Chapitre 13~

Aujourd'hui est une journée merdique. Pourquoi merdique ? Il est exactement 6h49 et je suis seule à l'accueil sous un temps de chien. Déjà qu'au réveil, je me suis levée du mauvais pied, je suis plus irritable que d'habitude. Je n'ai pu faire ni mon footing ni promener Max. Je n'ai même pas eu mon café...

(Comment survivre ?)

Je m'applatis sur le fauteuil et ferme les yeux une seconde.

Carter : "Vous êtes réellement venue. Et vous êtes en avance, j'apprécie."

Je rouvre les yeux, penche la tête en arrière et vois Carter qui me fixe. Son expression est indéchiffrable, comme d'habitude. Il sent l'after-shave. C'est étonnant à quel point il peut être autant parfait, même de bon matin. Je suis tellement à plat que je me contente de soupirer.

Samantha : "C'est mon travail, je n'ai pas vraiment le choix."

Carter : "Exactement."

(De bon matin, sérieusement ? Il va me pourrir ma journée ?)

Je le vois s'éloigner derrière moi.

Carter : "Est-ce que vous me détestez, Mademoiselle Hope ?"

J'ai surtout l'impression d'avoir affaire à une toute autre personne. Est-il réellement l'homme que j'ai embrassé en boîte ? Celui qui m'a assailli dans l'ascenseur ? Il semble si intouchable. En réalité, j'ai envie de lui dire comment je me sens. J'ai besoin de la vérité. À la place, je me relève et prend une attitude plus professionnelle.

Samantha : "Qu'est-ce que cela peut vous faire ? Vous vous en fichez."

Carter : "Bien sûr que non. Je fais attention à mon personnel. J'aimerais que mes employés soient à l'aise. Dans un milieu confortable, il ne peuvent que bien travailler. C'est dans ce genre d'atmosphère que j'institue mon entreprise."

Samantha : "Si vous le dites."

À peine je reprends mon sac qu'en un éclair, Carter se retrouve devant moi. Il avance sa main et sa paume chaude vient se poser sur ma joue. C'est un geste inattendu, normalement agréable. Mais je n'ai pas oublié ce qu'il a fait. Il a fallu que je masque le suçon avec autant de maquillage que possible. Sa main sent bon. Un parfum puissant et poignant à la fois. C'est dur d'oublier une odeur pareille. Une odeur éphémère.

Revenant à moi, je retire sa main de ma joue et recule de quelques pas.

Samantha : "Qu'est-ce que vous faites ?"

Carter : "Rien de spécial. Vous avez froid ? Vous tremblez."

Je me suis tellement précipitée ce matin que j'ai oublié mon manteau. En plus, il pleut des cordes. Carter enlève son manteau et le pose sur mes épaules.

Samantha : "C-Ce n'est pas la peine ! Je vais bien !"

Carter : "Votre joue est glaciale. Gardez-le. On ferait mieux d'y aller. On achètera des cafés en chemin, vous vous sentirez mieux après."

Samantha : "Cela signifie-t-il que je dois vous remercier ?"

Il esquisse un sourire.

Carter : "Non."

(Eh bien tant mieux, je ne veux pas lui être redevable.)

Nous sortons et je vois sa limousine garée juste devant nous. Un homme sort et nous ouvre la porte. À ma grande surprise, il s'agit de l'homme que j'ai vu durant le gala. Si je comprends bien, il est le chauffeur de Carter et cette limousine est également la sienne. Carter fait une brève présentation. Le chauffeur se nomme ainsi Stewart et il n'est pas tellement bavard. Dommage, parmi les nouvelles rencontres que j'ai fait depuis mon arrivée au dernier étage, Stewart est différent. J'aimerais qu'on soit amis mais il ne semble pas ouvert à la discussion. J'ai tout mon temps pour essayer de "nouer le contact".

La voiture démarre et je ne peux contenir mon stress. Pourquoi ? Je suis à quelques centimètres de Ryan Carter, sur le siège arrière de sa limousine. J'ai les mains moites, transpirantes. Je stresse tellement que je serre fortement mon classeur contre moi. J'ai peur que Carter découvre à quel point il me met mal à l'aise.  Même tout à l'heure, je crois que Stewart a remarqué que je portais sa veste. J'espère qu'il ne s'imagine pas des choses. Je sens une certaine attraction entre Carter et moi, malgré ses dernières actions. Je me sens attirée par lui. Cependant je n'ai aucune idée de ses pensées. Si ça se trouve, il ne fait que jouer avec moi. Je serai la seule à imaginer un film. C'est pourquoi, j'agirai seulement en tant que sa secrétaire. Qu'il soit l'homme de l'ascenseur ou pas, je dois taire mes sentiments. Parce que j'ai n'ai aucune chance avec quelqu'un de cet ampleur.

