Chapitre 25
Lily venait de terminer sa ronde avec Remus. Elle était assez satisfaite d'elle même. Les yeux de merlan frits et la petite voix toute mimi avait suffit pour le convaincre de vendre son ami Sirius. Enfin, vendre, c'était un bien grand mot, seulement l'envoyer se balader dans les couloirs et si possible cette nuit même. Ce n'était pas la trahison du siècle et certainement cela ne changerait pas les habitudes puisque ce dernier passait déjà sa vie dans le château après le couvre feu. C'est pour çà que Remus avait vite fait d'accepter. Pour çà et pour toutes les fois où Sirius l'avait entraîné dans ses paris pas très légaux.
Sautillant joyeusement, la jeune fille remonta les marches de son dortoir. Alice était allongée sur son lit avec un gros livre sur les genoux. Un livre sérieux et bien épais. Haussant un sourcil, Lily se retint de faire tout commentaire. Libre à chacun de se cultiver, même avant la réalisation d'un plan machiavélique.
- L'étape un est achevée, s'exclama Lily, et avec brio si je peux me permettre !
Alice sourit avec connivence. Elle referma dans un claquement sec son bouquin et le posa sans trop de délicatesse sur sa table de chevet. Les engrenages du plan se mettaient en marche il fallait continuer dans le mouvement.
- Parle pas trop fort, Marlène est sous la douche.
Mais Lily trépignait de joie et d'impatience. La discrétion, elle ne savait pas trop comment l'intégrer à son comportement. La brune roula des yeux après tout elle ne s'attendait pas à mieux de son amie. Entre les deux ça avait toujours été elle qui gardait la tête froide et Lily qui agissait à chaud.
Alice enfila sa robe de sorcier et prit sa baguette. Elle allait devoir s'éclipser toute une nuit. Toute une nuit oui mais attention pas toute une nuit seule, un certain Frank ferait parti ce « toute une nuit ».
Une fois la brune sortie, Lily s'affala dans son propre lit et essaya tant bien que mal d'évacuer toute trace d'euphorie sur son visage. Les propos qu'elle allait devoir tenir devaient avoir l'air vraisemblables. Un minimum de self contrôle ce n'était pas de trop. Pour se changer les idées Lily se tourna vers la table de chevet de son amie. Le livre masse-toque y trônait toujours.
c'était peut être intime, c'était peut être personnel mais la curiosité était trop grande. S'emparant de la chose, elle remarqua que le titre avait disparu par l'usure. Ce devait être un très vieux livre. Dans la première page était inscrit tous les élèves ayant emprunté ce gros paquet à la bibliothèque. C'était donc un livre de la bibliothèque. Lily était une enquêtrice de choc.
Le nom de Potter y était inscrit de manière brouillonne. James Potter avait donc déjà emprunté des livres. Ou peut être n'avait il emprunté qu'un seul livre et il se tenait entre ses mains. Que pouvait bien lire Alice, que James lisait aussi ? Quelle chose pouvaient ils partager qu'elle ne savait pas. Dans une folie pragmatique, Lily se mit à feuilleter précipitamment les pages. L'écriture était minuscule et il y avait des tonnes d'annotation en bas de page.
Différents chapitres composaient le livre dont « la conscience », « les pensées » et « la pensine ». Alice avait peut être tiré ses idées fallacieuses de rêve dans ces quelques pages. La question était, que faisait James Potter avec ce même livre quelques années avant son amie. Ce que la rousse ne vit pas c'est que dans les derniers chapitres était traité le corps sorcier et les animagus. Elle n'eut pas le temps de le voir parce que à ce moment là Marlène sortit de la salle de bain.
- Ca fait un bien fou de se doucher ! Tu devrais essayer, ça détend tous les muscles.
La deuxième étape allait pouvoir réellement commencer.
- Alice est sortit rejoindre Frank sur la tour d'astronomie. Elle devrait rentrer dans une petite heure.
