Ivresse

La femme à qui appartient le véhicule dans laquelle la portière a foncé est furieuse.

— Vous êtes un danger public, où vous avez eu votre permis ? Dans une boite de lessive ? Vous avez vu à quelle vitesse vous rouliez ?

Toi, ne me pousse pas trop à bout, si tu tiens à la vie !

Les coups de klaxons résonnent encore et encore. Je regagne le véhicule et le déplace sur le bas-côté.

— Il me manque une portière sur ma voiture à plus de 55 000€, merci Kiara !

Elle rougit de honte en se recroquevillant légèrement dans le siège.

— Ça vaut si cher ? Je suis confuse Luke. Je te rembourserai, même si je dois économiser dix ans.

J'observe les alentours. Les vampires que j'ai aperçus sont peut-être encore dans le coin.

— On fait quoi maintenant ? demande Kiara d'une petite voix.

Je me retourne vers elle, elle a l'air affolée. Je pose une main sur sa cuisse pour la rassurer.

— Esteban va venir te chercher.

Au même instant, celui-ci se gare en double file, et trois autres vampires sortent de la voiture pour me rejoindre.

— Esteban, vous n'allez pas rentrer immédiatement au château. Je vous contacterai quand la voie sera libre. Damien, Christophe et Dylan, vous venez avec moi, ordonné-je d'une voix ne laissant place à aucune contestation.

— Mais comment tu vas faire pour rentrer ? Ta voiture est...

La voix de Kiara se brise.

— Tu t'inquiètes pour moi, bébé ? demandé-je le sourire aux lèvres.

— Je m'en veux mais je ne m'inquiète pas pour toi !

— On va inspecter les lieux à cause des vampires qu'on a vus tout à l'heure. Toi et Esteban, allez-vous balader.

Je saisis Kiara par la taille afin que nos deux corps se touchent.

— Je connais un moyen de rembourser ta dette, bébé, murmuré-je à l'oreille de Kiara en lui mordillant le lobe.

Elle frisonne et je souris contre son oreille.

— N'en profite pas, Luke. Je suis déjà assez mal comme ça.

Je pouffe de rire et dépose un baiser sur la joue de Kiara avant de filer rejoindre mes employés. Je regarde Kiara s'en aller dans la Renault d'Estéban, la boule au ventre. Elle me manque déjà. Même si on passe notre temps à s'engueuler, elle me manque. Je lui envoie aussitôt un sms :

— " Bébé, pas de connerie avec Esteban, tu es mienne, à tout à l'heure "

Je l'imagine lever les yeux au ciel en lisant ce message. Ma chieuse.

— " Luke, Luke, Luke, dans quelle langue dois-je te parler ? Je n'appartiens à PERSONNE ! Ps : tu m'en veux beaucoup pour ta voiture ? "

Et comment bébé, tu vas devoir te faire pardonner !

— " OUI "

— " Je suis vraiment désolée, je te promets de te rembourser ".

— " On verra ça. À plus tard bébé ".

Tom arrive sur place deux minutes plus tard. Je le laisse s'occuper des assurances et du constat et remonte la rue à pied avec Dylan, Christophe et Damien. Je veux savoir qui sont ses vampires et ce qu'ils font sur mon territoire sans permission. Malgré des heures à les chercher, force est de constater qu'ils ont fichu le camp. Ça me met en rogne. Je contacte à nouveau Bastien pour lui demander de déployer le service de recherche pour essayer de retrouver ses quatre individus même si j'ai peu d'espoir qu'ils restent dans le coin. Je repasse devant chez Kiara afin de m'assurer qu'il n'y a personne chez elle. Rien à signaler. Tom nous récupère et on gagne le château. Je rejoins directement mon père pour lui parler de la situation.

— Ce sont peut-être juste des vacanciers qui ont oublié de demander l'autorisation de séjour ? me suggère mon père.

Je lève les yeux au ciel.

