Ma respiration s'accélère alors que l'alpha me fixe sans dire un mot.

Putain mais qui est-il? Pourquoi m'a-t-il sauvé la vie? Où m'a-t-il amené?

Mes mains tremblent sous la couverture tandis que mon cœur s'emballe. Est-ce qu'il m'a ramené ici pour me faire du mal? J'entends vaguement une voix au loin, je crois qu'il me parle mais je suis bien trop occupé par mes pensées pour comprendre quoi que ce soit. Est-ce qu'il va vouloir faire de moi son oméga? Est-ce qu'il va me tenir prisonnier ici? Mon instinct me pousse à prendre la fuite le plus vite possible. Je dois partir, je ne veux pas être le prisonnier de quelqu'un, je suis un oméga libre.

C'est décidé, une fois qu'il aura le dos tourné je sortirai d'ici.

Il est hors de question que je devienne une sorte d'oméga soumis à un alpha. Plutôt mourir. je suis un loup solitaire et je compte bien le rester.

Toujours profondément perdu dans mes pensées, je ne le vois pas approcher son bras de moi, ce n'est que lorsque sa main se pose sur moi que je réagis et sursaute de peur. Mon instinct de loup prend immédiatement le dessus. Je saute du lit, recule contre la porte de la chambre et grogne férocement. L'alpha, toujours assis sur le lit, me regarde en haussant les sourcils. Il ne semble pas du tout impressionné par mon instinct de défense. Il attend et ne dit rien mais lorsqu'il voit que je ne bouge toujours pas et que je continue de grogner, il secoue la tête en levant les yeux au ciel.

Il finit par tapoter le lit pour me faire signe de m'y asseoir et dit, d'une voix douce :

- Tu peux ranger tes crocs, petit oméga, je ne vais pas te faire de mal.

Il semble amusé par mon comportement et ça m'énerve.

Je suis peut-être un oméga, mais je sais me défendre alors il a intérêt à ne pas trop me chercher. Je n'ai pas peur de me battre avec un alpha et je suis certain que je peux facilement le mettre à terre.

Je gronde, mais viens tout de même me rasseoir sur le lit non sans le fusiller du regard.

Crétin d'alpha.

Il plonge soudainement son regard vert dans le mien en haussant un sourcil et je comprends. J'ai partagé ma pensée avec lui. Merde. Don de malheur. Je n'ai jamais su contrôler cette merde et ça m'a d'ailleurs souvent valu de gros problèmes.

Je grimace en baissant la tête, légèrement honteux. Est-ce qu'il va mal le prendre et vouloir me tuer?

La tête toujours baissé, je ne dis pas un mot, trop effrayé par ce qu'il m'attend. L'alpha finit tout de même par briser le silence pesant.

- Donc, tu sais partager tes pensées...c'est un don très précieux. Tu en as d'autres de ce genre? Pour que je sache à quoi m'attendre ?

Son ton est ironique, je peux le voir grâce au sourire qu'il a au coin des lèvres. Il ne l'a pas mal pris et je dois avouer que j'en suis soulagé.

Pour répondre à sa question je hausse les épaules alors il poursuit :

- Pourrais-je au moins savoir le nom de la personne que j'ai sauvée d'une mort certaine?

Je grimace une nouvelle fois en entendant ce mot. C'est vrai qu'il m'a sauvé la vie, je lui dois beaucoup et ça m'énerve parce que je déteste être redevable.

Je soupire et marmonne :

- Louis...je suis Louis Tomlinson.

Il hoche la tête et son regard me scanne comme s'il essayait de lire en moi. Mon loup gronde, il déteste ça et moi aussi. Je ne suis pas une putain de bête de foire bordel.

L'alpha doit sentir mon énervement puisqu'il plonge à nouveau son regard dans le mien et poursuit :

- Très bien Louis, dit-il en insistant sur mon prénom. Je peux savoir pourquoi étais-tu en train de te battre avec un alpha?

