17 pt.2

hahaha, ce chapitre sort enfin, j'aurai définitivement prit tout mon temps :') bref, prenez un chocolat chaud, une couverture et un coussin parce que vous êtes là pour 9 000 mots + il y a une partie bonus à la fin :3 bonne lecture !

3

Junhui jeta un coup d'œil dans le rétroviseur. Bien qu'il n'y ait qu'une seule heure de décalage entre la Chine et la Corée du Sud, son père et son petit-frère somnolaient à l'arrière du véhicule. Sa mère, elle, gardait les yeux bien ouverts. Elle semblait réfléchir. Il voulut lui faire la discussion.

« Vous allez adorer la maison. On a préparé une chambre pour papa et toi. Junan dormira avec nous.

- Il n'y a pas de place pour lui ?

- En quelque sorte. Les parents de Minghao prennent l'autre chambre et son grand-frère, le bureau. »

Sa mère fronça les sourcils.

« Ces gens... Dorment chez vous ?

- Maman... Minghao les voulait près de nous.

- Après ce qu'ils vous ont fait ? »

Junhui soupira. Il était du même avis que sa mère sur ce coup-ci mais il refusait de séparer Minghao de ses parents, d'autant plus qu'ils avaient accepté les fiançailles (même s'ils ne s'étaient jamais excusé et que cela laissait un goût amer à Junhui).

« Maman, s'il-te-plait... Sois gentille avec eux. Vous allez vous rencontrez pour la première fois, essaye de laisser une bonne impression. Au moins pour ton fils chéri. » dit-il avec amusement sur la fin. Sa mère sourit.

« Je vais essayer mais je ne promets rien. » répondit-elle sur le même ton.

Il pria intérieurement pour qu'elle le fasse.

Quand il gara sa voiture dans l'allée de leur maison, il se rendit compte que Minghao et ses parents étaient arrivés en premier. Il fut prit d'une légère inquiétude et inspira puis expira profondément avant de quitter le véhicule. Il ouvrit la porte arrière gauche et réveilla Junan et son père puis il ouvrit le coffre et commença à sortir les valises.

Sa mère s'approcha pour l'aider.

« Je suis sûre qu'ils ont des têtes d'abrutis... » marmonna-t-elle en prenant une valise. Il ne put lui faire qu'un regard désapprobateur avant qu'elle sa dirige rapidement vers la maison.

La baie vitrée menant à la terrasse avant s'ouvrit et Minghao apparut, tout sourire, les membres de sa famille derrière lui. Se rendant compte que les Wen étaient là, il descendit en vitesse les escaliers et courut jusqu'à madame Wen qu'il serra dans ses bras.

« Mère ! Comment allez-vous ? » dit-il « Le voyage n'a pas été trop fatiguant ?

- Je vais bien si ce n'est que je me suis cassé un ongle en mettant mon sac en hauteur. » Elle fit la moue et il lui prit la main pour observer cela. « Au fait !

- Oui ?

- Je t'ai ramené des biscuits au sésame ! »

Junhui les observa continuer à discuter en remontant l'allée, secrètement déçu de ne pas avoir eu le même accueil que sa mère. Monsieur Wen sortit de la voiture avec son fils cadet sous le bras et suivit sa femme, encore perdu. Junhui qui trainait les deux autres valises fermaient la marche. Ils s'arrêtèrent tous pour retirer leurs chaussures dans l'entrée puis Minghao les guida jusque dans le salon où ils s'émerveillèrent face à la beauté du salon. Minghao ramena leur attention sur lui en tapant bruyamment une fois dans ses mains.

« Père, mère, Junan, je vous présente mes parents. »

Ils se tournèrent vers les Xu et monsieur Wen se mit à pâlir soudainement, prenant la même expression surprise que madame Xu.

« Xu Fei ?! » s'écria-t-il alors que la femme restait figée par la surprise.

Les parents Wen et Xu ne s'étaient jamais rencontrés malgré le fait que Junhui passait beaucoup de temps chez Minghao plus jeune par conséquent, monsieur Xu fut surpris de tomber face à face avec son ex-petite-amie.

« Vous vous connaissez ? » demanda Junhui

« Nous étions...

- Camarades de classe au lycée ! » continua madame Xu.

Minghao sembla tout excité à l'idée que du coup ils auraient moins de mal à s'entendre. Il ne se rendit pas compte de le regard noir de monsieur Wen.

Personne ne savait qu'ils avaient été en couple durant leurs années de lycée et que les choses ne s'étaient pas fini bien entre eux. Il l'aimait mais il n'avait pas assez d'argent à son goût alors elle avait cherché et trouvé un autre petit-ami qu'elle avait ensuite épousé, laissant derrière elle un homme au cœur brisé.

(Quoiqu'il ne tarda pas à s'en remettre...)

*

« Cette femme... Cette femme est un monstre ! » hurla-t-il à Junhui quand ils posèrent les valises dans leur chambre. « Une vraie croqueuse de diamants ! Une vipère ! Une traitresse ! »

Junhui ne savait pas quoi faire de son père qui était dans un état inquiétant, la mine rouge et les lunettes de travers. Il essaya de le calmer en vain, l'homme continuait à vociférer. On toqua à la porte et les deux se figèrent. Madame Xu passa sa tête dans l'encadrement de la porte.

« Junhui chéri, ta mère t'appelle en bas. »

Les deux hommes savaient tous deux que c'était faux (si madame Wen avait voulu que son fils la rejoigne elle n'aurait eu qu'à hurler son prénom comme d'habitude) mais sous le regard insistant de la femme, le fiancé sortit. Elle rentra dans la pièce quand elle fut assurée qu'il était bel et bien partit et ferma la porte derrière elle. Son sourire poli s'évanouit.

« Ecoute-moi bien, dit-elle, il ne s'est rien passé entre nous. Si tu ouvres la bouche, je t'étrangles, c'est clair ?

- Crois-moi, je ne compte rien dire. Je ne veux pas qu'on m'associe à toi. »

Elle tapa du pied, mécontente de cette réponse. Elle dit tout de même « Très bien. » avant de quitter la pièce. Elle faillit crier quand elle tomba nez à nez avec son fils.

« Maman... Qu'est-ce que tu faisais dans cette chambre ?

- Nous nous remémorions des souvenirs Wen et moi ! »

Il trouva bizarre son air paniqué mais n'insista pas. Il la laissa passé à côté de lui et quitter l'étage puis il entra dans sa chambre. Junan s'y trouvait, assis sur le lit, des vêtements sur les genoux et sa valise ouverte devant lui. Il leva des yeux surpris vers Minghao comme s'il était plongé dans ses pensées tellement profondément qu'il n'avait pas entendu la porte s'ouvrir.

« Hé, Junan. » dit doucement le plus âgé en s'asseyant à côté du garçon « Tu défais ta valise ?

- Oui...

- Ça fait longtemps depuis la dernière fois qu'on s'est vu. »

Junan se contenta de hocher la tête silencieusement et pendant un moment Minghao se demanda si c'était sa faute. Puis il se rappela que Junan n'avait jamais été bavard.

