Traitre

Je veux m'empêcher de retourner en courant dans la chambre de ma chieuse pour la laisser « respirer » mais j'en meurt d'envie. Je lui ai dit que j'avais des appels à passer mais en réalité il n'y a rien qui ne puisse attendre le lendemain. Cependant pour me faire passer le temps je décide d'appeler James, un des agents de sécurité de mon château afin d'avoir des nouvelles sur les recherches concernant Anna, la jeune vampire qui fait partie de la conspiration me concernant. Il décroche rapidement mais je suis interloqué par l'arrivée dans ma chambre de...Kiara. J'arque un sourcil interrogateur devant cette entrée. Elle dépose son peignoir sur la chaise près de l'entrée et me rejoins à côté de la fenêtre. Je poursuis ma discussion avec James tout en la regardant faire.
Elle s'approche de moi d'un pas décidé et m'embrasse avec ferveur me coupant dans mon échange.

— Excusez-moi, James, mais je vais devoir vous rappeler, j'ai...

Elle me caresse l'entrejambe.

Bordel de merde ! Quelle coquine ma chieuse.

— ... une urgence, terminé-je le sourire aux lèvres.

Je raccroche et passe mes bras musclés autour de Kiara.

— Tu veux quoi, bébé ? demandé-je raide de la tête à la queue.

— Tu me manquais.

C'est ça oui ! Mademoiselle veut du sexe surtout.

— Et c'est tout ? demandé-je, en lui mordillant le lobe de l'oreille.

Elle s'agrippe à moi comme si sa vie en dépendait. Je lui caresse délicatement la poitrine et elle gémit.

— Tu ne m'as pas répondu. Tu veux quoi ?

La chaleur est montée d'un coup dans la pièce. Elle me supplie du regard d'abréger son attente et de lui faire l'amour, mais je souris. Je veux l'entendre me demander de la baiser.

— Tu m'as demandé de te parler. De ne rien garder pour moi, eh bien, je te retourne ta phrase. Tu veux quoi de moi ?

Elle s'empourpre.

— Luke, tu sais très bien ce que je veux. Je ne vais pas te faire un dessin !

Je me penche afin de saisir entre mes lèvres la pointe de ses seins.

Humm bordel, la pointe de son sein est si dure d'excitation que j'ai envie de le croquer.

— Luke, je t'en prie...

— Quand tu seras décidé à me demander ce que tu veux de moi, je verrai ce que je peux faire pour toi, bébé.

Je caresse sa jambe du bout des doigts jusqu'à remonter vers son fessier. Ce fessier qui m'a fait fantasmer dans sa robe rouge tout à l'heure. Des frissons s'emparèrent d'elle.

— Luke, fais-moi l'amour.

Il était temps, mademoiselle !

Je souris, comme un enfant le matin de noël.

— Et pourquoi je ferais ça ?

Elle gesticule sur place tant son désir est au summum.

— Parce que je suis... tienne.

Whow putain !

Je n'en crois pas mes oreilles, c'est bien ma chieuse qui vient de dire ça ?

— Mmmmh, voilà une raison convaincante, petite coquine.

Je lui assène une petite claque sur les fesses et la soulève du sol pour l'allonger sur le lit. J'admire son corps nue en salivant. Mes gestes sont lents pour faire grimper encore un peu le désir chez ma chieuse. Elle s'agrippe à mes biceps en me suppliant de la prendre tout en enroulant ses jambes autour de moi me procurant des décharges électriques dans tout le corps. Je ne peux attendre plus longtemps devant ses suppliques et je la prends encore et encore. A l'approche de l'orgasme elle se met à trembler, se contracte et hurle mon prénom en enfonçant ses ongles dans mes biceps tout en se raidissant. Il ne m'en faut pas plus pour jouir. Un fois comblée, elle vient se blottir contre moi et s'endort rapidement. Elle est épuisée et ses petits ronflements ne tarde pas à arriver. Ma berceuse préférée. Je m'endors tout en humant profondément le parfum de Kiara. C'est la sonnerie du téléphone de Kiara qui nous réveille quelques heures plus tard. Elle s'agite, se lève pour récupérer ce dernier dans la poche de son peignoir et décroche :

— Allô, baragouine-t-elle sans même regarder de qui vient l'appel.