Alors ça non, il est hors de question que je me confie à lui. Il m'a sauvé la vie ok mais ça ne lui permet pas de savoir toute ma vie. Il ne faut pas déconner non plus. Cet alpha est trop curieux et je ne supporte pas les gens qui fourrent leur nez partout.

Je le fusille du regard et répond d'un ton plutôt sec.

- C'est personnel

Surpris, il lève les mains en l'air en disant :

- Ok, tu ne veux pas en parler et je comprends. Pas besoin de s'énerver oméga.

Oméga.

Je me renfrogne en entendant ce surnom qui sonne péjoratif dans sa bouche et ne peux m'empêcher de répliquer :

- Je ne suis pas qu'un oméga. J'ai un putain de prénom alors utilise-le.

L'alpha glousse en me voyant m'énerver de la sorte et cela fait redoubler ma colère. Cet abruti d'alpha se fout clairement de ma gueule.

Voyant que je commence à bouillir, il se calme et reprend d'une voix plus sérieuse :

- Je suis Harry Styles, Alpha et chef de la meute noire. Tu es en ce moment-même chez moi, dans ma maison et si tu te pose la question : Je t'ai ramené dans ma meute parce que tu t'es évanouie à cause de tes blessures et bien évidemment, je n'allais pas te laisser crever en plein milieu de cette clairière. Je ne suis pas un monstre.

Mon cerveau se fige en entendant son nom : Styles. Ce nom ne m'est pas inconnu.

Je fronce les sourcils tout en essayant de me souvenir où j'ai bien pu entendre ce nom. Quelques secondes plus tard, la mémoire me revient et j'écarquille les yeux, surpris. Mon père m'a souvent parlé d'un dénommé Dès Styles, un alpha et ancien ami d'enfance. Ils étaient inséparables, je crois même que ce Dès était venu nous rendre visite une fois avec sa famille, j'étais petit à l'époque, je devais avoir environ 3 ou 4 ans. Est-ce que Harry est de la famille de ce Dès? Je dois lui poser la question. Je suis sûr que papa serait content de savoir que j'ai un contact avec son ami d'enfance qu'il a malheureusement perdu de vue il y a plusieurs années.

Je pense que l'alpha s'attend à ce que je le remercie, mais je fais tout le contraire et lui demande brusquement :

- Est-ce que tu es un membre de la famille de Dès Styles?

L'alpha écarquille les yeux, surpris et acquiesce en disant :

- C'est mon père.

Ok, ça c'était plutôt inattendu.

Est-ce que Dès est au courant de la disparition de papa? Je ne sais pas, mais je pense que mon père voudrait que je lui apprenne la triste nouvelle. Papa aimerait que son meilleur ami d'enfance soit au courant de sa mort.

Mon cœur se serre à nouveau en pensant que mes parents sont partis. Pas un jour ne passe sans que je ressente le manque, c'est horrible. Je pensais que le temps ferait disparaître la douleur, mais c'est faux, cette douleur ne s'efface pas, elle est toujours présente, dans mon cœur et ça fait mal.

Harry doit remarquer que mon comportement a changé puisqu'il pose délicatement sa main sur mon bras en demandant :

- Tout va bien?

Je hoche la tête et murmure légèrement perdurbé :

- Ouais...ouais, ça va.

Non...non ça ne va pas...mes parents me manquent et cette discussion ne fait que raviver cette douleur profondément enfouie en moi.

Harry comprend que je lui mens, mais ne cherche pas à savoir la vérité. Il se contente simplement de me sourire tristement avant de me demander d'une voix hésitante :

- Comment tu connais mon père?

- Mon père m'a souvent parlé du tien, il disait qu'il était son meilleur ami. Je me souviens même que ton père était venu nous rendre visite mais j'étais jeune, je n'étais qu'un gamin.. bref, ils se sont perdu de vue depuis..

Je me pince les lèvre en baissant la tête, puis soupire avant de demander, alors qu'une boule se forme dans ma gorge.

- En fait, il y a un truc dont j'aimerai parler avec ton père, est-ce que je pourrais le voir?