« On va diner au resto ce soir, ça te dis ?

- Il y aura du monde ?

- Probablement... »

Le garçon fronça les sourcils en signe de mécontentement puis se frotta le poignet, gêné.

« Je peux... commander une pizza au lieu de venir ? »

Minghao s'y attendait, Junan était timide et les lieux trop chargés le rendaient nerveux ; en plus, il ne serait pas seulement avec sa famille et Minghao (soit des gens de confiance), il y aurait aussi les parents de Minghao. Ce ne serait pas la première fois que Junan ne les accompagne pas quelque part (ses parents refusant de le forcer et préférant qu'il prenne son temps pour s'ouvrir au monde extérieur) mais quelque chose froissa Minghao ; Junan semblait particulièrement triste et ce, depuis qu'il était arrivé. Minghao n'aimait pas cela. Il ne voulait pas que le mariage de son frère soit synonyme d'inconfort et de mauvais moment ; il voulait que Junan passe de superbes moments, qu'il s'amuse, qu'il rit...

« Tu peux en commander autant que tu veux. On a un flyers dans la cuisine, je vais te chercher ça. »

Il posa tapota l'épaule du garçon puis sortit de la pièce. En arrivant dans la cuisine, il ne trouva pas ledit flyers habituellement aimanté au réfrigérateur ; il supposa que Junhui devait l'avoir rangé ailleurs et se mit à fouiller la cuisine. Il lui fallut une bonne dizaine de minutes avant qu'il puisse mettre la main sur le papier. Il remonta l'escalier à toute vitesse, embêté d'avoir fait attendre aussi longtemps Junan. Il allait rentrer dans la chambre quand il entendit la voix de Junhui.

« Comment ça se passe à l'école ? » demanda celui-ci doucement.

Junhui était quelqu'un de naturellement surexcité. Il parlait et bougeait tout le temps, se faisaient des amis beaucoup trop facilement, et restait rarement dans le silence, optant pour de la musique. Cependant avec son petit-frère, il était incroyablement différent ; il était le calme et la patience incarné. Il avait expliqué une fois à Minghao que quand Junan était né, il était si petit et fragile que même s'il l'avait détesté tout le temps qu'il était resté dans le ventre de sa mère (car toute l'attention lui était portée et sa mère se faisait moins disponible pour lui), il n'avait pu se résoudre à continuer ainsi, se promettant de le protéger au maximum (et c'est ce qui l'avait ensuite poussé vers la profession de garde du corps). Junan était fragile et facilement intimidé donc Junhui faisait preuve d'une maitrise impressionnante en sa présence car la dernière chose qu'il voulait c'est que son cher petit-frère ne l'apprécie plus.

« Il y a une nouvelle... »

Une amoureuse ?

« Elle est très... désagréable. »

Quoi ?! Minghao se pencha un peu plus vers la porte.

« Elle chercher constamment à attirer mon attention et me force à lui parler. Et quand je refuse, elle dit à tous les autres que je suis bizarre... »

Était-ce la raison pour laquelle il semblait si triste ? S'il y a bien une chose qui effrayait Junan, c'est que ses camarades de classe l'excluent. Jusque-là, ils l'avaient accepté comme il était, l'intégrant parfaitement mais si cette gamine commençait à le traiter de bizarre à tous vents, ils finiraient peut-être par le voir ainsi aussi...

Minghao avait envie d'en coller deux à cette sale gosse mais ce n'est pas ce dont Junan avait besoin pour l'instant ; il lui fallait du réconfort. Alors Minghao entra dans la pièce, prit un air surpris en regardant Junhui comme s'il ne savait pas qu'il était là puis alla s'assoir de l'autre côté de Junan pour lui donner le flyers.

« Je l'ai trouvé (Junhui, arrête de déplacer les trucs) ! Et si on regardait un film avec ? Pourquoi pas Everything ? »

(La boite de mouchoir souffrit plus durant cette soirée que les personnage du film.)

**

Minghao regardait le carnet ouvert devant lui avec inquiétude et fatigue. Il pensait que les préparatifs pour le mariage se déroulaient à merveille jusqu'à ce qu'il reçoive le premier appel d'une longue lignée lui annonçant un premier problème. Le pâtissier qui se chargeait spécialement de la pièce montée était soudainement tombé malade, la mairie avait dû décaler d'une heure et demie leur mariage car le maire avait déjà une réunion prévu sur ce créneau horaire, sa cousine préférée et son mari n'étaient pas sûrs d'arriver à temps à cause de leur emploi du temps chargé...

Il soupira en relisant la liste de problèmes et rajouta « Parents se détestent ??? » en bas de celle-ci. Il n'avait pas remarqué au début la manière dont sa mère et le père de Junhui se regardaient avec mépris mais lors du déjeuner aujourd'hui, il s'était aperçu de leur attitude étrange. Et puis au fur et à mesure que l'après-midi avançait, il avait été témoin de coups d'épaule en se croisant dans les couloirs, de regards noirs quand ils pensaient que personne ne les voyait, des remarques acerbes cachées sous de faux sourires... Il ne savait pas quoi faire. Il aurait compris si c'était madame Wen qui était hostile avec ses parents (cette femme l'appréciait tellement qu'elle ne pouvait qu'en vouloir à ses parents pour toujours de l'avoir blessé) mais au contraire, celle-ci s'entendait parfaitement bien avec eux ; que monsieur Wen le soit l'étonna grandement. Il n'y avait pas plus pacifiste que lui et Minghao n'avait jamais vu quelqu'un (à part son fils) se faire des amis aussi rapidement.

Alors qu'il soit constamment prêt à se battre avec sa mère, froissait Minghao.

« Il faut que je lui parle avant la cérémonie... Je ne veux que des sourires sur les photos. »

Il sursauta quand une main passa dans son dos puis se détendit quand il identifia l'odeur de son fiancé.

« Tu ne dors pas ? » dit celui-ci en callant son menton dans le creux du cou de Minghao. « Junan s'est rendu compte de ton absence.

« Je ne voulais pas le réveiller...

- Qu'est-ce qui te tracasse pour ne pas pouvoir dormir à deux heures de matin, hum ?

- On a plus de problème que prévu. J'ai reçu un mail de la mairie et ton père et ma mère se déteste, entre autres... »

Junhui se décolla de Minghao et s'assit sur la chaise d'à côté. Il approcha le carnet et grimaça un peu plus à chaque fois qu'il progressait dans la liste ; individuellement, chaque problème ne semblait pas insurmontable mais une fois rassembler, ils étaient faces à une véritable forteresse. Il avait du mal à voir comment tout régler en deux jours et demi.

« J'arrive pas à croire que j'ai laissé tout ça s'accumuler... Maintenant, c'est la galère. »

Junhui observa Minghao poser ses coudes sur la table et prendre sa tête dans sa main dans une position défaitiste avec peine. Il n'aimait pas voir son fiancé dans cet état. Il passa une main dans son dos pour le réconforter.

