Royce
J'ai les yeux rivés depuis dix minutes sur le moteur démantelé de la Mercedes et je ne suis pas foutu de me concentrer dessus.
Je serre et desserre plusieurs fois les poings sur l'établi devant moi en essayant de faire le vide. Mon sang s'agite dans mes veines et cogne contre mon crâne sans aucune raison valable et, depuis une demi-heure, tout m'emmerde.
Hunter, qui n'arrête pas de parler de l'autre côté du garage à peine éclairé, les murmures qu'il échange dans mon dos avec Diego en croyant que je ne les entends pas, les canettes qu'ils ont laissées traîner sur ma table de travail, cet endroit mal fourni en outils et pièces détachées et moi-même, pas fichu de me calmer deux minutes pour réparer ce putain de moteur.
Je sens mes mains trembler comme avant l'arrivée d'une crise de colère et je les agrippe au rebord de l'établi en fixant mes jointures qui blanchissent à vue d'œil.
Je m'empare du filtre à air et passe distraitement un chiffon dessus mais j'ai à peine commencé à réfléchir aux pièces manquantes pour l'assembler que des images -les mêmes qui me vrillent le crâne depuis le début de la soirée- s'infiltrent dans ma tête.
Elle doit déjà être à sa soirée. Je ne sais pas où c'est mais je vois parfaitement de quel genre de fête il s'agit. Une grande maison bondée, de la musique d'ados à plein tube, des connards ivres et en rut partout. Je peux parfaitement l'imaginer au milieu de cette foule qui n'a pas d'autre but que de la corrompre. Les mecs vont flairer son innocence en deux secondes top chrono comme les requins reniflent le sang. Comme je l'ai flairée.
Merde.
Un boucan infernal brise le silence et je ne me rends compte qu'après quelques secondes que c'est moi qui viens de renverser une caisse à outils métalliques d'un coup de pied.
Bien! Mature, Walters.
- Mec, quand t'as dit que tu voulais venir te défouler au garage, j'étais ok, mais je pensais que tu parlais de retaper de caisses, pas de foutre la merde.
Je pivote brusquement vers Hunter, assis sur un pneu près de Diego, et il lève aussitôt les mains en l'air. Je ne sais pas quelle tête je fais mais ça ne doit pas être beau à voir.
Je l'ignore et me laboure le crane de mes deux mains. Je vais finir par me scalper tout seul. Les deux autres me fixent, à peine surpris par mes sautes d'humeur auxquelles ils commencent à s'habituer.
- Si tu venais dire à papa c'qui te tracasse au lieu de te torturer tout seul, lance Hunter par dessus le boucan qui fait rage dans ma tête.
Putain, je vais l'étriper. Je vais me les faire tous les deux, je songe en entendant Diego ricaner. Ça pourrait vraiment me détendre.
Plutôt que de me défouler sur les seules personnes qui me supportent, je leur tourne le dos et m'appuie sur le toit d'une jaguar qui n'a rien à faire ici. Tom l'aura démantelée dans quelques jours et se servira de tout ce qui rapporte de la thune sous son capot avant de la rendre à son proprio qui n'y verra que du feu.
Ce charognard me dégoûte.
Je ferme les yeux un instant pour faire ralentir mon rythme cardiaque qui devrait être stable puisque je ne fais aucun effort.
Et je la vois. Encore. Je perçois ses grands yeux égarés et indulgents alors qu'ils se posent sur quelqu'un d'autre que moi. Ça ne devrait pas être difficile de l'entraîner sur la piste de danse, elle est timide mais elle veut prouver le contraire aux autres comme à elle même. Ça crève les yeux. Et au milieu de cette foule de corps comprimés et en manque d'affection, se coller à elle paraîtra naturel. Elle se laissera peut-être faire. Elle trouvera peut-être un gentil gars à son goût même si je doute qu'il y en ait à ce genre de teuf.
Mon sang rugit à mes oreilles et je presse plus fort mes paupières pour effacer ces images inutiles.
