TERF, PTSD, TSA et TCA (que d'acronymes)

média : @/licetattoo (@/licegateau) sur instagram (me demandez pas le rapport, j'étais juste fan de ces moutons)

 Tw : transphobie, psychophobie, validisme, mention de TCA, de vi*ls et agressions sex*lles, d'automut*lation, autismophobie et j'ai presque envie de dire sexisme.

Chapitre très long surtout si vous prenez le temps de regarder mes sources.  

Quand les TERFs s'improvisent psychiatre, épisode 1 : "disons des conneries sur la psychiatrie c'est sur que cette discipline en a vraiment besoin." /j. 

Oui, je ne suis pas thérapeute non plus mais je suis concerné par certains des sujets abordés ci-dessous et j'ai des années de recherches à mon actif sur la santé mentale et la communauté LGBTQIA+ (y compris de quelle façon ces deux sujets peuvent être lié) et j'en ai assez d'entendre des conneries de la part de personnes qui savent à peine définir ce qu'est une dépression et qui inventent des mots au lieu d'essayer de combler leurs incompétence.

Et j'en ai marre d'être poli∙e.

Je vais donc disséquer 😈


Tout d'abord, les raisons de la colère :

« La dysphorie de genre peut être le symptôme d'un mal-être plus profond. Selon la journaliste Abigail Shrier qui a mené l'enquête, la part d'adolescentes dysphoriques souffrant de comorbidités psychiatriques est importante. Certaines ont été victimes de violences sexuelles, ce qui produit un rejet de leur femellité*. Pour d'autres, il y a des suspicions de troubles du comportement dont l'autisme, d'autres encore souffrent de troubles du comportement alimentaire. » 

- Manifeste du parti femelliste

* je vais utiliser "féminité" à la place, ça touche au genre et c'est comme ça, je refuse de rentrer dans leurs délire.

« Je suis préoccupée par l'explosion de jeunes femmes souhaitant effectuer une transition et aussi par le nombre croissant de celles qui semblent détransitionner (retourner à leur sexe d'origine), car elles regrettent d'avoir pris des mesures qui ont, dans certains cas, altéré leur corps de manière irrévocable, et emporté leur fertilité. (...) Le Royaume-Uni a connu une augmentation de 4 400 %* du nombre de filles référées pour un traitement de transition. Les filles autistes sont extrêmement surreprésentées dans leur nombre. »  

- J.K Rowling

* Ce serait bien de donner un point de comparaison avant de nous dire que ça a augmenté parce que... c'est censé avoir augmenté depuis quand au fait ? Au Royaume-Uni le changement de genre à l'état civil n'existe que depuis 2005 donc c'est normal que ça ait augmenté, si ce n'est légal que depuis dix-huit ans (??). (et pour la millième fois : la grande majorité  des personnes trans ne détransitionnent pas et parmi celles qui le font la grande majorité sont motivés par la transphobie à laquelle ça les confronte, ce n'est pas par regret d'avoir transitionné.)  


Voici des extraits du Manifeste du parti femelliste (je vous renvoie aux chapitres précédents si vous avez la chance de ne pas le connaitre) et du traité de J.K Rowling (dont je dois tout de même préciser que je ne l'ai pas lu en entier et que j'ai traduit cet extrait moi-même, je ne suis donc pas allé au bout de l'honnêteté intellectuelle et il est possible que la traduction ne soit pas parfaite.) Dans les deux cas des éléments sont clairs et communs à ses deux morceaux de textes : on parle de la transition des garçons trans, on en parle mal et on mets ça sur le compte de ce qui est au yeux des TERF une "mauvaise santé mentale". 

