Chapitre 3
Marie-Antoinette est venue dans ma chambre juste après le diner. Elle a manifesté son désir de procréer dans les plus brefs délais, pour donner un héritier naturel au royaume de France, a-t-elle jugé utile de préciser.
Je n'ai pas osé la contredire. Nous nous sommes donc mis à l'ouvrage, à contrecœur de mon coté.
Ce fut la partie de jambe en l'air la plus catastrophique de ma vie, non que j'aie beaucoup de points de comparaison.
Aussitôt notre petite affaire finie, elle s'est enfuie sans un mot. Ma virilité et mon amour propre en ont été quelques peu blessés.
***
Je bois un whisky appuyé contre le chambranle de ma fenêtre. Et je contemple ce qui s'étend à mes pieds.
La cour est sombre. La nuit est opaque. Mon cœur est vide.
Le liquide ambré me donne la nausée, je repousse mon verre loin de moi.
J'ai besoin d'air. J'ouvre la lucarne en grand et respire à pleins poumons. Cela me fait du bien.
Pas un bruit ne vient troubler le paisible quoiqu'angoissant silence qui règne dans le palais.
Dehors une ombre furtive passe au pas de course. Elle revient en arrière et scrute attentivement chaque fenêtre, je recule, de peur d'être démasqué.
M'ennuyant à mourir, j'espère trouver en cette personne un remède à ma solitude. Je décide de descendre pour interroger cet individu. Des soldats montent la garde un peu plus loin, je n'aurais qu'à crier pour les alerter si il s'avère être dangereux.
Une fois ma décision prise, j'enfile une chemise de nuit blanche à la va vite. Je saute des marches du grand escalier dans mon empressement.
Je ne pensais pas qu'il faisait aussi froid, je frissonne et ressers mes bras autour de mon corps.
Je me cache dans l'entrebâillement d'une porte, pour pouvoir le détailler tout mon saoul. C'est l'homme de ce matin. Il fait les cent pas. Les étoiles sont camouflés par un amoncellement de nuages, il fait trop sombre pour que je puisse distinguer son visage.
Je m'extrais de ma cachette et lance :
- Bonjour
Il sursaute et pousse un cri de surprise en posant sa main sur la poitrine. Il a eu vraiment peur, ne s'attendant visiblement pas à ce que quelqu'un le surprenne. Je rigole de bon cœur mais il ne semble pas du même avis :
- êtes-vous tombé sur la tête ? On ne fait pas de frayeur pareille aux gens.
Il ne m'a pas reconnu, pas étonnant puisqu'il ne m'a jamais vu. C'est agréable de savoir qu'il ne se pliera pas à mes volontés seulement parce que je suis son souverain. Je ne peux m'empêcher de sourire.
- Excusez-moi.
Il maugrée des insultes dans sa barbe. Je me penche un peu vers lui, désireux de connaitre la couleur de ses yeux. J'y parviens au prix d'une torsion du corps peu gracieuse, je ne suis pas immense et il est bien plus grand que la moyenne.
Verts et magnifiques, d'une pureté et d'une intensité rares. Son regard est envoutant.
Joueur, je l'interroge :
- Que fait un aussi bel homme seul la nuit ? Vous avez eu un rendez-vous galant ?
Il rit jaune :
- Je lavais les écuries de fond en comble.
Tout s'éclaire. C'est le frère de Gemma, le fameux palefrenier. Mais, tout de même, ce n'est pas le moment de faire le ménage, nous sommes au milieu de la nuit.
- à une heure aussi tardive ?
- He bien oui. Que voulez vous ? Nous n'avons pas tous la chance de dormir dans de la flanelle.
Je me crispe mais ne réagis pas à sa provocation. Gemma est plus douce et distinguée. Je lui demande des précisions :
- Qui vous a missionné pour ce travail nocturne ?
Il répond de suite, d'un ton méprisant qui me déplait :
- Le roi évidemment. Qui d'autre peut-avoir des désirs aussi étranges et farfelus ?