Tu dérailles, Walters.
Qu'est-ce que ça peut bien me foutre de toute façon? J'ai déjà assez de problèmes comme ça, sans en plus me laisser distraire par ce genre de conneries. Qu'elle se fasse bien baiser et qu'on n'en parle plus, ça fera une belle jambe à Chris, je songe, amer.
Mais à la seconde où cette pensée me traverse, une bouffée d'adrénaline et de rage envahit mes veines et m'empoisonne. Mon poing s'écrase avec fracas dans une étagère en bois que l'humidité a déjà commencé à faire moisir.
Je perçois vaguement la douleur qui remonte le long de mon poignet et m'élance légèrement mais elle n'est pas difficile à ignorer. C'est une simple donnée que mon cerveau enregistre au même titre que la chaleur ambiante ou l'exclamation étouffée de Hunter.
Je recommence plusieurs fois parce que c'est la seule manière de faire baisser la pression, la seule que je connaisse en tout cas. Les coups de pieds et de poings pleuvent jusqu'à ce que les premiers signes de fatigue ne se fassent sentir dans les muscles de mes bras, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un vieux tas de bois du meuble.
Je baisse la tête et reste immobile en reprenant mon souffle.
- J'ai faim. Si t'as fini on peut y aller? demande Hunter.
Il a de la chance que je vienne de déverser ma colère sur cette étagère.
- Va bouffer, personne te retient, je rétorque sans me retourner.
J'entends clairement sa question qu'il ne prend même pas la peine de chuchoter.
- Qu'est-ce qu'il a?
Il est juste à côté de toi, ducon.
- Il a les boules parce que la petite de Chris est allée à une fête étudiante, raille Diego.
Putain!
Je pivote vers lui comme un automate et le trucide du regard. D'où est-ce qu'il sort un truc pareil? Je ne lui ai rien... Merde.
Sa sœur lui a surement balancé l'histoire. La salope. Je me demande ce qu'elle lui a dit mais je ne m'abaisserai pas à poser la question.
- Quoi? s'exclama le blond avec un temps de retard. La petite Lily? Qu'est-ce que ça peut lui faire?
Ses yeux sont ronds comme des soucoupes, il a vraiment l'air con. Je les ignore et vais me poser sur une caisse renversée un peu plus loin.
- J'en sais rien, je suis pas dans sa tête, mec, ricane Diego, et j'ai pas du tout envie d'y être.
Je visualise vaguement la sienne s'écraser contre le mur opposé du garage et son sang apporter une gerbe de couleur à ce trou à rats.
Mais je n'y songe pas sérieusement. S'il y a bien un mec auquel je ne toucherai jamais, c'est ce con. Je n'en tirerais pas le moindre intérêt ni aucun plaisir.
- Mais il l'a baisée ou non? insiste Hunter.
Une vrai commère, ce type. Lui par contre, ça ne me dérangerait pas de lui rafraîchir un peu le portrait. Ça ferait pas de mal à sa sale gueule d'ange.
- Pourquoi tu me poses la question? Je suis pas sa meuf.
- T'es sûr? Pourtant, vous formeriez un joli couple.
- M'oblige pas à te la fermer.
Je les écoute se chamailler encore quelques minutes, les coudes sur les cuisses, la tête inclinée et les mains appuyées derrière ma nuque.
- Alors, relance Hunter, tu te l'es faite ou pas?
Putain qu'il est lourd. Je secoue la tête en espérant qu'il la fermera mais on a plus de chance de voir débarquer le père Noël.
- Et tu veux te la faire?
Le silence répond aux imbéciles, à ce qu'on dit.
- Même si quelqu'un la lève à cette soirée, tu pourras toujours l'avoir après, non?
Je sens les muscles de mon dos se transformer en granit et mes mains s'accrochent plus fort à mon cuir chevelu.
- Mec, tu veux pas aller nous chercher des pizzas? lance Diego sûrement conscient qu'il vient de sauver la tronche du blond
- Non, pourquoi ça doit être moi?
