dans ce qu'il fait, il recommande aux autres de faire pareil. Il est très exigeant au travail.
(Sauf que, désolé mon p'tit Gab' mais tout le monde n'est pas comme toi.)
Malheureusement, une personne aussi parfaite n'existe pas. Enfin... pas dans la réalité. Sous ses airs de perfectionniste se cache un très grand collectionneur de femmes. Je ne sais pas (à part moi) qui n'a pas encore fini au lit avec lui. Les rumeurs vont vite, il est très connu pour ça. Et aussi étonnant que cela puisse être, même si tout le monde a conscience de sa réputation, il y en a quand même qui tombe encore dans le piège à bras ouverts.
(Oui, il est beau comme un dieu mais ce n'est pas le dernier homme sur terre non plus)
Gabriel : "Vous parliez de quoi ?"
Cassidy : "Oh rien. Je disais juste à quel point j'aimais le tailleur de mademoiselle Hope. Il est nouveau ?"
Samantha : "Non."
(Dites. Moi. Que. Je. Rêve ! Son hypocrisie est sans limite.)
J'ai oublié à quel point Cassidy est mordue de Gabriel. Ils ont été ensemble à une époque mais Gabriel l'a jeté comme une vieille chaussette par la suite, "selon les rumeurs". À ce que je vois, elle ne l'a toujours pas digéré et continue de le coller. Ça me rappelle... Cassidy colle tous les beaux mecs en fait. Elle a déjà collé Matt également mais la pauvre... Sans résultat. Il l'a ignoré comme un maître. Et en étant témoin de la scène, je ne pouvais pas être plus satisfaite !
Je ris intérieurement mais reprends aussitôt mon calme quand Gabriel s'adresse à moi.
Gabriel : " En passant, tu es très belle aujourd'hui."
Samantha : "Euh... Merci."
(Regards meurtriers de Cassidy repéré.)
Gabriel : "N'oublie pas la réunion de cet après-midi surtout."
Samantha : "Oui, ne vous en faites pas. Je tâcherai également de prévenir Matt- euh, monsieur Ortega."
Il rit légèrement.
Gabriel : "Vous semblez bien proches."
Cassidy : "Sachez mademoiselle que les relations entre collègues sont interdites !"
( c'est à moi que tu dis ça ? Tu t'es regardé avant ? Oups, j'ai oublié que ton miroir s'est brisé au moment où tu t'es regardée dedans.)
Qu'est-ce que j'aimerais lui dire ça...
Samantha : "Non, nous sommes juste amis."
L'ascenseur retentit. ENFIN il est là ! Je m'engouffre illico presto et reste aussi loin que possible de Cassidy. Heureusement, Gabriel est entre nous, le crêpage de chignons n'est plus nécessaire.
J'essaie au maximum de ne plus interagir avec eux. Apparemment, ils font de même.
Cassidy : "Gabriel, ça te dit de déjeuner ensemble ?"
(Espèce de succube, va.)
Gabriel : "Désolé, j'ai du travail."
(Ha ! Dans ta gueule !)
Cassidy : "La prochaine fois alors."
Elle pose sa main sur le bras de Gabriel qui le retire aussitôt. Il ne l'a pas regardé, même pas une fois. Ses yeux sont restés rivés sur les portes de l'ascenseur.
Gabriel : "Je verrais. Je suis occupé."
Son ton est ferme, son regard est froid. J'en conclus que pour lui, plus rien ne se passera entre eux. Elle fait parti de son tableau de chasse à présent. Mais on dirait que ça ne la gêne aucunement. Ils tiennent une drôle de relation ces deux-là... Ce n'est peut-être juste que physique.
J'arrive à mon étage et m'échappe avec un petit "à plus tard" pour Gabriel et une expression méprisable venant de Cassidy. Pour un lundi, je commence bien, pas vrai ?
***
Nouveau chapitre ! 😊 Vous avez vu, notre garce préférée est apparue 😏 Quels sont vos avis ?
Pour la semaine prochaine, je ne suis pas sûre de pouvoir publier, je pars en voyage *-* Des vacances... Ça fait des années que je ne suis pas partie xD
J'espère seulement qu'il y aura la Wi-Fi 😋 héhéhé...
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