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Quelle surprise de se réveiller, de décider de faire un petit footing pour bien commencer la journée et d'au final ne pas pouvoir sortir de son immeuble à cause d'une foule de paparazzis. Seungkwan aurait injurié leurs mamans s'il ne s'était pas rappelé à quel point il respectait celles-ci pour côtoyer au quotidien ces vampires assoiffés de scandales (et qu'il devait préserver une image innocente et pleine de bonté). Alors il était retourné à son appartement, avait retiré sa tenue de sport et était retourné se coucher. Et dire qu'il se sentait pour une fois prêt à faire du sport...

Ce n'est qu'une heure plus tard qu'il se réveilla en sursaut, réalisant que ces paparazzis n'étaient pas rassemblés devant chez lui et Hansol pour prendre un café ensemble. Ils étaient là car il voulait des informations à propos de quelque chose concernant Hansol et Seungkwan. Cela ne pouvait pas être pour leur collaboration avec les Goodbye Kings, ils étaient tous trop excités. C'était forcément quelque chose de plus... croustillant.

Il jura avant de quitter son lit et de traverser le couloir en vitesse, manquant de tomber plusieurs fois à cause de ses chaussettes, et de toquer à la porte de Hansol. Celui-ci était réveillé puisqu'il pouvait l'entendre chantonner mais Seungkwan était sûr qu'il ne pouvait l'entendre car il portait sûrement l'un de ses casques audio. Il ouvrit la porte et entra comme s'il s'agissait d'un moulin.

« Tu sais pourquoi il y a des journalistes devant notre immeuble ? » demanda-t-il en jetant un coup d'œil derrière les rideaux de la fenêtre de Hansol ; ils étaient toujours là.

Le rappeur lui sourit avant de l'entrainer par la taille sur son lit ; il ne l'entendait pas avec son casque sur les oreilles. Seungkwan se laissa faire, quoiqu'un peu plus agacé par l'absence de réponse à sa question. Hansol sembla sur le point de se rendormir mais les méninges de Seungkwan tournaient trop pour accepter cela ; il tapa doucement le bras du brun pour qu'il reste éveillé. Hansol fit glisser son casque de sur ses oreilles.

« Tu m'as écouté ou quoi ? Il y a des paparazzis en dehors de chez nous et ça va faire au moins une heure qu'ils sont là.

- Des paparazzis ? Tu penses que c'est pour nous ?

- Vu comment ils se sont agités en me voyant dans le hall, je pense que oui.

- L'agence t'a contacté ? »

Seungkwan secoua sa tête de droite à gauche. Hansol récupéra son téléphone sur sa table de chevet et fouilla dedans quelques secondes. Soudain, ses sourcils se froncèrent.

« Tu as publié une photo sur Twitter hier soir ?

- Non. »

Seungkwan se redressa pour voir l'écran du téléphone. Il y avait une de leurs selfies surplombé d'un petit message (« On vous aime SummerLoves ! Restons ensemble encore longtemps ! ») et d'un lien vers un article Naver. Hansol appuya sur le lien et il n'eut qu'à parcourir le texte en diagonal pour voir de quoi il s'agissait.

« C'est quoi ce bordel ?

- Ça dit quoi ?

- C'est une annonce de l'agence. Elle a dévoilé notre relation.

- Quoi ?! »

Comment avait-elle appris pour eux ?! Ils étaient pourtant restés discrets... Ils venaient de rentrer, elle n'aurait pas pu avoir déjà tout compris quand-même ?! Etaient-ils surveill... Oh. Seungkwan soupira de soulagement en se laissant retomber sur le matelas. Un petit rire traversa ses lèvres et il passa une main dans ses cheveux.

« L'agence ne sait pas pour nous. Ça fait partie du plan du PDG. »

Alors ce bâtard n'avait pas oublié toutes ses magouilles, hein ? Seungkwan se ferait un plaisir d'échanger quelques mots avec lui à ce sujet.

Hansol sourit, rassuré. Il se réinstalla près de Seungkwan et l'attira contre lui. Il blottit son visage dans son cou et ferma les yeux. Il murmura :

« Fausse alerte alors. Restons au lit aujourd'hui.

- Je ne peux pas. » Hansol ouvrit un œil et s'offusqua quand Seungkwan se leva. « J'ai reçu un message de Soonyoung et il faut que j'aille rendre visite à quelqu'un. Au fait, Jeonghan passera probablement ici ce soir. S'il arrive à traverser cette foule de paparazzis... »

Il alla se préparer, enfilant deux épaisseurs de vêtements pour se protéger du froid ainsi qu'une paire de lunettes de soleil, un masque noir et un bonnet. Il embrassa Hansol et partit.

« Salut Kwan, » disait le message « D'après Seokmin (i got some tea for you) tu t'intéresses à ce genre d'événements en ce moment. Mon élève a été agressée sur le parking de l'agence l'autre jour. Elle s'appelle Kim Pil Sook, tu peux l'à trouver à cette adresse. Il faut qu'on se voie. A plus tard <3 »

Une agression sur un parking et Pil Sook était concernée, Il avait compris très vite que la Voix n'avait pas gardé sa promesse d'où son agitation après avoir su que Jeonghan avait disparu. Il lui restait encore à découvrir qui était celle qui avait encore dû faire le sale boulot pour elle.

Sortir de l'immeuble s'était avéré aussi compliqué qu'il s'en était douté. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été aussi bousculé et hélé par des journalistes (la dernière fois remontant à l'époque où on pensait qu'il sortait avec Seokmin) et ça ne lui avait clairement pas manqué.

Revérifiant encore une fois l'adresse sur un post-it où il l'avait noté, il toqua à la porte d'entrée. Il était dans un petit immeuble qui avait probablement vécu beaucoup de choses au vu des traces d'agitations passées, des creux dans les murs, des taches grises ou encore des chewing-gums secs depuis fort longtemps. Cependant il restait globalement bien entretenu car le sol semblait fraichement lavé et l'ascenseur qu'il avait emprunté était tel un sou neuf.

On ne tarda pas à lui ouvrir et Seungkwan fut étonné d'être accueilli par Jackson lui-même. Il était quasiment onze heures mais il semblait s'être tout juste réveillé. Il lui fallut un moment pour reconnaitre le chanteur, d'ailleurs.

« Boo Seungkwan ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Il passa une main dans ses cheveux et remonter son short qui glissait sur ses hanches pour être plus présentable. Seungkwan lui sourit.

« Je suis venu parler à Pil Sook.