- Parce que t'as faim, que t'es le plus con et que je suis en train de t'éviter de te faire tabasser.
J'entends Hunter se lever en râlant avec une attitude de gamin qui contraste carrément avec sa carrure. Évidemment, il ne peut pas s'empêcher de lâcher une réflexion spirituelle avant de dégager.
- Tout compte fait, je pense pas que tu devrais la sauter. Elle m'a l'air d'une gentille fille et elle mérite pas que t'ailles l'emmerder. De toute façon, c'est pas du tout ton type. Je suis sûr qu'elle le fait qu'en missionnaire et la lumière éteinte.
Je pivote brusquement sur moi même avec l'envie soudaine de lui faire avaler ses dents mais il a déjà disparu dans la rue sombre après un dernier ricanement.
En plus il a fallu qu'il me glisse des images dans la tête, ça me fait une belle jambe. Sale con.
Je croise le regard de Diego qui me fixe en silence et me rassieds en constatant qu'il n'a pas l'intention d'en parler le premier. Ok, on peut être deux à ce jeu-là.
À peine le calme revenu, mon cerveau se remet à dérailler. Et je me demande ce qu'elle est en train de faire.
J'arrête deux minutes de m'interroger à propos des raisons qui font que je m'en préoccupe et admets simplement que c'est le cas, qu'une partie de ma cervelle est juste en train de partir en vrille. J'ai du me griller quelques neurones. Ça craint mais je n'ai pas d'autres explications.
Logiquement, je suppose que sa pote doit la surveiller. Elle est pas conne non plus, elle doit savoir que Lily n'a pas l'habitude de ce genre de truc. Même un idiot le comprendrait en la regardant. Elle est tellement naïve qu'un mec pourrait lui proposer de monter dans une piaule pour lui montrer ses bouquins ou une connerie du genre et elle le suivrait sans se douter que la seule chose qu'il veut lui faire voir est dans son froc.
Merde!
- Tu comptes recommencer à casser des trucs ou tu vas me poser la question? raille Diego sur un ton qui me fait revoir ma décision de ne jamais l'amocher.
Il a beau être solide physiquement, on sait tous les deux qu'il ne tiendrait pas trois minutes face à moi. J'ai ça dans le sang, c'est même mon seul talent.
Je résiste encore quelques secondes, puis baisse les bras en le fusillant du regard:
- Qu'est-ce que ta sœur t'as dit?
Il essaye de dissimuler son putain de sourire mais je le vois.
- Qu'elle emmène sa copine à une fête étudiante et que t'as pété un petit câble en l'apprenant.
- Elle t'a dit où c'est?
- Non, elle a dit que je devais m'assurer que tu rappliques pas. Du coup, tu te doutes qu'elle m'a pas filé l'adresse.
- Connasse.
- Eh! Fais gaffe à ce que tu dis, c'est ma sœur!
- C'est aussi une putain d'emmerdeuse, je m'emporte en sautant sur mes pieds et en faisant valser la caisse à l'autre bout du garage. Et je te jure que si elle la laisse sans surveillance ou qu'à cause d'elle, Lil...
Je me tais brusquement conscient d'en avoir trop dit et Diego affiche un grand sourire que j'ai envie de lui faire ravaler. Je suis dans une merde pas possible.
Je soupire, irrité, quand son portable se met à sonner et me détourne en réfléchissant.
Il est une heure du matin passée, si ça se trouve, elle est déjà rentrée et je me torture comme un con -appelons les choses comme elles sont- pour rien. Je devrais peut-être contacter Chris pour être sûr mais je ne suis pas certain qu'il apprécie, non pas que j'en ai quelque chose à foutre. En plus, je ne suis pas sûr de vouloir passer ce cap sur le chemin du pathétisme...
- ... Lily? C'est toi?
Je sursaute et pivote vers Diego, les yeux écarquillés. C'est Lily qui l'appelle? Qu'est-ce que c'est que cette blague? Pourquoi elle l'appelle sur son portable, bordel? Peut-être qu'elle a eu un problème. Peut-être qu'un mec...