Harry semble surpris, mais cette fois-ci il a la délicatesse de ne poser aucune question. Il hoche simplement la tête avant de me dire :

- Ouais, bien sûr. Je pourrais t'amener le voir demain si tu veux. Il n'est pas là aujourd'hui et puis de toute façon, je ne pense pas que tu sois en état de sortir aujourd'hui. Tu es encore faible, tu dois te reposer.

Je grimace et marmonne, vexé :

- Je ne suis pas faible

L'alpha lève les yeux au ciel en souriant et répond :

- Non bien sûr que non. Mais dans tous les cas, mon père n'est pas là aujourd'hui.

Je soupire vaincu et hoche la tête.

Je sais qu'il me ment mais je ne dis rien. Il m'a tout de même sauvé la vie alors je peux faire quelques efforts et écouter ses conseils. Et puis, même si ça m'énerve, je dois avouer qu'il a raison, je ne suis pas en étant de sortir. J'ai mal partout. J'ai mal et je suis encore faible. Je m'en suis aperçu lorsque je me suis levé tout à l'heure, j'ai dû faire un effort surhumain pour rester debout.

Après quelques minutes de silence, Harry me demande si j'ai faim et mon ventre répond à ma place en grondant. L'alpha glousse en me regardant puis me dit qu'il va me préparer de quoi me remplir le ventre. Il se lève et se dirige vers la porte. Je n'arrive pas à le quitter des yeux, je ne sais pas ce que j'ai, je suis comme hypnotisé par lui.

Alors qu'il s'apprête à sortir de la pièce, je le retiens en l'appelant. Il s'arrête et me regarde les yeux remplis de surprise. Je plonge mon regard dans le sien en rougissant légèrement et dis à voix basse :

- Merci.

Je ne suis pas quelqu'un qui a l'habitude de montrer ma gratitude, mais cette fois je n'hésite pas à le faire. Cet alpha m'a sauvé la vie. Il m'a défendu et s'est battu avec Dan pour moi, pour me sauver et je lui dois beaucoup. En plus de ça, il m'a amené chez lui et il continue de prendre soin de moi. Je ne sais pas vraiment pourquoi il fait ça, mais je lui en suis reconnaissant, même si je ne le montre pas.

Harry me sourit et hoche la tête pour me faire comprendre qu'il à compris puis sort de la pièce en fermant la porte derrière lui. Mes joues me chauffent alors je pose mes mains froides sur celle-ci pour essayer de calmer la chaleur. Pourquoi est-ce que je rougie comme un idiot? Je crois que mon loup a été seul trop longtemps. Je ne suis plus habitué à fréquenter du monde et encore moins des alphas.

Je profite d'être seul pour essayer de me lever. Je grimace en posant les pieds par terre et pousse un petit gémissement inaudible une fois sur mes jambes. Je pose une main sur le mur pour me maintenir et prends le temps de souffler quelques secondes. J'avance ensuite jusqu'à la baie vitrée en me tenant sur tout ce que je trouve. Une fois face à la fenêtre, je l'ouvre et avance non sans mal jusqu'au balcon. Je m'appuis contre la barrière en grimaçant. Mes côtes me font tellement souffrir que même respirer ça me demande de faire des efforts. Daniel ne m'a pas raté. L'enfoiré. Je ne me suis pas encore regardé dans un miroir, mais je suis certain que je dois avoir de sacrées balafres sur le visage ainsi que plusieurs bleus sur le corps.

Je soupire et regarde en face de moi. La forêt ne se trouve vraiment pas loin de la maison d'Harry et je dois dire que j'apprécie la vue. En fronçant les sourcils je peux voir plusieurs loups revenir en courant. Ils reviennent de la chasse. Certains ont des lapins dans la gueule tandis que d'autres ont des biches. Une grimace de dégoût s'affiche sur mon visage en voyant cette pauvre bête dans la gueule de ce loup. Pauvre biche, elle n'avait rien demandé à personne. Chasser ce n'est vraiment pas mon truc, ça ne l'a même jamais été. Lorsque je chasse c'est vraiment que j'ai besoin de me nourrir. Mais même si je le fais par obligation, je dois avouer que mon loup, lui, adore ça.