J'entends distinctement les paroles de l'interlocuteur au téléphone.

— Salut, beauté. Comment tu vas ?

Mon sang ne fait qu'un tour en entendant la voix d'Estéban.

— Bonjour Esteban, salue-t-elle poliment.

— Tu ne m'as pas donné beaucoup de nouvelles. Ça se passe bien ton weekend ? Tu comptes rentrer pour quelle heure aujourd'hui ? lui demande-t-il.

J'écoute avec appréhension la réponse de Kiara. Va-t-elle lui dire qu'on a couché ensemble et qu'elle est mienne à présent ?

— Ça a été un weekend assez chargé. Je ne sais pas encore exactement à quelle heure je vais partir. Il faut que je voie ça avec Marie. Mais je pense partir en début d'après-midi.

— Tu sais qu'il est déjà 13h, beauté ?

Je vais lui faire bouffer ses « beauté » moi.

— Oh dis donc, je suis sortie en discothèque hier et je viens tout juste de me réveiller.

— J'ai hâte de te voir, tu me manques.

Je vois Kiara déglutir mal à l'aise et je m'empare du téléphone en mettant fin à la communication.

— Luke ! Ça ne se fait pas, proteste Kiara.

— Si j'ai bien compris, tu pars bientôt. Alors passer ces derniers moments à t'entendre parler à Esteban, c'est hors de question. D'ailleurs, il faut qu'il soit parti de chez toi avant ton retour.

— Je ne le mettrai pas à la rue, Luke. C'est une gentille personne.

Elle est sérieuse là, putain ?

— Donc tu vas dormir avec lui ? Tout en étant mienne ?

— Je lui dirai de prendre la chambre d'amis. Je lui expliquerai pour nous deux mais je ne voulais pas le faire par téléphone.

— Arrête d'avoir de la compassion pour tout le monde. Ça te jouera des tours.

— Luke, je t'en prie, ne t'en mêle pas. Laisse-moi régler ça. Je te jure que je vais lui dire et qu'il ne se passera rien entre lui et moi à présent. C'est toi que j'ai choisi.

— Va dormir au château. Je serai de retour sur mon territoire dans deux jours.

— Je n'irai pas au château, si tu n'es pas là.

— Kiara, il veut ce qui m'appartient. Alors, s'il te plaît, va au château.

— Luke, c'est non. Et puis de toute façon, je dois lui parler. Je ne vais pas faire l'autruche. Il ne mérite pas ça.

Je suis furieux qu'elle veuille rester avec cet enfoiré dans son appartement. Je me lève et me change rapidement. Elle doit sentir la tension qui émane de moi car elle s'approche de moi pour me prendre dans ses bras. Je recule.

— Kiara, stop. C'est lui ou moi. Si c'est moi, comme tu me l'as laissé penser durant tout ce weekend, dès ce soir Esteban sera parti de chez toi. C'est non négociable.

Je quitte la pièce aussitôt et je l'entends soupirer bruyamment.
Je gagne le salon où je croise Tom.

— Tom, faites préparer ma chambre au château. Kiara va s'y rendre dans la nuit. Du moins dès que je lui aurais fait changer d'avis.

Je sens que Kiara est à proximité, son odeur m'explose aux narines mais je refuse de lui adresser un regard. Je suis en colère. J'entends ses pas s'éloigner vers sa chambre. J'inspire profondément au moment où Bastien et Paul nous rejoigne. Paul me fait état de la soirée en discothèque en me vantant les avantages du carré vip. Quelques minutes plus tard, je me fige. Kiara vient de descendre l'escalier avec Marie, leurs valises à la main.

Elle s'en va ? Là maintenant ?

Bastien se détache de nous et va serrer Marie dans ses bras. Kiara m'observe mais ne vient pas pour autant me dire aurevoir. Paul s'approche de Kiara en lui demandant :

— Ma très chère Kiara, vous nous quittez déjà ? demande Paul pompeusement.

