Prologue :

-Vite ... Vite ...
La respiration haletante et le visage dégoulinant de sueur, Kassandra Leysinn tentait de finir son téléchargement. Elle murmurait ces mots désespérément, dans cette salle illuminée uniquement par l'écran de son ordinateur.
-Une minute. Allez ... Plus vite.
Les bruits de pas se rapprochèrent. C'était certain, ils l'avaient retrouvé.
Elle tapota de la main sa poche où se trouve son pistolet. Cependant la jeune femme savait que, cette fois-ci, il ne la sauvera pas. Elle allait mourir et pourtant cette vérité ne lui faisait plus rien. Des coups résonnèrent dans la porte en métal mais Kassandra ne réagit pas. 30 secondes. D'un signe de main tremblant, elle fixa une mèche de ses cheveux, attachés en un chignon haut et sortit une carte de son tiroir, y dessinant une croix rouge sur un point blanc au centre.
-Allez ...
Elle rangea rapidement le bout de papier à sa place et regarda de nouveau l'écran de son ordinateur.
10 secondes. 

La porte s'ouvrit d'un coup, détruite par un quelconque agent. Kassandra sortit son pistolet de sa poche et tira sur les premiers hommes qu'elle vit. Mais ils étaient trop nombreux. Un premier se jeta sur elle pour l'immobiliser et lui donna un coup de poing tandis qu'un second se dirigea vers l'ordinateur, mais l'écran de celui-ci affichait une couleur bleue.

-Elle a tout effacé la salope, cria l'homme à un autre se trouvant à l'embrasure de la porte.
Les mains derrière le dos, un pistolet posé sur sa tempe et une blessure rougeâtre sous son œil droit, Kassandra savait sa vie finie. Pourtant, d'un geste discret, elle poussa du pied son pistolet se trouvant au sol pour le cacher sous la table. Un léger sourire envahit son visage : elle avait réussi à accomplir tous ses objectifs et désormais, elle pouvait mourir en paix.
Une femme, se tenant près du chef, fit un petit signe de la tête à ses agents et une dizaine d'entre eux se mirent à chercher dans le bureau en y mettant un désordre total. Un d'entre eux sortit, du tiroir principal du bureau, la carte mais la repose instinctivement, comme si ce n'était qu'un simple bout de papier.
-Où est-elle ? demande la femme à Kassandra.
-De quoi parlez-vous ? répondit Mrs. Leysinn en faisant mine de ne pas comprendre.
Un soupire sortit de la bouche de la femme. Elle désigna un de ses agents et celui-ci asséna Kassandra d'un second coup de poing au visage, mais la brune se retint de crier et se remit à fixer son ennemie avec le même sourire calme accroché à ses lèvres.
Elle tourna légèrement la tête puisque son attention est attirée par un visage familier.
-Pas toi ..., avoua-t-elle déçue en penchant légèrement la tête vers la gauche.
-Emmenez là.

Trois agents saisirent alors Kassandra et la poussèrent hors de la pièce.
Et, à ce moment, la fin de la vie de cette femme fut signée. Après un long trajet en voiture, elle était jetée dans un bateau avec 4 agents. La position de la lune indiquait qu'il était aux environs de 3 heures du matin. Les étoiles illuminèrent le ciel, ainsi que ce beau début de journée du mois de juin. La fraîcheur de la nuit envahit les poumons de Mrs. Leysinn. Elle respira une grande bouffée d'air sous le regard noir des hommes qui tentaient de la tenir bien attachée.
A un certain point, le bateau s'arrêta. Il n'y avait rien, rien que de l'eau. « C'est une belle soirée pour mourir », pensa la femme. On lui accrocha un poids à la cheville et la posa sur l'arrière du bateau. De façon désespérée, elle donna un coup à l'homme qui tentait de la pousser, mais les renforts arrivèrent. Et d'un coup, elle se fit jeter dans l'eau. Le contact avec le liquide gelé lui donna l'impression d'être frappée par des coups de couteau. Alors que le poids la tirait vers les profondeurs de la mer, la pression commença à lui détruire les oreilles. Quelque chose frôla le bras de Kassandra mais il était impossible pour elle de voir de quel animal il s'agissait. De dernières bulles sortirent de sa bouche alors que de l'eau se mit à rentrer dans ses poumons.
Réfléchir devint dur. Dans ce genre de situation, on ne pense qu'à la douleur qu'on ressent. Et pourtant Kassandra Leysinn eut une dernière pensée.

***