« La sœur de Jeonghan a validé la livraison des fleurs, n'est-ce pas ?

- Oui.

- Ça fait un problème en moins ! » dit-il pour détendre l'atmosphère puis il eut une révélation « Elle a pas fait des études culinaires ?

- Si, pourquoi ?

- On pourrait lui demander de faire le gâteau ? »

Minghao secoua la tête de droite à gauche. « Elle était spécialisée en cuisine salée.

- Qui dans notre entourage pourrait nous faire un gâteau pour samedi... »

Il eut un silence. Puis Junhui ouvrit grand les yeux, attrapa l'épaule de Minghao, porta sa main à sa bouche avant de la taper à plat sur la table.

« Boo Seungkwan !

- Le chanteur ?

- Oui ! Il était pâtissier à Jeju ! Je vais le contacter, je suis sûr qu'il dira oui. »

Il prit le stylo et barra la mention « gâteau » puis embrassa chastement Minghao, le força à se lever et le prit dans ses bras, le berçant doucement. Il posa son nez dans ses cheveux pour sentir l'odeur de shampooing au muguet qu'il aimait tant.

Minghao fronça les sourcils : « D'où connais-tu ce Boo Seungkwan ? Je ne l'ai jamais rencontré, moi. »

Junhui rit. « C'est un ami de Seungcheol et Jeonghan ! Je vais demander à Cheol son numéro de tel. » Il embrassa une seconde fois Minghao. « Chéri, ça va aller. On peut demander de l'aide autour de nous pour certaines choses et en abandonner d'autres. La cérémonie et la réception seront tout de même parfaites. Tu sais pourquoi ?

- Pourquoi ? » Minghao enfonça son visage dans le cou de Junhui et passa ses bras dans son dos. « Dis-moi.

- Parce que peu importe à quel point nos plans ne sont pas respectés, on sera toujours là ensemble. »

Minghao fit un bruit semblable à quelqu'un qui vomit puis rigola.

« Tu es d'un romantisme !

- Hé ! J'essaye de te réconforter là !

- Tu y arrives très bien, chéri. »

(Comme dans tout ce qu'il faisait qui concernait Minghao.)

***

Minghao se sentait moins tendu. Junhui venait de recevoir un message de Seungkwan qui acceptait de préparer le gâteau gratuitement à condition de pouvoir assister à la cérémonie et de pouvoir emmené son ami avec lui ; rien d'impossible, dieu merci.

Maintenant, il devait contacter tous les traiteurs et déplacé leurs heures d'arrivées pour être sûr que les plats n'aient pas le temps de refroidir. Il devait aussi s'informer de l'avancée de la réalisation de leurs costumes sur-mesure.

Il posa face à lui son carnet dans lequel il avait dessiné les costumes et contacta la couturière qui lui envoya une photo. Il compara le dessin et la photo, hochant la tête de satisfaction. Il était content de son travail. Elle avait bien respecté les broderies dorées en forme de dragon et phénix sur les cols en soie noire ainsi que les teintes de rouge sur le tissu noir mat.

« Qu'est-ce que tu fais ? » demanda sa mère en s'asseyant à côté de lui au sol. Il jeta un regard au carnet et son sourire disparu immédiatement. « Je croyais que vous alliez faire quelque chose de plus traditionnel. Ce n'est pas assez rouge tout ça. » Elle se pencha en avant et posa son ongle parfaitement manucuré sur l'un des cols. « C'est supposé être le dragon ? »

Elle releva un regard surpris vers Minghao et soupira, éberluée. « Tu veux que ton mariage fonctionne oui ou non ? Tu ne vas pas y arriver comme ça. Tu es bon pour contrarier les dieux...

- Maman...

- Dis-moi au moins que vous avez le ruban rouge. »

Il grimaça. « On a opté pour quelque chose d'un peu moins...

- Un peu moins quoi ? Prometteur ? Mais votre mariage va couler ! »

Il soupira face à l'attitude de sa mère. Il devait s'y attendre, il savait qu'elle allait réagir comme ça. Il aurait dû rester discret comme ça, elle n'aurait pas eu son mot à dire.

« Bon, ça suffit la plaisanterie. J'appelle ta tante.

- Quoi ?! Maman, non !

- Oh si ! » Elle se leva « C'est du grand n'importe quoi et je refuse que mon fils se sabote comme ça ! »

Elle sortit son téléphone de sa poche et partit à l'étage, n'écoutant pas son fils lui demandant de ne rien faire. Elle croisa monsieur Wen qu'elle ordonna d'aller résonner son propre enfant.

Monsieur Wen s'assit prêt de Minghao, complètement paumé.

« Qu'est-ce qu'a ta mère ?

- Elle n'est pas satisfaite sur nos choix par rapport au mariage.

- Cette femme n'est jamais satisfaite. » dit-il en faisant la moue (il ressemblait beaucoup à Junhui quand il faisait ça).

« Qu'est-ce qui s'est passé entre vous ? Je vois bien qu'il y a des tensions et je n'aime pas ça. »

Monsieur Wen sembla gêné par le regard perçant de Minghao et même s'il sembla pour un moment décidé à ne rien dire, il finit par se résigner.

« Je ne peux pas te cacher ça plus longtemps. De toute façon, c'est ridicule. » il s'éclaircit la gorge « Ta mère et moi sortions ensemble au lycée et ça ne s'est pas bien fini. »

Il s'attendit à ce que Minghao soit choqué ou au moins surpris mais pas à ce qu'il ait l'air blasé.

« C'est tout ? Vous vous faites la gueule pour un truc arrivé il y a plus de quarante ans ?

- Dis comme ça, on a l'air ridicule...

- C'est plus qu'un air à ce niveau-là, vous êtes ridicules. Vous voulez bien me rendre service et régler toutes cette affaire avec elle ? Dites-lui de prendre exemple sur votre femme et mon père ; ils s'entendent à merveille.

- C'est vrai. »

Monsieur Wen lui fit un sourire tirant sur une grimace et se leva en lui tapotant l'épaule.

Minghao se dit qu'il avait peut-être été trop directe et irrespectueux mais honnêtement, il s'en fichait. Il n'avait pas le temps pour ça. Il appela chaque traiteur et bien qu'il commençât tôt avec cela, il acheva son dernier appel à midi passé.

« Oh purée... Je vais jamais m'en sortir. »

Il se frotta les yeux puis passa une mains dans ses cheveux et s'appuya contre le canapé derrière lui.

« Les costumes sont jolis. »

Minghao ouvrit un œil, Junan était assis où se tenait son père un peu plus tôt et tenait avec délicatesse le carnet. Il regardait Minghao avec un petit sourire poli.

« Merci, Ju'. » Il prit le carnet et tourna la page. « Que penses-tu de la déco de la salle de réception ? »

Il y avait plusieurs dessin de tables, chaises, mur et même d'une scène. Il y avait beaucoup de bleu et de d'argenté, des points de stylo gel argenté donnant une impression de brillance sur les différent tissus sur les tables et les murs. Des pointes de rose corail réhaussait le tout, donnant une atmosphère marine au tout sans pour autant que ce soit évident.