- Entre. »

Leur appartement n'était pas très grand mais les meubles avaient arrangés de sorte qu'il y est pas mal d'espace libre. Le salon et la cuisine étaient séparés par deux chaises et une table étroite à laquelle Pil Sook était assise. Elle coupait des fruits.

« Pil, il y a quelqu'un pour toi. » annonça Jackson.

La jeune fille leva les yeux de son travail et une fois la surprise passée, fit un grand sourire à Seungkwan. Jackson lui passa une main dans ses longs cheveux lâchés et elle lui laissa sa place pour aller discuter avec le chanteur. Elle ne portait pas l'une de ses longues robes aujourd'hui mais un t-shirt trop grand et un jogging ; elle restait tout de même élégante.

« Je suis surprise de te voir ici Seungkwan.

- Je suis venu te poser quelques questions.

Elle perçu le sérieux de la situation. Elle l'entraina sur la terrasse.

« Quelque chose ne va pas ? » Elle ferma la baie vitrée derrière elle (comme si elle ne voulait pas que Jackson entende quoique ce soit) et son t-shirt glissa, laissant une vue sur son cou et son épaule. Au creux qui les reliait, il y avait plusieurs traces de griffures.

« Qui t'a fait ça ? »

Elle toucha son cou. « Ce n'est rien.

- Est-ce qu'on t'a agressé ? »

Elle ne répondit pas.

« Qui ? Dis-moi, s'il-te-plait...

- Si je te le dis, il ne lui arrivera rien ?

- Si ce n'est pas trop grave.

- Ça ne l'est pas. »

Qu'elle protège son agresseur lui fit se demander s'il ne s'agissait pas de Jackson. Non. C'était une bien étrange idée. Le journaliste ne semblait pas être comme ça. Cependant, ce n'est pas l'habit qui fait le moine.

Elle s'appuya contre la rambarde et un coup de vent agita sa chevelure. Elle ne sembla pas gênée par le froid de l'hiver.

« Je sortais de mes cours de danse avec mon prof. On attendait nos taxis quand madame Park est arrivée et a essayé de me poignarder. Elle n'a pas réussi. Elle ne voulait et ne pouvait pas le faire.

- Madame Park ?! Oh mon dieu... »

Pil Sook lui fit un sourire triste. « Elle est rentrée chez elle ce soir-là. Elle n'est pas venu au bureau depuis mais elle répond à mes messages... Ne le dit à personne, s'il-te-plait. Elle a été obligée. »

Pil Sook était au bords des larmes. Toute cette affaire l'avait bouleversé et l'idée qu'il arrive quoique ce soit à madame Park, cette figure maternelle à laquelle elle était très attachée, n'arrangeait rien.

« Je ne lui ferai rien, c'est promis. » Il était sous le choc. La pauvre madame Park qui aimait tant Pil Sook avait été obligée de s'en prendre à elle.

Il remercia le couple pour leur hospitalité et partit. Maintenant que cela était fait, il devait passer à la Orange Caramel Entertainment pour récupérer des documents qu'il avait oublié et surtout pour discuter avec le PDG.

Quand il passa les portes, toutes les personnes présentes dans le hall le fixèrent. Il leva les yeux au ciel pour montrer son agacement et accéléra le pas jusqu'à l'ascenseur principal. Quand les portes se fermèrent, il sentit l'ambiance lourde. Les deux producteurs et les trois jeunes apprenties qui étaient présents se jetaient des regards entre eux puis les dirigeaient vers Seungkwan qui se trouvait devant eux. Ils auraient pu être discret s'il n'y avait pas leur reflet dans les portes métalliques.

Il soupira fortement avant de quitter l'ascenseur dès qu'il s'arrêta à son étage. Les trois jeunes filles le saluèrent et les producteurs retournèrent à la discussion qu'ils avaient eu avant son arrivée. Seungkwan atteint son bureau rapidement. Sa chaise crinça quand il s'y laissa tomber. Il n'allait pas supporter les regards et les messes basses longtemps.

Il jeta un regard aux documents qu'il était venu chercher. Hugh... Il n'était pas pressé de passer de nouveau dans le hall avec tout le monde le fixant comme une bête curieuse.

« Travaillons un peu... » dit-il en allumant l'ordinateur qu'ils laissaient lui et Hansol habituellement dans leur studio. Il envoya un SMS à Hansol pour le prévenir qu'il en aurait un moment avant de rentrer et lui dire de manger sans lui ce midi. Il serait rentré avant l'arrivée de Jeonghan.

2

Jeonghan soupira. Il était assis dans la voiture de son père qu'il avait emprunté pour retourner à la capitale et maintenant qu'il y était, il ne savait pas quoi faire. Il avisa le soleil qui commençait à se coucher. Il devait trouver un lieu pour dormir, la voiture était confortable pour faire une sieste tout au plus, pas pour y passer une nuit entière. Il pouvait retourner à son ancien appartement mais il n'osait pas réapparaitre aussi tôt, surtout que la propriétaire voudrait assurément lui rendre son argent.

Il conduit jusqu'à trouver un hôtel et y loua une chambre pour la nuit. S'il ne trouvait pas quoi faire avant demain après-midi, il y passerait une deuxième nuit.

Il se laissa tomber sur le lit, retirant ses chaussures avec ses pieds, lasse. Seungcheol était à l'hôpital, blessé par sa faute et il était dévasté. Quelle horrible Lionne il faisait... Les gens avaient raison de se méfier de lui. Le roi avait raison de ne pas le penser encore prêt à épauler Seungcheol ; il ne pouvait même pas l'éloigner du danger...

Il soupira profondément puis se glissa sous les draps. Il allait poser son téléphone sur la table de nuit quand celui-ci vibra. C'était un message de Seungkwan qui lui demandait de passer le voir chez lui à vingt-et-une heures le lendemain. « Je sais pourquoi tu as fait ça. » avait-il mis à la fin et le cœur de Jeonghan s'était emballé. Il n'était pas sûr de comprendre ce qu'il voulait dire par cela mais il avait l'impression que ça avait un rapport avec la Voix... et il n'aimait pas ça.

Il ne voulait voir personne de son entourage séoulien mais il avait le sentiment qu'il ne devait pas ignorer Seungkwan. Ce dont ils devaient parler semblait important. Il soupira et envoya un simple « OK » comme réponse.

Il alluma la télévision pour se changer les idées et tomba sur la chaine d'information. La présentatrice vêtue d'un manteau rouge assortit à son rouge à lèvre remettait sans cesse ses cheveux en place tout en essayant d'être entendue malgré le vent violent qui soufflait ; il lui fallut un moment avant de reconnaitre le bâtiment derrière elle, c'était l'hôpital.