N'importe quoi !

— Ils observaient Kiara, à proximité de la bibliothèque. Ils en ont après elle !

Mon père se gratte la tête, en proie à une profonde réflexion.

— Je ne sais pas si je t'ai insufflé une bonne idée en te révélant son existence. Il lui arrive quand même beaucoup de choses ses derniers jours. Je ne comprends pas ce qu'ils lui veulent ?

— Moi non plus. Ce serait plus simple si elle acceptait de vivre au château. Qu'est-ce qu'elle peut être butée aussi.

Mon père sourit sans répondre. J'ai l'impression que ça l'amuse que je me fasse engueuler par ma chieuse sans arrêt. Mon portable sonne et je décroche aussitôt en voyant apparaitre le prénom « Esteban ». Mon sang se glace. 

Est-il arrivé quelque chose à Kiara ? 

Tout à coup je m'en veux de ne pas avoir mis plus d'agents autour d'elle pour la protéger.

— Majesté, je me permets de venir aux nouvelles pour savoir si la voix est libre.

Je respire à nouveau en comprenant qu'elle va bien.

— Comment elle va ?

Je sens une hésitation à l'autre bout du combiné.

Eh merde, qu'est-ce qu'il y a ?

— Elle est complètement saoule, me confie Esteban.

Saoule ?

J'entends Kiara hurler de rire et la seconde d'après c'est sa voix que j'entends dans le combiné.

— Luke, Luke !

Ça voix n'est pas la même. J'ai l'impression qu'elle n'arrive plus à articuler correctement.

— Bébé, pourquoi tu t'es mise dans cet état ?

J'essaie de garder mon calme, mais se saouler est loin d'être une bonne décision ces temps-ci.

— Ne m'appelle pas « bébé » ! Je ne coucherai pas avec toi. Hé oui, je suis au courant que tu baises des filles tous les soirs...

Putain !

Je l'entends rire et elle me raccroche au nez...encore une fois.

Je recompose le numéro d'Estéban et ce dernier décroche aussitôt.

— Que lui avez-vous dis ?

Je grogne et j'ai envie de lui sauter dessus.

— Elle a beaucoup bu. Elle a entendu les pensées d'une des serveuses du bar, l'un de vos plan cul et elle m'a demandé si c'était vrai que vous couchiez ensemble. Je n'allais pas lui mentir, Monsieur. Et puis elle m'a demandé s'il y en avait d'autres et je lui ai dit la vérité, qu'il y avait des filles dans votre lit tous les soirs.

Merde...le con !

— Mais vous ne pouviez pas fermer votre gueule, bon sang. Qu'est-ce qui vous as pris d'aller lui raconter ça ? Vous avez de la chance de ne pas être devant moi, je vous aurai égorgé, abruti.

— Monsieur, je...

— Fermez votre gueule Esteban ! je vous donne dix minutes pour ramener vos culs ici ! Bougez-vous et fermer là, avec elle.

Je raccroche et file à l'entrée les attendre. Je fais les cent pas devant les marches d'escaliers. Bouillonnant de colère. Quand je vois les phares du véhicule d'Estéban je descends aussitôt les marches d'escalier. Alors que je m'apprête à aller étriper l'autre idiot Kiara me lance :

— Tu n'es qu'un gros pervers, Luke !

Je soupire bruyamment en lorgnant Esteban d'un regard noir et soulève Kiara du sol.

— Pose-moi par terre, Luke.

Je monte les escaliers jusqu'à ma chambre, Kiara dans les bras. Ma chambre est l'une des plus grande du château. Il y a un grand tableau de maître représentant mon portait au mur et un splendide lustre descend en cascade au milieu de la pièce. Mon immense lit peut accueillir sans forcer 5 personnes. Un dressing et une salle de bain luxueuse sont accolés à la chambre avec des portes communicantes. Un grand miroir surplombe le lit et une immense fenêtre sculptait orne le mur, dévoilant une vue magnifique sur la cour arrière du château.

