[épilogue] 𝓛𝓮𝓼 𝓸𝓫𝓼𝓮𝓺𝓾𝓮𝓼 𝓭𝓮 𝓵𝓪 𝓛𝓲𝓸𝓷𝓷𝓮

Jeonghan baissa les yeux vers son buste.

« Jeonghan ! »

Madame Park l’avait touché au ventre.

Seungkwan avait les deux mains jointes sur la plaie mais cela semblait inutile ; le sang coulait entre ses doigts.

Jeonghan posa sa main sur les siennes et les serra. Il ne sentait rien. Il savait que la balle était là mais il ne sentait rien. Sa vision était trouble et il n’avait qu’une envie : courir.

« Seungkwan… »

La porte du bureau sauta et une dizaine d’hommes armés entrèrent. Une grande partie d’entre eux se jeta sur la femme qui se mit à crier hystériquement. Elle se mit à gigoter, tentant de se frayer un chemin vers l’homme blessé.

« Non ! Il doit mourir ! LACHEZ-MOI ! IL DOIT MOURIR ! MEURT ! » elle fut plaquée au sol puis menottée. Ses cris moururent quand ils la forcèrent à quitter la pièce. « Il m’a pris mon fils… » pleura-t-elle en tournant la tête vers Jeonghan.

Celui-ci, toujours dans les bras de Seungkwan, se mit à pleurer.

Il sentait la douleur maintenant. C’était brûlant.

« Jeonghan ! »

Seungcheol se précipita vers lui, ses mains rejoignant celles déjà posées sur la plaie.

« Appeler une ambulance ! » cria-t-il au chef de la police. « Ça va aller, chéri. » sanglota-t-il en posant son front sur celui de la Lionne. « Ça va aller. »

Il passa une main dans les cheveux de Jeonghan et lui embrassa le front ; il était fiévreux.

Jeonghan baissa les yeux vers son ventre puis les remonta vers Seungcheol. Il ne voyait plus très net maintenant et la douleur était de plus en plus intense. Il avait l’impression que son corps tout entier bouillonnait.

« Je t’aime Cheolie. »

Le prince se mit à sangloter, de grosses larmes de désespoir dévalant ses joues.

« Moi aussi, je t’aime. »

Il dit autre chose mais Jeonghan n’entendit rien. Il sentit juste une main le secouer brusquement. Puis ne perçu plus rien.

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Les lumières s’allumèrent et un jingle résonna sur le plateau de tournage. Une femme, de longs cheveux lisses et noirs, un ensemble rouge et des talons percutant ; traversa le plateau et passa derrière la table ronde positionnée au milieu, à côté de son collègue.

Elle sourit à la caméra, saisit le paquet de feuilles posé devant elle et hocha la tête.

Elle était prête.

« Bonjour Mesdames et Messieurs. Aujourd’hui, le 20 décembre, marque les dix ans de la mort de notre chère Lionne Choi Sukhee. En l’honneur de cette femme incroyable qui a consacré ses dernières années à notre pays, la famille royale fera son apparition au cimetière puis permettra à quiconque le désirant, de se recueillir sur la tombe de la défunte. Malheureusement, la nouvelle Lionne ne fera pas d’apparition cette après-midi pour raison médicale. »

Elle jeta un coup d’œil à son collègue qui poursuivit :
« Vous vous rappelez sans doute tous de ce qui s’est passé il y a deux mois. La Lionne Yoon Jeonghan s’est faite agressée par la directrice d’un célèbre magazine, résultant à une blessure profonde au flanc gauche que l’équipe médicale royale a peiné à soigner ; elle y aurait passé la nuit ainsi que le lendemain. Cette nouvelle avait ébranlé le pays, rappelant à beaucoup d’entre nous la perte de notre chère précédente Lionne.

-Rappelons-le, le prince Seungcheol, la Lionne Jeonghan ainsi que les idoles Choi Hansol et Boo Seungkwan étaient sur le site de l’accident afin de sauver tous les employés du magazine d’une bombe ; d’après notre source, il s’agissait d’une fausse alerte dont le seul but était de piégé et d’assassiner la Lionne. La coupable a été arrêtée et jugée ; elle fera de la prison à perpétuité. Il a été révélé le mois dernier que Park était aussi le cerveau derrière les agressions de personnalités qui avaient donné tant de mal à la police.