Carter : "Tout va bien ? Vous semblez perdue dans vos pensées."

Il vient de poser sa main sur ma cuisse. Je déglutis.

(Agir seulement en secrétaire, taire mes sentiments.)

Samantha : "Oui, je vais bien ! Monsieur Carter, en quoi consiste le travail d'aujourd'hui ?"

Ses yeux sont ronds comme des boules de loto. J'ai dit une bêtise ?

Carter : "Vous n'avez pas consulté vos mails hier soir ?"

Samantha : "Non."

Il soupire bruyamment.

Carter : "Mademoiselle Hope, j'aimerais qu'à partir de maintenant, vous vérifiez constamment votre boîte mail. J'aimerais que vous soyez disponibles à n'importe quelle heure et que vous faites votre travail à la perfection. Je n'accepterai aucune faute, est-ce clair ?"

Samantha : "N'importe quelle heure...?"

Carter : "Voyez-vous, diriger une entreprise n'est pas une tâche simple. Il y aura des moments où je serai dans l'obligation de vous assigner certaines choses dont je ne pourrai m'en occuper. Et comme je l'ai dit, aucune erreur tolérée. Ce que vous faites pourrait entacher mon image ou au contraire, la sublimer, si vous prenez votre poste au sérieux. J'espère que vous comprenez l'importance de votre poste."

Je hoche seulement de la tête. Il m'a carrément sorti un discours. Mais il faut le dire, sa force de persuasion est extraordinaire. Plutôt, son charisme et sa prestance.

Carter : "Si vous avez compris, pour cette fois, je vais vous récapituler le programme d'aujourd'hui. Et seulement aujourd'hui."

Il me sourit enfin normalement. D'un côté, ça me fait plaisir. Pour aujourd'hui donc, je dois l'accompagner à une interview et entre-temps, passer des commandes pour une autre soirée de gala, appeler encore des sites, organiser son planning du prochain mois et... Encore d'autres choses. Je l'accompagne toute la journée mais seulement de ma présence physique. Avec tout ce qu'il me donne comme boulot, j'espère encore avoir assez d'énergie pour rentrer saine et sauve.

La limousine s'arrête et nous arrivons devant un restaurant hyper chic. Ahem, un restaurant "luxueux" à cinq étoiles, le genre d'endroit où je n'ai jamais mis les pieds.

(Et jamais, ô grand jamais, je n'aurai pensé qu'un jour, je mettrai les pieds dedans.)

Avant de descendre de la limousine, Carter m'a passé son ordinateur portable pour que je travaille. Et je lui ai rendu sa veste avec un merci presque inaudible.

L'extérieur du restaurant est fait de verre, de vitres noirs fumés. Ils procurent une sensation de transparence, de légèreté, de sécurité. Personne ne sait ce qui pourrait se passer dedans pourtant vu de dehors, il existe une atmosphère si paisible. Le personnel est très compétent.

L'intérieur est magnifique, dans des tons de beige et des nuances de marron. Ces couleurs m'apaisent, je me sens immédiatement à l'aise. Sans parler de la décoration, en passant du tapis jusqu'aux lustres et tableaux en tout genre, j'ai l'impression d'être dans un musée. Tout est si grand et spacieux, et bien évidemment, luxueux. Je suis telle une insignifiante graine de poussière par rapport à l'immensité de l'univers.

Moi qui était à mes aises quelques instants plus tôt, je me rends compte que ce monde n'est finalement pas fait pour moi. Depuis le moment où le placeur est venu nous accueillir, mon estomac se contracte. Il nous emmène dans un coin reculé du restaurant. Je vois une pièce ou il est écrit “VIP”, nous entrons et une femme nous attend déjà. Elle est blonde et a la trentaine environ. Elle se lève et nous salue. Pendant ce temps, le placeur a disparu je-ne-sais-où.

Ce n'est pas une salle VIP pour rien, il y a même des canapés ! Presque un petit salon et une salle à manger combinés en une seule pièce. Tandis que monsieur Carter et la journaliste prennent place à table, je m'éloigne et m'assieds sur un des canapés.

(Je meurs d'envie de faire mes grandes oreilles malheureusement je n'ai pas que ça à faire.)

Alors que je commence à trier mes e-mails, l'interview commence...

***

Bonsoir ! Il n'y aura pas que cette interview qui commencera mais il y aura également mes tourments 😂 Je suis un peu perdue et à court d'idées qui en valent la peine. J'ai peur que les prochains chapitres ne soient pas de qualité 😰 pourtant j'ai beau retourner mon cerveau dans tous les sens... Je reviens vers ma décision initiale à chaque fois : YOLO 😂😂😂 j'improviserai la suite tout en essayant d'arranger les dégâts 😶

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top