Je réponds, glacial :
- Ho. Vous pourrez être surpris.
Il esquisse un sourire moqueur. Il ne me croit pas, ce trait de caractère est de famille. Ils sont aussi bornés l'un que l'autre.
Je prends ma voix hautaine et distante, celle que j'utilise en public :
- Le roi ne s'abaisserait pas à une telle recommandation. Qui vous a réellement confié cette tache ?
Devant mon insistance, il se fait méfiant et recule un peu.
- Pourquoi est-ce que je vous le dirais ? On ne se connait même pas. Vous pourriez être n'importe qui, me répond-t-il insolemment.
- Je serais à votre place, je ne jouerais pas à l'impertinent. Vous risquerez de vous mettre des gens à dos. Sincèrement, ne cherchez pas les ennuis. Nous sommes à la cour, les tourments viendront à vous tout seuls. Et j'ai plus de pouvoir que vous ne pouvez l'imaginer. Pour l'instant, je n'ai aucun intérêt à briser votre frêle réputation naissante, faites que cela ne change pas.
Il se met à rire grassement à gorge déployé. J'ai imaginé une seconde qu'il puisse me prendre au sérieux.
Il se rapproche de moi. Il me surplombe de vingt bons centimètres.
Il me menace, de sa voix grave et trainante :
- Écoute, petit freluquet, je n'en ai strictement rien à faire de ses histoires de notoriété. Tout ce qui m'importe c'est de vivre ma vie tranquille. Et si quelqu'un me cherche des noises, il goutera de mon poing. Donc tu vas vite remballer tes principes merdiques et tes conseils à la noix sinon tu vas souffrir.
Devant mon silence apeuré et consterné, il crache :
- Alors quoi, t'as perdu ta langue, princesse ?
Le mot résonne dans ma tête. D'habitude, je n'ai le droit qu'à des marques de respect, pas à une telle insulte. Je suis sous le choc.
Jamais personne ne s'était ainsi opposé à moi, en tout cas de front. Liam me remet parfois gentiment à ma place mais c'est tout. Il faut avouer que cela me plait.
- Ce ne serait pas la duchesse de la Misandrie, à tout hasard ?
Son froncement de sourcil et sa moue résignée me confirme dans mon intuition. Il lève les yeux au ciel, désinvolte.
- Je ne vois pas ce que cela peut changer. Ce n'est une sale mijaurée, peu importe son nom.
- Je vais m'occuper personnellement de son cas dès demain.
- Non mais vous vous prenez pour qui ? Vous n'êtes pas plus haut que trois pommes et vous avez une voix de femme. Vous n'impressionnerez personne. Mais vous pouvez toujours essayer de me défendre, ce sera distrayant de vous voir vous ridiculiser.
- Je le ferais demain à 9h. Soyez dans la galerie des glaces à cette heure là, et ne soyez pas en retard Mr Styles.
- Quoi ? Comment vous connaissez mon nom ? Si c'est une farce elle est mauvaise.
- Faites moi un peu confiance bon sang. Je vous dis à demain.
Dans un gloussement, je fais demi-tour, pousse la lourde porte qui mène à mes appartements et saute dans mon lit.
Cela promet d'être excitant, je n'ai jamais agi autrement que ce que l'imposait et attendait de moi. Ce sera une première, défier publiquement quelqu'un. Cela me plait. Mais pour réussir ma mission, j'ai tout d'abord besoin de sommeil.
(oui, c'est carrément ridicule)
Nda :
La mise en page est assez bof depuis l'ordinateur, j'en suis navrée.
- Alors, la rencontre tant attendue, qu'en avez-vous pensé ?
Elle est plutôt musclée. Ce sont tous deux des hommes très fiers et assez bornés.
- Est-ce que la proportion des descriptions par rapport à celle des dialogues vous convient ?
Plein de love sur vous
Bye Xx
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