« Ce sera de la tulle ?

- Pour les rideaux roses et le centre de la table. Il y aura des paillettes dessus, si les jeux de couleur sont bien installés, alors la tulle brillera juste assez pour que ce soit joli.

- La lumière sera presque toujours tamisée ?

- Oui. »

Junan sourit.

« J'ai hâte de voir ça. »

Minghao se retint de pleurer. Junan voulait assister à la réception. Malgré sa timidité maladive, il voulait voir de ses propres yeux tout ce que Junhui et Minghao avaient préparé durant ces derniers mois.

Minghao passa un bras par-dessus les épaules du plus jeune et posa sa tête sur la sienne.

« Moi aussi, j'ai hâte. » dit-il en rougissant de plaisir.

Longhao qui venait de quitter sa chambre, prit un air outré quand il vit les deux plus jeunes collés l'un à l'autre.

« Hao-chou ! Pourquoi tu ne me fais jamais de câlin comme ça ! » se plaint-il en se précipitant vers son petit-frère

« T'es trop chiant, voilà pourquoi. » répondit Minghao et le repoussant du mieux qu'il pouvait avec une seule main. « Me touche pas. »

(Et si finalement, il le laissa se blottir contre lui, ça ne les concernait qu'eux.)

****

« Belle-tante, s'il-vous-plait... » geint Junhui quand la vielle femme le trainait par le poignet vers le salon.

« Non, non jeune homme. Je refuse catégoriquement que mon cher Minghao chéri ait un mariage raté parce que son fiancé lui a mis en tête qu'ils peuvent se passer du ruban. Ooooh non. »

Junhui connaissait à peine cette femme. Elle était arrivée le matin même et depuis elle ne cessait de se plaindre de tout et n'importe et surtout de Junhui. Déjà quand elle l'avait vu, elle avait fait une tête de dégout tellement prononcé que toutes ces années durant lesquelles on l'avait qualifié de beau s'étaient évanouies dans la natures, le laissant très conscient de son apparence.

Tante Mai, c'était son nom. Et à ce qui parait, elle n'avait jamais assisté passivement à un mariage dans la famille Xu. Elle, elle s'occupait de tout. Du discours des mariés aux couverts ; elle était celle qui coordonnait tout, vérifiait tout, choisissait tout et quand-bien même c'était toujours une réussite, ni Minghao, ni Junhui ne voulait d'elle dans les parages.

« Et ne m'appelle pas Belle-tante, on en est pas encore là, jeune-homme. Pour toi, c'est madame Mai. »

Elle le lâcha au milieu de la pièce, lui ordonnant de ne pas bouger avec un regard tellement menaçant que Junhui ne put que hocher la tête pour dire qu'il avait compris. Il était un garde du corps qui protégeait la deuxième personne la plus importante du pays (après le roi), il était dangereux, il pouvait neutraliser un homme avec un seul bras et connaissait trois différentes manières de tuer à mains nues ; mais à cette il ne pouvait rien faire, elle était effrayante et c'est à cela qu'on reconnaissait les membres de la famille Xu. Si Minghao savait se battre, elle, elle savait assurément tuer et elle ne semblait pas être le type de personne à hésiter.

« Jun ? Qu'est-ce que tu fais planté là ? » demanda Minghao en descendant les escaliers. Ses cheveux mouillés indiquèrent qu'il sortait tout juste de la douche.

« Ta tante...

- Elle est arrivée ? »

Le plus jeune trottina vers Junhui et lui prit le visage en coupe.

« Elle t'a fait quelque chose ? Elle ne t'a pas blessé, hein ? »

Junhui avait mal nulle part, vraiment, mais qu'est-ce qu'il avait envie de pleurer. C'était tellement difficile de retenir les larmes aux bords de ses yeux.

La porte s'ouvrit soudainement et la femme apparut, trainant une valise derrière elle, l'air déterminé. Elle s'arrêta, refit son chignon tellement serré que toute la peau de son visage se lissa vers le haut, puis ouvrit la valise. Apparut un long et épais ruban reposant sur d'autres tissus principalement blanc et rouge.

« Des tenues traditionnelles ?! » s'exclama Minghao en fouillant dans la valise. « Tante, non ! Il est hors de question qu'on porte ça ! On a designé nos costumes nous-même et ils sont arrivés hier, pas la peine de porter ces... ces choses ! » dit-il avec dégoût. « C'est tellement... beurk. »

La femme eut l'air choqué.

« Jeune homme, sais-tu le nombre de personnes qui se sont mariées dans des costumes similaires ?! Beaucoup trop pour que tu puisses leur manquer de respect comme ça !

- Mais Tante ! » Geint-il en bondissant sur place comme un enfant capricieux (et Junhui ne l'avait jamais vu comme ça) « C'est moche ! C'est vous qui m'avez initié à la mode, comment pouvez-vous me punir ainsi ? On a fait de magnifiques costumes, en plus ! Vous les avez vu, au moins ? Vous n'avez même pas jeté un coup d'œil à la décoration de la salle de réception ! » il tapa du pied au sol et la femme fut totalement dépassé par son attitude « Vous venez d'arriver bon sang ! Respirez un peu et discutons calmement. »

Ils restèrent un moment à se confronter du regard et éventuellement la femme finit par céder. Elle s'assit sur le canapé et Minghao la rejoint. Il prit son carnet, fit tourner les pages pendant un instant avant de s'arrêter sur celle de la réception.

« Junhui, dit-il sans lever les yeux du carnet, assied-toi enfin. »

Celui-ci obéit sagement, ne voulant pas contrarier plus encore Minghao.

« Voici les croquis pour la salle, tout le matériel nous a déjà été livré.

- Ce sont des paillettes ? sur la tulle ?

- Oui, on prévoit un jeu de lumière avec elle.

- Intéressant. » elle hocha la tête. « C'est pas mal, je peux m'occuper de ça.

- Tante...

- Tutututu ! Qui est supposé le faire ?

- Jun, Junan, Longhao et moi. Nos parents s'occupent du reste.

- Je vais prendre avec moi Longhao et ce Junan et— »

Junhui secoua la tête de droite à gauche puis attrapa la main de tante Mai avec désespoir.

« S'il-vous-plait, pas mon petit-frère ! Il tellement sensible et... et...

- Roh ça va aller ! Je vais rien lui faire, à ton frère. Il va m'adorer.

- Tante, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Junhui a raison. Nous devrions garder Junan avec...

- Chut. Il ira avec moi, point. » elle soupira « Comment pensez-vous qu'il va se sentir coincé entre vous deux ? Il n'a pas besoin que vous lui fassiez subir ça. Il est où en ce moment ? »

Ils pointèrent l'étage et elle se leva tout de suite. Elle leur ordonna d'enfiler leurs costumes puisqu'elle était curieuse de savoir à quoi ils pouvaient bien ressembler puis monta rapidement.