« Après l'admission du prince Choi Seungcheol à l'hôpital, le pays est resté dans un atmosphère lourde d'inquiétude et de peur ; réaction normale quand on apprend l'agression du souverain au sein même du palais. Le roi a tenté de nous rassurer en faisant une parution publique pour nous annoncer que son fils allait bien mais cela ne s'est pas avéré suffisant. Ce soir, heureusement, nous avons été prévenus que le prince serait enfin apte à quitter l'hôpital. » la caméra zooma derrière la reporter et on put voir les portes de l'hôpital s'ouvrir. « Le voici ! » s'exclama la journaliste et la caméra tressauta. Seokmin et Chan étaient reconnaissables derrière leurs lunettes de soleil et la figure musclée de Seungcheol recouverte de larges vêtements noirs entre eux aussi. Des gardes du corps les entouraient pour plus de protection et ils disparurent rapidement dans un véhicule noire avant de s'éloigner.

Jeonghan fit la moue. Quand il disait vouloir se changer les idées concernant Seungkwan il ne pensait pas à le faire avec celles concernant Seungcheol. Il se sentait pire maintenant.

« Au moins, il va bien... » murmura-t-il en essuya ses yeux humides. Il éteignit la télévision et monta le draps jusque sur son nez et ferma les yeux.

Cette nuit-là, il passa beaucoup de temps à se retourner dans son lit encore et encore jusqu'à finalement trouver une position correcte pour dormir, torturé par ses pensées. Le lendemain arriva trop vite à son goût et son rendez-vous avec Seungkwan, trop lentement.

Il tua son temps à la salle de sport de l'hôtel et sur Youtube. Il ne déjeuna pas, l'estomac trop noué et fit une sieste pour que le temps passe plus vite. Vers dix-neuf heures, il commença à se préparer. Il prit bien soin d'enfiler son masque, sa casquette et ses lunettes de soleil avant de quitter la chambre.

Cette technique fonctionnait bien car au lieu de le reconnaitre comme étant la future Lionne de Corée du Sud, les gens le prenaient pour une idole quelconque (allant même jusqu'à l'arrêter pour demander un autographe sans pour autant lui demander de quel groupe il était).

Un fois arrivé devant l'immeuble du duo de la nation, il fut étonné de trouver moins d'une dizaine de journaliste de la presse à scandale (d'après les logos imprimés sur leur équipement) se partageant des ramens instantanés. Il crut d'abord qu'il s'agissait d'un piège mais aucun d'eux ne fit attention à lui alors il s'empressa de rentrer (il connaissait le code, bien sûr) et de rejoindre l'étage où vivaient Seungkwan et Hansol.

Il ne fallut que quelques secondes pour qu'on lui ouvre la porte à son arrivée et le blond le traina dans l'appartement rapidement, jetant un coup d'œil dans le couloir pour vérifier qu'il n'avait pas été suivi.

« Bonsoir Jeonghan. dit-il finalement en prenant le plus âgé dans ses bras.

- Bonsoir Seungkwan.

- Je suis content de te voir.

- Installe-toi dans le salon. »

Jeonghan s'entoura inconsciemment de ses bras, détestant être sous le regard scrutateur de Seungkwan. Le plus jeune, bien que souriant et étant le parfait hôte (demandant si Jeonghan préférait du thé ou du café, s'il avait faim, etcetera) n'était pas discret en ce qui concernait sa curiosité. Jeonghan laissa quelques secondes au plus jeune pour qu'il lui dise ce qu'il avait à dire mais il ne dit rien. Prenant son courage à deux mains, Jeonghan demanda :

« Pourquoi tu m'a appelé ? »

Seungkwan fut surpris par cette prise de parole soudaine puis prit un air gêné. Il fixa sa tasse de thé, jouant avec le sachet qui trempait dans l'eau chaude.

« Seungcheol m'a dit que vous avez rompu et il pense que c'est le mieux pour toi car être au palais te tue à petit feu. »

Il fut surpris quand le plus âgé, si calme auparavant sursauta.

« Quoi ?! Mais ce n'est pas du tout ça ! » Jeonghan prit une inspiration pour se calmer, légèrement agacé. « Alors oui, la vie royale n'est pas aussi simple qu'on le croit tous et même si tout ça me fatigue parfois, elle ne me rend pas malade à ce point ! Il est bête ou quoi ?! »

Seungkwan leva les yeux au ciel, exaspéré par Seungcheol « Je sais ! »

Jeonghan posa sa tasse et Seungkwan en fit de même. Leurs regards se croisèrent et ils ne purent se retenir de rire. Savoir que Seungcheol était capable de penser une telle absurdité emplit un peu plus le cœur du châtain d'amour. Il s'exclama en riant toujours :

« Je suis fiancé a un abruti !

- Je sais ! » Seungkwan leva de nouveau les yeux au ciel. Jeonghan apparut dans son champ de vision, l'air faussement outré.

« Tu parles de mon fiancé là... »

Le chanteur ricana.

« Désolé... Enfin, bref ! Si tu n'as pas quitté le palais -et Seungcheol par la même occasion- j'en déduis que c'est à cause d'autre chose... Est-ce que la Voix t'a menacé, toi aussi ? »

Jeonghan n'aimait pas trop en parler, sa paranoïa lui criant sans cesse que si la Voix apprenait qu'il avait dit quoique ce soit, Seungcheol en paierait le prix fort. Il avait déjà été agressé, la Voix n'avait pas respecté sa part du marché, pensa-t-il, ça ne sert à rien de cacher ça maintenant.

« Ce n'est pas moi qu'elle a menacé mais Seungcheol...

- Elle voulait quoi ?

- Que je romps avec lui. Je l'ai fait parce qu'elle a quelqu'un au palais qui travaille pour elle. Elle m'a envoyé une photo de Seungcheol dans le palais, elle aurait pu le faire tuer à n'importe qu'elle moment, Seungkwan.

- Pourquoi n'en avoir parler à personne ? Il est impossible qu'elle ait tant d'informateur que cela...

- Je ne voulais pas mettre sa vie en danger, quelle genre de Lionne le ferait ?

- Tu as raison. Mais puisqu'elle t'a trahis, tu comptes agir ?

- C'est pour ça que je suis rentrée, j'ai vraiment envie de lui tordre le cou. »

Il but sa tasse de thé et Seungkwan l'imita. Hansol arriva dans le salon mais aucun d'eux n'y fit attention, plongés dans leurs pensées. Le chanteur soupira soudainement.

