Chapitre 9 :Un film cauchemardesque
Si à cet instant précis j'avais eu une glace pour me regarder, j'aurais sans doute vu un garçon livide voire transparent, une véritable allégorie de la terreur. Sur les murs de la maison, ce qui ressemblait de loin à une scène de chasse est en fait un véritable carnage, une énorme bête à deux têtes, dont l'une partiellement effacée, au yeux nervurés de veinules rouges et aux crocs ensanglantés, semble courir après un être humanoïde cadavérique, drapé d'un tissus entre le blanc et le transparent, tel un fantôme, le spectre se tiens le bras droit, auquel il manque une main que l'on retrouve en arrière de la scène, peinte à l'image d'une fresque, elle représente bel et bien le déroulement d'une histoire, se lisant de droite à gauche, j'essaye de remonter aux origines de la scène, je vois un bras autoritaire qui semble ordonner à la bête de chasser le fantôme, en le pointant du doigt vers la gauche. Mais je ne parvient pas à savoir à qui appartient ce bras puisque le papier est arraché à partir de cet endroit, et il en est de même après la course poursuite de la bête, c'est un bout d'histoire, sans début ni fin...
-"Tu va rester là longtemps ?"
Je fais volte face en sursautant, devant moi se trouve la fille sans nom, toujours aussi aimable. Je choisi d'esquiver sa question en posant la mienne :
-"Tu as un prénom ?"dis-je avec ironie en employant le même air hautain que le sien.
Cela semble l'amuser, mais pas moi, j'ai l'impression de jouer avec le feu, non, pire, de m'être déjà brûlé, et ne plus pouvoir revenir en arrière... Je suis condamné.
-"condamné à quoi ?"
Je sursaute à nouveau, j'ai prononcé ces derniers mots à voix haute, et curieusement, le ton de mon interlocutrice à changé.
"Je ne sais pas, je ne sais même pas pourquoi j'ai dis ça."
Je tourne les talons et quitte la maison, j'entends comme un murmure.
-"Tu ne veux plus connaître mon nom ?"
Fier de mon coup de bluff, je marche sans me retourner, son prénom, je le demanderai à Alys, elle doit forcément le savoir.
***
Au lycée, je suis encore plus nerveux que d'habitude, il n'y pas de main pour arrêter le stylo qui tourne dans la mienne, Alys n'est pas là, et apparemment son cousin ne sais rien, apparemment...
Et comme si ça ne suffisait pas, la fille aux yeux incandescents n'est pas là non plus... Ce qui laisse la porte ouverte à trop de suggestions, beaucoup trop...
***
Mon stylo n'aura jamais autant martelé une table de toute sa vie, j'ai passé ma journée à paniquer et attendre l'heure de la libération, maintenant.
Je quitte la salle en coup de vent et file à la rue Long-Chateau, quelque chose a changé, encore, cela vient peut-être de moi, mais pas que : il y a une odeur étrange autour de ma maison, je ne devrais même pas la sentir...
Que m'arrive-t-il ? J'ai la sale impression d'être dans un film stressant, une fois de plus je suis en train d'observer un changement en moi que je ne peux pas mesurer, et je ne sais pas où je vais, ce que je deviens...
Je suis avide de connaissance sur cette vieille maison, et sur cette étrange fille.
Une masse noire qui barre ma porte attire mon attention, mes parents ne sont visiblement pas là, leur voiture manque à l'appel.
Je m'approche, sur le paillasson un chien est roulé en boule, il lève la tête.
Il n'a pas l'air bien vieux, il est apeuré, je lui tends la main, il se laisse finalement caresser.
Dans la maison un message disais que mes parents étaient partis vite et ne reviendraient que tard dans La nuit. Je fini un paquet de pâtes pour le chien et moi.
Ce dernier est en fait une jeune rottweiler noire et feu, sans collier, aucun indice, si ce n'est une cicatrice de taille moyenne au niveau de l'abdomen, visiblement ancienne.
J'ai décidé de la batiser Inconnue.
J'ai veillé longtemps, avec Inconnue assise à côté de moi, mais personne n'est rentré.
Ce matin il n'y a toujours personne, et je sens le poids du chien compresser ma poitrine, je le lève alors vivement, Inconnue, surprise descend en vitesse et grogne.
Décidé à garder la vie sauve, je pars dans la cuisine pour préparer un petit déjeuner, si elle a faim je préfère qu'elle mange la moitié de mes oeufs plutôt que moi. Étonnamment, elle me suis et remue la queue.
En sortant, je décide d'installer le chien dehors, avec de l'eau, elle sera peut-être partie ce soir, mais je ne peux pas la garder enfermée.
Au lycée, les cours sont toujours aussi pénibles, et Alys n'est toujours pas revenue.
Finalement la seule chose que je trouve presque rassurante, c'est le retour de la fille au cheveux noirs.
Chose que, si j'avais su plus tôt, j'aurais dû trouver inquiétante.
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