-Quoiqu’il en soit, l’ouverture au public du cimetière royal se fera de dix-sept heures à vingt-heures trente. N’hésitez pas à déposer un lys blanc sur la tombe de la Lionne Sukhee ; c’était ses fleurs préférées. »

Seungcheol éteignit la télévision. Minghao arrangea son costume. Il laissa sa main posée sur le buste du prince.

« Ça va aller ? » demanda-t-il tout doucement pour ne pas bousculer le brun. Celui-ci hocha de la tête et glissa son téléphone dans la poche intérieur de son costume.

Joshua ouvrit silencieusement la porte d’entrée et le prince sortit. Junhui se décolla du mur du couloir et se plaça à ses côtés. Sunjoon passa le bras de Joshua autour du sien et le guida dans la même direction qu’empruntait le prince.

Joshua lui jeta un regard inquiet et il lui embrassa la tempe.

Seungcheol était si silencieux. Il ne parlait plus, mangeait peu et s’isolait toujours. La dernière fois que les employés du palais l’avaient vu était quand il avait aidé Chan à déménager ses affaires. Et même cette fois-là, il avait disparu dès qu’il avait déposé les derniers cartons devant l’appartement. Il était anéanti.
Et l’anniversaire de la mort de sa mère n’arrangeait rien.

Ses traits déjà creusés par le manque de sommeil et la culpabilité étaient encore plus prononcés aujourd’hui.

Minghao verrouilla la porte de l’appartement et suivit le maigre cortège jusqu’au jardin du palais.

Là, dans un coin reculé se trouvait le cimetière royal. Des dizaines de tombes trônaient au milieu de l’herbe. Celle de la mère de Seungcheol avait en plus de beaux ornements peint d’un bleu sobre.

Le roi et ses deux fils ainés étaient déjà présents. Seungcheol s’arrêta à leur côté.

Il salua de la tête tous les nobles qui les avait rejoint et son deuxième frère lui posa une main réconfortante sur l’épaule.

Ils restèrent silencieux un moment puis le roi posa sur la stèle blanche un énorme bouquet de lys blancs. Ses fils suivirent avec des bouquets moins imposants.

Seungcheol observa chaque noble poser une fleur.

Quand il ne resta que la famille royale, le roi prit son dernier fils dans ses bras.
« Il a eut plus de chance qu’elle. Quand il sera de retour… Prend soin de lui, profite de chaque seconde en sa présence et n’oublie pas de l’aimer. »

Il fit un sourire triste à son père.

L’aimer est si douloureux…

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Seungcheol était assis à la table de la cuisine. Le soleil se couchait et la pièce était baignée d’une magnifique couleur orangée. Il observait les différents immeubles s’illuminés avec la venue de la nuit.

On toqua à la porte de son appartement.

« Entrez. » dit-il sans quitter la fenêtre des yeux.

Un employé entra, les bras chargé d’un carton blanc.

« C’est pour votre altesse. Nous l’avons scanné, il n’y a rien de dangereux dedans.

-Vous pouvez le poser là… »

L’homme laissa le carton sur le meuble de l’entrée, souhaita une bonne soirée au prince puis sortit. Seungcheol resta encore un moment près de la fenêtre puis se décida à ouvrir le carton. Il prit une paire de ciseau dans son bureau.
Il n’y avait rien d’écrit sur la boite, juste l’adresse du palais et son nom et prénom.

Ce qu’il sortit en premier de la boite fut une écharpe rouge. Puis des mandarines emballées avec précaution. Et, tout au fond, placé au milieu de la boite, se trouvait une belle enveloppe bleu foncé avec des ornements dorés.

« A mon merveilleux Seungcheol. » y était-il écrit au dos.

Reconnaissant immédiatement l’écriture, le prince se précipita d’ouvrir la lettre. Son cœur s’emballa face à l’écriture qui défilait sur la feuille. C’était celle légère et souple de Jeonghan. Il ne l’avait pas vu depuis si longtemps.