— Waouh, souffle Kiara en admirant ma chambre.

Je verrouille la porte et reviens auprès de Kiara qui rit pour tout et pour rien.

— Je vais t'emmener prendre une douche, ça va t'aider à redescendre sur terre.

— Je peux y aller seule, tu sais ?

— Pour que je te retrouve noyée ? Sûrement pas !

Elle lève les yeux au ciel et sous l'effet de l'alcool se déshabille intégralement devant moi.

OH...MON...DIEU !

Ma queue réagit aussitôt devant ce spectacle.

— Tu es magnifique, Kiara, murmuré-je plus pour moi-même, à vrai dire.

Son corps est d'une blancheur porcelaine et j'admire le panorama sous tous les angles. Ses fesses sont bien bombées et j'ai envie de lui donner une fessée pour voir ma main rebondir dessus. Ses seins sont sublimes et les pointes de ses derniers se dressent vers moi. C'est un supplice de ne pas les prendre dans ma bouche. Elle a un petit ventre mais qui est en parfaite harmonie avec son corps, elle est belle. Putain qu'elle est belle. Je descends enfin mes yeux vers son palais du plaisir et je dois poser un bras contre le mur de la salle de bain pour ne pas défaillir. J'ai envie de me fourrer entre ses jambes. Lécher cette petite chatte qui me fais saliver.

Je veux te baiser !

Elle m'observe derrière ses petits yeux bleus envoutants et elle prend plaisir à s'exhiber devant moi en prenant des positions toutes plus osées les unes que les autres. Je grogne en me rappelant qu'elle est bourrée et que je ne veux pas abuser de la situation.

Je suis faible face à cette déesse. Elle détache sa queue de cheval et ses cheveux blonds viennent recouvrir sa poitrine. Je m'approche d'elle d'une démarche fébrile.

Jusqu'où puis-je me contrôler ?

Elle manque de glisser à deux reprises et je la retiens par le bras. Elle me fixe intensément et je l'embrasse mais elle me repousse.

Si Esteban n'avait pas ouvert sa grande bouche je suis sûr que ce soir on serait en train de baiser !

Je l'admire en profitant de chaque détail de son corps nu. J'en bave presque devant elle. Elle me lance des sourires coquins et mon dieu qu'il me faut toute mon énergie pour ne pas la baiser de force dans cette salle de bain. Elle sort de la douche et je l'enroule dans une serviette. Je décale ses cheveux dans son dos et l'embrasse à nouveau. C'est plus fort que moi. Elle est comme une drogue et je me retrouve comme un putain de junkie en manque. Mes mains caressent sa poitrine et elle se dégage rapidement.

— Bas les pattes ! grogne-t-elle.

Me voilà rejeté par la seule fille que j'ai envie de baiser, c'est bien ma veine, tiens !

Je fouille dans les affaires de Laila et lui prépare une tenue de rechange. Je l'aide ensuite à s'habiller. Une fois dans la chambre, elle s'allonge sur mon lit et s'assoupit aussitôt. Les premiers ronflements ne se font pas attendre et je souris. Je ne pensais pas un jour pouvoir dire que j'aime les ronflements...du moins les siens. Ses ronflements réguliers me bercent. Je la regarde dormir et dépose un baiser sur ses lèvres arrêtant un ronflement. Je lui caresse doucement les cheveux pour libérer son visage afin que je puisse mieux l'admirer. Je ne prends même pas la peine de me changer et rejoins ma chieuse au lit. Je me colle à elle et l'attire dans mes bras. Son parfum m'envahit et je souris, apaisé. Je m'endors rapidement. Au petit matin quand j'ouvre les yeux, Kiara à sa main sur mon ventre. Je la trouve belle même après une nuit de sommeil. Elle semble avoir besoin de sommeil. Je dépose un baiser sur ses lèvres, l'admire une dernière fois et me lève discrètement pour rejoindre mon bureau. Je dois préparer un voyage d'affaire à Bordeaux. Tom est déjà dans le bureau et je lui demande finalement d'organiser mon voyage d'affaire. Je sors les feuilles de comptabilité que Jason m'a demandé de vérifier et mon esprit divague vers Kiara. Je me reconcentre encore et encore mais j'ai un mal fou à ne pas penser à elle. Aux alentours de 10h30 ma chieuse pénètre dans le bureau en compagnie...d'Estéban.

