Neuf

Saloute! Voilà la suite. En vrai, je relis ce que j'ai écris en même temps que je poste ici, et cette histoire me gonfle, perso x') Fin, je trouve que ça pue un peu. 

____

_Non, attend, je la sens pas, celle-là.

NamJoon se tourne vers moi et hausse un sourcil dans ma direction.

_Pourquoi ? Elle a l'air bien.

Je hausse une épaule. Elle me semble un peu trop récente, j'ai l'impression qu'elle va hurler à peine aura t-il posé un doigt sur cette fichue portière. Non, franchement, je la sens pas, cette bagnole. Ça s'explique pas, c'est comme un mauvais pressentiment.

_Bon bah bouge, alors.

Il abandonne l'idée d'ouvrir cette voiture en particulier et commence à s'éloigner. Je le suis de quelques petits mètres, enfonçant mes mains glacées dans les poches de mon gilet. Je n'ai plus de manteau et depuis la dernière fois, NamJoon n'a plus essayé de me prêter le sien. Je l'ai sans doute mérité.

Ça peut paraître étrange, mais rien n'a réellement changé entre nous depuis ce fameux soir où j'ai tenté de lui dire tout ce que j'avais sur le cœur. J'imagine que quoi que je puisse dire à présent, ça ne servirait à rien, alors je me tais juste. C'est pas grave si j'ai mal, cette douleur là n'est en rien comparable à celle qui s'empare de moi à chaque fois qu'il décide d'ignorer mon mal être, surtout quand je décide de lui balancer en pleine face comme la dernière fois. Ça semble tellement facile pour lui de faire l'autruche. Je l'envie un peu, j'aimerais réussir à faire semblant que tout va bien, moi aussi.

_On s'fait celle-ci ? Le poste de radio a l'air sympa.

Je jette un œil au petit véhicule noir que mon meilleur me désigne et je hausse les épaules. Il doit prendre ça pour un oui puisqu'il se dirige directement vers la portière coté conducteur, laissant le sac à dos vide à mes pieds. Je me tourne dos à lui et observe les alentours. Il fait si froid que je claque des dents. Le quartier est silencieux, le seul bruit audible est celui que fait NamJoon en trafiquant la portière et celui de l'ampoule du lampadaire qui grésille juste au dessus de nous.

_Putain de saloperie!

Je me retourne au moment même où le blond donne un coup de pied dans la carrosserie de la voiture récalcitrante, grognon. Il passe une main dans ses cheveux et ose à peine me regarder.

_T'y arrives pas ?

_Attends, tais-toi, deux minutes.

Je lève les yeux au ciel.

Il soupire et s'accroupit, disparaissant derrière le véhicule. Je décide de le laisser tranquille. Il n'est pas du genre à laisser tomber, alors je sais déjà d'avance que je suis condamné à rester planter là jusqu'à ce qu'il réussisse à ouvrir cette fichue voiture.

Les minutes passent et je suis de plus en plus frigorifié. NamJoon fulmine de plus en plus et je sais que ça fait déjà trop longtemps qu'on traîne dans le coin, je n'aime pas beaucoup ça.

_T'en es où ?

_J'y suis presque, souffle t-il et en effet, quelques secondes plus tard un « clic » se fait entendre. Allez, grouille, on a déjà trop traîné ici.

Il lit dans mes pensées.

Je me dirige de son côté tandis qu'il ouvre le coffre. Mêmes habitudes, mêmes gestes, rien n'a changé. Je fouille dans la boite à gants et n'y trouvant rien, je sors un tournevis du sac à dos et m'attaque au poste de radio. Après avoir récupéré la façade que le propriétaire n'a pas pris la peine d'enlever, je passe un petit temps à triturer le reste avec le tourne vis. Une fois bien crocheté, je l'attrape et tire en grimaçant. Mes doigts sont glacés et c'est douloureux de les utiliser ainsi. Heureusement, le tout vient plutôt facilement et je n'ai alors plus qu'à débranché les fils qui le relient au véhicule.

J'enfourne le tout dans le sac et rejoins rapidement NamJoon à l'arrière de la voiture.

_Y a rien, là-dedans. T'as le poste ?

Je hoche le menton. Apparemment, c'est tout ce qu'on aura, ce soir. Ce n'est pas grand chose, mais c'est toujours mieux que rien ; on a appris à se contenter de peu, avec le temps.

_Allez, on bouge de là.

Je suis NamJoon qui part en premier, laissant le coffre grand ouvert derrière lui. Je passe le sac à dos sur mon épaule et tente de calquer mes pas aux siens. Il ne fait même pas semblant de m'attendre, j'ai même l'impression qu'il prend volontairement deux trois mètres d'avances sur moi. Avant, il aurait sans doute passer un bras sur mes épaules et aurait gentiment fait remarqué que la première voiture que j'avais refusé qu'on ouvre semblait mieux que celle-ci et que c'était de ma faute si on se retrouvait avec un vieux poste tout pourris. Mais ce soir il ne dit rien. Il me tourne le dos et avance sans même vérifier que je suis bien en train de le suivre.