Déjà, dans les deux cas, quand elles disent "adolescences" ou "jeunes filles", elles parlent de jeunes garçons transgenres. Elles savent que les garçons trans préfèrent être genrés au masculin mais elles font le choix d'ignorer ce changement de pronoms qui pourrait permettre aux garçons trans de se sentir mieux au profit d'une soit disant "vérité" (cette vérité étant : vulve = "elle", penis = "il"). Ça veut dire qu'elles préfèrent que des personnes souffrent à cause de leurs mots plutôt que de modifier leurs façon de parler. Et après elles viennent se prendre pour des psys. (Vous apprendrez qu'un∙e vraie psy s'adresse sans jugement aux personnes qu'iel a face à ellui car son métier est de faire en sorte que les gens vivent le mieux possible donc même si quelqu'un∙e te dit qu'elle est un putain de haricot vert tu dois respecter son identité de haricot vert en premier lieu et si, et seulement si, ça devient dangereux pour ellui pour x raison tu peu essayer de l'aider mais ça ne marchera pas si la seule façon que tu as de l'aider c'est de lui cracher à la gueule que non, iel ne sera jamais un haricot vert. Mais être trans c'est pas être un haricot vert et c'est pas dangereux pour la santé donc ☠️🔥😡🔪)

Mais je chipote. 

Un comorbidité c'est quand une maladie est associée à une autre maladie. Ça peut-être une maladie physique associé à une maladie mentale, deux maladies physiques entre elles ou deux maladies mentales et c'est ce qui nous intéresse ici. On nous dit que beaucoup d'ado trans ont une condition psychiatrique qui explique leurs dysphorie. Ce qui veut dire que grosso-modo "la dysphorie est un trouble mental qui peut s'expliquer par  :

- "Les conséquences d'une agression sexuelle". 

- "Un trouble du comportement comme l'autisme". Ça s'appelle un trouble du spectre autistique, en réalité. Et c'est pas un trouble du comportement, à la limite c'est un trouble neurologique. 

- Des troubles du comportement alimentaire. 

J.K, de son coté, ne mets cela que sur le dos de l'autisme dans cet extrait même si elle explique aussi parfois des trucs du genre "Quand j'étais jeune j'étais mal dans ma peau (dépression, etc?) Si j'étais née quelques générations plus tard j'aurais vu la transition comme une solution."

DONC je vais me faire un plaisir de tout redéfinir parce que c'est les vacances d'été et j'ai rien d'autre à faire. 

Déjà le truc à savoir c'est que les TERFs adorent ressortir l'histoire de la bonne vieille dysphorie de genre. 

Pour elles, les personnes transgenres existent bel et bien mais elles sont très rares. La majorité des personnes qui se disent trans le feraient pour être à la mode, pour combler une souffrance, bref, ne seraient pas légitimes. Les rares personnes légitimes seraient les personnes qui souffrent d'une dysphorie de genre diagnostiquée par des psychiatres. Sauf que 1) le diagnostique est un privilège : avoir un diagnostique implique d'avoir de l'argent, du temps, de l'énergie, un∙e psychiatre compétent∙e et bienveillant∙e, une éducation qui ne l'empêche pas et c'est des trucs que tout le monde n'a pas. + 2) Pour peu que tu sois pas assez hétéro, pas assez blanc∙he, que t'es pas un assez bon passing, que tu ne sois pas trans depuis assez longtemps, etc, etc... tu ne seras jamais diagnostiqué∙e comme ayant de la dysphorie de genre. On tolère les personnes trans quand elles ne bousculent pas les normes sociales. Le parcours médical pour la transidentité c'est surtout pensé par les cis pour une société binaire donc on éjecte celleux qui passerons pas bien du point de vue d'un regard cisgenre. BREF. Je divague. 

I - LES CONSEQUENCES D'UNE AGRESSION SEXUELLE ?

(Pour celui-ci garder en tête que je suis assez ignare sur la question, mais je vais tâcher de faire au mieux.) 

La source citée pour les trois points qu'elles soulèvent est Abigail Shrier. Si vous êtes passé∙e à coté, c'est une journaliste qui est entre autre chose responsable de l'une des bibles des TERF anglophone : Irreversible Damage. Un livre dans lequel elle prétend notamment que les garçons trans sont des pauvres jeunes filles perdues que le lobby trans récupère pour les faire transitionner de force. (Si cela vous intéresse, une psychologue - oh tiens c'est fou, ça existe !/j- y a répondu dans une très longue série de vidéos que je n'ai pas vu en entier mais qui avait l'air très bien dont voici le premier épisode - en anglais, par contre.) :