Minghao soupira : « Elle n'a même pas défait sa valise qu'elle impose déjà ses choix... typique de sa part. Bref. Allons nous habiller. Ah. Et Chéri ?

- Oui ?

- Ne la laisse-pas te marcher sur les pieds ou elle ne fera qu'une bouchée de toi. »

Junhui hocha rapidement la tête et entra dans la salle-de-bain du rez-de-chaussée en même temps que son fiancé, gloussant quand il sentit une main baladeuse parcourir son corps.

(Junhui n'écouta pas Minghao et vécu un enfer en compagnie de cette femme les jours qui auront suivi.)

*****

Minghao avait toujours rêvé d'être top model mais, maintenant qu'il était face à ce photographe professionnel incroyablement odieux (cadeau de sa tante Mai) il était heureux de ne pas avoir choisi cette profession ; il aurait probablement déjà tué quelqu'un sinon.

« Vous voulez de belles photos de mariage oui ou non ?

- Bien sûr ! » répondit Junhui qui ne semblait pas plus embêté que cela par le ton méprisant de l'homme.

« Alors ayez l'air heureux, bon sang ! »

Les deux fiancés sursautèrent sous les cris de l'homme. Celui-ci ne devait pas mesurer plus qu'un mètre soixante-quatre, Minghao pouvait le renverser avec une facilité déconcertante et ce n'est pas l'envie qui lui manquait.

Il arrangea sa veste de costume, passa une main dans sa frange pour dégager un peu mieux son front et reprit la même position qu'au début, attrapant Junhui par la taille. Il sentit la tête de celui-ci se poser sur la sienne et il sourit.

Sourire qui s'effaça très vite.

Le photographe tapa du pied, les sourcils froncés et la bouche tordue d'une manière grotesque.

« Non ! Non ! Non ! Ce n'est pas comme ça que l'on pose pour des photos !

Il s'approcha de Minghao, agrippant la main qu'il avait posé sur la taille de Junhui un peu plus tôt et la balança en arrière. « Vous avez quatre-vingts piges ou quoi ! »

La main de Minghao rencontra la rambarde contre laquelle ils étaient appuyés et il geint sous la douleur. Junhui ne sembla pas apprécier cela. Il se pencha en avant pour être à la hauteur du photographe. Plissant les yeux d'un air menaçant, il dit avec une voix plus grave que d'habitude : « Si vous le touchez encore une fois, je vous refais le portrait. Je vais taper tellement fort que même le détecteur de visage de votre téléphone ne vous identifiera pas comme humain ; ni votre mère, ni votre agence ne vous ouvrira la porte. Alors continuez ainsi, on verra qui sera encore sur ses deux pieds à la fin de la journée. »

Minghao était en colère, vraiment, mais qu'est-ce que Junhui était sexy comme ça ! Il ne put s'empêcher de rougir quand il passa un bras autour de sa taille et le rapprocha de lui brusquement. Minghao avait posé ses mains à plat sur son buste musclé puis avait fait son plus beau sourire à l'appareil photo légèrement tremblant.

Minghao songea qu'il faudrait envoyer Junan dormir avec ses parents ce soir.

(La nuit ne fut pas de tout repos, si vous voyez ce que je veux dire.)

******

Le jour du mariage était arrivé. Minghao n'avait jamais été aussi stressé de toute sa vie. Il s'était réveillé et dès qu'il avait eu conscience que le jour J était enfin arrivé, il s'était figé. Il était resté assis dans leur lit pendant un quart d'heure, Junan dormant comme un bienheureux à côté de lui. Puis Junhui, se demandant la raison pour laquelle il n'était pas encore debout était venu dans la chambre.

Il ne portait qu'un simple t-shirt blanc oversized et un jeans aux genoux déchirés mais il était incroyablement séduisant.

« Coucou Chéri, ça va ? » dit-il en déposant un baiser sur la joue de Minghao. Celui-ci se contenta d'hocher la tête. Junhui rit doucement, attendri. « Allez... Il est temps d'émerger. On a pas mal de choses à faire aujourd'hui.

Minghao était resté assis encore un quart d'heure à observer Junan avant de quitter les draps et de se préparer. Il devait emmener sa tante, son frère et celui de Junhui à la salle de réception comme la femme l'avait exigé pour qu'ils puissent s'occuper de la décoration ; une fois cela fait, les préparatifs commençaient pour la cérémonie.

« Chéri... » dit sa mère en entrant dans la chambre d'ami où elle dormait avec son mari. Les larmes aux yeux, elle observait son fils, les mains jointes sur sa poitrine. « Comme tu es beau. »

Elle s'approcha doucement alors qu'il se tournait vers elle. Elle frôla du bout des doigts sa cravate et un soupir tremblant traversa ses lèvres. Elle sourit malgré son envie d'éclater en sanglot et posa une main tremblotante sur l'épaule de Minghao.

« Je suis fière de toi. Je te souhaite tant de bonheur. »

Il sourit, les larmes aux yeux ; sa mine étant une copie parfaite de celle de sa mère. Il lui fit un bisou sur la joue puis la serra dans ses bras.

« Merci maman. Je t'aime.

- Je t'aime aussi, chéri. »

Ils se séparèrent puis elle souffla un bon coup et épongea ses larmes, prenant bien soin à ne pas abimer son maquillage. Elle quitta la pièce aussi vite qu'elle était entrée.

Minghao s'observa dans le miroir sur pied en face de lui. Il passa ses doigts sur la broderie du phénix sur son col puis sur les boutons qui maintenaient sa veste bien contre son corps et enfin sur les extrémités du tissu. Il n'arrivait pas à y croire. Ce jour était enfin arrivé. Il allait enfin être officiellement marié à l'amour de sa vie, Wen Junhui.

Son cœur s'emballa et tout son visage se mit à chauffer ; il avait tellement hâte.

On toqua à la porte et la voix de son fiancé se fit entendre.

« Hao, c'est l'heure. » se contenta-t-il de dire et cette phrase aussi simple et courte fut elle, fit trembler tout son être d'excitation.

« J'arrive. ».

Il attendit quelques minutes et sortit de la chambre. Son père vint à sa rencontre en haut de l'escalier et il monta avec celui-ci ainsi que sa mère dans une voiture de location.

La salle était pleine à un point où il n'y avait plus assez de chaises pour tout le monde et une grande partie des invités se tenaient debout dans le fond de la salle. Quand Minghao entra, il repéra d'abord Longhao ainsi que sa cousine préférée puis le couple princier, leurs amis et enfin Junan qui se tenait un peu à l'écart, son appareil photo prêt à capturer chaque instant de la cérémonie.

On lui fit signe de s'assoir face au maire tout comme Junhui et il crut tomber quand ses jambes frêles peinèrent à le porter jusqu'au grand bureau où était assis le politicien.