Au fond, sans doute que tout a changé entre nous, depuis l'autre soir. On n'en a peut-être pas reparlé, mais NamJoon me semble de plus en plus loin ; impossible à atteindre. C'est terriblement frustrant.

_Tu te sens de rentrer seul ?

Je redresse la tête et stoppe mes pas, remarquant seulement qu'il s'est immobilisé.

_Pourquoi ?

_Je comptais aller voir Min-Jae.

Ma cœur se serre et je hoche le menton. Qu'il y aille. De toute façon, qui suis-je pour lui interdire ? Personne, sans aucun doute.

_Okay, à plus tard alors.

Je ne répond rien et le regarde s'éloigner. Pas un sourire, rien. Juste comme ça, il me laisse là et reprend sa route.

Je me demande un instant s'il se rend seulement compte du mal que ça me fait de le voir s'en aller comme ça. Le fait qu'il ne prenne même plus la peine de me raccompagner jusqu'à l'appartement me déprime. Je devrais peut-être pas le prendre ainsi, mais je sais qu'avant il aurait au moins prit le temps de me raccompagner, rien que pour s'assurer que je sois bien rentré.

Mais il ne le fait pas ce soir.

Je reprend mon chemin le cœur lourd. Je ne sais pas quelle heure il est, mais j'imagine qu'il ne doit pas être loin de minuit. Je n'aime pas beaucoup traîner seul dehors à cette heure-là, alors je presse le pas, espérant arriver le plus vite possible à l'appartement.

_Il faut partir maintenant, monsieur !

J'hésite à regarder vers le bar. Je reconnais la voix de Jin et il a l'air d'être en conflit avec un client. Je regarde par terre tout en avançant rapidement, les lèvres pincées. Je décide de ne pas m'en mêler mais une voix que je connais bien s'élève dans mon dos :

_J'ai payé pour mon verre, rend-moi mon argent, petite fiotte !

Je me fige et mon corps se met à trembler.

Je devais m'y attendre. M'attendre à ce qu'il revienne. Si ma mère n'est toujours pas rentrée, ce n'est pas étonnant qu'il se ramène une nouvelle fois ici. Ça fait déjà une semaine, après tout. Alors il fallait que ça arrive. Je ne sais pas si j'étais censé être prêt, mais si c'est le cas, alors j'ai foiré. Je ne suis pas prêt et je n'ai qu'une envie : tracer mon chemin.

Mais je ne peux pas laisser Jin comme ça. Il semble être dans une mauvaise posture et c'est face à mon père, qu'il est. J'imagine que j'ai une part de responsabilité, là-dedans. Mon cœur bat déjà à mille à l'heure et j'ai l'impression que mes jambes sont sur le point de me lâcher.

Je m'avance vers Jin qui lutte contre mon père qui lui tente de forcer le passage pour rentrer dans le bar. Mon géniteur ne cesse de proliférer des insultes à tord et à travers et je sais pertinemment que bientôt ses mots tranchants me seront adresser. Se préparer mentalement ne sert à rien, je le sais, pourtant je ne peux m'empêcher de me répéter que tout ira bien, comme une litanie inutile.

_Hey, lâche-le, papa, ça suffit !

Je l'attrape par une épaule et il tourne un regard furieux vers moi. Il ne m'a encore rien dit et pourtant je me sens déjà insignifiant. C'est quand même dingue, ce pouvoir qu'il a sur moi. 

 Jin semble perdu et il me lance un regard interrogateur que je fais semblant de ne pas voir.

_Allez, viens, on part, Jin doit fermer...

Je l'attrape par le bras et le force à me suivre. Bizarrement, il ne dit rien et se contente de cracher aux pieds de Jin avant de partir. Je m'excuserais auprès de lui quand je reviendrais le voir, pour l'instant, je dois juste éloigner mon père de là. Je ne suis pas certain de vouloir me retrouver seul avec lui, mais ce n'est pas comme si j'avais le choix.

On a à peine tourner dans la rue qu'il me plaque contre le mur et passe une main dans mon cou, le serrant assez fort pour que ma respiration se coupe complètement. Je ne tente rien. Je sais que me débattre ne ferait que le rendre encore plus en colère. Je prend sur moi et essaye de ne pas paniquer. J'ai l'habitude. Non, en fait, je devrais avoir l'habitude. Putain.

_Ta mère est venu, hein ?