https://youtu.be/2OLNEiECN24

Sinon, je trouve ça significatif que ce soit Abigail Shrier qui soit citée étant donné que c'est une journaliste. C'est quand même un gros doigt d'honneur tout ce qui touche aux métiers de la santé mentale que de prendre une journaliste comme source au lieu d'une psychologue, psychothérapeute ou psychiatre (même si j'ose espérer qu'elle-même tiens ses sources de l'un∙e d'entre elleux, on peut toujours rêver) (non je n'aime pas particulièrement les psys, il y en a qui te disent des choses dégueulasses et qui sont obsédé∙es par Freud mais parler de santé mentale sans concerter des psys c'est comme parler de santé physique en refusant de mettre les pieds dans un hôpital, paye ta crédibilité.)

Et c'est dommage parce que, perso, en cherchant en dehors du milieu TERF les conséquences que pouvait avoir une agression sexuelle j'ai pas trouvé les mêmes choses. Selon l'institut national de santé publique du Quebec, par exemple, les conséquences principales d'une agression sexuelle sur la santé mentale (des enfants et des adolescent∙es) sont :

- Symptômes dépressifs

- Symptômes du trouble de stress post-traumatique

- Anxiété, peur, méfiance

- Symptômes de dissociation

- Faible estime de soi

- Problèmes de comportement extériorisés (ex. : agressivité, opposition, problèmes d'attention)

- Retards développementaux

- Comportements sexuels problématiques non en lien avec le stade développemental (ex. : masturbation excessive, comportement sexuel intrusif envers un autre enfant)

- Comportements d'isolement social

- Problèmes somatiques (ex. : énurésie, problèmes digestifs)

- Revictimisation sexuelle

- Troubles alimentaires, tels que l'anorexie et la boulimie

- Victimisation et agression dans les fréquentations amoureuses

- Idéations suicidaires et tentatives de suicide

- Comportements sexuels à risque, tels les activités sexuelles précoces et les partenaires sexuels multiples (adolescence)

- Consommation d'alcool et de drogues (adolescence)

- Comportements autodestructeurs et automutilation

La liste est encore longue pour les conséquences à l'âge adulte (le lien est en commentaire) mais en tout cas elle ne mentionne pas de rejet de la féminité.

Bien sûr, c'est une liste non-exhaustive et je ne prétends pas que ce que Abigail Shrier ou les femellistes disent est faux. Les conséquences dues à une agression sexuelles sont très complexes et peuvent engendrer un nombre pas possible de réactions différentes en fonction des individus, et, pour être tout à fait honnête, j'ai moi-même déjà échangé avec des personnes qui rejetaient leurs féminité suite à des agressions sexuelles, notamment des personnes anorexiques qui souhaitaient que leurs maladie les rendent moins désirables aux yeux des hommes. Sauf que ces personnes étaient des femmes adultes et cisgenres, sûre d'être des femmes bien que mal dans leurs corps et que même pendant leurs phase de "rejet de la féminité" elles ne seraient pas allé aussi loin que de faire une transition sur un coup de tête 

(Notamment parce que ce n'est pas possible de faire une transition sur un coup de tête, mesdames les femellistes. Je sais que vous en êtes persuadées, mais ça se voit que vous n'avez jamais essayé. Enfin aux USA avec leurs système de santé claqué ou dans l'UK je ne sais pas mais en France, en tout cas, on a besoin de l'accompagnement d'un médecin, d'un psy, d'un tuteur si on est mineure pour faire une transition médicale, c'est ultra compliqué. Il faut cocher les fameuses conditions qui t'accorderont le droit au diagnostique mentionné plus tôt, c'est bien plus difficile que d'aller voir son médecin pour lui demander des hormones. Et, j'ai bien compris que les psys c'était pas votre truc mais un∙e psy digne de ce nom sait aussi repérer une personne qui va mal et l'empêche bien entendu de faire une transition s'iel comprend que ça ne va pas l'aider.)

