Chapitre III

Celina sentait sous ces doigts la texture fine et douce d'un drap de soie. Pourtant ses draps à elle était en gros coton. Elle ouvrit lentement les yeux et découvrit avec stupeur une chambre inconnue, plutôt moderne et très luxueuse. Elle se trouvait dans un lit une place au draps délicatement brodés qui trônait au milieu d'une chambre dans les tons crèmes. Elle parcourut la chambre du regard lorsque ses yeux tombèrent sur une femme qui la fixait.

Elle contint un frisson d'effroi lorsqu'elle vit cette femme. Elle portait une longue robe noire ouvragé qui mettait en valeur sa peau blanche et ses épais cheveux noirs. Ses yeux avaient quelque chose d'attirant et d'effrayant dans le même temps.

Mais ses yeux ne lui étaient pas inconnus. Celina se souvint subitement de la rue, des hommes, de leurs mains sales sur elle... Puis de cette femme qui était apparue, les yeux rouges et brûlants d'une férocité sans pareille. Elle se souvint du sang, des cris, des coups de feux, de la chair en lambeaux, des os brisés, des crânes écrasés, de ses yeux rouges, et de ses dents luisantes dans le noir, couvertes par le sang des gangsters.

Elle reconnu cette même femme. Elle sentit toute la puissance qui ce dégageait de l'aura dangereuse libérée par celle-ci qui n'avait rien d'humain, Celina le savait.

Pourtant cette créature restait là, les bras croisés à la fixer. La Princesse regardait cette humaine avec intérêt et décortiquait chacun de ces moindres gestes, de ses moindres tressaillements. Elle pouvait voir que l'humaine l'avait reconnue, et qu'elle avait peur.

Pourtant cette chose se contenait.

Peut être cette humaine pourra être intéressante.

- Où suis-je ? demanda Celina avec prudence.

- En sécurité. répondit la Princesse d'une voix effrayante et envoûtante en même temps.

Celina se sentit perdre son sang froid. Cette chose devant elle n'était qu'un monstre !

- Vous ! Je vous reconnais ! C'est vous qui avez tué ces hommes ! Vous êtes un...

- Monstre ? compléta la Princesse avec calme. Un monstre ne sauve pas des vies. Et encore moins des vies humaines. Estime toi heureuse que je ne t'ai pas laissée mourir seule dans la boue et le sang ce soir

A peine elle se réveille qu'elle me fait déjà un affront. Par tout mes ancêtres pourquoi je t'ai écouté Alan ?

Néanmoins l'humaine semblait réfléchir aux propos de la Vampiresse. Elle savait qu'elle lui devait la vie malgré tout.

- Merci, lâcha-t-elle à contre coeur. Mais j'aimerais savoir ce que je fais ici.

- Je désire t'engager. lança Silvia sans détour, tout en fixant l'humaine.

- Quoi ?! s'écria Celina.

- Ne me fait pas répéter. A partir d'aujourd'hui tu sera ma nouvelle dame de compagnie.

- Mais... Vous n'avez pas le droit ! J'ai le droit de décider de ma vie !

Silvia sentit alors s'allumer une étincelle de colère, cette minuscule chose commençait sérieusement à la fatiguer. Elle commençait déjà à regretter de l'avoir sauvée.

- Dois-je encore te rappeler que je t'ai sauvé et que désormais ta vie m'appartiens ?

L'humaine se recroquevilla sous le ton impérieux de la vampiresse. Je lui fais peur. Silvia n'aimait pas les humains, et elle comprit qu'elle devait y aller un peu plus en douceur avec cette misérable chose si fragile.

- Ce n'est pas de l'esclavage, continua-t-elle. Tu sera bien payé, mieux que tu ne l'as jamais été et tu vivras dans le luxe.

- Mais et ma famille ?

- Tu pourras les revoir une fois par an durant tes congés, répondit Silvia que cette conversation ennuyait déjà.

Celina regarda cette femme devant elle et compris qu'elle n'était pas sauvée. Ou du moins qu'à moitié. Et puis elle aurais tout le temps qu'elle voudrait pour s'enfuir si elle disais oui.