« Salut Cheolie,

Comment vas-tu ?

Il commence à faire frais à Jeju et je sais que ça ne va pas tarder à en être de même à Séoul, pense à bien te couvrir si tu sors. L’écharpe que tu as trouvé dans le colis a été faite par les soins de madame Boo, elle te réchauffera à coup sûr. N’oublies pas de la prendre en sortant. Nous sommes allés cueillir les mandarines dans le jardin des voisins de Seungkwan. Ils sont très gentils et ils veulent toujours que je leur parle de toi ; je crois bien que tu les fascines.
La vie est bien ici. Les gens sont gentils et toujours très patients avec moi. Tout est aussi plus calme que dans la grande ville. Ma blessure n’est pratiquement plus douloureuse et Seungkwan s’est remit à chanter. C’était un instant magique. Hansol en a pleuré. Quoiqu’il en soit, nous nous portons tous à merveille et nous sommes heureux.

Malgré cela, Séoul me manque. Le palais me manque. Tout ceux qui s’y trouvent me manque. Et surtout, toi, tu me manques.

Parfois, je crois t’entendre ou j’ai l’impression que tu vas apparaître au coin de la rue et cela me donne toujours envie de sauter dans le prochain avion pour Séoul. Je savais que je t’aime de tout mon cœur mais je ne pensais pas que c’était à ce point ; c’est comme si au lieu d’avoir une place de choix dans mon cœur, tu es devenu celui-ci. Ce matin encore, quelqu’un avait un rire très similaire au tien, c’est peut-être pour cela que je t’écris autant. Ou peut-être est-ce parce que c’est la première fois depuis mon départ que j’ai la possibilité de te contacter.

J’ai rêvé qu’on était ensemble le jour de la première neige. Elle n’a pas encore eu lieu cette année. Qui sait ? Peut-être que je pourrais rentrer à temps pour.

Dit bonjour à ton père de ma part et remercie le pour tout ce qu’il a fait pour moi. N’oublie pas te couvrir et mange sainement. Et range tes chaussures correctement dans l’entrée, je sais que ce n’est pas fait.

Appelle-moi quand tu auras reçu cette lettre.

Je t’aime,

Hannie »

Seungcheol laissa le papier noirci glisser le long de ses doigts. La feuille plana gracieusement jusqu’à s’arrêter brusquement en rencontrant le sol.

Deux mois. Cela faisait deux mois qu’il n’avait pas reçu de nouvelles de Jeonghan.

Deux mois que son père l’avait envoyé à Jeju pour se rétablir loin du stress. Et de Seungcheol. Il avait même trouvé un moyen de les empêcher de se contacter ; c’est ce que les médecins avaient conseillé, après tout.

Si Jeonghan lui demandait de l’appeler, cela voulait dire que le roi l’avait autorisé à le faire.

« Mon téléphone… Où est mon téléphone ?! »

Il fit un tour sur lui-même avant de se précipiter dans la chambre. Il défit entièrement son lit à la recherche de l’appareil en vain. Il changea de direction pour revenir dans le salon. Il bondit sur le canapé et attrapa son portable.
Ses mains tremblaient tellement qu’il lui fallut cinq bonnes minutes pour réussir à composer le numéro de Jeonghan.

La tonalité ne se fit entendre que deux fois avant qu’on décroche de l’autre côté.

« Seungcheol ? » entendit-il et il laissa son corps s’enfoncer dans le canapé.

« Hé. » il était si heureux. Son cœur était si chaud et vif. « Je t’aime, Hannie. »

Jeonghan gloussa de l’autre côté du téléphone et Seungcheol posa une main sur son cœur. Il aimait ce son ; il était si adorable !

« Je t’aime aussi, Cheolie. »

Un « Je t’aime aussi, Cheolie ! » se fit entendre dans le fond et le prince reconnu tout de suite la voix de Seungkwan. Jeonghan rigola à nouveau et Seungcheol put parfaitement le visualiser en train de secouer la tête de droite à gauche, exaspéré mais surtout amusé.

