1.1
Taehyung était parti ce matin. Comme il me l'avait dit.
Le vide de l'appartement n'avait pas tardé à me sauter au visage une nouvelle fois, et je me retrouvais là, comme un con, accompagné de cette solitude tenace qui ne semblait pas vouloir me lâcher en ce moment. Le regard rivé sur Séoul qui s'étendait derrière l'immense fenêtre, je me sentais vide, morne, et particulièrement lourd. Je n'avais rien envie de faire. Mais en même temps, j'avais la désagréable impression que si je ne faisais rien, ce serait encore pire.
Ces deux sensations se mélangeaient en moi, et le résultat était très incommodant. Il fallait que je sorte. Que je vois du monde. Que je m'empêche de penser.
Avec cette idée en tête, je pris mon téléphone, et allai sur le contact de Minhyunk pour l'appeler ; il était au chômage en ce moment, donc c'était celui qui me paraissait le plus apte à répondre. Et puis, bêtement, je ne voulais pas inquiéter Mina. J'avais peur de ne pas réussir à garder la face très longtemps aujourd'hui, et s'il y avait bien une personne face à qui je me sentais ok de craquer, c'était Minhyunk, qui avait été une forme de confident pour moi dès le début de notre relation.
La sonnerie retentit dans le vide quelques longues secondes, puis sa voix finit par retentir à l'autre bout du combiné :
— Moui... ?
Son ton était totalement éteint et fatigué, et je jetai un coup d'œil confus à l'heure. 15h30 et des poussières. Ça n'était pas une heure pour dormir :
— Je te réveille ? demandai-je néanmoins.
— Hm. Je me suis endormi devant un livre.
— C'est la vieillesse qui pointe le bout de son nez ça, fais attention.
— Je te permets pas, petit con, répliqua-t-il instantanément, et ça me fit doucement sourire.
— Sagouin.
— Gredin.
Après ces salutations dans les règles de l'art, je l'entendis se secouer un peu, probablement s'étirer, puis il me demanda simplement :
— Pourquoi tu m'appelles ?
— Taehyung n'est pas là.
— Ouais, comme tous les jours depuis deux mois non ?
— Non, mais je veux dire, il n'est pas là de la semaine.
Dire clairement que je me sentais mal et seul me paraissait affreusement difficile, et je ne savais pas pourquoi. Les mots n'arrivaient pas à sortir. Ça serait pourtant beaucoup plus simple de lui dire directement que j'avais envie de lui parler pour avoir du réconfort, au lieu de lui balancer des affirmations sans réel contexte, mais je ne sais pas, j'avais des difficultés à prononcer ces mots.
Peut-être parce que avouer que j'allais mal reviendrait à avouer que tout n'était pas si parfait, dans ma vie.
Que mon couple avec Taehyung n'était pas aussi idyllique que j'aimais le croire.
Qu'au final, les choses étaient plus compliquées que ce dont je m'étais auto-convaincu.
Un désagréable frisson me remonta le long du dos, et je rajoutai du bout des lèvres :
— T'es disponible cet aprèm ?
Minhyunk me connaissait bien. Il dût déceler ma demande implicite, puisqu'il ne se contenta pas d'accepter et rajouta même :
— Ouais, tu peux passer. Seojoon ne devrait pas rentrer trop tard, donc si tu veux aussi dîner avec nous...
— Merci. Je me prépare et j'arrive alors.
— À tout de suite !
Je le saluai, et raccrochai, le cœur un peu plus léger dans ma poitrine, mais toujours désagréablement serré. Je remis quelques croquettes à Yeontan sans attendre, allai m'habiller convenablement – en tout cas, plus convenablement que le tee-shirt et le vieux jogging dans lequel je larvais depuis le début de la journée –, et quelques minutes plus tard seulement après l'appel, j'étais fin prêt à le rejoindre.