- Passe la moi, je lance à Diego en lui arrachant le téléphone des mains pour le coller contre mon oreille.
Il me laisse faire et reste silencieux à côté de moi.
- Lily? Qu'est-ce qu'y a? je demande en essayant de contrôler mon ton pour éviter de lui hurler dessus d'emblée.
- Euh... j'appelais Mia mais je me suis trompée de touche. Oublie, je vais...
Je parviens difficilement à entendre ses paroles par dessus la musique beaucoup trop forte et les cris qui l'entourent. Attendez... Quoi? Sa pote n'est plus avec elle? Bordel! Je fusille son frère du regard avant de m'exclamer contre l'appareil.
- T'as pas intérêt à raccrocher, t'entends? Pourquoi Mia n'est pas avec toi?
- Je ne sais pas.
Elle sait pas? Comment ça elle sait pas?
Je l'entends rire d'une voix étrange de l'autre côté. Elle rit alors que je suis à deux doigts de péter une durite. Avec qui est-ce qu'elle plaisante? Je n'arrive pas à y croire mais j'espère que c'est avec ce con de rouquin. Il a beau m'emmerder et la coller d'un peu trop près à mon goût, je ne pense pas qu'il en veuille à son cul.
- Lily? Tu m'écoutes? Où est Quinn?
Je ne comprends pas pourquoi il lui faut autant de temps pour répondre.
- Je sais pas, elle finit par avouer avec une voix qui ne lui ressemble pas.
Et je vois rouge. Ses deux connards de potes avaient un truc à faire, un seul: ne pas la quitter des yeux. Et même ça, ils sont pas fichus de le faire correctement. Si cette conversation n'était pas importante, je serais déjà en train de cogner dans un mur.
- Quoi? Putain! Comment ça tu sais pas? je m'énerve.
Encore un blanc. Bon sang, mais qu'est-ce qu'elle fout?
- J'adooore ta voix quand tu t'énerves! On dirait celle de Batman.
J'en reste soufflé et je ne trouve rien à répondre. À côté de moi, Diego, qui n'a pas manqué sa réplique un peu trop forte, écarquille les yeux comme un miroir de mon expression jusqu'à ce que ses lèvres s'étirent et qu'il se morde la joue pour ne pas se bidonner devant moi.
Je l'ignore plutôt que de lui balancer une trempe et me concentre sur Lily.
Je suis perdu, Lily ne me balancerait jamais un truc pareil...
Et puis une hypothèse désagréable s'immisce dans mes pensées. C'est pas vrai...
- Bordel! Qu'est-ce que tu... T'as bu?
- Ouiiii, elle répond d'un ton qui exulte une bonne humeur artificielle.
- Qu'est-ce que t'as pris? je l'interroge en essayant de garder mon calme.
Cette fois le blanc n'en finit pas. J'ai la vague impression qu'elle parle à quelqu'un d'autre et mon taux d'énervement grimpe encore de quelques points.
- Lily? Merde, répond-moi! Qu'est-ce que t'as bu?
- Hum... je peux pas te le dire.
C'est une blague? Bon sang, elle m'énerve parfois.
- Quoi? Pourquoi?
- Parce que ça te regarde pas, souffle Diego pour m'emmerder.
- Parce que c'est avec le mot en S.
- Le mot en S? De quoi est-ce que tu parles, putain? je demande à bout de patience.
- Sex on the beach. Oups.
Elle éclate de rire en même temps que l'autre imbécile qui a presque collé sa tête à la mienne pour entendre. Je les écoute tous les deux se marrer alors que je suis comme un con, bloqué sur la façon dont elle a prononcé le mot "sex" avec son accent anglais.
T'as quel âge Walters, douze ans?
Diego doit penser la même chose parce qu'il repart dans un grand éclat de rire en voyant mon expression.