« Comment vas-tu ?

-Plutôt bien… Tu aimes l’écharpe ?

-Elle est super. Merci. » il eut un instant de flottement.

Seungcheol était effaré. Deux mois sans se voir ou se parler et ils ne savaient pas quoi se dire maintenant ? Il pouffa de rire.

« Quoi ? » demanda Jeonghan. Il était vraiment curieux mais entendre le prince rire l’amusa et cela s’entendit parfaitement.

« On est un peu ridicules. »

Ce fut au tour du châtain de rire.

Ils restèrent à s’écouter respirer un moment. Même ça, leur avait manqué.

« Tu me manques. » confia Seungcheol en réalisant que ses yeux étaient chargés de larmes. « Tu rentres quand ?

-Bientôt. Tu viendras me chercher ?

-Sonne et j’accourrai.

-Même si tu es en plein meeting ?

-Surtout si je suis en plein meeting. »

Jeonghan rit encore et Seungcheol essuya ses yeux. Ça y est, il se sentait enfin revivre.

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« Seungcheol, il va falloir songer à arrêter ! » s’écria Seokmin en se tournant vers les sièges arrière de sa voiture.

Ils étaient coincés dans un embouteillage et le porte-parole n’en pouvait plus, de sentir le pied du prince tressauter dans son dos.

« Je sais que tu es content de le revoir mais créer un mini tremblement de terre dans ma voiture ne va pas nous faire avancer plus vite ! »

Seungcheol fit la grimace. Il posa sa main sur l’épaule de Wongi.

« Mon pauvre, tu dois le gérer au quotidien.

-Je ne suis pas aussi dur avec les gens que j’aime. » répliqua Seokmin alors que Wongi ricanait.

La voiture derrière eux klaxonna et il jura avant de redémarrer.
Chan plaqua sa main sur la cuisse de Seungcheol et le prince sursauta. Le plus jeune était extrêmement tendu. Ses yeux étaient fixés sur la route et ses mains tremblaient.

Seungcheol n’avait peut-être pas vu Jeonghan depuis deux mois mais il avait au moins pu lui rendre visite à l’hôpital. Chan avait appris ce qui s’était passé que le lendemain, en rentrant de chez un ami.

IL devait être encore plus impatient que Seungcheol.

« Hé, Chan regarde ça ! » dit Wongi en tendant son téléphone au jeune homme. Chan sortit de son mutisme et prit l’appareil. Il rigola et Wongi en fit de même, se rejouant probablement la vidéo dans la tête.

« On arrive ! » annonça Seokmin en quittant la nationale.

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Jeonghan avait toujours aimé prendre son temps pour sortir de l’avion. Il n’aimait pas être collé aux gens et se faire bousculer. C’est pourquoi, vingt minutes après l’ouverture de la porte de sortie, il n’était toujours pas apparu.
Seungcheol jeta un regard à sa montre en soupirant. Appuyé contre la barrière, il fixa les portes automatiques. Sa jambe secouait nerveusement et si Jeonghan ne montrait pas le bout de son nez dans cinq minutes, elle s’envolerait assurément.

Le trio avait probablement l’air d’idoles avec leurs lunettes de soleil et leur masque noir. Seungcheol avait même vu une jeune-fille hésiter à allumer son appareil photo pour en prendre quelques unes.

Il fit un petit sourire, amusé par la situation.

Il aurait murmuré cela à Jeonghan si celui-ci…

Jeonghan !

Le châtain passa la porte, tirant une seule et énorme valiser derrière lui.

Il était magnifique. Ses cheveux étaient coupés si courts qu’ils frôlaient à peine sa nuque, se joues étaient plus rondes et son teint plus frais ; il ressemblait au Jeonghan que Seungcheol avait rencontré chez les Chwe. Comme à cette époque, il lui donna l’impression d’être un ange.

« Jeonghan-hyung ! » s’écria Wongi alors que Seungcheol avait la voix coupée par le choc.

Il leva les bras haut pour saluer les trois hommes et son long manteau rouge suivit le mouvement. Il était adorable.

