Chapitre 2 : Découvertes

21h

Mes parents m'ont laissé dormir.
Nous mangeons donc plus tard.
À table, ma mère prends un air solennel :

-" Demain, nous fêtons la crémaillère avec les voisins !"

Elle est enchantée, j'ai même l'impression qu'elle est au bord de l'hystérie.
Je profite du moment pour sortir la clé que j'avais dans ma poche.
Ma mère s'arrête net, je regarde mon père... Tous les deux ont un regard plein de mystère, un regard amusé.

-"Tu n'a pas trouvé la porte ?" Me demande mon père.
-"Je n'ai pas encore cherché, pourquoi suis-je sensé l'ouvrir ?"

Mes parents se mettent à sourire, pleins de complicité.
Les travaux de la rénovation semblent les avoir rapprochés, eux qui ne se croisaient que le soir et encore...
C'est une bonne chose d'avoir emménagé ici, j'en suis convaincu.

Nous terminons le repas, et ma mère me cache les yeux, une surprise ?
J'entends mon père farfouiller quelque-part, sortir un objet, appuyer sur un bouton, ça fait "clic".
Désormais j'entends qu'il ouvre la porte-fenêtre du jardin, je sens la rosée du soir rentrer dans mes baskets.
Mes parents me guident pendant ce qui me semble une éternité, puis ma mère me laisse voir.
Mon père tient une lampe torche et éclaire la serrure d'une porte, nous sommes au fond du jardin, devant une cabane cachée par les arbres.

-"vas y, ouvre."me disent-ils en cœur.

J'insère la clé dans la serrure, la porte grince.
Quelque chose brille à l'intérieur.
Mon père me tend la lampe, j'éclaire la cabane sombre.
En voyant à la lumière l'objet de ma curiosité je me mets à suffoquer, je perd tous mes moyens...
Devant moi se trouve une mobylette noire et chrome... Avec un ruban rouge type "paquet cadeau" tout autour.
Les mots me manquent, j'ai l'impression que mes yeux ont doublé de taille.
Ma mère se met à rire:

-"Alek, nous n'avons pas pu fêter ta réussite pour le permis scooter, les travaux nous ont tellement pris !
Et puisque tu as réussi, il te fallait bien une mobylette !"

Mon père souris à son tour :

-"nous avons assailli tes tas de concessions, réfléchi assidument à tes modèles préférés, failli jeter notre dévolu sur plusieurs bécanes... Mais finalement c'est celle là, un modèle unique, très rare, qui nous a charmés.
Nous l'avons acheté d'occasion, car c'est un vieux modèle, mais il était fait pour te plaire !"

Je leur saute dans les bras, et parviens à articuler un "merci".
Mes parents me montrent la clé du bolide accrochée à un clou, je la prends, je ne peux me résoudre à dormir sans.

Ce soir je m'endors en serrant la clé de ma bécane dans une main, et celle de la cabane qui me sert désormais de garage dans l'autre.

***

Le jour se lève, et un cri strident retenti.
Je saute de mon lit et regarde partout autour de moi, les rayons du matin percent à peine à travers mon store.
Le cri se fait entendre à nouveau, "COCORICOOOOO" !!!!
Je souri à l'idée d'avoir eu peur d'un coq, je regarde mon réveil, 6h, quelle idée de chanter à cette heure ?
De toute façon je suis réveillé, alors je vais aller prendre mon petit déjeuner.

De retour dans ma chambre, j'ouvre le store et retrouve ma sublime vue sur la fenêtre de la maison d'à côté.
J'ai envie de visiter le village, et pourquoi pas de pousser jusqu'à la petite (très petite) ville où se trouve mon futur lycée, non pas que je veuille à tout prix y retourner, mais c'est juste de la curiosité.
Face à cette perspective je prends mon portefeuille, dans lequel trois pièces se battent en duel, la ruine.
Mais bon y a peut être de quoi payer un plein d'essence.
Alors je laisse un mot pour mes parents, et je vais sortir ma bécane, il faut que je sois de retours pour 17h car après il y a la crémaillère avec les voisins charmants.
Je sors sur la route et commence à démarrer au kick.
J'entends des pas derrière moi, je me retourne et vois une fille d'à peu près mon âge, avec des yeux bleus très clairs et des cheveux blonds presque blancs, elle est très pâle et elle a un visage fin.
Elle me salue :

-"Tu est Alek n'est ce pas ?
-Comment tu sais ?" Dis-je en riant, c'est fou comme j'ai envie de rire.
-Bah, le village est petit, et les nouvelles vont vite !
En tout cas je ravie de faire ta connaissance.
-Et moi de même ! Comment tu t'appelle ?
-Alys, Alys Ruby.

***

Alys, Alys, Alys...
Elle est jolie, j'y pense depuis tout à l'heure.
J'ai fais le tour de Mouvants assez rapidement, et me voilà à Cieti-Bourg la ville de mon lycée, je roule dans les rues, mange un burger à midi, fais du lèche vitrine, jusqu'à tomber sur une bijouterie.
Les bijoux ne m'attirent pas en général, mais sur le présentoir une bague dorée, et incrustée de diverses pierres précieuses me retiens là.
J'imagine Alys passer ses cheveux derrière ses oreilles en riant, avec cette bague.
Alors sans plus de réflexion, j'entre dans la bijouterie et je passe toutes mes économies pour l'acheter.

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