Sérieux ?

— Votre Majesté, je vais raccompagner Kiara chez elle et je serai de retour dans quarante-cinq minutes.

Hein ?

Je me lève aussitôt, la feuille de calcul toujours en main.

— Je ne vous ai pas demandé de la ramener, elle reste ici jusqu'à nouvel ordre !

Kiara s'éclaircit la gorge bruyamment et j'oriente mon regard vers elle.

— Eh oui, je suis là ! Luke, tu n'as pas à décider pour moi. Je rentre à l'appartement et Esteban me raccompagne.

— Sûrement pas Kiara, on doit travailler.

— Oh non, non, non, je suis en vacances Luke, en vacances !

— Ah ouais ? Mais ça ne change rien, j'ai besoin de toi.

— J'ai dû le dire plein de fois, mais je ne suis pas ta chose, Luke, c'est clair ?

— Tu es mienne, Kiara !

Elle éclate de rire.

— Tu t'es trompé mon mignon, je ne suis pas Laila. Comment tu peux me courtiser alors que t'es en couple ?

Qui lui à parler de Laila ?

Mon regard se porte sur ce traitre d'Estéban et je vois rouge. Je me précipite sur Esteban avec hargne en le propulsant à travers la vitre du bureau. Elle explose sous la violence de l'impact et Esteban se retrouve défenestré.

— OH MON DIEU, LUKE, MAIS TU ES MALADE ? hurle Kiara en se précipitant vers l'escalier pour rejoindre Esteban à l'extérieur.

Il n'a strictement rien et de par la fenêtre je vois Kiara le serrer dans ses bras instinctivement.

Connard !

— Tu es sûr que ça va, Esteban ? lui demande-t-elle.

— Oui Kiara, je ne suis pas humain, ne l'oublie pas. Bon, eh bien, je pense que je viens de perdre mon travail, donc si tu veux, je peux t'accompagner chez toi.

Elle acquiesce, s'installe dans la voiture et lance un regard vers la fenêtre où je les observe. Elle est en colère, ses yeux me foudroie. Esteban démarre et quitte le château avec ma chieuse.

Ma chieuse...

Je reste fixer le portail qu'ils viennent de quitter pendant de longues minutes. Je ne comprends pas ce qui vient de se passer. Elle la choisit, lui, alors qu'il lui a mentit. Esteban sait très bien que Laila a disparu et qu'elle n'est donc plus ma compagne. Pourquoi lui a-t-il dit cela ? pourquoi lui a-t-il fais croire que j'étais en couple ?

Pour pouvoir la baiser, bien sûr !

Je respire profondément pour tâcher de me calmer sans succès. Je descends au sous-sol, grimpe dans ma coupé mustang et me rend directement chez Kiara. Les volets sont fermés et sa Ferrari n'est plus devant l'appartement. Je descends et frappe sans discontinuer à la porte. Il n'y a aucun bruit à l'intérieur. Elle n'est pas là. Je me rends au bar Lety mais elle ne s'y trouve pas non plus. Je lui téléphone sans discontinuer pendant plus d'une heure, elle ne décroche pas. Je fais un tour en ville, à la bibliothèque mais elle n'est nulle part. La colère a laissé place à de l'inquiétude.

Pourquoi est-ce que je ne l'ai pas empêché de partir avec cet idiot ?