Alors que celui-ci commençait son discours sur la beauté de l'union entre deux individus, l'importance de la complicité entre ceux-ci ainsi que la communication dont ils devaient faire preuve, Minghao sentit une main se poser sur la sienne. Il reconnu la peau rugueuse mais malgré tout douce de Junhui et bien qu'il s'agisse d'un simple geste, Minghao y ressentit tout l'amour que Junhui lui portait.

Et les larmes se manifestèrent à nouveau.

C'est la vue légèrement brouillée qu'il signa tous les documents que l'on mit devant lui. Et la première larme glissa le long de sa joue quand on posa le ruban rouge sur les mains de Junhui liées aux siennes. Et d'autres suivirent quand Junhui l'embrassa sous une foule d'applaudissements.

(Plus tard, Minghao niera de toute ses forces avoir pleuré sous le regard attendri de Junhui.)

*******

Minghao était débordé (vivement la lune de miel). Tous les invités arrivaient en masse et il avait du mal à les discipliner pour les guider vers leurs tables respectives. Il était à deux doigts de s'arracher les cheveux quand il fut enfin souffler ; aucun invité semblant décider à briser son instant de paix.

Jusqu'à...

« Bonjour, c'est bien ici que se déroule la réception du mariage de Junhui et Minghao ? »

Minghao leva les yeux de son carnet et se retrouva face un groupe de cinq hommes qui ne lui étaient pas inconnus : les Goodbye Kings. Il bafouilla un instant et incapable de trouver les mots, se contenta d'hocher la tête.

Le leader sourit.

« Nous voudrions parlé aux mariés, pour les réglages, l'installation, tout ça, tout ça... »

Minghao hocha de nouveau la tête et jeta rapidement un regard de la foule pour espérer croiser le regard de Junhui pour qu'il vienne à sa rescousse mais celui-ci était introuvable. Il pointa alors un doigt tremblant vers lui-même en hochant la tête.

« A vous êtes l'un d'eux. Mes félicitations ! » dit l'un des membres en lui prenant la main. Il crut défaillir un instant, béni par ce touché.

« Les gars... » dit un sixième homme en trainant derrière lui une imposante caisse à roulette. « Où est-ce que je mets ça. »

Ils se tournèrent tous vers lui et Minghao en remercia les cieux parce qu'il n'aurait pas aimé que son groupe préféré le voit blanchir un peu plus en ouvrant quand la bouche de surprise. Le top model Kim Mingyu se tenait devant lui dans un costume simplement noir, l'air embêté sur le visage tandis qu'il se faisant disputer par Jeon Wonwoo lui-même. Minghao aimait Junhui plus que tout au monde mais il ne vivait que pour les défilés de Mingyu ; quatre-vingt-dix pour cent de sa garde-robe était composés de vêtements que le top model avait porté dans des magazines ou des défilés (et tant pis si les trois cinquième de son salaire mensuel y passait) !

« Mingyu, je t'avais dit d'attendre dans la voiture. » dit Wonwoo en fronçant les sourcils et sa discussion avec Junhui lui revint.

« Je... Je ne comprends pas. Comment se fait-t-il que vous soyez là ? Je veux dire... heu... On ne vous a pas engagé ? »

Wonwoo lui sourit (oh mon dieu) : « Jeonghan nous a demandé un petit service.

- Vous connaissez Jeonghan ?

- Seulement Wonwoo et moi. »

Alors Jeonghan ne bluffait pas quand il assurait a Minghao qu'il connaissait Wonwoo et Mingyu... Incroyable.

« Ah, je vois... Merci d'être venu ! » Il les guida rapidement vers la scène.

Il s'assura que les artistes avaient bien pris leurs marques avant de retourner accueillir les gens. Il fut une seconde fois abasourdi quand ce fut au tour de Boo Seungkwan et Chwe Hansol de l'interpeler.

« Bonsoir Minghao, on ne se connait pas vraiment mais Junhui parle beaucoup de toi. Il t'a dit pour le gâteau ?

- Oui ! Merci beaucoup pour ça d'ailleurs ! Tu nous as sauvé sur ce coup-là !

- J'espère qu'il vous plaira. »

Seungkwan se rendit au cuisine mais Hansol prit le temps de détailler les lieux.

« C'est vraiment joli.

- Merci. Ça a été dur de tout monter mais ça en vaut la peine.

- Vous allez ouvrir la danse, avec Junhui ?

- On devait le faire mais la chanteuse est tombée malade. Elle devait interpréter une version ballade de When You Love Someone de Day6... » il avait complètement oublié de chercher une remplaçante...

Minghao avait toujours trouver quelque chose de magique dans la première danse. Peut-être était-ce le regard plein d'amour des jeunes mariés ou la manière dont ils semblaient seuls au monde, virevoltant au rythme de la musique sous les regards émerveillés de la foule silencieuse... quoiqu'il en soit, il rêvait de cet instant avec Junhui et devoir y renoncer lui avait brisé le cœur.

« On peut s'en occuper, avec Kwanie. Enfin... Si tu veux ?

- Ce serait merveilleux ! »

Le rappeur sourit.

« Il me faudrait un piano et le reste, on gère, d'accord ?

- Je vous revaudrait ça.

- Pas la peine. » il fit un clin d'œil « Considère cela comme étant notre cadeau de mariage. »

Minghao ria, légèrement euphorique. Tout semblait soudainement s'arranger et même s'il avait l'impression qu'éventuellement il devrait en payer le prix (ce qui ne fut finalement jamais le cas) il ne pouvait qu'être soulagé.

Hansol rejoint les membres des Goodbye Kings, saluant et prenant des nouvelles de chacun d'entre eux.

Minghao accueillit plusieurs cousins et cousines, ainsi que quelques-uns de ses oncles et tantes puis se décida à prendre une pause, les pieds maintenant serrés dans ses chaussures neuves en cuir. Il s'assit dans le vestiaire adjacent à la salle de réception et retira ses chaussures. Il se laissa tomber sur le canapé qui s'y trouvait et ferma les yeux. La porte s'ouvrit mais il ne prit pas la peine de vérifier qui il s'agissait, reconnaissant de suite la légèreté avec laquelle les pieds de la personne rencontraient le sol.

« Tu es déjà fatigué ? » dit Junhui en s'asseyant à côté de son mari.

« Mal aux pieds, je reviens dans cinq minutes.

- On pourrait rester ici toute la soirée, qu'en dis-tu ? » murmura-t-il en passant ses bras autour de la taille du plus jeune. Celui-ci cacha sa tête dans le creux de son cou.

« Ce ne serait pas gentil pour les invités. » intervint quelqu'un avec amusement.

Il se redressèrent tous deux et leur expression alerte laissa place à du soulagement quand ils reconnurent Jeonghan, Seungcheol et Seokmin et un garçon qu'ils ne connaissaient pas (sûrement le Wongi que Seokmin avait rajouté sur la liste des invités à la dernière minute). Ils se redressèrent.