- De toute manière je n'ai pas le choix.

Silvia ne changea pas d'expression pourtant elle était surprise. Mais elle savait que derrière ce "oui" se cachait autre chose.

- On t'expliquera comment marchent les choses ici, en attendant suis-moi, lança-t-elle en ouvrant la porte de la chambre.

- Bien.

- Autre chose, lorsque tu me parle c'est « Ma Dame » ou « Votre Altesse ».

- Bien... Ma Dame, recommença Celina à contre coeur.

La princesse se rendit dans la salle de bal, suivie de près par l'humaine. Tout en marchant Silvia hésitait encore, elle se demandais pourquoi elle l'avait sauvée. Après tout elle détestait les humains, mais elle voulait quand même la garder un peu avec elle, ne serait-ce que pour ensuite dire à Alan "Ah ! Tu vois que je suis capable de prendre un humain à mon service !".

Une fois arrivée dans la salle, aménagée avec un simple fauteuil de style Louis XV au milieu, elle demanda à l'humaine de rester en retrait avant de s'assoir tranquillement.

Une servante s'approcha en courant, un plateau d'argent à la main. Une fois près de la Princesse elle tendit le plateau qui contenait tout un tas de paperasse dont la Princesse devait se charger. Silvia prit une de première feuilles en soupirant tandis que la servante fixait l'humaine avec appétit.

- Votre Altesse, que fait cette délicieuse personne ici ?

- N'y pense même pas Aline, ceci est ma nouvelle dame de compagnie.

La servante regarda interloquée la Princesse qui écrivait plusieurs choses sur les papiers. Silvia sourit intérieurement face au regard de sa plus ancienne servante qui savait mieux que quiconque qu'elle détestait les humains.

- C'est une histoire entre mon frère et moi. Tiens, rapporte ses papiers et fait donc entrer Salmonetta. Et préviens le cuisinier que nous avons une humaine.

- Bien Ma Dame.

Aline partit de la salle, non sans lancer un regard curieux à l'humaine. Peut de temps après Alphonse le majordome vint vers l'humaine, en le regardant s'approcher d'elle, Celina sut qu'elle appréciait déjà cet homme et son air accueillant.

- Je me présente: Alphonse, Majordome de son Altesse. Son Altesse vous a-t-elle expliqué les usages ?

- Je sais juste qu'il faut l'appeler Ma Dame et Votre Altesse, affirma Celina.

- C'est suffisant pour l'instant, affirma le vieil homme.

Il regarda l'humaine avec curiosité et fut surpris: elle était encore humaine et pas en processus de transformation comme il le croyait.

- Surprenant, laissa-t-il échapper en un souffle.

- De quoi ? Demanda Celina curieuse.

- Que son Altesse ai pris une humaine comme demoiselle d'honneur.

Célina regarda la princesse en silence. Elle voyait bien qu'elle était différente. Elle avait une idée de ce qu'elle était mais elle n'était pas sûre.

- Mais qu'est-ce qu'elle est au juste ?

- Vous connaissez la réponse il me semble.

- Vous aussi ?

Le vieil homme acquiesça. Lui aussi était une créature de l'ombre. Pourtant il était bien différent de cette princesse pleine de noirceur.

- Dîtes moi pourquoi elle a pris une humaine comme moi !

- A vrai dire je l'ignore. J'étais humain comme vous mais elle m'a transformé alors que vous... Mais qui sait ce qui se passe. Avez-vous une autre question mon enfant ? Mais faîtes vite on m'attend autre part.

- Oui ! Pourquoi dois-je dire ce stupide « Votre Altesse » ?!

Le vieil homme manqua de rire et couva la nouvelle avec un regard paternel.

- Parce que vous êtes au service de la Princesse de Sang Pur Silvia de l'antique famille Thréïde, première du nom et héritière de l'Empire de la Nuit. Maintenant taisez-vous. Et tâchez de rester tranquille ou vous finirez comme la dernière qui était à votre place.

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