Je ferme les yeux aussi fort que possible. Je ne peux plus respirer et ça commence à devenir difficilement supportable. Il doit s'en rendre compte puisqu'il relâche un peu la pression, juste assez pour que je puisse reprendre un tout petit peu d'oxygène.

_Répond, petite merde !

J'arrive à répondre vaguement que oui, elle est venu. Ma gorge me brûle, c'est insupportable. J'aimerais presque qu'il serre plus fort, juste assez pour que l'inconscience me gagne, comme ça je n'aurais pas à vivre ça. J'aimerais juste que ça se termine maintenant.

_Elle est venue mais elle n'a pas refoutu un putain de pied à la maison, tu trouves ça logique ?

Il relâche ma gorge et attrape une pognée de mes cheveux dans ses doigts. Je tombe à genoux et grimace. La seule chose qui empêche mon corps de se rétamer complètement au sol ce sont ses doigts qui tirent sur les mèches de mes cheveux. C'est douloureux et je serre les dents pour ne pas gémir.

_Je te demande si tu trouves ça logique, TaeHyung !

De sa main de libre, il m'assène une violente claque. Avec le froid, j'ai l'impression que ce simple geste vient de m'écorcher la joue, même si je sais qu'il n'en est rien.

_Je voulais qu'elle rentre, mais elle a refusé...

Je reçois une nouvelle gifle et cette fois-ci j'ai l'impression que de l'acide est en train de me grignoter progressivement la joue. Je me sens pleurer et je me maudis pour être aussi faible.

_Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre de ce qu'elle t'as dit ?

Il relâche mes cheveux et je me sens partir en avant. Je me rattrape sur les mains et reste à quatre pattes sur le sol, ne me sentant pas capable de me redresser.

_Si tu rentres à la maison, tu crois qu'elle fera quoi, ta salope de mère ? Mh ?

Je ne répond rien. Je ne comprend pas ce qu'il veut me dire.

_Ta mère ignore mes appels et mes messages, mais si je lui dis que son « bébé » est rentré, elle va réagir comment, à ton avis ?

Je commence doucement à comprendre où il veut en venir. J'ai envie de rire, soudainement. Je ne sais pas ce qu'il croit exactement. Que ma mère va revenir juste parce que je suis rentré à la maison ? Je me demande s'il connaît si mal sa femme ou si c'est moi qui n'ait jamais rien compris. L'un ou l'autre, quel importance, de toute façon ?

_T'as jusque demain pour ramener ton petit cul de pédale à la maison, tu piges ? Sinon je fais cramer le bar de cette petite tafiole là-bas et je ferais bien attention à ce qu'il soit encore à l'intérieur. Tu comprends, TaeHyung ?

Je n'ai pas besoin de répondre, il sait déjà que je vais de toute façon lui obéir. Ç'a toujours été comme ça. Je me souviens d'un jour où j'étais gosse, je devais avoir cinq ans. Il était complètement bourré, je m'en souviens parce qu'il n'arrivait même plus à me frapper, malgré toutes ses tentatives désespérées. C'est pour ça que ce jour-là il m'a demandé de m'asséner des gifles à moi-même. Et je l'ai fais ; tandis qu'il me regardait. J'ai l'impression que c'était hier, cette impression de n'être rien. Rien pour lui, rien pour personne, pas même pour moi. J'étais juste un gamin qui obéissait aux ordres pour « bien faire », parce que d'après ma mère, c'était ce que les bons garçons faisaient. Ils étaient obéissants.

Et j'étais obéissant. J'étais un bon garçon.

_Demain, TaeHyung. Demain, t'es à la maison.

Il me faut quelques minutes pour réaliser qu'il est enfin partit. Je reste au sol quelques instants et me redresse juste assez pour m'asseoir, allant reposer mon dos contre le mur glacé. Je soupire et observe la fumée qui s'échappe de ma bouche. Je passe une main sur ma joue. Elle est brûlante et la sensation est la même. C'est comme si on m'avait marqué au fer rouge.

Cette fois encore, je ne suis pas certain de savoir comment j'ai bien pu réussir à rentrer. Mais je suis bien là, dans l'entrée, maudissant presque la chaleur qui vient directement m'envelopper. J'entends vaguement le son de la télé. La pièce est pleine de fumée ; je sais que Yoongi est encore réveillé. Je rejoins le salon et vient doucement m'installer près de lui, posant le sac à dos à mes pieds.

_Déjà rentré ?

Je ne répond rien. Les images qui défilent sur le poste de télévision me semblent dénuées de sens. Je me demande de quelle émission il s'agit. Yoongi regarde tellement de choses différentes à la télé.

_Où est NamJoon ?

Je hausse une épaule.

_Il s'est passé un truc ? Pourquoi tu ne dis rien ?