Pour finir avec ça on pourrait aussi se demander s'il n'y aurait pas plutôt un lien de corrélation entre une agression sexuelle et rejet de la féminité, plutôt qu'un lien de causalité (vous autres TERF avez séché les cours de socio, j'ai bien compris, donc je prends la peine de préciser qu'un lien de causalité c'est quand un événement en entraine un autre et qu'un lien de corrélation c'est quand il y a deux éléments qui ont l'air d'avoir un lien mais qui n'ont en fait pas la même cause. Par exemple "toutes les personnes qui sont mortes ont bu de l'eau dans leurs vies" c'est une corrélation, la mort n'est pas causée par l'eau. Mais "les personnes qui fument ont plus de chance de développer des cancers du poumon" ça, c'est une causalité, le tabac augmente les risques de cancer.) Ici, si une partie des garçons trans déclare avoir subit des agressions sexuelles au cours de leurs vies c'est peut-être surtout parce que un nombre écrasant de personnes perçues comme femme ont subit des agressions sexuelles au cours de leurs vies, qu'on cherche chez les personnes trans ou non. Il y a des femmes cisgenre qui ont subit des agressions, des personnes transgenres aussi (y compris un nombre important de femme transgenre, que vous accuser d'être des v*oleurs, je le répète), mais il existe des personnes transgenres qui n'ont jamais subit d'agressions sexuelles (genre moi, coucou.).

Mais vous me direz, ces personnes là sont peut-être transgenre pour une autre raison, s'il faut en chercher une. Iels peuvent être autiste ou souffrir de TCA. 

Donc,

II - L'AUTISME

« Les filles autistes sont extrêmement surreprésentées dans leur nombre. »

Oui. C'est vrai. Les personnes autistes sont souvent transgenres et les personnes transgenres sont souvent autistes. Sauf que la raison que semble donner J.K Rowling c'est que les personnes autistes seraient par nature influençables. Elles seraient incapables de faire la part des choses et se laisseraient entrainer dans le piège sans réfléchir comme des enfants à qui on proposerait des bonbons. Ou encore parce qu'iels auraient des "problèmes mentaux" donc la transidentité serait une commorbidité comme c'est avancé par les femelliste. 

Sauf que, s'il y a plus de personnes autistes qui sont transgenres c'est surtout parce qu'iels ont du mal à comprendre les codes sociaux dont le genre qui est un code social (ça alors, c'est pas comme si on arrêtait pas de le répéter /j). Aussi chez les personnes AFAB autistes il y a souvent une grande empathie et une aversion à l'injustice. Alors quand les visions des normes sociales sont différentes, que la façon d'exprimer son genre et son identité tout court sont différent∙es, c'est normal qu'on se reconnaisse dans la transidentité et qu'on soit amené∙e à s'identifié comme transgenre, souvent non-binaire, et souvent agenre. C'est aussi normal qu'on se penche sur l'injustice sociale qu'est la transphobie pour essayer de la comprendre et qu'on réalise ainsi être concerné∙e. Peut-être que les personnes autistes sont surtout celles qui ont le mieux compris que le genre était une construction sociale et que ça n'avait pas beaucoup de sens. 

Parce que c'est bien beau de balancer des clichés qui infantilise en jouant sur "les personnes autistes sont des pauvres choses fragiles car leurs handicap les perturbent au quotidien" mais la vérité c'est qu'une personne autiste adulte est capable de penser par elle-même (oui, même celleux qui font du mutisme sélectif et celleux qui sont non-verbaux∙ales) y compris de savoir qui elle est, surtout que quand on est autiste ont est souvent assez introspectif∙ve. Oui on peut aussi avoir du mal à se comprendre soi-même avec l'autisme mais ça fonctionne différemment avec chaque personne et même : avoir du mal à comprendre ses ressentis ne veut pas dire qu'on ne sait pas ce dont nous avons besoin. Ce qui perturbe les personnes autistes au quotidien ce sont les attentes validistes qu'on projette sur elles pas votre lobby trans imaginaire.

Alors, oui les personnes transgenres sont souvent autistes et les personnes autistes souvent transgenres. Et alors ? En quoi c'est un argument ? Quand tu ressens quelque chose mais que tu es autiste ça l'invalide, maintenant ? /questions rhétoriques. Quand tu es autiste aussi tu peux comprendre comment tu fonctionnes, t'accepter tel que tu es et revendiquer ton identité. 

