10_ Promenade.

Après avoir marché quelques minutes dans la végétation, éloignés du manoir, on s'était assit au sol, le dos collé à un arbre. On regardait les chiens jouer, courir et chasser des écureuils. Hoodie n'avait pas dit un seul mot depuis qu'on s'était vu dans le salon y'a quelques heures. Pas bavard, mais c'est pas plus mal, j'avais besoin de me vider la tête et Hoodie m'aidait en ne parlant pas, continuant de regarder les chiens.

Il se serait passé quoi si la gouvernante m'avait laissée une dernière chance ? Est-ce que j'aurai rencontré mon frère un autre jour ? Est-ce que j'aurai changé d'avis sur les meurtres et j'aurai préféré arrêté ?

Non. Bien-sûr que non. Déjà parce que je suis cannibale et j'ai besoin de me nourrir. Ensuite parce que j'ai toujours fait dans ce sens. Tuer était une sorte de vocation pour moi. Si on m'aurait demandé qu'est-ce que je voudrais faire plus tard, j'aurai dit tueuse... Même si on m'aurait pas pris au sérieux, j'aurai répondu en toute franchise.

Maintenant que j'ai le "métier" que je voulais, je veux quoi maintenant ? Quel est mon véritable but ? Est-ce que j'en ai un déjà ? Qu'est-ce que je suis censée faire à présent ?
Nuit m'a toujours suivi partout, mais est-ce qu'elle voudrait aussi faire sa propre vie pour trouver son but ? Les animaux ont-ils un avenir promettant ? Si la réponse est négative, je prendrais cette réponse pour moi. Je suis un demi-animal, donc j'aurai peut-être pas d'avenir... Mais si les animaux en ont un, est-ce que je trouverais mon destin ? A-t-il déjà était tracé ?

J'étais tellement perdue dans mes pensées que je n'avais pas remarqué la main qui se tenait devant moi. Je relève subitement la tête pour regarder Hoodie, semblant attendre que je me relève. Je secoue la tête et attrape sa main et me redresse en silence. Il reprend la route du manoir sans rien dire, les mains dans les poches. Je regarde les chiens qui courraient après Hoodie en se chamaillant sur le chemin.

Si je laissais Nuit aux Creepypasta ? Et que je m'en aller sans donner d'explication ? Serais-ce une bonne idée ? Elle s'était jamais autant amusée comme ça, et si je lui disais que je partais, est-ce qu'elle me suivra comme elle l'a toujours fait ?

Je soupire en me tenant la tête, n'en pouvant plus. Toutes ces questions sans réponse... Ça me torture le crâne... Même Ruzo se délectait de ce qui me venait à l'esprit.

Après un long moment, je relève la tête, les yeux fermés, en essayant de me détendre. J'avais pas remarqué mais toutes mes questions m'avaient fait trembler de rage, étant donné qu'elles étaient sans réponses et que personne ne m'aidait vraiment à ce moment là. J'étais perdue. J'étais seule dans mon esprit, avec ces quatres personnalités qui s'amusaient à me voir me torturer l'esprit moi-même.

Une main se pose sur ma tête et la caresse silencieusement, me faisant baisser les oreilles. J'entrouvre un œil pour regarder le cagoulé qui était revenu sur ses pas pour me caresser la tête. C'était agréable. J'avais jamais encore senti ce bien-être juste en me faisant caresser. Peut-être parce que les humains de la ville avaient trop peur de s'approcher de moi. Mais maintenant que j'y pense, les Creepypasta n'ont aucun mal à m'approcher. Ils n'ont pas peur. En même temps, je peux comprendre, qu'est-ce qui fait plus peur que Slender ? S'ils le connaissent, ils n'auront peur de rien d'autre.

J'esquisse un sourire à cette pensée en fermant de nouveau les yeux, secouant docilement la queue. La main de Hoodie caressait mes cheveux et mes oreilles. Je sais pas si ça l'ennuie de faire ça, mais j'adorais les caresses à présent.

Au bout d'un moment, il arrête de me caresser en ricanant, posant son autre main sur une de ses hanches.

- J'pensais que tu aimais pas les contacts physique...

J'ouvre les yeux en baissant les oreilles, un peu triste que ce soit déjà fini.

- J'ai pas grandie dans une famille remplie d'amour et de tendresse. Les enfants de l'orphelinat préféraient me tiraient la queue et les oreilles plutôt que me caresser. Puis je me disais que cette tendresse n'était pas faite pour moi. Que j'étais trop grande pour ça malgré le fait que j'avais pensé à ça à l'âge de 5 ans...

Il me regardait sans rien dire, les bras croisés, m'écoutant. C'était si intéressant que ça mon passé ? Il finit par prendre la parole.

- Moi je dis que tu ne mérites pas ce qui t'es arrivé. T'as l'air d'avoir eu un passé douloureux et je n'ai pas envie d'enfoncer le couteau dans la plaie. Si tu ne veux pas en parler fais le pas. Après tout, je suis pas VIP de savoir tout ça. Tu parles quand tu veux. Pas parce que quelqu'un te demande ou t'oblige de le faire. Sinon crois-moi que je serais plus bavard aujourd'hui...

Je le fixe un peu étonnée de son discours. Il a raison, si vraiment ça me fait du mal d'en parler, je ne suis donc pas obligé de le faire. De manière douce comme de manière forte, je choisirais toujours ce que je veux et non le choix des autres. J'ai toujours procédé comme ça, pourquoi ça changerait ?

- On rentre ?

J'hoche la tête en souriant doucement. Il opine de la tête, se retourne et reprend le chemin du manoir, je le suis en silence suivit également des chiens qui étaient en train de jouer avec une feuille d'un arbre.

Quand nous sommes rentrés de notre promenade, le soleil s'était levé. J'avais passé ma nuit à ne rien faire mais aussi faire des trucs. J'avais l'impression que le temps avait accéléré juste en parlant avec des gens. C'était étonnant. Pour moi, le temps était long et ennuyant. Mais depuis que je suis ici, j'ai l'impression d'avoir une "seconde vie". Comme eux apparemment. Toby m'avait dit que certains d'entre eux étaient mort...

La porte refermé, je regarde Hoodie monter pour aller au dernier étage apparemment. Je le retiens au dernier moment sur les marches.
Il se retourne, surpris.

- Mmh ?
- Tu... Pourrais me caresser un autre jour...?

Il semble sourire sous sa cagoule en m'ébourriffant les cheveux avant de continuer de monter, m'ayant murmurer un : "À ton service".

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