J'espérais que Minhyunk serait de bons conseils, encore une fois. Après tout, c'était lui au lycée qui avait été la première personne à m'aider à m'accepter dans mon homosexualité. C'était lui qui avait répondu sur mes questionnements sur l'amour et sur tout ce que je ressentais pour la première fois, quand j'avais petit à petit commencé à tomber pour Taehyung. Il avait toujours su me conseiller quand j'avais des soucis et des questionnements, et là, j'en avais cruellement besoin.
Je mis une trentaine de minutes à rejoindre l'appartement qu'il partageait avec Seojoon, et il m'ouvrit la porte avec les cheveux mouillés de quelqu'un qui venait de prendre une douche.
— T'as fait vite, dis donc, fit-il simplement remarquer en se décalant sur le côté pour me laisser rentrer.
— Hm.
Je me débarrassai de mes chaussures que je laissais reposer dans l'entrée, et allai directement me servir un grand verre d'eau, terrassé par la chaleur du dehors. Je n'aimais pas l'été.
— Fais comme chez toi surtout, ironisa gentiment Minhyunk en arrivant derrière moi.
Pour toute réponse, je lui balançai le fond de mon verre d'eau à la figure.
— Tada, cadeau.
Il éclata de rire, avant de s'essuyer le visage.
— Mais ça va pas ?
Non, en effet, ça n'allait pas.
— Fais pas ta chochotte, t'es déjà tout trempé de toute façon, tes cheveux foutent de l'eau de partout. Et puis c'est pas comme s'il faisait froid.
— C'est pas une raison pour m'asperger à peine arrivé.
— Si.
— Fripouille.
— Canaille.
Il m'assena une petite tape sur le crâne, et je me rappelais soudain qu'il avait la ceinture noire de taekwondo, donc je me calmai un peu. Bien que notre relation était loin d'être conventionnelle vu notre écart d'âge et les règles de bienséance en Corée, je n'allais pas pousser le bouchon trop loin... Même si c'était très tentant. Parce que c'était quand même vachement marrant d'échanger des duels verbaux douteux avec lui. Ça l'était juste un peu moins quand je me faisais poutrer parce qu'il était à court d'arguments.
— Bon, éluda-t-il finalement. Qu'est-ce qui t'amène ?
— L'amitié que je te porte ? tentai-je simplement.
— Pas à moi, p'tit voyou. Je te connais comme si je t'avais fait, et en plus, on était déjà censé se voir ce week-end. Qu'est-ce qui ne va pas ?
Quand je disais que Minhyunk avait dû comprendre pour quelle raison je l'avais appelé... Je lâchai un petit soupir, et mes épaules s'affaissèrent. Posant le verre dans son évier sans le laver parce que je suis mal éduqué – en réalité, surtout pour l'emmerder –, j'avouai simplement :
— Ça va pas fort, en ce moment...
— Pourquoi ?
— Je sais pas trop...
— Fais un effort Jungkook, je ne peux pas tout deviner non plus.
— Je croyais que tu me connaissais comme si tu m'avais fait ? rétorquai-je pour l'embêter.
Le regard blasé qu'il me rendit m'informa qu'il n'allait pas partir dans une joute verbale avec moi tant que je n'aurais pas craché le morceau, et je soupirai à nouveau.
— C'est compliqué avec Taehyung... lâchai-je finalement du bout des lèvres, et le prononcer à voix haute me brûla désagréablement la gorge.
— Pourquoi ?
— Je ne sais pas trop... On ne fait que se disputer j'ai l'impression.
Minhyunk me jaugea du regard un moment, réfléchissant sûrement à quoi répondre, puis rétorqua finalement :
— C'est pas forcément négatif, tu sais. Avec Seojoon on se prend régulièrement la tête aussi, mais c'est nécessaire parfois, si ça peut permettre de communiquer...
— Oui, je sais. Mais là c'est... C'est trop. D'habitude, après une dispute, ça allait bien, et on reprenait notre vie tranquillement. Maintenant... Je sais pas. C'est toujours tendu. J'arrive pas à passer outre totalement et ça me reste dans un coin de la tête et me pourri le cerveau.