« Elle m'a menacé pour que j'arrête d'enquêter, c'est pour ça que je t'ai donné l'enveloppe avant de partir à Jeju. J'ai appris ce matin que Pil Sook avait été agressée... »

Une exclamation s'éleva mais elle ne vint pas de Jeonghan. Seungkwan se retourna et croisa le regard choqué de Hansol. Oups... Il pensait que celui-ci allait rester dans sa chambre encore une bonne heure ou deux. Il ne pensait pas qu'il aurait soudainement soif. Il se tapa le front.

« Pil Sook s'est faite agresser ?! Par qui ? Tu étais au courant depuis longtemps ?! » Hansol s'approcha des deux hommes et prit les épaules de Seungkwan pour le secouer un peu. « C'est pour ça qu'on est partis ? C'est à cause de ton enquête, c'est ça ?

- Arrête de poser autant de question ! Oui, c'est à cause de mon enquête. Et elle va bien maintenant, madame Park n'a pas pu lui faire quoique ce soit.

- Madame Park est celle qui a été envoyée ? Pauvre femme...

- Il parait que ça ne va pas fort depuis. »

Hansol se laissa tomber à côté de Jeonghan, posant sa tête sur son épaule comme il le faisait quand il était plus jeune et que Jeonghan se retrouvait à le baby-sitter jusqu'à tard dans la soirée. Seungkwan soupira encore, se frottant les tempes. Cette histoire durait depuis trop longtemps, il devait agir.

« Jeonghan, rentre auprès de Seungcheol d'accord ? Il est de retour depuis hier soir au palais. Explique-lui la situation et une fois que ce sera fait, pourrais-tu organiser une réunion au palais ?

- Pour quoi faire ?

- Sa technique pour arriver à ses fins, c'est qu'elle nous gère individuellement et nous sépare. Peut-être qu'en travaillant ensemble, on aura plus de chances de l'attraper. Tu as bien dit que quelqu'un travaille pour elle au sein même du palais ?

- Oui.

- Il nous faut un plan pour trouver cette personne et probablement toutes les autres dans son cas. Je suis sûr qu'il y en plus qu'on ne le pense.

- Tu as raison. Je te tiens au courant. »

Jeonghan vida sa tasse et tapota le genou de Hansol pour que celui-ci se redresse. Il se leva tout comme ses hôtes et leur fit une rapide accolade chacun avant de se diriger vers la porte d'entrée. Il remercia Seungkwan puis partit, déterminé. Il avait son petit-frère et son fiancé à rejoindre.

« Hé, Jeonghan ?

- Hm ?

-Ça ira avec Seungcheol. Explique-lui la situation et je suis sûr que ça ira. »

3

Wongi observait sa valise posée près de l'entrée de l'appartement avec peine. Il ne voulait vraiment pas partir. Sa mère lui manquait, c'est vrai mais avoir passé autant de temps ici lui donnait l'impression qu'il y avait plus sa place qu'à la maison. Peut-être parce qu'il était plus heureux ? Enfin... Il était heureux avec sa mère ! Mais il était heureux différemment ici et il avait peur de ne plus jamais ressentir ce genre de bonheur.

Il jeta un coup d'œil à l'horloge de la cuisine. Sept heures. Il soupira. Il était si tôt. Après être allé se coucher, il avait réussi à dormir trois heures avant de ne plus pouvoir continuer ainsi, dérangé par la sensation de perdre du temps. Il s'était levé et silencieusement, pour ne pas réveiller Seokmin qui dormait à quelques mètres de lui, il avait fait sa valise. Maintenant, les tiroirs de la commode qu'il occupait étaient vides.

Au début, il espérait pouvoir passer du temps avec Seokmin même après être parti puis il avait réalisé que celui-ci avait un emploi du temps chargé et que les seules fois où ils passaient du temps ensemble, c'était le dimanche ou tard le soir quand le plus âgé rentrait du travail. Ils ne pourraient plus faire ça s'ils ne vivaient pas ensemble ; sa mère l'empêcherait de sortir aussi tard et les déjeuner en famille le dimanche chez ses grands-parents l'occuperaient à chaque fois.

Peut-être qu'il devait juste oublier Seokmin ? Lui dire au revoir et puis nier son existence jusqu'à ce qu'il perde de l'importance à ses yeux ?

« Comme si je pouvais faire ça... »

Seokmin était différent des autres personnes qu'il avait fréquenté. Il ne savait où se situait clairement leur relation (ils n'étaient pas un couple mais pas que des amis non plus) mais il savait qu'il ne pouvait pas se contenter d'oublier tout ce qu'ils avaient fait ensemble. Les fois où ils s'étaient amusés, les (rares) fois où ils avaient pleuré, le malaise durant ses premiers jours dans cet appartement et l'aise qu'il y avait maintenant. Il ne pouvait pas oublier...

Peu importe. Il devait partir quand même. Sa mère serait là dans l'après-midi. Il décida qu'il ne ferait pas trainer les aurevoirs. Il dirait merci à Seokmin pour l'avoir accueilli (et pour tout le reste), lui ferait une bise et partirait sans se retourner (parce qu'il s'avait que s'il le faisait, il finirait pas éclater en sanglots), point.

Il rumina contre sa tasse de thé. Il se rendit compte qu'il avait fini son thé. Essuyant une larme qui s'était formée dans son œil droit, il se resservit une deuxième tasse. Il sursauta quand une longue main passa dans ses cheveux.

« Déjà debout ? » commenta Seokmin en contournant le comptoir qui séparait la cuisine du salon pour mettre en marche la cafetière. Il portait un t-shirt noir et son pantalon de pyjama bleu marine avec des petits croissants de lune jaunes imprimés dessus.

« Je n'arrivais plus à dormir. »

Seokmin lui adressa une mine inquiète.

« Tu es debout depuis longtemps ?

- Depuis quatre heures du mat'. »

Pour une raison inconnu, il se mit à rougir. Probablement à cause du regard scrutateur du plus âgé.

« Tu es content de rentrer. » supposa-t-il en se cachant derrière sa tasse de café. Il avait tort mais Wongi se garda bien de lui dire. « Tu veux faire quoi pour ton dernier jour ?

- Est-ce qu'on peut juste passer la journée en pyjama et se faire livrer le déjeuner ? »

La dernière fois qu'ils avaient fait ça avait été l'un des jours les plus heureux de sa vie, il voulait vivre ça de nouveau.

Seokmin posa sa tasse dans l'évier et sortit du pain en tranche d'un placard ainsi qu'un couteau d'un tiroir et de la confiture du réfrigérateur. Il fit plusieurs tartines et les posa sur une assiette puis devant Wongi. Le plus jeune ne se fit pas prier et engloutit une première tartine. Il n'y avait rien de mieux que la nourriture préparée par quelqu'un d'autre !

