Chapitre 8 : l'heure de (demi) vérité
Les cours touchent à leur fin, Alys et moi nous dirigeons vers ma bécane, rapidement rejoints par Harold qui soupire et se traine comme une limace :
-"Ma classe est nulle... Sam est avec vous et, et Meg est dans une autre classe...
-Qui est Meg ? je demande
- Meg, c'est la fille pour qui craque Harold depuis la seconde, et qui visiblement l'aime bien aussi, mais qu'aucun des deux ne fait le premier pas !" sourit Alys
Harold bougonne un truc en rougissant, nos rires à Alys et moi sont bientôt couverts par le bruit de la bécane de ce dernier. Désormais nous sommes seuls, je dois dire à Alys la vérité, ou tout du moins, éviter qu'elle n'ameute tout le quartier:
"-Alys, tu voulais la vérité, alors pose tes questions, je réponds."
Alys me regarde droit dans les yeux, et commence avec sérieux:
"-Très bien, que s'est-il réellement passé tout à l'heure ? Tu étais extrêmement pâle, comme ce matin d'ailleurs...
-Ça risque de te sembler étrange, mais bon, j'ai dis que je répondrais, alors... Voilà, à la récrée..."
Et voilà comment Alys a découvert que dans les couloirs j'avais encore eu à faire à cette drôle de fille, que j'étais tombé sur le rebords d'un casier et que je m'étais ripé les ongles, que ce matin, après la sale nuit d'hier j'avais des nausées et que donc, j'étais pâlichon, et enfin je lui ai promis de faire plus attention, incapable de lui jurer que je ne remettrai plus jamais les pieds dans cette vieille maison.
C'est cette même version des faits que j'ai ressortie au médecin ce soir, au second rendez vous, puisqu'hier j'étais officieusement dans une maison hantée.
Et là, je culpabilise dans mon lit... Non pas pour le médecin, qui lui n'aurait de toute façon jamais avalé la vérité, la vraie... Non, je culpabilise car j'ai menti à Alys, je le devais, par protection, pour elle, pour moi, et pour aussi cette étrange fille...
Je perçois de la lumière au travers de mes stores à demi fermés, mais je ne peux rien voir, je me mets dos à la fenêtre, et ferme les yeux.
Je repense à aujourd'hui, à ce qu'il s'est produit dans le couloir, ma force était décuplée, j'ai agis si étrangement, en fin de compte je me suis comporté comme un animal sauvage : j'ai griffé à sang.
Cependant il y a une chose dont je suis certain, c'est qu'en aucun cas je ne me rappelle m'être retourné les ongles, ni les avoir réellement plantés dans l'épaule de cette fille, pourtant je me souvient très bien qu'ils étaient allés vraiment en profondeur.
TAC...TAC TAC... TAC...TAC...
Quelque chose tape sur mon carreau, bien évidement cela viens de la fenêtre d'en face, il n'y a qu'un peu plus d'1m entre cette dernière et la mienne. Je frissonne, quelqu'un, ou quelque chose veut me voir. J'enfile un pantalon et n'ouvre que d'un centimètre mon store, je regarde en face. Sur le rebord de la fenêtre d'en face il y'a deux yeux brillants, violacés...La créature...
C'est peut-être à cause de l'adrénaline que je ne réfléchis pas une seconde avant d'ouvrir mon store et ma fenêtre, je ne vois plus les yeux, mais je sais qu'elle est de dos, j'ai une impression de déjà vu.
-"Qui est tu ?"
Cette question simple me brûlait les lèvres depuis trop longtemps, mais la seule réponse que j'obtiens est un demi tour trop rapide pour le commun des mortels, et un projectile qui m'arrive droit dessus, cette fois j'esquive et je tombe sans me réveiller d'un quelconque rêve, je suis éveillé. À coté de moi, tombe un gros livre en cuir rouge avec une gravure d'une vilaine bestiole assez flippante sur le dessus. Mon père apparait sur le seuil de ma chambre:
-"Alek, qu'est-ce que tu fabriques ?"
J'ai le temps de repousser l'affreux bouquin sous mon lit et de répondre que je croyais ce dernier plus large, voilà pourquoi j'étais tombé...
Mon père referme la porte et je me retrouve à nouveau seul, je reprends le livre pour l'examiner, dans quel sens dois je le prendre ? Étrangement, lorsque je le retourne, l'immonde créature qui ressemblait à un démon cadavérique entouré de flammes devient une sorte d'animal avec trois têtes. Le graphisme semble usé, je ne suis même pas certain qu'il y est réellement trois têtes, mais j'en vois au moins deux sûr. Je retourne à nouveau le livre, j'ai l'impression que le démon me regarde, cette vision me fait froid dans le dos, je remet le livre sous mon lit.
***
Ce matin j'examine mes traits tirés par la fatigue, j'ai très mal dormi. J'englouti un semblant de petit déjeuner en surveillant la pendule de la cuisine, si je me débrouille bien, j'ai le temps de passer dans la maison d'à coté, puis d'arriver avec une demi heure d'avance au lycée.
Je suis étrangement serein lorsque j'entre dans la vieille bâtisse, il fait bien évidement nuit, puisqu'il est tôt, mais je vois où je vais, ça me suffit, à cette heure-ci il n'y a plus de meubles, donc je ne peux pas me blesser. Je tente de trouver un quelconque indice qui pourrais m'aider avec toutes les questions qui s'agglutinent dans ma tête, mais à part des vieux papiers peints illustrants des scènes de chasses il n'y a rien à voir, peut-être devrais-je revenir en pleine nuit, pour chercher parmi les meubles quand ils apparaissent, cela me paraît presque normal. Soudain, j'ai l'impression de distinguer quelques traits de la bête d'hier sur le mur, je m'approche de la scène peinte... Ce que je vois m'horrifie au plus haut point.
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