Il hocha lentement la tête, compréhensif. Il s'assit sur une des chaises de la cuisine en m'incitant silencieusement à faire de même, et rajouta simplement :
— Pourquoi vous vous disputez ?
Rien que d'y repenser me mit le cafard, mais quelque part je l'avais déjà depuis le début de la journée, donc je ne cherchais même pas à contrer les petites voix dans ma tête qui venaient remuer mes problèmes. Je me posais en face de lui, et répondis honnêtement :
— Beaucoup sur son travail, je dirais... Vu qu'il fait que bosser, je me sens très seul, et je lui reproche souvent. Et puis, à cause de sa notoriété, il y a ces médias qui se mêlent de tout, et entre son idée de faire croire qu'il est en couple avec une actrice et la distance qu'il met avec moi dès qu'il a la moindre peur d'être vu, je sais pas, ça me blesse...
— Hm.
Minhyunk marqua une petite pause, puis rajouta après ce silence :
— Seojoon dirait qu'il t'avait prévenu et que les personnes célèbres sont toutes des égoïstes.
— Je sais bien, ris-je doucement, bien que le cœur n'y était pas. C'est pour ça que je t'en parle à toi et pas à lui.
Il hocha la tête, ne niant pas l'absence d'objectivité totale que son compagnon portait sur Taehyung à cause de sa célébrité. Je ne savais pas vraiment quelle mauvaise expérience avait pu arriver à Seojoon pour qu'il en vienne à critiquer autant les personnes qui avaient une certaine notoriété, mais j'imaginais que c'était lié à son ancien métier, quand il avait été garde du corps. Maintenant, il était conducteur de bus, et il ne s'en portait pas plus mal. Et puis, ça me faisait marrer de l'imaginer coincé dans des bouchons à contenir sa colère comme l'être aigri qu'il était, avec des gamins qui gueulaient derrière lui, des gens qui râlaient et d'autres qui se gamelaient quand il prenait un virage un peu trop sec.
Enfin. Ce n'était pas le sujet. Et quand bien même c'était mille fois plus agréable de penser aux mésaventures de Seojoon le chauffeur de bus, la lourdeur de mes pensées était trop forte pour que je me contente de les ignorer.
— Et puis, rajoutai-je en baissant les yeux sur la table, il n'y a même pas que ce sujet sur lequel on s'embrouille. Parfois c'est sur mon avenir, sur le fait que je veuille arrêter la fac et bosser, sauf que je ne trouve rien...
— En quoi ça le regarde ce que tu fais ?
— Bah, c'est mon copain quoi. Et puis c'est lui qui paye tout et qui s'occupe de moi techniquement. Et comme il est plus vieux que moi, il pense qu'il a raison sur tout, donc il veut me conseiller...
— Ouais, bah moi je suis encore plus vieux que lui.
— Oui, toi t'es un vieillard, je sais- Aïe !
Minhyunk venait de me frapper, et c'était douloureux. Ce n'était tout de même pas ma faute s'il était dans le déni de la trentaine qui venait frapper à sa porte.
— Arrête de dire tout le temps que je suis vieux !
— Bah quoi ? Y a que la vérité qui bles- Ouille !
— Jeune con.
— Tête de pipe.
— Chenapan.
Je ne renchéris pas, parce que les deux coups que je venais de me prendre me chauffaient assez la peau comme ça, et que je n'avais pas envie de finir au tapis. Mais je n'en pensais pas moins.
Sagouin, va.
— Bon, bon, revenons en au sujet principal, lança Minhyunk en tentant de se reconcentrer. On s'égare.
— La faute à qui ?
— À toi, petit insolent.
— Mais oui, mais oui...
Je levai simplement les yeux au ciel face à son expression menaçante, puis finalement la discussion se réorienta sur mon mal-être dans ma relation. Je lui confiais toutes nos dernières prises de bec avec Taehyung qui me revenaient. Toutes mes angoisses à l'idée qu'il ne m'aime plus, qu'il rencontre quelqu'un d'autre, et qui n'étaient qu'amplifiées par son absence et sa fichue stratégie avec son amie actrice. Tout mon inconfort lié à ma dépendance financière envers lui qui me rendait profondément mal à l'aise.