« Wongi ? A propos de hier soir...

- Hm ? Ah. Oh. Ah oui... » son visage était en feu là, non ? Il mourrait de chaud. OK. On reste calme. Inspire. Expire. Tartine.

« Désolé de t'avoir sauté dessus comme ça. »

Wongi s'étouffa sur un morceau de pain et se jeta sur sa tasse pour se sauver. Une fois loin du bord de la mort, il rit nerveusement. Ce qui s'était... ce qui avait failli se passer la veille était... n'était pas ce qu'il avait prévu de faire, pas du tout même mais il n'allait pas s'en plaindre. Il aimait beaucoup Seokmin, il n'était pas (encore) amoureux mais mentirait s'il disait ne pas être attiré par lui. Ils avaient passé beaucoup de temps ensemble et malgré leurs différents s'étaient plutôt bien adaptés à la vie avec l'autre. Wongi s'était beaucoup attaché au plus âgé (raison pour laquelle il aurait du mal à le quitter) et ce qui aurait pu se passer hier ne l'aurait pas déplu, loin de là même.

« C'est pas grave ! Et puis... Si je ne l'avais pas voulu, je t'aurais arrêté. » Wongi sourit à Seokmin pour le rassurer et celui-ci se mit à rougir furieusement.

Il eut un silence un peu gêné après ça et Wongi finit rapidement ses tartines pour aller se réfugier sur le canapé. Il alluma la télévision, mit une pile de coussins et de plaids sur lui et tapota la place à côté de lui en regardant avec insistance le porte-parole.

« Ratatouille ? » chuchota Seokmin en se couchant sur l'autre partie du canapé et posant sa tête sur l'un des coussins sur Wongi. Celui-ci songea brièvement que le plus âgé était l'homme parfait avant de sélectionner et lancer le film.

Wongi adorait le film Ratatouille pour plusieurs raisons. Premièrement, il vouait une affection particulière pour les rats et Remy était adorable, ensuite il aimait le soin avec lequel les préparations culinaires avaient été animées et pour finir, il chérissait la sensation de légèreté et de joie que lui laissait ce film après l'avoir regardé. Il crut atteindre le sommet du confort quand Seokmin se redressa et passa un bras sur son épaule pour le rapprocher de lui. Il avait un peu chaud à cause des couvertures et de la chaleur corporelle du plus âgé qui traversait les épaisseurs pour venir lui réchauffer la peau mais c'était agréable et pour rien au monde il sortirait de là.

Il rit un peu face à l'expression faciale de Linguini mais cela ne dura pas car il sentit les lèvres de Seokmin se poser au-dessus de sa tempe. Il leva les yeux vers lui, se demandant s'il avait imaginé ce contacte. Seokmin lui fit un sourire timide et dans un élan de courage, Wongi posa doucement ses lèvres sur les siennes. Si Ratatouille lui donnait un sentiment de liberté, embrasser Seokmin lui donnait définitivement l'impression de voler.

Ils s'attaquaient à leur quatrième long métrage (et leur sixième bol de popcorns...) quand on sonna à leur porte. Seokmin se plaint, le nez dans les cheveux de Wongi, quelques secondes avant de glisser (littéralement, comme un vers de terre) du canapé pour trainer des pieds jusqu'à l'entrée. Wongi se moqua de lui en se blottissant un peu plus dans son armure de confort. Il ferma les yeux écoutant le bruit de la porte déverrouillée, de chaussures retirées et de discussion presque chuchotée.

Il ouvrit un œil et grimaça en réalisant qu'il s'agissait probablement de sa mère vu l'heure qu'il était. Et puis il réalisa que ce n'étaient pas les talons de sa mère qu'il avait entendu mais des baskets et sa mère ne mettait jamais de baskets, elle détestait ça. Il se redressa, se préparant à devoir saluer quelqu'un. Il arrangea ses cheveux, se sépara (à contre cœur) de son cocon et se dirigea silencieusement vers l'entrée.

« Wongi est là, Chanie. Tu ne peux pas rentrer. »

Entendit-il. Il s'arrêta dans sa progression. Chan était là ? Son cœur s'emballa.

« Il faut que je lui parle.

- Après ce qui s'est passé la dernière fois, j'en ai pas trop envie. Il y a quoi dans le sac ?

- C'est pour lui. »

Il eut un bruit de papier froissé et un soupir. Est-ce que Chan venait juste d'empêcher Seokmin de voir ce qu'il avait emmené ? Cela ne sembla pas lui plaire, à l'entente du soupir agacé qui suivit.

« Chanie, tu sais que je t'aime comme mon propre petit frère mais si tu lui fais quoique ce soit, je te met dehors sans hésiter. »

Wongi paniqua. Chan voulait lui parler. Il se précipita sur le canapé pour se cacher sous ce qui restait de son cocon. Il entendit le petit rire amusé de Seokmin et il rougit violemment, réalisant qu'il s'était probablement ridiculisé devant Chan (pas devant Seokmin. Celui-ci l'avait vu faire pire.).

Quelqu'un s'assit à ses côtés et tout doucement, il se redressa, le plaid glissant sur sa tête et s'arrêtant à ses épaules. Chan le regardait, l'air désolé mais lui n'était pas capable de lever les yeux. Il s'attendait sincèrement à ce qu'il lui dise d'autres méchancetés. Il ne voyait pas d'autre raison à sa venue. Il se tendit plus encore quand Chan soupira.

« Wongi ?

- Oui ? »

Chan posa le sac en papier sur ses genoux. Wongi l'observa un moment avant de l'ouvrir. C'était une sorte de cale porte-peluche en forme de coq. Chan savait que son animal préféré était le coq ? Il se rappelait cet insignifiant détail ?

Il leva des yeux surpris vers celui-ci.

« Tu aimes toujours les coqs ? » Wongi hocha la tête « Tant mieux alors. Wongi, je suis désolé pour la manière dont je t'ai traité. Jeonghan t'a pardonné et je ne sais pas pourquoi je me suis obstiné à vouloir le venger. Je te demande pardon. »

Il rougit violemment. Il leva un regard étonné vers Seokmin qui lui fit un sourire forcé suivit un mouvement du menton pour qu'il se concentre sur Chan. Celui-ci avait baissé les yeux vers ses genoux et se triturait les mains. Wongi reprit ses esprits et répondit maladroitement.

« Heu... Ok, je... Je te pardonne. Je comprends ! C'est ton frère après tout et je n'avais pas le droit de le traiter ainsi.