Il poussa rapidement sa valise jusqu’à eux et l’abandonna à côté de Wongi.
Seungcheol ouvrit les bras. Jeonghan s’y jeta.

Riant aux éclats, il le fit tourner sur lui-même.

« Tu m’as manqué. » murmura le prince en resserrant sa prise sur les hanches de Jeonghan.

Le doux rire du châtain chatouilla son oreille.

Plus jamais on ne les séparerait, ça avait été trop dur.

Jeonghan recula d’un pas et glissa hors de l’étreinte. Seungcheol n’eut pas le temps de protester, son fiancé prit son visage dans ses mains.

Leurs visages étaient très propre. Au point même où le brun pouvait sentir le souffle du châtain sur sa peau.

« Choi Seungcheol, je t’aime. » murmura-t-il. Sa confession s’échoua sur les lèvres du prince qu’il embrassa.

Wongi siffla et Chan se cacha derrière sa main. Honteux de l’attitude du couple princier, il ne refusa tout de même pas l’étreinte que Jeonghan lui fit après s’être libérée des mains persistantes de Seungcheol.

Seokmin essuya ses larmes de bonheur et se jeta presque littéralement sur Jeonghan. Wongi trouva ça hilarant et s’étouffa presque de rire.

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Jeonghan laissa ses valises dans l’entrée. Chan, qui avait insisté pour l’accompagner jusqu’aux appartements du couple, lui fit un dernier câlin avant de rejoindre son propre appartement.

Seungcheol trottina jusqu’à la cuisine et revint avec un plateau garni de vin, de fromages et de pain aux céréales coupé en tranche (le préféré de Jeonghan).
Il fut surpris de ne pas voir celui-ci dans le salon.

« Jeonghan ? » appela-t-il, un peu inquiet.

« Dans la salle-de-bain ! » entendit-il.

Ah oui. Logique. Jeonghan préférait toujours prendre une douche afin de pouvoir se vautrer sur toutes les surfaces.

Seungcheol posa le plateau sur la table basse du salon et s’assit sur le canapé.
Honnêtement, il avait l’impression de rêver. Déjà quand Jeonghan l’avait appelé (en plein meeting ; il avait fait exprès à coup sûr) pour lui annoncer qu’il arriverait à la capitale le lendemain, Seungcheol n’y avait pas cru. Le châtain était arrivé si beau et si frais qu’il avait semblé être une illusion.

Comment reprocher au prince de croire être en plein rêve ?

Soudainement, sa vision s’assombrit.

« C’est qui ? » gloussa Jeonghan. Il n’attendit pas de réponse, posa un baiser sur la tempe de Seungcheol et s’assit à ses côtés. « Oh ! ça a l’air délicieux tout ça !

-Tu vas adorer ! » rebondît immédiatement le prince en rapprochant la table basse. Il se lança dans une explication complexe de comment déguster le fromage avec le vin et le pain et Jeonghan, qui d’ordinaire était peu friand de ce genre de tutoriel, écouta avec attention jusqu’au bout.

Ce n’est pas qu’il était particulièrement curieux de savoir (il mourrait de faim) mais entendre Seungcheol en vrai et pas à travers un téléphone, état une expérience magique.

Après avoir échappé à la mort, il était parti à Jeju, s’était soigné physiquement et mentalement et était maintenant prêt à reprendre sa vie où Madame Park l’avait arrêté.

Il ramena ses jambes sur le canapé et posa sa tête sur l’épaule de Seungcheol. Il ferma les yeux pour l’écouter encore plus attentivement.

Au bout d’un moment, la voix de Seungcheol devint de moins en moins perceptible et Jeonghan cru qu’il s’endormait.

« Hannie » chuchota le prince. « Regarde. » Bien qu’il voulu garder les yeux fermer, ses caresses le convainquirent de s’exécuter.

Dehors, des tâches blanches perlaient dans le ciel sombre de la nuit. Une fine neige tombait, silencieuse dans le jardin du palais.

Jeonghan se leva et Seungcheol le suivit. Il glissa sa main de la sienne et s’appuya contre la fenêtre.

« La première neige… » souffla le plus jeune et souriant doucement.