— Oui, il y a beaucoup de route, pour le retour.

Sa voix est froide, tranchante.

Est-ce parce qu'elle est en colère après moi qu'elle se montre si froide avec Paul ?

Marie embrasse Bastien et revient auprès de Kiara.

— Merci beaucoup Paul pour votre accueil dans votre magnifique demeure. J'ai passé un weekend formidable, remercie Marie.

— Ça a été un réel plaisir de vous accueillir les filles. Et j'espère vous revoir TRÈS bientôt.

Paul accentue ces derniers mots en dévisageant ma Kiara, un sourire aux lèvres. La seconde d'après elle saisit sa valise et se réfugie aussitôt dans sa voiture sans me dire aurevoir. Même pas un petit signe de la main. Marie la rejoint quelques secondes plus tard, et Kiara démarre en trombe.

Qu'est-ce qui se passe avec Paul ?

Je suis à la fois triste et déçu du départ de Kiara. Ce n'était pas une vraie enguelade tout à l'heure, je ne comprends vraiment plus rien.

Elle m'a dit que c'est moi qu'elle choisit et qu'elle allait tout dire à Esteban alors pourquoi ce départ inopiné ?

Son départ m'a rendu tout morose, comme si Kiara venait d'emporter une partie de moi avec elle. J'ai même envie de rentrer aussi à mon tour. Je pèse le pour et le contre toute l'après-midi. Je suis en pleine discussion avec Bastien qui aimerait d'ailleurs lui aussi regagner le territoire Ouest quand mon téléphone sonne. Je regarde l'appelant et soupire tout en décrochant.

Pourquoi tu m'appelles alors que tu n'as même pas été fichue de me dire au revoir tout à l'heure ? Tu me prends pour qui, Kiara ?

Je suis toujours en colère après elle.

— Luke, arrête, je pense que tu as raison concernant Esteban. Je viens de retrouver mon collier dans son....

Dans son quoi, putain ?

— Kiara, Kiara, Kiara, putain répond !

Il n'y a plus de tonalité. Je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine.

Qu'est-ce qui se passe, bon sang ?

Je la rappelle aussitôt mais tombe directement sur sa messagerie. Je fixe Bastien du regard.

Il y a un problème avec Kiara. Elle m'a dit que j'avais raison concernant Esteban et qu'elle avait retrouvé son collier dans je ne sais quoi ça a coupé et elle ne répond plus au téléphone. Je vais contacter mon père et quant à vous négocier avec Paul son jet.

Il hoche la tête et rejoins Paul rapidement. Quant à moi j'appelle directement mon père :

— Salut mon fils, comment tu...

— Va chez Kiara immédiatement. Elle est en danger, je ne sais pas trop ce qui se passe mais ça a un lien avec Esteban. Emmène des agents de sécurité avec toi, je t'en prie dépêche-toi et tiens-moi au courant. Je rentre au plus vite.

— Comment tu sais qu'elle...

Je le coupe à nouveau.

— Ne pose pas de questions s'il te plait et va chez Kiara tout de suite.

— Je pars immédiatement, Luke. Je te tiens au courant.

Il raccroche et tout à coup je ne sais plus quoi faire.

Pourquoi est-ce que je suis sur ce territoire ? Pourquoi je ne suis pas rentrée avec Kiara directement ? Pourquoi je suis resté ici pour une réunion merdique dans laquelle je sais pertinemment que je n'investirai pas ?

Les questions fusent dans ma tête et Bastien revient vers moi en courant, Paul sur ses talons

— Bastien m'a dit qu'il y avait un souci avec Kiara. Que puis-je faire pour vous aider ?

— J'ai besoin de votre jet Paul. C'est urgent.

— Bien sûr. Je vais vous déposer à l'aérodrome et dépêcher mon pilote le plus rapidement possible.