Au passage, les personnes autistes qui se moquent des codes sociaux ont aussi souvent tendance à ne pas transitionner de manière conventionnelle. Par exemple certain∙es ne font pas de transition médicale du tout parce qu'iels ne considère pas le sexe comme lié au genre et ressentent peu de dysphorie corporelle. Donc les phrases menaçantes à coups de "dommages irréversibles", ça ne tiens pas trop pour beaucoup de personnes autistes. C'est bête /hj. (Je sais que ce n'est pas la majorité des transitions qui ne sont que sociale mais je suis épuisé de ces discours sur les transitions médicales comme si la transidentité était toujours reliée au sexe et pas au genre alors que le sexe est secondaire dans tout ça.)

(des compléments, toujours en anglais et toujours sans sous-titres -_-)

https://youtu.be/TX9z3rdZ0xA

https://youtu.be/0fbg1AitC4s


III - LES TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE

Un trouble du comportement alimentaire (TCA) est une maladie mentale qui influence le rapport à l'alimentation. Les plus connues sont l'anorexie mentale et la boulimie dans lesquelles la personne atteinte essaye de maigrir par tout les moyens (par privation dans l'anorexie, plutôt en éliminant les aliments ingérés d'une façon ou d'une autre dans la boulimie). Ces deux maladies sont celles dont on parle quand on parle de TCA (même s'il y a aussi la PICA, l'hyperphagie, l'orthorexie, la néophobie alimentaire, etc.) et tout le monde adore dire des conneries dessus. (Pour plus d'infos j'ai écris là-dessus "Nox" dans les apocalypses arrivent à tout les mondes sur mon profil, c'est cadeau).

Oui, les TCA se déclenchent souvent pendant l'adolescence. Oui, cela touche surtout les personnes AFAB car on les élève dans l'idée d'être des femmes désirables et donc des femmes minces (même si l'anorexie et la boulimie ne se résument pas du tout à ça). Et oui, il y a beaucoup de personnes trans qui ont des TCA (@/agressively_trans a fait un réel sur ça sur instagram, je vous y renvoie.) Oui, quand on est ado avec des TCA, on a tendance a vouloir se rapprocher de communauté on a par exemple déjà vu des anorexiques se faire embobiner par des sectes. Mais n'en déplaise aux TERF, la communauté LGBTQIA+ n'est pas une secte.

Le fait qu'il y ait beaucoup de personnes trans et LGBTQIA+ souffrant de TCA peut s'expliquer par la corrélation entre identité queer et souffrance psychique. Les personnes LGBTQIA+ ont en effet une santé mentale bien plus mauvaise que la moyenne, les taux de dépressions et de suicides sont beaucoup plus hauts alors, sans surprise, les taux de maladie telle que l'anorexie et la boulimie le sont aussi. On compte aussi beaucoup d'alcoolisme, de toxicomanie, d'addictions en générale chez les personnes non-cis et non-hétéro. 

Si les personnes LGBTQIA+ ne vont pas bien, ce n'est pas parce qu'elles sont LGBTQIA+, c'est parce qu'elles vivent dans une société qui ne les accepte pas. Être gay dans un monde homophobe, trans dans un monde transphobe, aro dans un monde arophobe et j'en passe, ce n'est pas facile. C'est pour ça qu'il existe une communauté LGBTQIA+ : parce que quand on a de nouveau des droits, quand on comprends qu'on est pas seul, ça devient plus simple d'être différent et aujourd'hui on trouve des personnes queer jeunes qui n'ont jamais eu à surmonter ce genre de difficulté parce qu'iels vivent dans un monde qui les acceptent. 

Selon nationaleatingdisorders.org, les facteurs qui pourraient interagir avec les pré-dispositions d'une personne LGBTQIA+ a développer un trouble alimentaire pourraient inclure (mais ne sont pas limité à ) :

- Une peur du rejet / l'expérience d'un rejet par des ami∙es, de la famille ou des collègues après un coming out.

- Des pensés négatives internalisées / des pré-jugés à propos de quelqu'un du à son orientation sexuelle hors-norme, son expression de genre ou sa transidentité. 