Seungcheol fit un petit rire.

« On devrait s’embrasser, tu ne penses pas ? »

Jeonghan gloussa. Il attrapa Seungcheol par le col et l’embrassa passionnément.

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Jeonghan posa sa main à plat sur le buste de Seungcheol. Ses doigts gelées se réchauffèrent doucement sur la peau chaude.

« Cheolie ?

-Hm ?

-Ce n’est pas ta faute si madame Park m’a fait du mal. »

Le prince baissa les yeux vers le châtain, la mine soudainement sombre. Jeonghan s’en voulut un peu d’avoir gâché leur moment de tendresse. Le plus âgé se tourna sur le côté et il remonta le draps sur leur corps. Il passa un bras sur le côté de son fiancé.

« J’aurai dû être plus rapide ce jour-là.

-Ça n’aurait rien changé. » il lui embrassa le menton « Elle aurait trouvé un autre moyen de m’avoir. Elle était déterminée ; elle pense que j’ai tué son fils, après tout…

-Mais tu ne l’as pas fait. Baeksoo était fou. Il a blessé tellement de personnes.

-Vraiment ? Comment tu sais ça ? »

Seungcheol rougît un peu. C’est vrai qu’il n’en avait jamais parlé à son fiancé.

« J’ai mené ma petite enquête. Je peux t’assurer que ce n’était pas la première fois qu’il s’en prenait à quelqu’un. Il trouvait juste à chaque fois le moyen que personne ne soit au courant.

-Comment un monstre peut-il avoir une mère si dévouée ? »

Seungcheol resserra sa prise sur Jeonghan.

« Je m’en voudrai toujours un peu de ne pas être arrivé à temps.

-Je m’en voudrai toujours un peu d’avoir indirectement tué Baeksoo.

-Ce n’est pas de ta faute.

-Et ce n’est pas de la tienne. On aura du mal mais un jour… » Il glissa sa main dans celle de Seungcheol puis l’embrassa. « Un jour ce sera moins douloureux. Un jour, ça ne nous réveillera pas en pleine nuit. On ne culpabilisera pas d’être heureux. »

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Le Grand Palais était un restaurant luxueux, grand, chic et la plupart du temps calme. Ce soir, constata Suzy, il l’était nettement moins.

Elle fit une grimace quand elle entendit un bruit de verre brisé mais ne s’agita pas comme elle le faisait les soirs de service habituel. Ce soir, le troisième étage n’était occupé que par très peu d’individus ; un peu plus de treize personnes à vrai dire.

Un serveur passa à côté d’elle avec une balayette et une pelle. Elle porta son verre de champagne à ses lèvres et bu une minuscule gorgée. Quelqu’un se glissa à ses côtés mais elle ne se fatigua pas à regarder qui c’était.

« Merci pour ce soir, Suzy.

-Pas de quoi, Jeonghan. Ça me fait plaisir de recevoir tes amis. Ils sont… charmants. »

Minghao avait rappelé à Jeonghan qu’il y avait de cela plusieurs mois, ils avaient prévu d’organiser un diner avec tous les amis proches du couple princier ; ils avaient décidé de la faire ce weekend et Suzy s’était portée volontaire pour organiser la petite réunion. Elle semblait regretter maintenant.
Jeonghan lui fit un sourire, l’air de dire « je te comprends tout à fait. ». Ils restèrent un moment à observer Seokmin et Soonyoung faire une partie de bierre-pong avec des flûtes de champagne et une boule d’aluminium en  guise de balle de ping-pong.

Seungkwan quitta la table des yeux et les posa sur le duo à l’écart. Il tapota l’épaule de Hansol.

« Regarde-les, il nous déteste. » ricana-t-il.

En fond, Soonyoung remerciait le dieu tigre pour sa victoire tout en sautant sur un Jihoon tout aussi heureux.

𑁍

Plus tard dans la soirée, quand la fatigue se fit enfin sentir, la scène qui jusqu’alors était plongée dans le noir, fut éclairée de deux projecteur et Seungkwan et Hansol s’avancèrent un timidement.
Suzy, tapa dans le microphone.