Sex on the beach, donc. Un cocktail de fille. Je ne bois jamais cette daube mais je sais que c'est assez méchant. Le goût est innocent mais après plusieurs verres, les meufs sont complètement à l'ouest et beaucoup plus faciles.
- Je vais buter ta sœur, je siffle en direction de Diego qui est encore en train de se bidonner.
- Combien de verres t'as bu? Lily, concentre toi, combien?
- Je sais pas, sept, je crois. Ou huit. Ou sept.
Merde.
Elle est complètement à l'ouest. Si quelqu'un lui tombe dessus alors qu'elle est dans cet état...
J'envoie un coup de pied dans le pneu qui sert de siège à Diego et il se retrouve sur le cul. Pour le coup, il arrête de rire. Je suis encore en train de le fusiller du regard quand la voix de Lily m'appelle.
- Royce?
J'essaye de ne pas me laisser perturber par la manière dont son accent s'enroule autour des syllabes. Je suis bon pour la casse.
- Oui, je suis là, je réponds après avoir lancé un doigt d'honneur à Diego qui sourit un peu trop.
- Je ne trouve plus Mia et Jace mais je veux rentrer à la maison.
Sa voix me parait épuisée. Je fais signe à l'autre con qui me sert de pote et me dirige vers sa caisse en regrettant de ne pas avoir pris la mienne. Diego ne se fait pas prier et la déverrouille d'une pression sur sa clef.
Il s'engouffre sur le siège conducteur et je prends le passager en soupirant d'irritation: je déteste me faire conduire par quelqu'un d'autre.
- T'es où Lily? Quel quartier? je demande en me passant la main dans les cheveux.
- Je sais pas...
Je me pince l'arrête du nez en essayant de rester calme.
- Essaye de savoir, je la presse.
- C'est la maison de Matt, le garçon que tu as déjà vu au garage. Tu avais failli le trucider, je ne sais pas si tu te souviens. C'est tout ce que je sais.
Putain. Mes poings se serrent inutilement sur mes cuisses. Bien sur que je me souviens, la dernière fois que je l'ai vu avec Lily, il essayait d'entrer dans ses vêtements. Je me demande si elle l'a croisé, s'il a tenté quelque chose. Mais il vaut mieux me concentrer sur l'essentiel et voir ça plus tard.
- Tu sais où il habite? demande sombrement Diego qui a aussi entendu parler de cette enflure.
Je hoche la tête avant de retourner vers Lily pour lui donner des consignes qui m'éviteront d'avoir à casser des gueules une fois arrivé.
- C'est bon. Ecoute-moi, maintenant, ok?
- Ok, lâche-t-elle et son ton docile me rassure un peu.
- Tu te poses quelque part près de l'entrée en attendant, tu restes à un endroit où y'a du monde et si un mec te demande de monter à l'étage, tu dis non.
- Un garçon m'a déjà demandé tout à l'heure et je...
- Quoi?
Putain de bordel de merde! Le sang se met à rugir à mes oreilles alors que mes mains vibrent d'une énergie contenue que je ne peux pas déverser pour l'instant.
- Oui, il voulait "s'amuser" mais j'étais presque certaine que ce qu'il avait en tête n'était pas du tout amusant, alors j'ai dis non.
- Démarre! je grogne en direction de Diego qui s'exécute.
- Hin? s'étonne Lily avec un ton d'enfant perdu.
Je soupire. Je n'en suis plus au stade de me demander d'où elle sort même si parfois, j'ai encore l'impression qu'elle est juste le fruit de mon imagination tordue.
- C'est pas à toi que je parle. Bon, t'as compris tout ce que je t'ai dit?
- Oui. Mais je suis très fatiguée...
Logique si elle a bu huit verres. Mais elle a plutôt intérêt à garder les yeux ouverts pour des raisons aussi évidentes que répugnantes.
- Je sais, Lily, mais reste réveillée, ok? Tu dormiras quand tu seras chez toi.
- D'accord, elle souffle.
- À tout à l'heure.
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