Ma terreur bleue à l'idée qu'il me quitte.
À l'idée qu'il me laisse, un jour, qu'il se lasse de moi ou qu'il préfère choisir son métier à notre relation.
L'état d'angoisse absolu dans lequel ça me mettait.
Il m'écouta attentivement, et ça me fit du bien de me sentir ainsi soutenu. Puis finalement, la conversation dériva sur autre chose, et il me sembla qu'il tentait alors de me changer les idées. Je le laissais faire. S'il pouvait réussir à me sortir de mon humeur morose, alors je ne disais pas non.
On termina ainsi l'après midi à coup d'échange d'insultes les plus improbables les unes que les autres, à s'affronter en duel sur des jeux cons et à se marrer comme des zouaves. Minhyunk avait beau être – théoriquement – un adulte responsable et mature, il n'en restait pas moins capable de s'amuser et de délirer comme un idiot sur de nombreuses choses. C'était agréable, d'être avec lui.
Et au final, ma journée n'était peut-être pas aussi pourrie qu'elle aurait dû l'être.
Quand Seojoon arriva à la tombée de la nuit, il me jaugea d'un air surpris quelques instants, mais ne fit aucun commentaire, et on se bagarra tous les trois trente minutes pour savoir quoi manger. Évidemment, je gagnais, donc ce fut pizzas pour tout le monde.
Ce n'est qu'une fois tous installés à table en train de déguster nos plats que la discussion redériva sur Taehyung et moi. Seojoon avait fini par demander pourquoi j'étais là, et Minhyunk qui avait répondu que c'était compliqué pour moi. Je n'avais eu d'autre choix que de lui expliquer à mon tour.
Et, comme prévu, sa réaction ne se fit pas attendre :
— ... Je t'avais prévenu que les personnes célèbres c'était un mauvais plan, déclara-t-il en croisant les bras contre sa poitrine, les sourcils froncés.
Je levai les yeux au ciel, autant amusé que dépité.
— Je ne pense pas que ce soit le problème principal.
— Bien sûr que si.
— Non.
— Si.
Bon. Face à cette tête de mule de Seojoon et sa haine excessive pour les célébrités, je ne pouvais pas grand-chose. J'abandonnais donc l'idée de le faire changer d'avis, lorsque Minhyunk intervint en croquant dans sa pizza :
— Kook a raison. Ce n'est pas le problème principal.
— Tu te ranges du côté de ce gamin ?
— Eh, fis-je remarquer sans résultat.
— Ça n'a rien à voir. Juste...
Minhyunk hésita, me lançant un regard incertain, avant de rajouter simplement :
— J'ai pas mal réfléchi à tout ce que tu m'as dit, Jungkook.
Inquiet face à son air hésitant, je le regardais avec méfiance, attendant la suite sans pouvoir réfréner une petite appréhension. Mon ami n'était jamais hésitant. Les seules fois où je l'avais vu moins sûr de lui, c'est quand il avait eu peur de me blesser en me disant certaines choses que je ne voulais pas entendre. J'avais donc toutes les raisons de craindre ce qui allait suivre.
— Et... ? incitai-je suspicieusement.
— Et je pense que tu devrais songer à faire une pause.
Confus, je le regardais sans comprendre.
— Une pause dans quoi ?
— À ton avis, couillon ?
— Bah je sais pas.
À côté de moi, Seojoon soupira, et répondit à la place de son compagnon :
— Minhyunk te parle de ta relation avec Taehyung.
L'information monta finalement à mon cerveau, et je me braquai d'un coup. Ils n'allaient tout de même pas me faire comme Yeonjun et m'angoisser en parlant de rupture, si ?
— Je ne veux pas le quitter, grognai-je directement.
— Ce n'est pas ce que j'ai dit.
