- Toujours décidé à ne pas écouter le prof de maths ? demanda Naomy à Roxane en la taquinant.

Naomy était de la même taille que Roxane. Elle avait des cheveux presque roux assez bouclés et des petites taches de rousseur au niveau du nez. Elle avait de beaux yeux noisette avec des pigments verts qui ressortait au soleil.

- En même temps, admets le, toi non plus tu n'écoute pas. Je croyais presque qu'il chantait une berceuse. fit Roxane en soupirant.

Naomy éclata de rire puis Roxane rit à son tour.

- Après on a quoi ? demanda-t-elle à sa meilleure amie.

- Histoire.

- Cool !

Roxane aimait beaucoup l'histoire, en partit grâce à son professeur, Monsieur Girrols. Il ne racontait pas l'Histoire, il la vivait. Il maitrisait parfaitement son sujet et était capable de donner la date de n'importe quel fait historique américain. Et plus que tout, il accompagnait ses élèves dans leur apprentissage. Contrairement à Monsieur Underwayn, Monsieur Girrols soutenait Roxane et l'aidait à progresser en histoire : aux derniers contrôles, elle avait réussi à obtenir deux 15 et un 16, c'est pour dire !

Après, il y avait la prof d'anglais, Madame Caroll et celle de français (oui Roxane avait choisit comme seconde langue la plus dure de toutes), Madame Gerely, deux femmes ayant dépassées la cinquantaine à l'œil sévère mais bienveillant.

Les cours de la matinée terminés, Roxane et Naomy allèrent au réfectoire quand Roxane fut appelé par une surveillante.

- Roxane Jipperson ? Le directeur vous demande. lui dit la surveillante.

- Qu'est-ce que j'ai fait ? s'étonna la jeune orpheline de père.

- Je ne sais pas mais ça avait l'air important.

Naomy lança un regard d'encouragement à son amie. Celle-ci se redressa et suivit la surveillante qui l'emmena chez le directeur. La surveillante toqua, laissa Roxane entrer avant de repartir.

Le directeur, Nicholas Wilson, était un homme sage qui veillait et aimait ses élèves. Quand l'oncle de Roxane lui avait demandé d'accepter la jeune fille, celui-ci avait rapidement accepté.

Son bureau avait de grandes baies vitrées qui dominaient New York et offraient une vue magnifique sur l'Houston. Il y avait un bureau au bois peint au centre de la pièce avec un ordinateur, une tonne de dossiers et un petit cactus qui donnait un air très décontracté à la pièce. Mais la chaise posé en face du bureau cassait l'effet décontracté.

Ce fut cette chaise que désigna Monsieur Wilson lorsqu'il invita Roxane à s'asseoir.

- Roxane Jipperson. Avant de commencer, je vais me permettre de te tutoyer. Ca ne te dérange pas ? lui demanda-t-il, l'air soucieux de la réponse.

Roxane secoua la tête, signe négatif.

- Bien. Pour commencer, la raison officielle de ta venue est ton bulletin.

- Comment ça ? Ce n'est pas ça la vraie raison ? s'étonna Roxane, persuadée que son piteux bulletin était la cause de sa venue.

- Non. On va un petit peu en parler, au cas où. dit-il avec un clin d'œil. Pour commencer, 11 de moyenne dans un lycée comme celui-là, c'est une bonne moyenne. On est assez loin des 17 de ton amie, Mademoiselle Greyson, mais dis toi que tu es au-dessus de 10, et le temps que tu seras au-dessus de cette barre, tu pourras rester. En dehors de Monsieur Underwayn, tous tes profs ont remarqué tes progrès, surtout Monsieur Girrols. Félicitations, Roxane.

- Merci Monsieur. fit Roxane, flattée. Mais quelle est la véritable raison ?

L'air du directeur s'assombrit.

- Roxane, avant tout, il faut que tu saches que tu vas devoirs oublier tout ce que tu pense savoir. l'avertit-il.

Roxane commença à sérieusement stresser : dans tous les livres ou films qu'elle avait vu ou lu, lorsqu'un personnage disait ça, c'est qu'il y avait quelque chose de très grave.

- D'accord...

- Pour commencer, montre moi ta marque.

La jeune fille pâlit d'un coup.

- Comment le savez vous ? Même Naomy ne le sait pas. dit-elle d'une voix blanche.

- Roxane, il faut que tu saches que tu n'es pas seule, seulement, il faut que tu te protège.

- Mais de quoi ? De quoi dois-je me protéger ? Je ne vous suis plus, monsieur. avoua-t-elle.

- Ta bague que ton père t'avait offerte te protéger d'eux, mais tu l'as perdu. Elle bridait tes pouvoirs.

- Mais de quoi parlez vous ? Quels pouvoirs ? Monsieur, vous êtes sur que tout va bien ? Vous voulez un verre d'eau ? demanda-t-elle, inquiète pour son proviseur qu'elle pensait avoir perdu la raison.

- Roxane, cela va te paraître invraisemblable mais tu...

La porte s'ouvrit à la volée.

- Excusez moi monsieur Alexandre Jipperson demande à vous voir. annonça la surveillante.

En entendant le prénom de son oncle, elle se retourna vers la porte et vit la surveillante qui empêchait son oncle d'entrer.

- Faites le entrer. dit Monsieur Wilson.

La surveillante s'affaissa et laissa Alexandre entrer avant de refermer la porte et de repartir.

- Alexandre ! Il ne manquait plus que toi. fit le directeur.

Roxane se tourna vers son oncle.

- Oncle Alex, Monsieur Wilson a perdu la raison, il vaudrait peut-être mieux de l'évacuer...

- Ne t'inquiète pas Roxane, Nicholas va très bien. la rassura-t-il.

- Oh mon dieu. Voilà que lui aussi a perdu la raison. murmura la jeune fille.

Alexandre, le grand frère de Christophe Jipperson, était un assez grand homme brun aux cheveux grisonnant. Il avait 43 ans. Il n'était que l'oncle de Roxane mais depuis la mort de son frère, il veillait sur elle et l'aimait comme sa propre fille. Il fallait croire que la bonté et la gentillesse étaient dans les gênes des Jipperson.

- Pourquoi es-tu là, oncle Alex ? demanda Roxane.

- Nous devons te parler de quelque chose de très important. Ta mère aurait refusé, avec ce qui est arrivé à ton père, d'en parler en sa présence mais puisque Nicholas est au courant, nous avons préféré t'en parler ici. J'aurais préféré que tu ne le saches jamais mais nous n'avons pas le choix...

- Mais de quoi parlez-vous ? Répondez à mes questions, bon sang ! s'énerva Roxane, très inquiète à la suite.

- De tes origines. lui répondit le directeur. Pour faire simple, nous sommes ton oncle, ta mère, ton père et moi-même, personnes venants d'un autre monde.