Je sais que connaissant Paul, ce service équivaut à une dette ultérieure car il ne fait rien gratuitement mais je m'en fou. Je n'ai qu'une envie retrouver Kiara et espérer qu'elle va bien. Je gagne ma chambre et rassemble rapidement mes affaires tout comme mon personnel. En moins de trente minutes, on est tous à l'aérodrome. Je remercie Paul rapidement et m'installe à bord du jet « Royal Air Force Nord ». Le pilote ne tarde pas à décoller et je n'ai eu aucune nouvelle de mon père, faisant grimper encore plus mon angoisse. S'il lui arrive quoique ce soit je ne m'en remettrai pas. Je ne capte rien dans les airs et je fais les cent pas dans le jet. La petite heure de vol me parait durer une éternité. Une fois sur le tarmac, mon téléphone bip enfin annonçant à nouveau du réseau et j'ouvre le sms de mon père :

— Elle va bien.

Ses trois mots me clouent sur place, comme si tout à coup j'arrivais enfin à reprendre une respiration normale. Un de mes agents nous attend sur place et on s'engouffre à l'intérieur du Pick up. J'appelle aussitôt mon père pendant que mon employé prend la route en direction du château.

— Mon fils, tu avais raison, on a essayé de la tuer mais elle va bien. Tarannon l'a emmené à Féeria pour l'instant.

Mais pourquoi il l'a emmené là-bas ?

— Je veux la voir ! Pourquoi est-ce que tu ne l'as pas empêché de l'emmener à Féeria ?

Parce que c'est sa fille. Je n'ai aucun droit sur Kiara mais je pense qu'il a eu raison. Elle est traumatisée et Féeria l'aidera à s'apaiser. Tarannon sait ce qu'il fait, mon fils. Rassure-toi.

Je bredouille un « mouais » et raccroche. Vingt minutes plus tard, j'arrive au château. Ça me fait du bien d'être de retour chez moi. Le château de Paul est flippant. Je me précipite à la recherche de mon père. Il se trouve dans le bureau royal, au téléphone. Il met rapidement fin à son appel et se lève pour venir jusqu'à moi.

— Où est ce fils de pute ? demandé-je direct.

Mon père comprend que je parle d'Estéban.

— Il est mort. Tarannon l'a tué. Il y avait également deux membres de notre garde rapprochée, des traitres.

Des traitres dans ma garde, putain !

Elle est blessée ? Dis-moi comment elle va ?

— Elle est vivante c'est l'essentiel, mon fils. Je ne vais pas te dire qu'elle va bien, on vient d'essayer de la tuer et d'autant plus par une personne qu'elle appréciait. Mais je te le répète, elle va bien. Tu as fait ce que tu avais à faire et grâce à toi elle est en vie, Luke. Sans ton appel pour que j'intervienne ça n'aurait peut-être pas été la même histoire. Tarannon était déjà sur place quand je suis arrivé sur les lieux, il avait tué Esteban et était aux mains avec un autre vampire. Mais il n'aurait pas pu empêcher le troisième homme qui s'apprêtait à poignarder Kiara de la tuer si je n'étais pas arrivé à ce moment précis. Vraiment Luke ne te culpabilise pas.

— Comment veux-tu que je ne culpabilise pas ? J'aurais dû être avec elle, j'aurai dû rentrer en même temps qu'elle. Je m'en fou complètement des réunions stratégiques de Paul. Ma priorité c'est Kiara et je dois la voir.

— Elle va revenir, Luke. Sois patient.

J'expire bruyamment et quitte la pièce jusqu'à ma chambre. Je tourne en rond bêtement, n'ayant aucun moyen de communication avec Féeria. J'inspire profondément pour me calmer mais sans rien comprendre mes canines s'allongent et l'odeur de confiserie des fées m'explose au visage. Kiara et sa sœur Edelweiss viennent de se téléporter dans ma chambre. Je n'ai pas eu le temps de cesser de respirer et il est trop tard. Tous mes sens sont en exergues, attirés comme mille hommes vers le sang pur d'Edelweiss. Je suis comme en transe et même la présence de Kiara dans la pièce ne freine pas mon désir de m'abreuver de cette pure fée quitte à la tuer. Au fond de moi je lutte pour résister mais l'odeur féerique qui se dégage de cette chambre m'empêche de raisonner.