Minhyunk soupira, reposant sa pizza pour m'accorder son entière attention.
— Ce que je te suggère, c'est de prendre du recul. De prendre quelques semaines ou mois pour vivre loin de lui et te recentrer un peu sur toi-même.
— Je n'ai pas envie de vivre loin de lui, rétorquai-je froidement.
— Je sais. Mais laisse-moi t'expliquer mon raisonnement, ok ?
Je le regardais sans répondre, peu enclin à l'écouter. Je n'aimais pas la tournure que prenait cette conversation. Mais alors pas du tout. J'étais venu ici pour qu'on me donne des conseils avisés qui apaiseraient mon rapport à Taehyung, pas pour qu'on me parle de choses auxquelles je ne voulais même pas songer.
Faire une pause avec Taehyung.
Et puis quoi encore.
— Le truc Kook, reprit Minhyunk, c'est que Taehyung c'est ta seule et unique relation. Tu ne connais que lui. T'as jamais eu le temps d'expérimenter, de voir d'autres modèles de couple ou quoi, et je pense que ça pourrait être bénéfique pour toi de t'essayer un peu à autre chose pour aborder ta situation avec un regard nouveau.
— Donc, si je comprends bien, ironisai-je d'un ton jaune, tu me conseilles d'aller me taper d'autres gars pour mieux revenir vers Tae après, c'est ça ?
— C'est pas ce que j'ai dit.
Un peu quand même.
Cette discussion était lunaire. Je n'arrivais même pas à réaliser ce que mon ami était en train de me dire, tant ça me semblait loin de moi, de tout ce que je désirais, et de tout ce dont j'avais besoin. Je n'avais pas envie de tester d'autres choses.
Taehyung était celui-ci que j'aimais, et que j'aimerais jusqu'à la fin ; je le savais déjà.
Seojoon se racla légèrement la gorge, accaparant mon attention, et lança à son tour :
— Minhyunk s'est peut-être mal exprimé, mais je vois ce qu'il veut dire.
Et c'est reparti.
— Tu es encore très jeune, et tu ne devrais pas t'enfermer définitivement dans une relation de façon aussi catégorique. Peut-être que tu finiras ta vie aux côtés de Taehyung, je dis pas. Mais peut-être aussi que tu rencontreras quelqu'un d'autre.
Il prit quelques secondes pour réfléchir à comment formuler ce qui allait suivre, et je savais déjà que je n'avais aucune envie d'écouter.
— Et cette fois-ci je ne te dis pas ça uniquement parce que j'ai la haine contre les gens célèbres, mais ton modèle de couple là, il n'est pas courant. Ni forcément très sain.
— Je ne vois pas en quoi il n'est pas sain, niai-je sèchement.
— Oh pitié, Kook, intervint Minhyunk en levant les yeux au ciel. Réfléchis cinq secondes à tout ce que tu m'as dit toi-même tout à l'heure. Tu es totalement dépendant financièrement de Taehyung. Émotionnellement aussi. Et crois-moi, la dépendance, ce n'est jamais sain. Avec ces médias en plus, tu n'as même pas la place d'exister et d'assumer que tu l'aimes, et lui il va se montrer aux bras d'une autre pendant que tu te fais le plus discret possible. Tu appelles ça un couple équilibré, toi ?
Je ne répondis rien, me contentant de l'observer méchamment, les sourcils froncés et le regard buté. Je n'aimais pas du tout ce qu'il était en train de me dire. C'était totalement faux. Oui, mon couple avec Taehyung avait indéniablement des problèmes, je ne pouvais malheureusement plus le nier. Oui, il était clair que je manquais d'autonomie sur certains points, je ne pouvais pas mentir. Mais de là à qualifier ma relation de malsaine ? Ils y allaient franchement fort.
Je commençais à regretter d'être venu les voir.