- Les expériences violentes (homophobie par exemple) qui peuvent contribuer au développement d'un syndrome du stress post-traumatique dont les recherches montrent qu'il contribue au développement des TCA.

- De la discrimination.

- Avoir été harcelé∙e

- Être sans domicile fixe ou dans un environnement dangereux. (43% des jeunes personnes sans-abris sont LGBTQIA+, 33% des jeunes qui sont sans-abris ou pris∙es en charge par les services sociaux ont expérimenté∙e de la violence lorsqu'iels ont fait leurs coming-out.)

- Les idéaux de beauté dans certains contextes culturels LGBTQIA+

Dans mon cas, découvrir ma non-binarité m'a sauvé de l'anorexie pendant un temps, pas l'inverse. Et au vu de cette liste je ne crois pas être le seul. Alors une transition qui renforcerait les TCA, je ne doute pas que ça existe mais ce n'est pas la majorité. C'est la dysphorie qui peut causer des TCA, régler la dysphorie, à priori, ça va plutôt nous permettre de guérir. 

D'ailleurs il faut faire la différence entre la dysphorie de genre, la dysphorie tout court et la dysmorphie/dysmorphophobie. Ici on parle surtout de dysphorie de genre que j'abrège en dysphorie pour les personnes transgenre. C'est le sentiment que notre corps ne correspond pas à celui qu'on devrait avoir par rapport à notre genre. Dans les TCA il y a un symptôme qu'on retrouve beaucoup et avec lequel on pourrait se méprendre c'est la dysmorphie qui nous empêche de voir notre corps tel qui l'est (l'une des raison pour laquelle nous n'avons pas l'impression d'avoir changé même si nous maigrissons/grossissons beaucoup même si c'est aussi lié au fait que notre perception de ce qui est maigre/gros est décalé par rapport aux normes).

Alors bon, si vous voulez nous sauvez des TCA, laissez-nous êtres trans, ça vaut mieux.



Mais alors, tout dans tout ça, elles ont raison les TERF, non ? Il y a bien des personnes qui sont autistes et transgenres, qui ont des TCA et sont trans ou qui sont trans et ont subit des agressions sexuelles ?

Oui. Elles ont raisons dans tout ça les TERF. 

Mais et alors ? 

Le truc qu'elles n'ont pas compris, c'est qu'on est pas trans parce qu'on est autiste, parce qu'on a subit une agression sexuelle ou parce qu'on a des TCA. C'est plutôt l'inverse en général. On a des TCA parce qu'on est trans et qu'on vit dans un monde qui nous fait détester notre corps. On subit des agressions sexuelles parce qu'on est AFAB et qu'on vit dans un monde patriarcal. La transition n'est pas une réaction à ça. Et même si c'était le cas, et alors ? 

Même si ça a été causé par nos TCA, nos traumatismes ou notre autisme, n'a-t-on pas le droit de se reconstruire comme on veut ? Si je pense que faire une mammectomie peut m'aider à surmonter une agression sexuelle et que ça marche, n'est-ce pas le plus important ? Bien sûr qu'il vaut mieux que ce soit encadré, mais ne vous en faites pas, notre belle société bien transphobe a fait en sorte que ce soit difficile d'accéder à ce genre de soins. Encore une fois ce n'est pas aussi facile que les TERF le prétende de transitionner médicalement. 

Le problème de fond c'est que ça bouscule la norme cis et hétéro mais la vérité c'est qu'être transgenre ou ne pas l'être c'est anecdotique. Être une fille, un garçon ou aucun des deux ce n'est pas si important que ça en réalité, c'est parce que vous tenez au système binaire que vous le penser mais un garçon n'est pas très différent d'une fille. En fait, au risque de vous bousculer un peu trop, il n'y a même pas de différence entre les deux. Mais bon en même temps, je ne sais pas vous me direz, je repère mal les codes sociaux, je suis peut-être autiste. 

Si tu as tout lu jusque là tu mérites un coeur en chocolat 🍫:)) 

3883 mots. Les TERFS me font battre des records. 

Prenez soin de vous et profitez à fond de la fin de votre été

<3


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