Perdu à nouveau dans mes pensées, je n'entends pas la porte de la chambre s'ouvrir. Ce n'est que lorsque Harry se place à mes côtés que je remarque sa présence. En voyant la grimace de douleur sur mon visage, il soupire en secouant la tête. Après quelques minutes de silence, il me dit :

- Tu devrais retourner te coucher.

Je hoche la tête en soupirant et fait demi-tour en rejoignant doucement le lit. Voyant que j'ai du mal à me déplacer, Harry place un bras autour de moi pour que je puisse prendre appui sur lui. Je soupire de soulagement et continue tant bien que mal d'avancer jusqu'au lit.

Une fois installé, Harry se dirige vers son bureau pour y prendre le plateau repas qu'il m'a préparé. Un sourire se dessine sur mon visage en voyant qu'il m'a fait de la purée et un steak. Un repas simple certes mais qui me fait extrêmement plaisir. Cela fait bien trop longtemps que je n'ai pas mangé un vrai repas. Je le remercie et commence à me remplir le ventre. Je mange si vite qu'en cinq minutes à peine mon assiette est complètement vide. Bon sang, Harry est un vrai cordon bleu.

Je me laisse tomber contre le coussin qui est placé contre le mur en me tenant le ventre, je suis calé. Il récupère le plateau en me demandant si je veux un dessert mais je refuse gentiment en affirmant que mon ventre est plein à craquer. En posant le plateau sur le bureau il récupère quelque chose et lorsqu'il s'approche à nouveau de moi je souris légèrement en voyant quelques médicaments et désinfectant. On dirait bien que j'ai le droit à un infirmier à domicile.

Il se rassoit près de moi, pose ses affaires entre nous et me dit, d'une voix quelque peu hésitante :

- Je..j'ai trouvé quelques trucs pour apaiser tes douleurs et soigner tes plaies.

Je souris et réponds, touché :

- C'est gentil, merci.

Il me sourit à son tour puis prend le désinfectant ainsi qu'un coton. Il me prévient en disant que cela risque de piquer mais je ne bronche pas. Il commence tout d'abord par nettoyer les plaies de mon visage qui sont selon lui, assez vilaines puis continue en appliquant une pommade cicatrisante. Il me demande par la suite de retirer mon t-shirt pour qu'il puisse soigner mes blessures, mais je me braque et refuse en secouant la tête.

Non...non il est hors de question que je me mette à moitié à poil devant lui.

Là, c'est un peu trop intime à mon goût.

Il n'insiste pas et hoche la tête, semblant comprendre mon malaise. Il me donne la pommade en question en me disant de l'appliquer généreusement sur mes bleus puis me tend un verre d'eau avec un anti douleur pour que je puisse me reposer quelques heures sans souffrir. Je le remercie et il décide de me laisser me reposer.

Il se lève, récupère le plateau avant de se diriger vers la porte. Je me rallonge sur le lit, prêt à essayer de me rendormir mais sa voix m'interpelle :

- Eh Louis!

Je plonge mon regard dans le sien. Il sourit doucement, et reprend :

- N'hésites pas à m'appeler si tu as besoin de quelque chose, d'accord?

Je hoche la tête en souriant à mon tour et Harry quitte la chambre sans plus attendre.

Je baille non sans grimacer à cause de mes blessures puis remonte la couette sur moi avant de fermer les yeux, un léger sourire plaqué sur mon visage.

Harry est plutôt gentil je dois l'avouer, mais je dois tout de même rester méfiant.

Après tout, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer.

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Voici le chapitre 3

- Comment trouvez-vous mon Louis ?
- Comment trouvez-vous Harry?

Perso mon Louis je l'adore. C'est une petite teigne rebelle qui se laisse pas faire mais au fond, il est tout kiki et adorable.

Bon nos deux petits loups ont commencé à faire connaissance et d'ailleurs surprise :
Lou connaît le père d'Harry.

- D'après vous, comment va réagir Dès en apprenant le décès de Mark et Jay?
- Vous imaginez la suite comment?

All the love
💚💙