Chapitre 25~

L'inauguration est après-demain mais il reste encore trop de choses à faire. Je croule sous les demandes, les requêtes, les commandes et les confirmations. J'ai pris un sandwich de Bob que j'ai mangé dans mon bureau tout en complétant le programme du jour. Je n'ai pas quitté mon bureau de toute l'après-midi. Et encore, il faut que je fasse des heures supplémentaires je crois. Je reçois un mail de Ryan. Depuis la dernière fois dans son bureau, c'est à peine si l'on s'est croisé et nous ne parlons que de travail dans les mails. Je l'ai vraiment déçu.

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De : Ryan Carter, PDG de Carter Enterprises Holding Inc.

À : Samantha Hope

Objet : Les invitations

Vérifie la liste des invités et classe ceux qui viennent et ceux qui ont décliné. Envoie-les moi après.

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Pas de bonjour ni de merci. Il est aussi froid que de la glace et aussi dur que de la pierre. Je subis ça depuis un moment déjà. Mais qu'est-ce que j'y peux...

***

Ça y est, l'inauguration est lancée. Elle se tiendra sur le toit de l'entreprise. Les invités sont là, l'alcool coule à flot, les petits fours sont délicieux, tout est en ordre. Il est temps pour Ryan de faire son discours, je vais de ce pas le chercher dans son bureau.

Je suis devant sa porte et remarque qu'elle est entre-ouverte. J'allais entrer mais je surprends une discussion.

Ryan : "Arrête, elle n'est pas comme ça !"

Jenny : "Tu sais que j'ai raison !"

Ryan et Jenny ? Vu comment leurs voix haussent, ça n'a pas l'air d'aller. Ryan doit rejoindre ses invités mais je ne veux pas non plus le déranger, cette discussion avec sa sœur semble sérieuse.

Je vais revenir dans quelques minutes... est ce que je me suis dit avant d'entendre mon prénom. J'aimerais bien savoir pourquoi ils parlent derrière mon dos, il y a un problème ?

Jenny : "Ry, je suis certaine qu'elle t'utilise, comme les autres !"

Ryan : "Samantha n'est pas comme ça."

Jenny : "Comment tu peux en être sûr alors que tu l'as emmené là-bas ? Tu l'as fait n'est-ce-pas ?"

(Là-bas ?)

Ryan demeure silencieux un moment. Et Jenny s'approche et pose sa main sur son épaule.

Jenny : "Avoue que tu n'as pas été sérieux. Sinon tu ne l'aurais jamais emmené... dans... dans ta garçonnière."

Alors là, le choc... Sa garçonnière ?! Dites-moi que je rêve...! Je tombe de haut. Après tout, voyons la réalité en face : comment un homme comme lui pourrait aimer sincèrement une femme comme moi ? J'ai juste été son jouet, j'ai été trop naïve. Dire que j'y ai cru... J'ai eu la pensée de croire, d'imaginer qu'il pourrait se passer quelque chose entre nous. Nous ne sommes pas au même niveau, voilà la réalité.

Mes jambes tremblent tellement cette nouvelle m'a secoué. Je prends appui sur la porte pour essayer de rester debout mais à la place, j'ai poussé dessus et la porte s'est ouverte.

(Merde.)

Ryan et Jenny me fixent, ébahis. Puis Jenny évite mon regard car elle semble gênée tandis que Ryan me regarde tristement. Ses yeux me disent tout : Jenny dit la vérité. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, je me sauve, ne les laissant même pas dire un mot.

Ryan : "Samantha, attends !"

Je me précipite pour lui échapper, à la limite de ce que mes pieds peuvent endurer. Courir en talons, ce n'est pas pratique. Je m'enferme dans la cage d'ascenseur pour verser quelques larmes malgré moi. Que faire maintenant ? Rester ou rentrer ? Après une telle découverte, il est normal d'avoir l'estomac tout retourné, il ne me tarde de m'engouffrer dans la couette et espérer que ça passe. Cependant, je ne veux pas abandonner l'inauguration. J'ai tellement travaillé dessus...

Je n'arriverai à rien dans cet état, je vais rentrer.