Je compose à présent le numéro d'Estéban, je tombe direct sur sa messagerie :

— Je vais vous tuer, je vous jure je vais vous tuer si vous essayer quoi que ce soit avec elle. Elle est mienne aussi je vous conseille de vous pointer au château immédiatement si vous tenez à la vie. Je vais vous retrouver dans tous les cas alors vous avez intérêt de ne lui avoir fait aucun mal et de ne pas avoir abuser de sa personne.

Je raccroche et réessaye d'appeler Kiara, sans succès. Je retourne au château, démuni. Je la rappelle vainement encore et encore. Je demande à l'équipe de sécurité d'aller inspecter les alentours à la recherche de Kiara ou Esteban. Je suis dans mon bureau, la tête entre les mains quand mon père entre.

— Je n'ai pas envie de parler, pas ce soir, père.

Il s'assied quand même sans me quitter des yeux.

— Je m'inquiète pour toi. Tu n'as pas l'air dans ton état.

Je relève la tête vers lui.

— Oui je la veux, oui elle me manque mais elle s'est barrée avec ce salopard d'Estéban. Il lui a menti, il lui a dit que j'étais en couple avec Laila, c'est fini tout ça, elle... n'est plus là. Pourquoi il fait ça ? Et pourquoi Kiara, ne voit pas que c'est moi qu'il lui faut ? Pourquoi partir avec lui ?

La compassion que je lis dans le regard de mon père ne m'apaise pas du tout.

— C'est un homme, il lui a menti pour te disqualifier de la course pour avoir « Kiara ». Je ne pense pas qu'il lui fera le moindre mal. Il doit la trouver attirante également. Elle ne répond pas à tes appels je suppose ?

Je secoue la tête de gauche à droite. Soudain une idée me traverse l'esprit. Je me lève et me place contre le bureau face à mon père.

— Qui as tué sa mère ?

Samuel se redresse, surpris.

— Je ne vois pas vraiment le rapport, Luke.

— Si je lui donne cette information, je sais qu'elle décrochera son foutu téléphone. T'es le seul à le savoir, je t'en prie donne-moi son nom.

Il se lève en me fixant.

— Je suis désolé mon fils. Je ne peux pas.

Je lui agrippe le bras.

— Dis le moi, je t'en supplie. Elle mérite de connaitre la vérité. Si tu aimais sa mère comme tu le dis haut et fort, tu ne peux pas lui cacher cela éternellement.

Il semble confus.

— Luke...

— Père, c'est mon seul moyen pour qu'elle me réponde à nouveau. Je dois savoir où elle se trouve.

— N'insiste pas mon fils, je ne peux pas te le dire, je suis désolé. Laisse-lui du temps, elle finira par revenir.

Il me tapote l'épaule et s'éclipse. Je donne un coup de pied dans le bureau. Toute cette situation me gonfle, mais sérieusement. Je rappelle encore Kiara sans succès.

Que font-ils tous les deux ?

Subitement une penser me traverse l'esprit et j'ai envie de vomir. Imaginer ma chieuse au lit avec ce malade me dégoute. Requinquer pour essayer de la joindre je décide alors de lui envoyer des sms, pleins de sms :

« Répond au téléphone » ; « Tu es où bon sang ? », « Réponds, je dois te parler », « J'ai besoin de toi », « Tu vas décrocher ton putain de téléphone ? Tu as besoin de moi pour te protéger alors t'enfuir avec mon employé n'est pas la meilleure option. Qui te dit que ce n'est l'un des traîtres qui veut ma peau ? ».

Pour la première fois depuis longtemps, je fais une nuit blanche. Mes agents de sécurité sont repassés à plusieurs reprises chez elle et elle n'y est pas. Je suis assis comme une âme en peine sur le canapé du salon royal. Au total je constate que je l'ai téléphoné 98 fois et à peu près la même chose en sms. 

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