« Bonsoir mesdames et surtout messieurs, pour clôturer cette merveilleuse soirée, le duo en vogue Boonon, a accepté de nous faire un prestation. » quelqu’un siffla (sûrement Soonyoung) et Suzy se retint de descendre de scène pour l’étrangler. Au lieu de cela, elle laissa place au duo.

« Bonsoir tout le monde. » dit Seungkwan avec nervosité. « Ce soir, nous allons vous interprétée la chanson que vous préférée vous tous, c’est-à-dire Popular Song. »

Tout le monde applaudit. Une impatience collective remplit l’air ; ils n’avaient pas entendu Seungkwan chanter depuis le jour de l’attaque.

Le directeur de la Orange Caramel Entertainment s’était excusé à genoux pour les méfaits de son ex-femme et avait autorisé le couple à prendre des vacances payées et ce, aussi longtemps qu’il leur était nécessaire.

Madame Boo avait accueilli son fils, le petit-ami de celui-ci ainsi que Jeonghan et pendant un temps, ils avaient aidé à la boulangerie de la femme. Seungkwan, qui ne chantait plus était devenu extrêmement silencieux. Et un jour, il avait rit et quelques jours plus tard, il avait raconté une histoire à son petit cousin ; et puis, un soir, alors qu’il faisait la vaisselle dans la cuisine, il s’était mis à chantonner. Hansol, madame Boo et Jeonghan qui étaient assis silencieusement dans le salon, s’étaient mis à pleurer. Seungkwan n’avait pas su comment réagir en revenant de sa tâche.

Et depuis, il ne s’arrêtait plus. Il chantait dans la cuisine, dans la douche, dans le métro ; il chantait comme s’il voulait effacer ses deux mois de silence.

Mais c’était encore nouveau. C’est pour ça que les yeux d’Hansol s’humidifièrent un peu quand le blond commença à chanter.

Il allait mieux. Ils allaient tellement mieux, tous les deux.

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Le mois de février était l’un des plus froids cette année. Les rues étaient enneigées, le vent soufflait constamment et peu de personnes osaient s’aventurer à l’extérieur autrement que par nécessité.

Malgré cela, un rassemblement se tenait tout de même. Il y avait des civils, la presse et des photographes, tous emmitouflés dans trois épaisseurs de vêtements. Ils se tenaient dans la rue, en face du palais. Le Palais où, après tant de déboires, se faisaient l’union du Lion et de la Lionne.

Seungcheol et Jeonghan étaient splendides.

Ils avaient l’air de princes venus tout droit d’un conte de fée. Ils portaient tous deux un costume blanc. Seungcheol avait une cape blanche sur laquelle étaient brodées en relief les fleurs royales ; le collier de la Lionne scintillait fièrement au cou de Jeonghan.

Face à face, ils se tenaient les mains. Tout le monde s’agitait autour d’eux pourtant ils ne pouvaient se quitter des yeux.

« Je t’aime. » dit Seungcheol sans bruit.

Jeonghan rougit. « Je t’aime aussi. »

Ils ne détournèrent même pas le regard quand le roi posa sur la tête de l’un et de l’autre les couronnes en or blanc qu’ils étaient destinés à recevoir depuis longtemps. Chan s’approcha d’eux avec un petit coussin. Il dut se racler discrètement la gorge pour sortir le couple de sa trance.

Seungcheol prit la fine bague sur laquelle trônait un beau diamant et la glissa avec délicatesse à l’annulaire de Jeonghan. Celui-ci prit la bague restante, dont l’anneau était gravé du sceau royal et en fit de même.

« Par les pouvoirs qui me sont conférés, moi, Roi Choi Cheolyook, béni l’union du Lion Choi Seungcheol et de la Lionne Yoon Jeonghan. Vous pouvez embrasser le marié. »

Les lèvres du Lion et celles de la Lionne n’eurent pas le temps de se toucher que l’assemblée se mit à applaudir et siffler. Le rire de Seungcheol vibra sur les lèvres de Jeonghan qui se mit à rire à son tour.

Et ils vécurent heureux pour toujours.


FIN

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