— VA T'EN VITE... hurle Kiara à sa sœur qui ne bouge pas, pétrifiée.

Mes pupilles sont dilatées et mon regard assassin. Kiara se précipite vers moi et ma raison lui hurle de rester à distance.

Contrôle-toi, putain ! C'est Kiara !

— Luke je t'en prie, arrête de respirer, contrôle-toi. Edelweiss va-t'en, je t'en supplie.

Mon corps ne répond plus, comme s'il n'était plus connecté à ma raison. Rien d'autre n'a de sens que le sang d'Edelweiss. Je suis comme spectateur de mon propre corps et je me vois horrifié repousser Kiara avec force contre le dossier du lit qui explose avec fracas. Dans l'état dans lequel je suis, je sais que je n'ai pas été mollo avec elle. Je l'entends gémir de douleurs et hurler à sa sœur de s'enfuir. Je veux quitter cette pièce au plus vite mais mes pas s'avancent inéluctablement vers ma proie. Les bracelets de connexion de Kiara et d'Edelweiss s'illuminent au même instant, signe d'un danger mortel.

Putain, c'est moi le danger mortel, bordel !

Je me jette sur ma proie en poussant un grognement bestial. Kiara hurle de terreur au moment même où la pièce se rempli d'un brouillard aveuglant avant de s'illuminer avec un éclair de lumière dorée qui me frappe en pleine poitrine. Je suis projeté et maintenu contre le mur du fond, comme par des filins dorés. Tarannon a la paume de la main levée vers moi et je comprends aussitôt que c'est lui qui me maintient contre le mur. L'odeur est tellement forte avec à présent la puissance de l'odeur féerique de Tarannon dans la pièce. Je veux leur sang, j'ai besoin de leur sang. Je me débats pour me défaire de ses filins féériques en vain. Tarannon est furieux.

— Pourquoi tu as emmené Kiara ici, Edelweiss ? gronde Tarannon.

Mon père entre dans la pièce à son tour alerté par les cris et ses canines se déploient mais il réussit à se ressaisir aussitôt en bloquant sa respiration. L'expérience des années, ma foi.

— Rentre à Féeria, Edelweiss, et attends-moi dans mon bureau, il faut qu'on parle.

Sa voix est glaciale et je sais qu'Edelweiss va se prendre un putain de savon. Elle hoche la tête, penaude et disparait dans un souffle.

— Tarannon, lâchez mon fils. Je m'occupe de lui.

— Il a voulu tuer ma fille. Il mérite la mort.

La lumière dorée s'intensifie et j'ai l'impression de me faire électrocuter. La douleur est telle que malgré ma nature de vampire, je hurle, encore et encore. La douleur est indescriptible.

— Je vous en supplie Tarannon. Ne me faites pas ça. Je vous serai redevable...laissez-le, supplie mon père pour mettre fin à mon calvaire.

— Vous l'êtes déjà depuis que vous avez...

— Je sais, coupe mon père en lorgnant Kiara discrètement. Ne m'enlevez pas mon fils.

Kiara se redresse péniblement et vient se placer devant son père. Elle grimace de douleurs et mon estomac se contracte encore plus que par ma souffrance en me rendant compte que je l'ai probablement blessée.

— Papa... lâche-t-elle pour la première fois. Je n'ai plus que lui dans le monde des mortels...

Tarannon fixe sa fille comme s'il n'en revenait pas.

— Ma fille, souffle-t-il en passant un bras autour de ses épaules. Tu serais tellement plus heureuse avec un fée.

— Non c'est lui que je veux et c'est lui que j'aime.

Putain ! Elle vient de dire qu'elle...m'aime ?

Tarannon soupire et mon supplice s'arrête. Je suis toujours retenu contre le mur mais je ne souffre plus.

— Tu veux revenir à Féeria ? lui demande-t-il.

— Pas maintenant. Je veux rester avec Luke.

Mon cœur est sur le point d'exploser. Elle m'aime, elle l'a avoué devant son père et elle veut rester avec moi. Je suis aux anges. Tarannon hoche la tête en me fixant avec mépris. Il me déteste. Puis il se tourne vers mon père.