Face à mon silence braqué, Minhyunk lâcha un petit soupir agacé, vraisemblablement prêt à surenchérir, mais Seojoon intervint avant en posant une main sur sa cuisse pour tenter d'apaiser les choses :
— On te dis pas de quitter ton mec, Jungkook. Tout ça, c'est toi qui le sens, c'est pas à nous de te dire quoi faire. On te fait juste remarquer qu'il y a factuellement un déséquilibre entre vous, et que là où Taehyung a sûrement eu le temps d'expérimenter d'autres relations, ce n'est pas le cas pour toi. C'est tout. Tu en fais ce que tu veux.
Autrement dit, rien.
Parce que je n'avais absolument aucune envie d'écouter leurs bêtises.
Soit dit en passant, je ne reçois pas de conseils de couple de la part de deux gars qui sont tellement des bras cassés des sentiments qu'ils ne sont même pas fichus de définir correctement leur relation. Ils me faisaient rire, avec leurs grands airs de sages qui en savent plus sur la vie que n'importe qui, alors que je les connaissais bien assez pour savoir combien leurs rapports étaient chaotiques.
Ils pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient ;
J'aimais Taehyung, j'aimais ce que nous étions, le couple que nous formions, et je n'avais pas la moindre intention de m'éloigner de lui.
____________
En rentrant chez moi après notre repas, j'avais le cœur lourd, presque plus que quand j'en étais parti.
Minhyunk et Seojoon ne m'avaient pas apporté le soutient que j'espérais. Maintenant, à mes douzaines de doutes et de préoccupations, venaient se rajouter leurs phrases qui, je le savais, viendraient sournoisement tourner en boucle et en boucle dans ma tête, parce que c'était comme ça que je fonctionnais.
Mais je ne les écouterai pas.
Ils avaient tord, et je savais mieux que quiconque de quoi j'avais besoin : de Taehyung, et de rien d'autre.
Juste sa voix.
Juste ses bras.
Juste son sourire.
On pourrait bien me dire que le monde s'effondrerait si je ne le quittais pas, je ne pourrais pas m'y résoudre. Le seul fait d'y penser me paralysait.
Je poussai un soupir abattu en ouvrant la porte et en allumant la lumière, qui éclaira les murs blancs du grand salon. Vide. Comme trop souvent.
Mes réflexions sur ma récente discussion avec mes deux amis s'éclipsèrent pour laisser place à mon sentiment de solitude qui revint en force, et je réprimais un frisson.
Je n'avais pas envie de passer une semaine seul avec mes angoisses dans cet appartement mille fois trop grand.
Je n'avais pas envie d'être confronté à l'absence de Taehyung à chaque fois que j'ouvrirais les yeux le matin et que je trouverai le lit vide.
Une semaine n'était pourtant rien ; pour moi, c'était bien trop.
Je ne le supporterai pas.
L'angoisse monta en moi rapidement, et je la ravalais du mieux que je pouvais tout en sortant mon téléphone de ma poche avant de le porter à mon oreille. Il ne se passa à peine une sonnerie avant qu'une voix ne retentisse à l'autre bout du fil.
— Allô ?
— Hey, Nam. Je voulais savoir, je peux dormir chez toi ce soir ?
— Taehyung n'est pas là ?
— Je t'expliquerai.
Il y eut un court silence, puis la voix de mon ami reprit, douce et réconfortante :
— Bien sûr que tu peux. Je t'attends.
Mon cœur se réchauffa d'une douce chaleur, et je hochais la tête.
— Merci Nam. À tout de suite.
_____oOo_____
Et voilà la suite !
Pas de taekook concret pour ce chapitre, en revanche on en parle...
Vous en pensez quoi, vous, de ce qu'ont dit Minhyunk et Seojoon ? Et vous les aimez bien ?👀
On se retrouve bientôt avec un chapitre important pour la suite de l'histoire, j'ai hâte ! 〜(꒪꒳꒪)〜
Comme d'habitude, n'hésitez pas à commenter et à donner votre avis, c'est toujours motivant \(・◡・)/
Merci de me lire ! ♡♡
( Et un grand merci à Anevy_de_Girondif et __un_cafe_ pour la correction de ce chapitre ! )
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