- Je n'avais pas le droit de m'en prendre à toi non plus. » dit-il en se redressant « Tu ne t'es pas énervé une seule fois en plus. Je ne sais pas comment tu as fait, j'aurais fini par exploser à ta place. Tu es impressionnant. »

Recevoir un compliment de la part de Chan était la dernière chose à laquelle Wongi s'attendait. Il rougit encore plus et bafouilla des remerciements. Plus personne ne parla pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que Chan se râcle la gorge, faisant sursauter les deux autres garçons.

« Du coup je voulais savoir... est-ce que tu veux bien sortir avec moi un de ces quatre ? »

Si on avait dit à Wongi que ce jour arriverait, il n'y aurait pas cru. Et il fut une époque où il aurait été ivre de bonheur en entendant cette proposition mais maintenant... Il avait beau sentir son ventre se tortiller de plaisir, il n'avait pas l'impression qu'accepter cette proposition était la bonne chose à faire, quand bien même il en mourrait d'envie. Chan pencha sa tête sur le côté, attendant une réponse et son cœur s'emballa. Il releva encore son regard paniqué vers Seokmin qui hocha la tête pour lui dire d'accepter, son sourire forcé remplacé par un autre engageant.

Malgré cet air réjouit pour Wongi, ses yeux ne brillaient pas comme ils en avaient l'habitude dans ce genre de situation ; il n'était pas heureux que Chan demande au plus jeune de sortir avec lui, il voulait égoïstement (à ses propres yeux) que Wongi reste avec lui. Il se doutait bien que celui-ci ne pouvait être tombé amoureux de lui avec autant d'intensité que pour Chan, ils ne se connaissaient pas depuis assez longtemps pour cela. Cependant, lui avait été séduit très rapidement (peut-être la solitude en était la raison) et ses sentiments s'étaient vite développés et intensifiées mais il ne se battrait pas pour Wongi, il le laissait à Chan. Il serait sûrement plus heureux avec lui. Alors il lui avait donné, par ce sourire peu sincère la permission de le laisser et de partir avec Chan.

Leur échange de regard prit fin et Seokmin avala difficilement sa salive.

Wongi soupira et le ventre de Seokmin se tordit.

« Chan, je t'ai aimé longtemps, presque adulé même mais... après que ce qui s'est passé, j'ai dû faire une croix sur toi, et en plus je crois que j'aime quelqu'un d'autre. Je ne peux pas accepter ta proposition.

- Mais... Tu m'aimes, non ?

- Plus maintenant. »

Seokmin sentit son cœur s'emballer et cela lui demanda tout l'effort du monde pour ne pas éclater en sanglot devant les deux plus jeunes.

Chan eut l'air perdu. Il se tourna vers Seokmin qui se rendant compte que la situation risquait de dégénérée l'incita avec douceur à se lever et il ne se fit pas prier. Chan se leva et dans un état second suivit docilement le plus âgé. Avant de disparaitre dans l'entrée toutefois il se tourna vers Wongi avec un regard désespéré.

« Qui c'est ? » demanda-t-il avec une voix brisée.

Wongi se leva du canapé et trottina derrière les deux autres hommes pour les rattraper. Il n'osa pas trop s'approcher de Chan et donc décida de rester derrière Seokmin qui s'était placé entre eux inconsciemment. Il ne répondit pas à la question, ses yeux passant de Chan à Seokmin.

« Aussi vite ? » commenta le garçon en essayant de voir Wongi par-dessus le plus âgé. « T'es sentiments pour moi sont déjà partis ? » il semblait si déçu, presque anéanti et le cœur de Wongi se serra ; la culpabilité l'étouffant. « Il n'y a pas moyen que je me rattrape ? Je peux me rattraper ! S'il-te-plait... »

Wongi baissa les yeux, fuyant le regard humide du Chan et secoua la tête de droite à gauche en signe de refus.

Seokmin empêcha Chan de le contourner et attrapa la poignée de la porte d'entrée pour l'ouvrir et le faire sortir. Wongi se pencha pour lui donner ses chaussures et Chan les saisit, les mains tremblante. Il les enfila maladroitement et sortit de l'appartement en marche arrière, percutant la personne qui se trouvait derrière la porte.

Ils se figèrent tous quand ils entendirent un cris de surprise féminin. Chan sursauta et fit volte-face puis s'excusa pour sa gaucherie. Wongi regarda par-dessus l'épaule de Seokmin. C'était sa mère. Elle portait son tailleur bleu marine et ses cheveux étaient toujours attachés en chignon ; elle sortait tout juste du travail. Elle avait l'air un peu fatigué et beaucoup stupéfait.

« Wongi ? » dit-elle en apercevant son fils.

Il sourit avant de se précipiter vers elle et lui faire un câlin. Il était si heureux de la voir malgré ses pensées sombres d'un peu plus tôt. Elle écarta ses cheveux de son visage tendrement et posa un baiser sur chacune de ses joues.

« Ça va, mon chéri ? » Il hocha la tête. « Bien. Récupère tes affaires. » elle se tourna vers Chan, aveugle de son état « Salut Chan, ça va ?

- Oui, madame. » répondit-il la voix faible « Et vous ?

- Mieux maintenant. Merci d'avoir hébergé Wongi. »

Il eut l'air confus.

« Ce n'est pas moi mais Seokmin. » dit-il en pointant le porte-parole du doigt. Wongi réapparut avec sa valise, prêt à partir en apparence à partir et sa mère prit la valise. Elle remercia Seokmin (allant même jusqu'à lui serrer la main, elle qui n'aimait que rarement les contactes physique avec les étranger). Et commença à partir, elle s'arrêta devant l'ascenseur et se rendit compte que son fils n'était pas derrière elle à ce moment-là.

Wongi était debout dans l'encadrement de la porte, les yeux posés sur Seokmin à l'intérieur de l'appartement. Tout était arrivé si vite. Cinq minutes plus tôt, ils étaient dans une bulle de bonheur et maintenant, c'était la fin de ce quotidien auquel ils s'étaient habitués. Wongi n'était pas prêt à dire au revoir à tout ça. Pas alors qu'il venait juste d'officiellement de laisser tomber son crush de toujours pour le porte-parole. Pas lors qu'il avait l'impression d'avoir trouvé sa place.

Il sentit les larmes lui monter aux yeux. Et dire qu'il ne voulait pas pleurer...

« Wongi... » murmura Seokmin en l'attirant vers lui pour le serrer contre lui avec tellement de douceur que les larmes coulèrent d'elles-mêmes sur ses joues.

« Je ne veux pas partir. » confia-t-il dans le creux du cou de Seokmin.