— Vous savez quel est mon prix, Samuel. Réfléchissez-y car je viendrai tôt ou tard récupérer ce qui m'appartient.

De quoi est-ce qu'ils parlent ?

— Tarannon, " il " ne vous appartient pas.

— C'est mon.... commença Tarannon.

C'est son quoi, putain ? Il ne peut pas finir ses phrases ?

— Stop stop, on reprendra cette discussion plus tard, Tarannon...

Celui-ci abaisse enfin sa main et je tombe au sol bruyamment. Tarannon disparait aussitôt.
Kiara se précipite vers moi et je me relève en grimaçant. J'ai tout le corps encore endolori. Je l'enserre aussitôt dans mes bras en tremblant. Je m'en veux tellement de lui avoir fait du mal.

— Bébé excuse-moi. Je n'étais plus moi-même. Je t'ai fait mal ?

Je l'examine du regard et elle secoue la tête avant de m'embrasser.

Je suis fou de cette fille, c'est un truc de fou.

— C'est de ma faute. Edelweiss m'entrainait à utiliser ma magie pour me déplacer. Et après plusieurs échecs j'ai senti monter en moi une force inconnue, quelque chose qui s'insinuait dans tout mon organisme petit à petit et un brouillard nous a enveloppé. Je pensais à toi et c'était au château que je voulais me rendre avec ma magie. J'ai juste oublié que la présence d'Edelweiss allait te faire vriller.

Elle m'embrasse à nouveau et je lui rends son baiser affectueusement. Elle détache ses lèvres des miennes mais je la soulève du sol et inverse nos positions en la plaquant délicatement contre le mur, ses cuisses autour de mes hanches.

Je la veux, là tout de suite !

— Luke, arrête, il y a ton père et...

Elle n'achève pas sa phrase car mon père n'est plus dans la pièce. Il s'est éclipsé au même moment que Tarannon. Je suis seul avec ma chieuse. Je dépose de longs et sensuels baisers dans son cou. Elle frissonne de la tête aux pieds et bon sang qu'est-ce que j'aime la voir succomber à mes caresses et mes baisers. C'est attractif, sauvage même ce feu qui nous lie tous les deux.

— Luke, pas maintenant, susurre-t-elle en luttant contre son propre désir.

Puisqu'elle croit vraiment que je vais arrêter maintenant ?

— Dans tes rêves, Kiara. Je vais te prendre jusqu'à ce que tu ne puisses plus marcher. Tu m'as désobéi quand je te mettais en garde contre Esteban, tu es partie sans me dire au revoir, tu as exposé ton corps dénudé en discothèque et failli mourir sans que je puisse intervenir pour t'aider... alors oui je vais te baiser...Et laisse-moi parler vulgairement si j'en ai envie, ajouté-je en voyant Kiara prête à riposter.

Elle glousse, en m'agrippant par le teeshirt pour me ramener contre elle afin de m'embrasser.

— Tu m'as manqué Luke. J'ai eu tellement peur de mourir et tellement peur de te perdre. Mais comment tu es arrivé si vite ?

— Tu as vraiment cru que j'aurais pu rester sagement dans le Nord alors que tu étais en danger ? J'ai contracté une dette auprès de Paul...Et j'ai pu emprunter son jet privé.

— Tu sais faire voler un avion ? s'étonne-t-elle.

Hein ?

Je soulève un sourcil, la pose délicatement sur le lit et je m'allonge sur elle en retenant mon poids de mes bras.

— Kiara, même dans un jet il y a des pilotes. Et...Non je ne sais pas piloter d'avion...Mais je sais piloter d'autres choses.

Ma bite !

Je lui écarte les cuisses brusquement tout en mordillant sa lèvre avant d'embrasser sa joue.

— Tu ne peux pas savoir comment ça me fend le cœur de voir cet hématome sur ton si beau visage, bébé.

— Tu n'y es pour rien Luke. Tout est ma faute.

— Kiara je n'aurais jamais dû l'employer. C'est de ma faute s'il a croisé ton chemin.