À peine je referme ma porte que je balance tout : mon sac, mes chaussures, je défais mes cheveux et retire ma robe. Je me balade en sous-vêtements jusqu'à mon armoire où j'enfile un t-shirt et un bas de jogging. Je prends des biscuits au chocolat dans le placard de la cuisine et m'installe sur le canapé, devant la télé allumée. Je ne suis pas particulièrement attentive sur le documentaire qui passe mais je n'ai pas juste envie de rester dans le silence, c'est angoissant. Max vient à mes pieds et me fait les gros yeux pour un cookie. Je souris faiblement.

Samantha : "Toi au moins tu es honnête, pas vrai ?"

Il se contente de pencher la tête vers un côté, ne comprenant pas. Je tapote mes cuisses pour lui dire qu'il peut monter et ce gros béta ne perd pas une seconde. Alors qu'il est sur mes cuisses, j'en profite pour caresser ses poils soyeux. Ça m'a toujours calmé. Je lui fais un câlin et je sens les larmes qui montent à nouveau. Je sais que je ne devrais pas, il n'en vaut pas la peine mais c'est plus fort que moi. On ne peut pas contrôler ses sentiments.

Des sentiments ? Quels sentiments ? Il m'a seulement sauté. Oui c'est bel et bien le terme exact. Je le savais, au plus profond de moi, que je n'étais qu'une distraction parmi tant d'autres pour lui. Mon instinct ne me trompe jamais. Mais lui... Il a ce je-ne-sais-quoi qui m'a immédiatement attiré. Je n'arrive pas à m'y détacher. Cette attraction entre nous... Étais-je la seule à l'avoir ressenti ?

«Le Roi des mensonges », hein ? Il mérite bien ce titre. En plus ça n'a pas du tout gêné à sa sœur de parler de ce sujet. C'est comme si elle le savait déjà et que c'était chose courante.

Ce n'est pas bon, les larmes coulent toujours autant, je ne cesse de sangloter et renifler. Même mon cœur me fait mal à un point que je serre fortement ma poitrine. Max se met à lécher mon visage. Il a perçu ma tristesse, je crois. Il couine et me regarde tristement.

Samantha : "T'inquiète, ce n'est pas à cause de toi."

Ça me rappelle que ça fait un bail que je n'ai pas autant pleuré. Le pire dans tout ça... C'était exactement pour la même raison : un homme. Suis-je en train de refaire les mêmes erreurs qu'avant ? Je m'étais pourtant promis de ne plus revivre ça. Pas à nouveau, je ne veux pas être blessée à nouveau. Je me sens si seule tout d'un coup...

Je ramène mes genoux contre moi et me recroqueville sur moi-même. Mon téléphone sonne.

«Où es-tu ?»

Regardez qui envoie un message.

«Chez moi.»

La réponse est instantanée.

«Je ne t'ai pas donné l'autorisation.»

«Tu ne contrôles pas ma vie, Ryan. Si je veux rentrer, je rentre. D'ailleurs, j'ai fini mon travail. À ce que je sache, rester là-bas n'est pas une obligation.»

Ce n'est pas une façon de parler à son boss mais à ce que je constate, il n'agit pas en tant que tel en ce moment.

«Il faut qu'on parle.»

«Je n'en ai pas envie.»

«S'il te plaît, Samantha. Je t'assure que ce n'est pas ce que tu crois. Jenny se fait de fausses idées à ton égard, mais je ne te vois pas comme ça.»

Je soupire et mon cœur me fait à nouveau mal. Comment distinguer le vrai du faux ? J'entends tellement de choses à son propos.

«J'ai vraiment du mal à te croire.»

«C'est normal, nous parlons via SMS. Mais laisse-moi te le prouver en face. S'il te plaît.»

C'est vraiment la dernière chose dont j'ai envie : voir Ryan. Même s'il me supplie, ma réponse restera négative. Lui répondre ne servira à rien, je laisse son message en plant.

Plus tard dans la soirée, je me fais bombarder de messages par Lisa et Matt. Ils se sont inquiétés de mon absence soudaine. Lisa m'a carrément réprimandé.

"À croire que disparaître sans prévenir devient ta spécialité." A-t-elle dit.

Je me suis excusée en lui promettant qu'on passera une journée entre filles le week-end prochain.

(Et je n'oublie pas les chips !)

Matt m'a juste dit de prendre soin de moi. Je pensais qu'il poserait des questions, qu'il allait encore plaisanter sur les mille-et-une possibilités de ma "fuite". Ça me soulage de ne pas avoir à expliquer la situation.

***

Ça sent les problèmes 😱😱😱
Vos avis? 😊

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