« Il le faut. »

Wongi renifla et s'écarta du plus âgé quand il entendit sa mère l'appeler. Il se retint de pleurer à nouveau quand il sentit deux doigts essuyer le reste de ses larmes. Il se blottit encore contre l'autre qui malgré les appels incessant de madame Ahn l'accepta tendrement.

« On pourra toujours se voir. »

Wongi ne lui fit pas par de son raisonnement matinal et hocha faiblement de la tête. Il voulait y croire, à cette idée qu'ils pouvaient continuer à entretenir ce qu'il y avait entre eux.

« Wongi ! » répéta encore sa mère, clairement agacée. Elle était fatiguée et voulait rentrer chez elle. Elle ne savait pas que le cœur de son fils était en train de se briser.

Ses talons claquèrent sur le sol du couloir, menaçant. Wongi frotta son visage dans le t-shirt de Seokmin pour sentir une dernière fois son odeur puis l'embrassa rapidement.

« A bientôt. » murmura-t-il contre ses lèvres. Puis il enfila ses chaussures, passa à côté de Chan sans lui jeter un regard et rattrapa sa mère au milieu du couloir pour retourner à l'ascenseur.

Seokmin sortit de son appartement et eut juste le temps de croiser le regard encore humide de Wongi avant que celui-ci disparaisse dans la boite de métal aussi rapidement que les souvenirs d'un rêve au petit matin.

4

Jeonghan était enfin de retour. En une semaine, le palais n'avait pas changé d'un poil... du moins de l'extérieur. Il était à la capitale depuis la veille mais il n'avait pas osé s'approcher de l'édifice. Il avait même songé dans la panique à rendre visite à Seungcheol à l'hôpital mais il avait réalisé qu'il n'aurait assurément pas pu entrer puisqu'il avait dû être retiré de la liste des autorisés après avoir rompu.

Cependant personne ne semblait être au courant, il n'y avait eu aucune annonce officielle ou d'articles de la presse à scandales sur le sujet ; peut-être que Seungcheol espérait qu'au final Jeonghan revienne malgré le fait qu'il le pensait mieux loin de lui ? Cette pensée fit son cœur s'emballer.

« Toi et tes signaux contraires, Choi Seungcheol... »

Il était parti d'un pas décidé de chez Seungkwan et Hansol mais maintenant qu'il était arrivé à destination, il se dégonflait. Il frissonna quand une énième bourrasque gelé s'infiltra dans ses vêtements et il resserra son manteau autour de lui.

Il s'apprêta à faire demi-tour quand on l'interpela :

« Tout va bien, votre Altesse ? Vous n'entrez pas ? » demanda l'un des hommes qui gardaient l'entrée.

Jeonghan lui sourit : « Bonsoir, tout va bien, j'étais juste plongé dans mes pensées. »

Le garde lui ouvrit le portail et il entra docilement, malgré le fait qu'il comptait s'enfuir un peu plus tôt. Il se retourna juste avant que le garde ne prenne le téléphone dans sa cabine pour prévenir la réception de son retour et lui demanda de ne pas l'annoncer ; il voulait rester discret.

« Vous comptez faire une surprise ? »

Le châtain rigola, étonné par l'audace du jeune garde qui se tenait si droit et inflexible habituellement.

« En quelque sorte... »

Le garde lui fit un clin d'œil avant de le saluer et de retourner à sa cabine pour se protéger du froid. Jeonghan jugea qu'il valait mieux qu'il fasse de même. Il trottina jusqu'à ce qu'il entre dans le palais. Il soupira quand la chaleur de l'accueil l'enveloppa. La réceptionniste s'approcha de lui, les yeux fixés sur sa liste de personnes autorisées à entrer.

« Bonsoir, monsieur. Pourriez-vous me donner vos nom et prénoms, s'il-vous-plait ? »

Elle ne remarqua pas tout de suite les signes de tête des gardes présents qui essayaient de lui faire comprendre que ce n'était pas nécessaire. Finalement, elle leva les yeux et un cris de surprise traversa ses lèvres. Elle se courba à quatre-vingt-dix degrés, manquant de donner un coup de tête à Jeonghan.

« Votre Altesse ! Oh mon Dieu, je suis désolée, je ne vous avez pas reconnu.

- Ce n'est pas grave. » Il lui sourit, amusé. Décidemment, tout le monde était déterminé à le faire sourire aujourd'hui. « Tu es nouvelle n'est-ce pas ?

- Je suis arrivée il y a quelques jours, effectivement. Désolée encore. »

Jeonghan s'apprêta à lui dire que tout allait bien quand la jeune femme s'inclina à nouveau en direction de quelqu'un d'autre.

« Rentrez bien, monsieur le Duc de Busan ! »

Le grand homme au costume noir à détails dorés et aux lunettes de soleil posées sur le nez malgré la nuit évidente, s'arrêta et tapota la tête de la réceptionniste en rigolant.

« Je t'ai déjà dit de m'appeler Sunjoon, Hyena !

- Oui, monsieur.

- A demain ! »

Et il disparut. Jeonghan fronça les sourcils, il avait déjà entendu ce nom quelque part... En même temps, il était duc, on devait beaucoup parler de lui. Pourtant, Jeonghan n'avait pas le souvenir d'avoir été présenté à cet homme.

« Un duc ? » dit-il à la réceptionniste

« Le duc de Busan, c'est le fiancé de monsieur Hong à ce qui parait. Quelle chance...

- Le fiancé de Joshua ? Je n'étais pas au courant de ça...

- En même temps, vous avez dû être sacrément coupé du monde en restant enfermé dans vos appartements. Vous m'avez l'air en pleine forme, d'ailleurs. Difficile à croire que vous avez été malade. Les médecins royaux font un excellent boulot ! »

Mais de quoi parlait-elle ? Avait-on inventé une maladie à Jeonghan pour cacher son départ ? Dans quel but ?

« Vous avez raison. Ils sont merveilleux. »

Il sourit à la femme puis prit l'escalier central avant de se diriger vers l'aile droite du palais où se trouvait l'appartement de Seungcheol. Il sourit gentiment à tous ceux et celles qui en le croisant lui faisaient part de leur soulagement de le voir sur pied ; il se sentit soulagé quand il atteint le couloir vide de présence qui menait à l'appartement. Il sortit la clé de son manteau, la main tremblant d'appréhension. Il sursauta quand le claque sonore de la porte maintenant déverrouillée emplit le couloir silencieux.

Il entra.

L'appartement n'était pas très éclairé. Il n'y avait personne dans le salon et les rideaux fermés empêchaient les lampadaires extérieurs d'éclairer la salle. Il posa son sac, son manteau et ses clés sur le meuble à l'entrée, retira ses chaussures et le cœur battant, se dirigea vers le couloir qui menait aux chambres. Il se dirigea d'abord vers celle de Chan ; il ne se sentait pas prêt à confronter Seungcheol. Il toqua à la porte en bois clair.