« Vous êtes enfin arrivés. » fit remarquer Minghao en faisant la moue, il attendait le couple royal depuis un moment maintenant (il avait hâte de voir ses cousins pâlir quand ils se rendront compte que Minghao n'était pas un raté comme ils le pensaient et le clamaient haut et fort) « Comment avez-vous trouvé la cérémonie ? »

Jeonghan s'assit à côté de lui et dégagea Junhui pour le prendre dans ses bras (ne vous y trompez pas, Jeonghan adorait Junhui et inversement ; ils se le montraient de cette manière, c'est tout).

« C'était splendide. » il renifla et accepta volontiers le mouchoir qu'un Seungcheol blasé lui tendait « J'arrive pas à croire que tu sois marié. Mon bébé...

- Je ne suis pas ton bébé ! » se plaint Minghao. Cela faisait tellement longtemps que Jeonghan ne l'avait pas appelé ainsi qu'il pensait à tort s'être débarrasser de ce surnom.

La porte s'ouvrit encore. Madame Xu et monsieur Wen entrèrent. La femme jeta un regard désapprobateur à Jeonghan et Minghao collés l'un à l'autre puis sourit au reste du groupe.

« Les cuisiniers ont fini, la réception va commencer.

- C'est parti ! » s'exclama Seokmin et Wongi à côté de lui l'imita en riant.

Jeonghan aida Minghao à se lever puis en fit de même avec Junhui.

« Merci pour le cadeau. » dit le plus jeune et la Lionne lui fit un clin d'œil. Junhui, confus, n'eut rien le temps de demander que son père l'entrainât avec Minghao dans un petit couloir sombre qui menait à la grande salle principale.

Les deux fraichement mariés se retrouvèrent cachés de leurs familles et amis par un rideau de tissus synthétique bleuté opaque à paillettes. De là, ils pouvaient voir la scène où se trouvaient Seungkwan assis sur un tabouret haut, un microphone à la main et Hansol assis derrière le clavier, les doigts en lévitation au-dessus des touches.

Alors que Minghao cherchait ses parents du regard, il sentit une main se glisser dans la sienne et entrelacer leurs doigts. Il passa son regard de la foule à son mari. Junhui lui souriait, les yeux brillant et légèrement humides. Il s'approcha de lui, leurs lèvres à quelques centimètres et leurs souffles s'écrasant l'un contre l'autre.

« Tu es prêt ?

- Oui. »

Ils s'embrassèrent alors que les premières notes de When You Love Someone résonnaient dans la salle. Junhui se décolla de Minghao et posa une main sur sa joue, gardant son mari pour lui seul encore quelques secondes afin de l'admirer.

Finalement, il écarta de sa main libre le rideau et Minghao sortit, l'entrainant avec douceur.

La lumière était éteinte, plongeant la salle de le noir. Seul des spots lumineux éclairaient la scène et la piste de danse de leur lumière bleutée. Ils se placèrent au milieu et leurs mains trouvant le corps de l'autre, ils commencèrent à danser.

Le costume de soi blanche de Junhui brillait sous la lumière bleue et il avait l'air d'un ange... d'un être mystique, rare et surtout précieux. Junhui était précieux. Minghao l'aimait de tout son être. Il aimait son rire bruyant, ses grands yeux espiègle, son petit côté chochotte, son affection incroyable pour les chats, sa passion pour la danse, la douceur de ses cheveux et de sa peau, la profondeur de sa voix et ses gestes réconfortant.

Junhui sourit en faisant tourner Minghao et son cœur s'emballa.

Il était si heureux.


[Chan observa le fond de son verre puis la piste de danse et de nouveau le fond de son verre. Quand ses yeux se posèrent sur Wongi et Seokmin qui tournaient dans tous les sens, le sourire aux lèvres et les joues rougies par l'effort, il sentit son cœur se briser un peu plus.

Depuis que le couple était arrivé, il avait fait de son mieux pour les éviter. Il souffrait de les voir ensemble, de la peine et la jalousie qu'il ressentait à chacune de leurs interactions. Il aimait Wongi mais Seokmin était comme un frère et il ne pouvait continuer à avoir des sentiments pour le premier alors que celui-ci avait choisi le second.

« Hé, Chanie ça va ? »

Il se tourna vers Seungcheol qui le regardait avec inquiétude. Il lui sourit.

« Ça va. Je crois que j'ai mangé un truc pas frais. » mentit-il « Je vais prendre l'air.

- Tu veux que je t'accompagne ?

- Non, non. Ça va aller. En plus, je crois que Jeonghan t'attend. »

Seungcheol se tourna vers la piste de danse et se leva rapidement quand il croisa le regard impatient de son fiancé. Il fit un petit sourire d'excuse à Chan puis s'enfuit. Maintenant seul, Chan se faufila parmi les tables, chaises non rangées et invités se déplaçant et sortit de la salle.

Tout de suite, l'air très frais extérieur lui fit regretter de ne pas avoir pris son manteau avec lui. Il songea à aller le chercher mais se rappelant de la difficulté qu'il avait eu à sortir, il préféra aller se balader sans.

La salle de réception était plutôt éloigné du centre-ville, la prochaine station de métro était tellement loin que tous les invités avaient été conseillés de venir en voiture. Chan voulait juste se balader alors ça ne le dérangeait pas plus que cela de dépendre de Seungcheol pour rentrer au palais.

Il quitta le parking et entreprit de suivre le même trottoir jusqu'à ce qu'il se sente mieux. Il leva les yeux vers le ciel et fut agréablement surpris de voir les étoiles aussi bien que s'il était à la campagne. Quand il y vivait encore avec les Yoon, il lui arrivait souvent de rester tardivement éveillé pour pouvoir les observer ; il avait même voulu pendant quelques mois être astrophysicien (juste parce que le nom lui plaisait, il ne savait pas du tout en quoi cela consistait si ce n'est que les étoiles étaient concernées). Il les trouvait jolies, elles se démarquaient du fond noir de la nuit, aidant la lune à éclairer la terre.

C'était peut-être parce que les yeux de Wongi brillaient de la même manière qu'il était tombé amoureux de lui...

Il baissa les yeux vers ses chaussures. Il était sorti pour se libérer de ses pensées maussades et voila qu'il se retrouvait avec une boule dans la gorge. C'était ridicule.

Il accéléra le pas (comme si le fait de s'éloigner de la réception et de Wongi lui permettrait d'oublier plus vite celui-ci) et marcha à se rythme soutenu pendant une bonne dizaine de minute. Il ne ralentit que quand il arriva au niveau d'une rivière qu'il ne connaissait pas.

Elle n'était pas très large mais du peu qu'il pouvait voir, elle semblait profonde. Peu de personnes devaient passer par-dessus puisque le pont assez grand pour laisser deux voitures passer en sens inverse semblait vieux et pas du tout entretenu. Des herbes avaient poussé le long du trottoir et le béton était craquelé par endroit.

Il leva les yeux vers l'horizon (mais pas trop haut non plus, il ne voulait plus voir les étoiles). Même si le cadre n'en donnait pas l'impression, cette rivière n'était pas si loin du centre-ville ; il pouvait voir quelques bâtiments dont il voyait l'autre façade de sa chambre au palais.

