Chapitre 9

Tout était prêt. Le sapin illuminé de ses guirlandes lumineuses trônait fièrement dans un petit coin de la pièce. Les bougies éclairaient les murs d'une lumière dansante et un petit musique s'échappait du gramophone. Le salon plongeait la famille Evans dans une atmosphère magique, une petite bulle intemporelle, propre à Noël. Une odeur de dinde rôti s'échappait de la cuisine.

Pétunia s'était vêtu d'une petite robe violette qui lui allait très bien et Lily avait enfilé une robe verte parsemée de petite perles. La mère était aux anges, car ses deux filles ne s'étaient pas encore chamaillées de la journée. Le père était confortablement assis dans un fauteuil et caressait Roméo qui s'appliquait à ronronner bruyamment.

Tout était donc harmonieux dans cette charmante maisonnette qui s'apprêtait à vivre un belle soirée de noël. Lily avait mis la table et chantonnait discrètement une chanson sans prêter attention à la musique déjà présente dans le fond. Les cadeaux avaient tous été disposés aux pieds du sapin et Lily avait hâte d'ouvrir les siens, elle n'avait jamais était très patiente et petite elle se souvenait avoir passé les plus longues heures de sa vie au repas de noël. Maintenant elle arrivait à profiter du repas sans trop prêter attention aux surprises joliment emballées à quelques mètres de la table mais ça avait été un long apprentissage.

Tout à coup Mme Evans déboula dans le salon avec la dinde fumante et s'écria joyeusement qu'il était l'heure de passer à table. Pétunia était derrière avec une bassine de pommes de terres brûlantes. La famille s'installa autour de la petite table et commença à se servir avec entrain, Roméo dans les pattes, au cas où une miette échapperait par mégarde de leur assiette.

Pétunia se racla la gorge et attendit que tout le monde se soit servi de patates pour faire son annonce. Elle avait l'air un peu anxieuse et ses doigts tapotaient nerveusement le rebord de la table. Cette soudaine appréhension étonna Lily qui attendit que sa sœur se lance.

- Alors voilà je vous avez parlé de Vernon il y a quelques temps, je ne sais pas si vous vous en souvenez mais hum.. voilà il est possible qu'il fasse un saut chez nous en fin de soirée... histoire de faire connaissance avec vous.

Leurs parents parurent ravis et se mirent à débattre si oui ou non il fallait rajouter un couvert derechef ou si il fallait attendre l'arrivé du fameux Vernon.

Lily, pour sa part n'avait jamais entendu parlé de Vernon mais par déduction elle comprit qu'il s'agissait d'une personne importante pour sa sœur. Probablement que Vernon était son petit ami. Soudain la perspective du long repas de noël se trouvait beaucoup moins attrayante, sa sœur allait fanfaronner son amour devant elle, l'écraser avec des phrases toutes faites sur les sentiments et lui broyer le restant de neurones avec ses histoires d'amour. Alice s'était sûrement réincarnée dans son corps.

Pourtant Pétunia n'ajouta rien et le sujet de conversation changea sans que Lily ne s'en rende vraiment compte. Quelques verres de vins descendus, la jolie rousse se mit à rire à toutes les blagues plus ou moins drôle de son père. Le dîner était finalement parfait et, Vernon ou pas, rien ne viendrait le gâcher, c'est du moins ce que pensait Lily.

Quelques coups à la porte indiquèrent que le petit ami de Pétunia était enfin arrivé. Mme Evans se leva précipitamment, épousseta sa robe et s'en alla ouvrir la porte. La personne qui se trouvait dans l'encadrure de la porte était loin de correspondre à l'image du petit ami que Lily avait eut le temps de se construire. Ses épaules était larges et sa mâchoire était carrée mais ses points positifs s'arrêtaient là. Un joli ventre lui poussait devant et un double menton ornait le bas de son visage, ses cheveux gélifiés étaient collés sur son crane et ses petits yeux étaient enfoncés dans son visage assez profondément. Il n'était pas beau. La sonorité de son nom parût beaucoup plus drôle à Lily qui sous l'effet de l'alcool ne put s'empêcher d'éclater de rire.

