Sym dans sa grande gentillesse m'a raccompagné au palais.
Il me faisait presqu'oublier ce qui m'y attendait.

Un vent glacial me dit frissonner.

Sym : Ça va Adélaïde ?

Moi : Oui ne t'inquiète pas c'est juste un petit coup de froid.

Lui : Tu ferais mieux de rentrer.

Moi : Oui tu as raison. Merci beaucoup Sym tu es un amour.

Il me sourit et on se fait la bise avant qu'il reparte.

Je rentres directement dans notre logement et me diriges dans ma chambre.
Les lumières sont éteintes je suppose donc que mes parents sont endormis.
Il est quand même 22h43.

Je dépose mon sac sur mon lit et m'y asseois.

... : Adélaïde c'est toi?

Je me lèves et ouvre la porte de ma chambre avant de voir ma maman en robe de nuit, les yeux somnolents.

Moi : Yemma c'est moi je suis rentrée.

Elle : Oh benthi..ton travail s'est bien passé ?

Moi : Oui oui je t'expliquerai demain si tu veux. Tu ferais mieux d'aller te recoucher.

Elle : Oui mais avant ça, le roi m'a chargé de te faire une commission.

Mon cœur loupe un battement.
Le roi qu'elle a dit?
Moi qui pensais qu'il m'avait oublié off!

Moi : Qu'est-ce..qu'il t'a dis?

Elle : De le rejoindre dans son bureau dès que tu rentres.

Je souffle avant de me masser l'avant-bras.
Ma mère fronces les sourcils.

Elle : Tout va bien avec sa majesté ?

Non rien ne va.
Il me déstabilise je ne fais que penser à lui..et encore plus depuis ce matin.
S'il savait que c'était mon premier vrai baiser et les sensations que j'ai ressenti Yemma..s'il savait.

Moi : Oui ne t'inquiète surtout pas.

Elle : Alors pourquoi il veut te voir si tard?

Moi : Oh sûrement un truc à propos du travail.

Elle : Humm.

Je lui fais un grand sourire pour plus me rassurer que la rassurer elle.

Je la raccompagne jusqu'à sa porte et lui fais un long bisou.

Moi : Bonne nuit Yemma..

Je sors de la maison en refermant très lentement la porte.
Je marches sur la pointe de mes pieds de peur de réveiller quelqu'un ou de déranger ceux qui veillent.

Je montes rapidement mais silencieusement les marches avant d'apercevoir une lumière un peu plus loin.
Dans son bureau.

Je respires avant de taper la porte.
Ouch mes doigts.

... : Entre Adélaïde.

Allez courage..c'est juste une entrevue et c'est tout.
J'ouvre la porte et rentre avant de me retourner pour la refermer.
Quand je me retourne encore une fois pour faire face à la pièce, ce que je vois me rend stoïque.
Je recules et cognes doucement la porte, bouche mi-ouverte.

Omniscient

Il était dos tourné à elle, déboutonnant sa chemise puis il la retira, lui dévoilant son dos musclé qu'elle s'était légèrement imaginée voir.
Hélas pour elle, il n'y avait pas que ça.
Quand il fit une rotation sur sa droite, Adélaïde vit son torse armé d'abdominaux, des muscles fermes et des épaules solides.

Adelaïde : Votre Majesté..s'il vous..

Itiel arborait un sourire en coin.

Lui : Quoi? C'est toi qui t'invite dans mon bureau si tard dans la nuit.

Elle : Vous m'avez appelé..

Elle faisait son maximum pour détourner les yeux mais c'était peine perdue.
Le roi émit un rire moqueur avant d'enfiler un débardeur qu'il trouva sur la dossier du canapé.
Adelaïde reprit tant bien que mal son souffle devant cette silhouette impressionnante.

Itiel : Viens par-là.

Il lui tendit la main qu'elle hésita avant de prendre.
À ce contact, Adelaïde frémit et remercia intérieurement le roi de ne pas s'être retourné à ce moment où ses joues s'empourpaient.

Adelaïde se laissa aller à cette vague de sécurité que leurs mains liées lui procurait.
Oui..elle se sentait en sécurité mais cela ne l'empêchait pas de se demander ce que cet homme qui a tout pour plaire..un Roi de surcroît, lui trouvait à elle.