Est-ce que Wongi irait beaucoup au palais pour rendre visite à Seokmin ? Est-ce qu'ils se retrouveraient à faire le même trajet en sortant de cours mais pour des motifs différents ? Est-ce que Chan pourrait supporter cela ?

Il soupira. Il ne voulait plus voir la ville non plus. Il regarda droit devant lui, se demandant si ça lui prendrait longtemps pour traverser le pont, ressentant maintenant l'envie de rentrer se coucher et ne plus jamais confronter le monde.

Il fronça les sourcils quand il se rendit compte que plusieurs mètres devant lui se tenait un inconnu trop peu vêtu pour les températures basses en cette période de l'année.

Il se stoppa, se demandant s'il ne risquait rien à croiser la route de cette personne. Elle était suspecte, seule dans la nuit... Tout comme lui, en fait.

Il se remit à marcher, ne la quittant pas des yeux. Il détailla ses cheveux courts et blonds, légèrement jaunis par les lampadaires tout comme son t-shirt blanc ; son short vert kaki et ses longues jambes légèrement musclées dont les pieds n'étaient protégés que par une paire de baskets noires. C'était un garçon, peut-être de son âge.

Celui-ci s'arrêta soudainement de marcher, continuant à fixer ses pieds, les bras le long de son corps et les épaules voutées. Il tourna sa tête vers l'étendue d'eau (tellement lentement que Chan en eut des frissons dans le dos) puis tout son corps. Chan se stoppa.

Ils restèrent tous deux un long moment immobiles.

Quand le garçon se remit à bouger, Chan sursauta.

Il s'approcha de la rambarde, ses mains se posant mollement sur la barre supérieure. Chan crut un instant qu'il allait de nouveau se figer quand il posa un pied puis l'autre sur la barre inférieure ; étant maintenant dangereusement penché en avant.

C'est quand il monta sur une deuxième barre que Chan fut pris d'un sursaut de réalisation. Il comptait sauter.

La voix coupée par l'horreur, Chan s'élança. Il courut le plus vite possible mais le garçon se propulsait déjà à la force de ses bras sur la barre juste en dessous de la plus haute. Il marqua un temps d'arrêt (réalisant peut-être ce qu'il était en train de faire) puis il se reprit, passant une jambe sur la barre supérieure.

Chan n'avait parcouru que la moitié de la distance entre eux. Son esprit en état d'alerte lui ordonnait d'accélérer mais son corps était déjà à son maximum.

Le garçon passa sa deuxième jambe, s'asseyant. Il leva les yeux vers le ciel et prit une profonde inspiration. Ses cheveux partirent en arrière et c'est à ce moment que Chan pu voir les larmes qui coulaient sur ses joues creuses.

Le garçon soupira, baissa les yeux vers l'eau noire puis les ferma. Il lâcha la rambarde et laissa son corps succomber à la gravité et tomber en avant.

Il laissa un petit cri de surprise franchir ses lèvres quand son t-shirt fut attrapé et tiré en arrière.

Chan, tout essoufflé, tira d'un autre coup sec le t-shirt avec sa main droite tandis que son bras gauche passait sous les aisselles du garçon pour le remonter. Heureusement, ses vêtements glissèrent facilement contre la rambarde et il se retrouva bien vite couché sur le dos sur son sauveur qui gémit sous l'impact de son dos sur le béton.

Chan poussa le garçon sur le côté et se redressa. Il était à la fois soulagé d'avoir empêché le garçon de sauter et furieux contre celui-ci.

Il se tourna vers lui et le força à se redresser.

« Mais ça va pas ou quoi ?! Tu penses que les choses s'arrangeront si tu fais ça ?! Ça n'arrange jamais rien ! »

Le garçon, qui avait maintenant le visage pleinement dégagé, fixait Chan avec de grands yeux clairs remplis de larmes. Celui-ci s'arrêta de parler, ne trouvant plus les mots tant il était choqué.

« Qui es-tu ? murmura le garçon, ses petites mais pleines lèvres tremblantes.

- Je suis celui qui devrais poser cette question. » Chan retira sa veste de costume et la passa sur les épaules du garçon ; elle était petite sur lui. « Tu vas être malade. » Il sourit quand il fourra toute la partie inférieure de son visage dans le col maintenant relevé de la veste, ses grands yeux marron clair ne quittant pas Chan. « Je m'appelle Lee Chan, et toi ?

- Im Seojun.

- Ok, Im Seojun. Que dirais-tu que je te ramène chez toi ? »

Seojun secoua violemment la tête de droite à gauche, ses yeux se remplissant à nouveau de larmes. Il serra la veste entre ses doigts, rapprochant chaque pans l'un de l'autre autour de son corps.

« Alors quoi ? Il faut que tu rentres chez toi, ma veste n'est pas suffisante pour te protéger du froid.

- Pourquoi tu es ici ? » ignora-t-il la question en hoquetant « Tu as l'air plus malheureux que moi... » Percé à jour, Chan se sentit violemment rougir. Il ne savait pas que sa tristesse se voyait si bien que ça. « Tu ne comptais pas... sauter, hein ?

- Non... Je— enfin je me baladais quoi ! »

Seojun rit doucement, son visage prenant des couleurs et ses larmes s'arrêtant de couler.

« Merci de m'avoir arrêté. » Seojun se releva et aida Chan à en faire de même. Il était grand, bien plus grand que Chan qui dû lever la tête haut pour le voir à nouveau. « Je vais continuer à me balader. Tiens, ta veste. »

Chan l'empêcha de lui rendre, la mine sévère.

« Hé bien changement de plan. Tu ne veux pas rentrer chez toi pour l'instant et je refuse que tu traines dehors alors que tu as visiblement froid. Allons prendre un café et discuter de tout... » Il fit un signe général de la main. « ... ça. »

Seojun, sans voix, se contenta de hocher de la tête. Chan se mit à marcher en direction de la ville, Seojun sur les talons.

Ils traversèrent le pont.]

9 139 mots

Merci à SUNR0SE pour la correction qu'elle a apporté à ce chapitre !

1) Je les déclare mari et mari !!!

2) Honnêtement, ce mariage a été une plaie à écrire, je suppose que ça se ressent :')

2.5) NON, IL NE VA RIEN ARRIVE A MINGHAO ET JUNHUI, détendez-vous, d'accord x)

3) Vous avez pleurez pour Chan, j'ai pleuré pour Chan et SUNR0SE a pleuré pour Chan... et elle m'a convaincu d'écrire cette partie bonus. Donc tout le monde dit "merci SUNR0SE !!!" !

4) BON, BON, BON LES CHOSES SÉRIEUSES PEUVENT ENFIN COMMENCER !

5) J'espère que vous avez aimé ce chapitre malgré sa qualité médiocre :3

6) J'espère aussi que vos retours à l'école s'est bien passé <3

7) Prenez bien soin de vous en ce début d'année scolaire et courage !!!

LFAC

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