Pétunia la foudroya de regard et alla rejoindre sa mère pour accueillir leur invité. Monsieur Evans par contre échangea un petit regard complice avec Lily, il était certainement du même avis mais il attendait de parler à ce charmant Vernon avant de porter tout jugement.

On débarrassa la table, car Vernon avait déjà dîné et on servi le dessert. Lily tenta de se montrer poli et posa quelques questions sur leurs rencontre et sur leur couple. Elle avait tellement l'habitude de parler avec Alice qu'il lui semblait impensable que Pétunia et Vernon ne dégouline pas de petits mots d'amours ridicules, pourtant c'était le cas. Vernon portait parfois un regard doux sur sa sœur mais à aucun moment ils se livrèrent à des démonstrations d'amour trop public. C'était un gros point positif, et cela eut le don de ragaillardir la pauvre Lily qui avait l'impression de porter le poids de son célibat partout où elle allait.

De plus ils étaient plutôt mignons tous les deux, et Vernon n'était certes pas beau mais il était attachant. Il était un peu carré sur ses idées mais il faisait parfois des efforts pour écouter l'avis des parents Evans et rien que çà c'était déjà pas mal. Vernon était juste un peu limité mais il pouvait être sympathique.

Après le délicieux dessert de la tarte au citron ils se déplacèrent autour du sapin et Lily s'écroula dans un fauteuil. Elle avait fait sa part pour accueillir Vernon mais sa sœur la foudroyait du regard à chaque fois qu'elle semblait vouloir participer trop à la conversation. Pétunia était en faite terrifiée à l'idée qu'elle fasse une gaffe ou qu'elle révèle son identité de sorcière. Ca en devenait oppressant pour la jeune rousse. Lily était donc restée en retrait jusqu'à maintenant mais la fatigue et l'alcool commençait a avoir raison d'elle.

Lily se mit à rire à un peu tout et sa sœur devint de plus en plus crispée, heureusement le déballage des cadeaux les occupa un petit moment. Vernon avait apporté un petit collier à sa bien aimé et un joli stylo plume pour Lily, vraiment charmant comme garçon.

Soudain un bruit sourd retentit à la fenêtre et coupa leur activité de déballage. Lily s'y rendit en quelques enjambés et découvrit avec surprise une petite chouette. Elle lui ouvrit et la recueillit dans ses bras pour voir ce qu'elle venait lui apporter. Un joli paquet cadeau était accroché à ses pattes accompagné d'une petite mot qui disait ceci :

Suite à l'épisode du train, j'ai pensé utile de t'offrir ces jolis accessoires que j'ai choisi avec soin. Joyeux Noël, ton dévoué Potter.

Son sang se figea. Ses mains tremblèrent et le temps qu'elle réalise la chose, la chouette était repartit par la fenêtre ne lui laissant aucune chance de renvoyer ledit paquet. Seulement elle n'eut pas le temps de réfléchir à si elle devait ouvrir le cadeau ou si elle devait le rendre tout emballé à son expéditeur en mains propres car le cris perçant de sa sœur retentit.

- J'en était certaine ! Tu es incapable de te retenir ! tu es obligée de faire de la magie partout et tout le temps. Vernon, ma sœur est un monstre !

Vernon semblait hors de lui et avait le regard fixé sur la fenêtre par laquelle la chouette était rentrée. Il était devenu blanc lorsque Pétunia avait prononcé le mot magie et semblait hésiter à prendre les jambes à son coup tout de suite. Soudain Lily comprit que si elle avait trouvé Vernon sympathique seulement parce qu'il avait fait quelques efforts de politesse. Il s'était montré charmant car il voulait faire bonne impression, mais à ce moment là de la soirée Lily entre-aperçut son vrai visage. Il aimait ce qui rentrait dans la normalité rassurante. Au moment ou elle avait franchit cette barrière rassurante elle était devenu un ennemi. Pétunia était pareille, tant que Lily se tenait dans les codes elle pouvait lui adresser la parole, sinon ce n'était tout simplement plus sa sœur mais un monstre. Finalement ils s'étaient bien trouvés ces deux là.