Il l'emmena jusqu'au balcon avant de lâcher délicatement sa main.
Adélaïde se sentie un peu mal mais se contentait d'admirer la vue qui était magnifique.
La lune brillait fortement.
Le vent frais qui faisait bouger ses cheveux et la lumière reflétaient la beauté et l'autorité que le Roi à ses côtés émanaient.

C'était un tableau digne d'un peintre certes, mais Adélaïde voulait savoir pourquoi il l'a convoqué.

Quelques minutes passaient, mais personne ne parlait.
Adelaïde tournait le visage pour regarder le roi mais celui-ci semblait perdu dans ses pensées.
Elle préféra ne pas le déranger car il avait visiblement la tête dans les nuages.
Adelaïde regarda à son tour la pleine lune, en se demandant à quoi il pouvait bien penser.

Le roi décida de briser le silence pourtant agréable, sans pour autant détourner son regard du ciel sombre.

Itiel : Tu n'avais pas répondu à ma question.

Adelaïde sursauta légèrement avant de reprendre ses esprits.
Elle chercha de quelle question il parlait puis cela lui vint à l'esprit.

Elle : Je ne voulais pas faire plus d'erreur que j'en ais déjà fais.

Itiel la regarda enfin.
Il arrondit légèrement ses yeux en la regardant avec intensité.

La lumière grise de la lune faisait briller ses yeux bleus.
Ses cheveux roux virevoltaient au vent et s'échouaient parfois sur son visage d'un blanc parfait.

Cette jeune femme était vraiment trop belle..pensait-il.
Il se demandait si elle était consciente de sa beauté si naturelle.

Elle relevait timidement la tête et ils se regardaient dans les yeux.
Avant qu'une goutte d'eau puis plusieurs mettent fin à cet échange visuel.

Itiel : shit.

Il mit sa main dans son dos avant de la conduire dans son salon privé.
Pièce qu'elle n'avait pas encore vu.

Il l'a fit asseoir sur le canapé et prit place à côté d'elle.

Itiel : Tu veux une couverture ?

Adélaïde : Non ça ira. Je veux savoir pourquoi vous m'avez appelé.

Lui : Je te l'ais pourtant dis Adélaïde. Je veux savoir pourquoi tu t'es enfuie de la voiture.

Elle regardait le sol avant de rassembler son courage.

Elle : J'ai..pensé à ce que quelqu'un m'a dit sur vous.

Admit elle d'une faible voix.

Itiel gardait son calme, car il avait déjà son idée sur ce 'quelqu'un'.

Lui : Qui est cette personne et qu'est-ce qu'elle t'as dis ?

Adelaïde fronçait les sourcils pour se souvenir correctement du nom de l'élégante femme aux cheveux rouges.

Elle : Dorsaf..Delaby, oui c'est ça. Elle m'a dit que quand vous serez lassé de moi je ne serai plus qu'un vieux livre posé sur une étagère. Alors..j'ai ressenti un mélange de peur, de honte et de tristesse. J'ai voulu partir et je l'ais fais.

Si depuis le début, Itiel contenait son calme légendaire, il n'en était pas moins maintenant.
Il avait envie d'étrangler cette femme qui a autrefois partagé son lit.

Il se sentit à son tour bête d'avoir eu une liaison avec elle même s'il savait que malgré sa beauté, la fille du gouverneur Delaby était une femme vénale qui ne jure que par le luxe.
Puis il se sentit mal pour Adelaïde qui n'avait encore une fois rien demandé.

Il se rendait compte que quand elle allait mal c'est de sa faute.
Il voudrait qu'elle ne ressente pas de peur ni de tristesse dans son royaume encore moins à cause de lui.
Mais cela reviendrait à l'exclure de sa vie.
Cette pensée le fit grimacer.

Il n'avait pas la moindre envie de le faire.
Égoïste il était.
C'était mal et il le savait.
Mais cette jeune rousse d'une rare honnêteté et d'une beauté à en perdre la tête lui faisait ressentir beaucoup plus qu'il ne l'aurait imaginé.
Il n'était surtout pas prêt à ce qu'elle glisse entre ses doigts.
Néanmoins, il ne voulait pas la détruire.

Il devait prendre une décision.
Il devait faire un choix capital pour lui, mais aussi pour elle.

Choix qui déterminera le futur.
Son futur.
Ou peut-être mieux, leur futur.

JELLY_JESSY