Ah, c'est vrai ça, j'en ai des choses à dire. J'ai simplement passé ma vie à les taire, juste comme ça. Et c'est pas plus mal, au fond.

_T'as la joue rouge, tu t'es fais mal ?

J'y passe les doigts. Ça fait moins mal, mais ça chauffe encore un peu.

_TaeHyung, je te parle, putain !

Je pince les lèvres et tourne la tête vers lui. Il semble un peu défoncé. Ou peut-être qu'il est juste fatigué, je n'en sais rien, c'est difficile à dire.

_C'est quoi le problème ? Tu t'es embrouillé avec NamJoon ?

_Non, il est avec Min-Jae.

Ma voix n'est qu'un murmure indistinct.

_Est-ce qu'on peut juste rester comme ça ?

_Comment, comme ça ? S'enquit-il, perdu.

_Tu me prêtes une épaule, Yoon' ? Dis-je, éludant sa question.

Il fronce les sourcils et me dévisage. Je ne sais pas ce qu'il pense en cet instant. Quoi qu'il en soit, il ne dit rien, alors je prend ça pour un oui. Je me décale un peu et viens poser ma tête sur son épaule. Il gigote légèrement en grognant mais ne me rejette pas.

_Putain, tu fais chier, Tae.

Quand NamJoon rentre, je n'ai pas toujours pas bougé. Il me semble même m'être endormi pendant quelques instants. Je suis bien, alors je ne bronche pas, même quand mon meilleur ami demande à Yoongi ce qu'on fout, exactement. Il semble étonné de nous trouver comme ça. Je comprend, je n'ai jamais vraiment été proche de Yoongi. Mais je crois que j'en avais besoin ce soir. Juste ce soir.

_Je crois qu'il s'est endormi, répond simplement mon ami, haussant l'épaule que je ne monopolise pas.

Un long silence s'en suit, jusqu'à ce que NamJoon vienne doucement me secouer par l'épaule. J'ai gardé les yeux fermés et je me demande si j'ai vraiment envie de les ouvrir. Je suis bien, là.

_Yah, TaeHyung, va dans le pieu.

Je pousse un long soupir.

_Je ne dors pas.

J'ai envie qu'il me laisse tranquille, mais il ne semble pas enclin à le faire, puisqu'il m'attrape par le poignet et me redresse, me forçant à quitter l'épaule de Yoongi qui marmonne, mécontent.

_Bah lève-toi, alors, grogne mon meilleur ami, fronçant les sourcils.

Je retiens une envie de rejeter son contact et pince les lèvres. Je ne sais pas exactement ce qui le gêne dans le fait que je reste avec Yoongi, mais il semble contrarié, l'expression qu'il arbore le prouve suffisamment.

_C'est bon, je vais aller me coucher.

Je me redresse et il lâche mon bras, me suivant du regard tandis que je rejoins la chambre. Je ne referme pas la porte derrière moi, je sais qu'il ne va pas tarder à me rejoindre. Je le connais par cœur.

J'ai le nez dans l'armoire quand il se décide enfin à venir dans la chambre. Il referme derrière lui et je le sens qui m'observe. Je n'ai pas beaucoup d'affaires à moi, dans ce placard. Je n'aurais pas grand chose à récupérer pour rentrer chez moi et ça m'arrange pas mal.

_Qu'est-ce que tu fais ?

_Rien.

Je l'entend soupirer avant qu'il ne vienne brusquement refermer la porte de l'armoire. Je recule et lève les yeux au ciel.

_Je cherche juste un truc pour dormir, Nam !

Il fronce les sourcils et me dévisage.

_Tu comptes me dire ce qui ne va pas ?

Je mords ma lèvre inférieure et détourne le regard. Parfois j'aimerais qu'il ne me connaisse pas aussi bien. Peut-être que j'aurais préféré me barrer d'ici sans lui en toucher un mot, ç'aurait été beaucoup plus simple pour tout le monde.

_TaeHy-

_Mon père est revenu, je lâche soudainement.

Je vois sa mâchoire se crisper sous ces mots.

_J'aurais du te raccompagner.

J'ai envie de lui dire que c'est trop tard, de toute façon, le mal est fait. Et puis, soyons réaliste, qu'il soit là ou non, ça n'aurait rien changé.

_Je rentre demain.

Il tourne un visage interrogateur vers moi et fronce les sourcils, ses traits se faisant plus dur.

_Quoi ?

_Je rentre chez moi, NamJoon. 

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Bon, promis, ça bouge dans le prochain chapitre! Du coup j'ai limite envie de vous le poster ce soir, en plus je suis pas là ce week-end x') Dîtes-moi, si vous préférez attendre Lundi ou si je vous poste la suite ce soir ~ 

Merci pour tous vos commentaires, vos avis et votre aide aussi, quand le caca que je suis pige pas tout de wattpad x')

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