Je lui parle tout en lui déposant des baisers ici et là. Elle m'a tellement manqué. Je vois qu'elle a besoin de parler et je refoule ma terrible envie de la baiser. Je me décale sur le côté pour l'écouter.

— Quand je t'ai téléphoné je venais de retrouver mon collier dans le jean d'Estéban que je m'apprêtais à mettre à laver. Il a détruit mon téléphone, c'est pour ça que la communication s'est interrompue. Ensuite il m'a giflé avec une telle violence que je me suis écroulé au sol...

Ce fils de pute...Il a une putain de chance d'être mort. J'aurai pris un malin plaisir à le tuer lentement afin de bien le faire souffrir avant de l'achever pour s'en être pris à ma chieuse.

— ... Il m'a relevé du sol, m'a bloqué contre le lavabo et m'a demandé de baisser mes barrières mentales. Il me donnait accès à ses pensées, ses vraies pensées et je me suis revus dans la chambre d'Estéban au château, le soir où... tu nous as surpris...

Mouais, le putain de soir où vous avez failli baiser dans mon château et que j'ai tout entendu mentalement !

... Quand il m'a embrassée dans le cou, c'est là qu'il a détaché mon collier et je ne m'en suis pas du tout aperçu. Il pensait que c'était ça qui me permettait de lire dans les pensées. Quand j'ai été malade il a compris qu'il y avait autre chose...Et il nous a espionnées quand je racontais toute l'histoire de Féeria à Marie. Il a donc su que j'étais une demi-fée. Il m'a dit qu'à la base il voulait juste me tuer parce que je représentais un danger avec mes dons car il faisait partie de la conspiration contre toi. Mais par la suite, quand il a vu et compris notre attachement il a eu envie de te faire souffrir davantage. Il m'a expliqué que lorsque tu étais censé retourner au bungalow de ma mère avec lui, pour chercher le collier, il a fait exprès de te provoquer dans ses paroles. Il voulait que tu le bannisses de ton territoire et il savait que j'aurais protesté et que je l'aurais invité à venir chez moi. Je ne savais pas qu'on pouvait falsifier des pensées. J'ai été bête. Il m'a dit que la manipulation faisait partie de lui et qu'il me faisait voir ce dont il avait envie que je voie. Il... il voulait autre chose avant de me tuer. L'un de mes agresseurs m'a agrippé au cou tandis que les deux autres me maintenaient fermement par les bras. Le barbu que j'avais vu dans les pensées de Jack au tout début de notre rencontre, celui qui voulait prendre ta place, il été là. C'est lui qui m'agrippait au cou et je commençais à manquer d'air. Je voyais même des petites étoiles apparaître devant mes yeux. Esteban a fait...

Elle s'interrompt.

J'appréhende la suite, qu'est-ce que ce connard lui a fait encore ?

J'attends la suite mais elle ne parle plus. Je me redresse complétement pour la fixer et la ramène contre moi. Elle explose en sanglot.

Putain de merde !

— Bébé, raconte-moi la suite. Je veux tout savoir et ça te fera du bien d'en parler.

Elle met un temps fou à se calmer avant de reprendre son récit. Elle a les yeux rosis à force d'avoir pleuré contre moi.

— Il a fait glisser son jean au sol...

Mon sang se glace.

Il l'a violé ?

— ... et s'est approché de moi avec un sourire carnassier aux lèvres. Il a fait glisser ma jupe et je ne pouvais rien faire Luke, les hommes me retenait par les bras sur le lit...

J'ai besoin d'air putain ! Je sens que je vais vriller.

— ... À cet instant précis, mon bracelet de connexion s'est mis à scintiller rouge. L'un des hommes l'a aperçu et m'a giflé avec violence. Mon père est arrivé juste à temps. Il a tué Esteban et était en train de s'occuper du second homme quand le rouquin à sortit de sa poche un poignard et l'a levé afin de me poignarder. J'ai hurlé de terreur et avant que mon père ne puisse réagir, ton père lui a brisé la nuque. Je ne l'avais pas entendu ni vu arrivé mais ils m'ont tous les deux sauvé la vie. Mon père m'a demandé pourquoi je n'avais pas enlevé mon talisman pour utiliser ma magie féerique mais j'avais peur et je ne comprenais vraiment pas la réaction d'Estéban.