« Entre ! » entendit-il, il s'exécuta.

Son petit-frère était assis à son bureau, dos à la porte. Il semblait taper quelque chose sur son ordinateur et à la longueur du document, Jeonghan conclu qu'il s'agissait d'un devoir à rendre.

« Je te préviens, Seungcheol. Si tu viens encore geindre dans ma tête pour que je t'appliques tes pommades, tu risque de retourna à l'hôpital... Pour quelques os cassées cette fois-ci. »

Jeonghan rit.

« Je vois que tout va bien entre vous. »

Chan se redressa sur son chaise de bureau, le bruit des touches tapées s'arrêtant, et tourna un regard plein d'espoir vers Jeonghan. Il resta figé dix bonnes secondes avant de bondir sur ses pieds et de prendre son grand-frère dans ses bras.

« Tu es rentré...

- Désolé d'être parti. »

Jeonghan ne put en dire plus, sa voix craquant. Il était submergé par le bonheur de retrouver Chan ; il lui avait manqué, plus qu'il ne le pensait.

« Tu es allé voir Seungcheol ?

- Pas encore...

- Alors vas-y ! »

Chan poussa Jeonghan en dehors de sa chambre et lui fit signe de se dépêcher avant de fermer la porte, lui interdisant de revenir. La Lionne travers le couloir et s'arrêta devant la porte de la chambre qu'il se permettait à une époque d'entrer et sortir quand il le voulait. Il toqua puis entra sans attendre de réponse, ayant peur de se défiler. Il n'ouvrit pas entièrement la porte, cependant, restant caché.

De là où il était, il ne pouvait voir que les petits pieds de Seungcheol sous la couverture qui bougeaient en rythme avec la chanson qui se diffusait par les haut-parleurs de l'ordinateur du prince posé sur ses cuisses. Il entendit Seungcheol soupirer.

« Chan, c'est non. Je ne vais pas t'acheter de Switch pour jouer à Animal Crossing. Tu n'avais qu'à passer de la pommade sur mes bleus quand je te l'ai demandé ! »

Jeonghan se retint de rire et s'avança dans la pièce, Seungcheol maintenant entièrement visible. Il était confortablement installé, des coussins partout autour de lui et dans son dos, ses lunettes sur son nez et son ordinateur chauffant la couverture. Son sourire se brisa à la vue de tous les bandages qui encerclait son buste et ses bras ainsi que le pansement au niveau de sa tempe.

Seungcheol tourna un regard amusé vers lui, pensant toujours qu'il s'agissait de Chan.

« Lee Chan, je... » il se figea « Jeonghan... »

Entendre son prénom le fit réagir et il se précipita vers le plus âgé pour prendre son visage entre ses mains. Il passa son pouce sur le pansement, peiné.

« Cheolie... Mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait... »

Il passa une main tremblante sur chaque bande, ayant du mal à réaliser dans quel état la Voix avait laissé Seungcheol. Il sentit les larmes lui monter aux yeux quand Seungcheol l'empêcha de continuer en lui serrant la main doucement. Jeonghan remonta ses yeux noirs vers son fiancé qui, malgré son état, lui souriait tendrement.

« Je suis désolé. » geint-il en se couvrant la bouche de sa main libre. Son visage se tordit d'une douleur étouffante et les larmes s'échappèrent enfin. « Je n'aurai pas dû partir. Je n'aurai pas dû la croire. C'est ma faute tout ça, je...

- Hé... Dis pas ça. »

Seungcheol essuya ses larmes et le força à s'assoir sur le lit pour qu'il puisse le prendre dans ses bras.

« Jeonghanie... Tu es si maigre et si fatigué... Pourquoi tu n'es pas resté là où tu étais ? » soupira-t-il en balançant le plus jeune de gauche à droite avec délicatesse. « Tu ne peux pas aller mieux ici. »

Jeonghan hoqueta avant de répondre, tapant l'épaule de Seungcheol pour le faire taire :

« Je ne peux pas aller mieux si tu n'es pas là, idiot. Arrête de penser que je suis malheureux ici. Comment je pourrais être malheureux avec toi ? »

Seungcheol sourit à cette déclaration, semblant comprendre que Jeonghan n'était pas prêt à l'oublier.

Celui-ci poussa l'ordinateur et s'installa à sa place habituelle, ses jambes reposant sur les cuisses de Seungcheol. Il se colla au flanc de celui et le prit délicatement dans ses bras de peur de lui faire mal. Il cacha son visage dans le cou du prince et inspira profondément. Il sentait son gel douche et la lessive habituels, deux odeurs que Jeonghan adorait. Parce que ça lui rappelait la maison, les jours de pluie passés sous les couvertures, les rires et les discussions murmurées.

« Choi Seungcheol, je t'aime.

- Je t'aime aussi, Yoon Jeonghan. »

8 352 mots         Merci à SUNR0SE pour avoir corrigé ce chapitre !

( LE PROCHAIN CHAPITRE EST CONSACRÉ AU MARIAGE DE MINGHAO ET JUNHUI AINSI QU'A LA RÉCEPTION DE SUZY, C'EST PROMIS !)

1) Coucou mes chers Cinnamons ! J'espère que ce chapitre vous a plu :) j'étais supposée le poster lundi mais concours de circonstance, je n'ai pu le finir que ce soir.

2) Maintenant que tout est en place, le mariage peut enfin avoir lieu ! et la fin de cette fanfiction approche rapidement !

3) J'aurai aimé m'attarder plus sur Wongi et Seokmin car je les trouve mignons ensembles mais leur histoire a un rythme trop différent du reste de l'histoire et ce serait un problème pour la suite :(

4) Chan being a b*tch with Wongi then being surprised when he doesn't want to date him smh  😒

5) Ratatouille ? Un chef d'oeuvre <3

6) ⚠ Je suis en train de travailler sur une nouvelle histoire (qui sera moins longue que celle-ci. 19 chapitres, de longueur moyenne), le plan est entièrement construit, il ne me reste plus qu'à tout rédiger (le chapitre 1 état déjà écrit). En parallèle, il reste la surprise que j'ai annoncé il y a un petit moment déjà qui sera dévoilée à la fin de Perfection.

7) J'espère que vous allez tous bien, que vous profitez de vos vacances (pour ceux qui en ont), que le bac/brevet/concours/ect, s'est bien passé pour vous. Bisous ❤

Lullaby For A Cat