Adélaïde : Vous ne parlez plus votre Altesse ?

Itiel sort de ses pensées à l'entente de sa voix mélodieuse.
Il pose son regard sévère sur elle qui se fait plus doux à la vue de ses yeux.

Lui : Je pensais juste. Écoute Adélaïde je ne peux t'empêcher de te faire une certaine image de moi. Mais ne crois pas en les médias de ce royaume ou n'importe quel autre d'ailleurs. Ils cherchent toujours le dernier scoop qui va les enrichir. Dans ce monde, tout le monde veut être à la page quitte à perdre leur liberté.

Adélaïde l'écoutait attentivement en le regardant avec intensité.
Même s'il ne disait rien, elle allait encore et toujours l'écouter..songea t'elle.
Elle était scotchée à ses lèvres.

Lui : Je ne veux pas que tu écoutes Dorsaf. Cette femme n'a rien à perdre, elle est prête à tout pour avoir ce qu'elle veut..

Elle : Je ne l'écouterai plus..

Lui : Promets le moi.

Elle : Je vous le promets votre-

Lui : Chut..

Il lui prit le menton de sorte à ce qu'elle lève encore plus la tête.
Son visage se rapprochait lentement du sien.
Itiel ne pensait en aucun cas qu'il faisait une erreur.
Il était sûr de lui.

Adélaïde se cramponna à sa chemise avant d'ouvrir les lèvres inconsciemment.
Quand ses lèvres frôlaient les siennes, elle oublia instantanément la voix qui lui disait de se lever et de fuir comme la première fois.

Il captura ses lèvres sans plus attendre..comme s'il avait attendu cela toute la soirée.
Itiel venait de franchir l'interdit et n'avait aucun remord à le faire.

Cette femme l'obsédait même si elle était dans ses bras.
Sa bouche charnue et douce peinait à suivre son rythme effréné mais il ne parvenait plus à s'arrêter.
Il plongea ses doigts dans ses cheveux roux qu'il rêvait secrètement de toucher et apprécia la douceur et le volume de ceux-ci.
Il fit tomber la pince qui les retenait.

Il s'arracha de sa bouche, le souffle rauque et la respiration erratique.
Adélaïde ne voulut pas ouvrir les yeux, en proie à des sensations nouvelles qu'elle ne connaissait pas.
Ses lèvres rouges marquées de son empreinte tremblaient.
Sa timidité et son innocence le rendaient fou.

Il admirait ses yeux couleur océan briller comme deux diamants inestimables.

Adélaïde mourrait d'envie d'en savoir plus sur lui.
Il paraît tellement mystérieux.
Elle se souvint soudain de la réaction presqu'aggressive qu'il avait eu au tout début, lorsqu'elle avait prit le portrait de l'armoire.

Itiel : À quoi tu penses trésor ?

Sa voix suave la fit sortir de sa torpeur.
Trésor ? Un petit surnom qui a eu le pouvoir de lui provoquer des picotements dans le ventre.
Qu'est-ce qui lui arrive ?

Elle : Euh..en fait..

Elle souffla, désespérée.
Pourquoi bafouillait elle à présent, merde ? pensa t'elle.
Elle qui lui tenait tête au risque de sa liberté n'arrivait même plus à placer une phrase devant lui.

Serait ce à cause de ce baiser échangé ?
Elle se sentit rougir tout à coup.

Itiel de son côté affichait un sourire amusé.
Décidément Adélaïde était pleine de surprise.

Il lui prit le menton pour qu'elle le regarde et pencha la tête sur le côté, le regard moqueur.

Lui : Alors ? On arrive plus à parler tout à coup hum?

Adélaïde fuyait son regard en réprimant un sourire.

Lui : Je t'écoute Adélaïde.

Il lâcha son menton délicatement et reprit son serieux.

Elle : Je voulais savoir..pourquoi vous-

Lui : Oh allons..tu ne vas quand même pas continuer à me vouvoyer ?

Elle : C'est pas comme si on avait-

Elle ferma sa bouche quand elle se rendait compte de ce qu'elle s'apprêtait à dire.
Itiel lui, manquait d'exploser de rire.

Lui : Comme si on avait ?

Elle : Chut vous m'intimidez!

Il leva un sourcil.

Lui : Pourquoi je?

Elle : Pourquoi tu avais si peur le jour où j'avais pris le cadre photo ?

Le roi se rembrunit aussitôt.
Son visage se ferma et il fixait un point derrière elle.

Lui : Il y'a beaucoup de choses que tu ne sais pas trésor.

Elle : Je veux savoir.. enfin..si tu veux bien me dire.

Lui : Ne t'inquiète pas je te fais suffisamment confiance.

Elle sourit.
Il lui faisait suffisamment confiance, c'était déjà ça.

Itiel se leva et alla se placer à la fenêtre.
Elle le suivit à petit pas et se mit à sa droite les bras croisés.
Elle redoutait ce qu'il allait lui dire, vu son regard devenir sévère et ses rides, douloureuses.

Il inspira profondément et fixa l'horizon.

Lui : Cette photo que tu as vu remonte à 19ans. Nous étions encore jeune mon frère Beuriah et moi. Je l'admirais beaucoup, il était mon frère, mon meilleur ami, mon confident. Je l'aimais profondément.

Le cœur d'Adélaïde commença à se serrer au son de sa voix cassée.
Elle ne voulait pas ouvrir ses plaies du passé.

Elle : Itiel je..

Il leva sa main entre eux avant d'incliner la tête en-avant.

Lui : C'est rien trésor, je me sens capable de te conter cette histoire vois-tu. Avant c'était impossible..mais à présent, je m'y suis fais.

Elle plissa les lèvres et hocha la tête.

Il retourna sa tête afin de continuer sa contemplation puis poursuivit..

JELLY_JESSY