Je suis soulagé qu'il ne l'ai pas violé mais d'un autre côté je suis tellement dégouté de ce qui lui est arrivé par ma faute.

— Putain, il a de la chance d'être mort, cet enculé. Je te jure Kiara.

Elle garde le silence, le regard baissé vers le sol.

Eh merde, il y a quoi encore ?

— Vas-y, crache le morceau. Qu'est-ce qu'il y a d'autre que je devrais savoir ?

— Rien Luke. Je me demande juste ce que trame ton père avec le mien.

Ce n'est que ça ?

— Je connais suffisamment mon père pour savoir que s'il a prévu de ne rien nous dire et bien il ne nous dira rien.

Elle soupire.

— Luke, je...

Elle hésite et je soulève un sourcil.

Putain, elle ne peut pas faire des phrases complètes ?

— Est ce que je peux...hum...

— Parle, bébé. Je déteste avoir à tirer les vers du nez.

— Est-ce-que je peux emménager chez toi ? Je ne veux plus retourner dans mon appartement, ça me rappelle trop de choses...

Whaw... elle vient de dire qu'elle veut vivre avec moi là ? Enfin !

Elle a les larmes aux yeux mais moi je n'arrive pas à enlever ce sourire idiot de mon visage. C'est ce que j'ai toujours voulu et mon rêve est en train de se concrétiser.

— Tu es chez toi chez moi. Mais je ne veux plus que tu fricotes avec mes employés.

— Je n'ai fricoté avec aucun de tes employés depuis que je suis avec toi, Luke.

— Tu as plutôt intérêt Kiara. Je suis assez possessif et je refuse de te partager avec qui que ce soit !

Elle lève les yeux au ciel.

— Ça je l'avais remarqué, Luke. Cependant, je veux que Marie puisse venir me voir ici autant qu'elle le souhaite.

— Pourquoi cette question ? Je ne l'ai jamais empêchée de venir te voir.

C'est une cruche mais je ne lui ai jamais fait de crises quand elle voulait la voir.

— Je sais mais je sais aussi qu'elle t'insupporte, je l'ai vu dans tes pensées.

Oups.

— Je me suis bien accommodé à ton caractère merdique alors j'arriverai à la supporter...

— Tu es vachement doué pour les compliments, Luke, ironise-t-elle.

— C'est la vérité, tu es une chieuse.

Ma chieuse ! La mienne !

Kiara se lève, vexée et je la ramène sur le lit en lui tirant le poignet.

— Tu es MA chieuse, bébé même si tu...finiras par m'obéir, lâché-je rapidement avant de l'embrasser pour faire taire ses répliques cinglantes.

Kiara s'abandonne à mes baisers et mon envie de la baiser a suffisamment attendu. Je veux lui faire l'amour. Maintenant ! Je la caresse délicatement en attendant un geste de sa part pour passer aux choses sérieuses. Je ne veux pas la brusquer après la tentative de viol de ce connard. Mais j'ai envie d'elle...comme jamais je n'ai eu envie d'une fille. Et cette fois-ci je la prendrai dans mon lit, sur mon territoire. Elle s'empresse de retirer mon teeshirt et sa main glisse sur la fermeture de mon jean.

Ok... mademoiselle est consentante.

Je reprends les choses en mains et l'aide rapidement à me défaire de mon jean. Je la déshabille à son tour et lui fait l'amour tendrement. Je veux apprécier chaque moment et l'entendre hurler mon prénom encore et encore. Quand elle enfonce ses ongles dans mon dos à l'approche de son troisième orgasme, j'accélère la cadence et elle jouit en se contractant sur le lit. Je ne peux plus me retenir et je convulse en elle.

Bon sang que c'est bon !

Elle est en sueur et ça me fait sourire. Même sa sueur je trouve ça attirant. Je souris bêtement devant mes propres pensées. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top