Madame Evans se racla la gorge et dit qu'il se faisait tard et que Vernon devait probablement rentrer chez lui, Pétunia était fatiguée et avait besoin de repos. Vernon ne se fit pas prier deux fois et sortit rapidement de la maisonnette après avoir embrassé machinalement Pétunia et serré hâtivement la main de monsieur Evans. Lily n'avait même pas eut le droit à un au-revoir et tout çà à cause d'une pauvre chouette qui avait apporté un paquet cadeau. Ce n'était pas si magique que çà, mais c'était suffisant pour semer le doute sur sa « normalité ». Lily en avait marre d'être vu comme une monstruosité par tous les gens simplets c'est à dire toutes les personnes que fréquentaient sa sœur. Elle se contenta de serrer les dents pour retenir une larme et s'apprêtait à partir de cette scène pathétique quand sa mère lança dans un dernière tentative pour rattraper la soirée :

- Eh bien, chérie, à qui doit on l'honneur de cette interruption ? De qui vient ce joli paquet cadeau ?

La colère et la tristesse disparurent soudainement du coeur de Lily maintenant très gênée. Comment leur dire qu'il s'agissait du crétin de l'école qui avait passé toute sa scolarité à se moquer d'elle et de ses cheveux. Comment leur avouer que ce n'était personne d'important et en même temps la personne qui lui avait ruiné la majorité des journées de sa vie, juste après Pétunia.

- Ca doit certainement être l'autre monstre Alix ou Aline je ne sais plus, de toute manière qui d'autre s'intéresserait à elle ? s'écria Pétunia qui n'avait toujours pas décoléré de l'apparition de la chouette.

- Pétunia je t'interdis de parler des relations de Lily comme çà ! S'énerva sa mère.

- Mais maman, tu vois bien qu'elle est trop moche pour avoir un petit-ami ou pour ne serait-ce qu'un soupirant.

- Et bien figure toi que j'ai un petit ami Tunia, et il s'agit d'un de ses nombreux cadeaux car non seulement il est beau mais il est aussi très généreux.

Voilà sa bouche avait parlé toute seule, sans lui laisser le temps de réfléchir au sens de ses mots. Potter décrit par l'adjectif beau ? Certainement pas, mais la tête déconfite de sa sœur en valait la peine.

- Tu raconte sûrement n'importe quoi, comment toi aussi laide que tu es, tu pourrais attirer un garçon ?

- Sa suffit ! Tenta désespérément Mme Evans.

- Et bien regarde par toi même le mot, si tu ne me crois pas !

Lily tendit fièrement le mot qui pouvait sous entendre beaucoup plus que ce qu'il disait réellement. Madame Evans, piquée de curiosité se pencha sur l'épaule de Pétunia pour pouvoir lire la petite lettre également. Sans attendre leurs réactions Lily partit d'un pas rageur vers les escaliers. Elle en avait plus que sa claque de passer pour un monstre doté de pouvoirs maléfiques et éternellement célibataire. Au moins l'intervention de Potter avait eu le don de rabattre le caquet à sa sœur et de changer l'image de la fille repoussante et sans amis.

Une fois enfermée dans sa chambre Lily décida d'ouvrir ce fameux cadeau pour décider si oui ou non elle devait être réellement reconnaissante envers Potter. La scène du train avait était plus que bizarre, mais d'une certaine façon Lily avait aimé l'attention qu'il lui avait porté lorsqu'elle lui avait déblatéré toutes les âneries de sa vie. Il avait un de ses regards intense qui vous fait frémir l'épiderme et qui vous fait vous sentir important. C'était en parti pour çà qu'elle avait perdu le fil de tout ce qu'elle lui racontait et que sans le vouloir, elle lui avait littéralement révélé son ambition secrète de devenir quelque peu débridée. Quelle folie, maintenant Potter avait une raison de plus pour se foutre d'elle.

Lorsqu'elle déballa le cadeau, son sang se figea pour la deuxième fois de la soirée. Il s'agissait d'un joli soutient-gorge accompagné d'une petite culotte rose pastelle qui étaient certes très sexy mais qui étaient totalement hors propos. La pauvre Lily s'empourpra toute seule dans sa chambre et se maudit d'avoir parlé autant à Potter.

Seulement c'était allé trop loin, il était allé trop loin. Lily ne comptait pas en rester là mais ne savait juste pas comment s'y prendre pour mettre en place sa vengeance.

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