- Il est quand même minuit, s'exaspéra Marlène, heureusement que ce n'est pas tous les soirs.
Tant pis pour sa curiosité, Lily referma le livre dans le même claquement sec que l'autre. Il allait falloir qu'elles s'occupent durant une grosse heure, le temps que la chose paraisse crédible. Alice ne rentrerait pas au bout d'une petite heure, ni au bout de deux heures, elle ne rentrerait qu'au petit matin.
Le but c'était de justifier une escapade nocturne et d'y entraîner Marlène.
- Je te propose une partie d'échec.
Marlène n'avait pas le coeur de refuser. Elle était plutôt d'humeur maussade ces derniers temps, elle trouvait que sa vie sentimentale était bourrée d'échecs. Elle n'avait pas hésité à s'en plaindre à ses deux amies mais au final ça ne menait pas à grand-chose. Sa situation restait la même : jeune fille célibataire.
S'asseyant sur le lit plus confortable de Marlène, elles sortirent les pièces nécessaires à leur partie. Les deux filles étaient tout aussi fortes l'une et l'autre et les parties pouvaient durer très, très, longtemps. C'est pourquoi Marlène se laissa vite divaguer.
Elle n'était pas de nature tempêtueuse comme Lily, elle savait rester calme. Elle n'avait pas non plus le charme envoutant d'Alice car elle était blonde et sans grande histoire. Le rouge à lèvre rouge sang, elle ne savait pas le porter et ses regards noirs n'arrivaient pas à la cheville de la rouquine. Né d'un père et d'une mère sorciers, elle était dans la norme, dans la moyenne, dans le juste milieu. En se regardant dans le miroir, Marlène ne se trouvait rien d'extra ordinaire, pas de petit grain de beauté original ou de petites tâches de rousseurs resplendissantes. Elle aurait voulu avoir la fougue de son amie et la confiance de l'autre. Elle aurait voulu être plus que la fille qu'on regarde de loin en se disant qu'elle est sympa et pas trop moche.
C'était grâce à Sirius, avec son regard malin, qu'elle s'était sentie pour la première fois spéciale. Quelque mots mielleux sorti à son égard et elle était devenue unique. Une étoile plus brillante que les autre. Cette sensation singulière c'était comme une drogue forte, l'addiction était inévitable. Comme une équation à solution unique.
Mais Sirius était Sirius, et ses mystères qui creusaient son caractère obscure, étaient nombreux. Si Marlène avait pu comprendre une chose c'est qu'il ne fallait jamais parler de choses sérieuses. Et çà, elle ne le supportait pas. L'humour noir était à l'évidence le seul point d'entente entre eux d'eux et c'était dur de baser une relation amoureuse dessus. Oh bien sûr le ton charmeur et le petites attentions faisaient parti du lot mais les seuls moment heureux étaient lorsque tous les deux se faisaient rire, oubliant les soucis du monde autour. C'était comme des milliers de petites hirondelles qui s'envolaient.
La blonde secoua la tête pour faire déguerpir ces idées trop sombres ou trop neuneu, elle y avait suffisamment pensé durant la semaine. En fait elle y avait suffisamment pensé pour toute une vie. Avançant son fou de quelques cases pour faire tomber la tour de Lily, les pièces du jeu s'entrechoquèrent sous un charme magique. Elles étaient à peu près à égalité maintenant.
La dernière fois que Marlène avait partagé un moment heureux avec Sirius seul à seul c'était dans le potager de Madame Feuilledure, une enseignante d'herbologie. Il lui avait fait quelques chatouilles et quelque baisers dans le cou et c'était agréable. Toujours avec son petit sourire moqueur et elle, avec son petit air je m'en foutiste. Ils avaient cueillit deux ou trois groseilles ayant mûrit prématurément. C'était un moment simple, un de ces moment joyeux qui devait rester dans les bons souvenirs.
Il lui avait fait deux trois compliments sur sa tenue et leur corps s'étaient dangereusement rapprochés. La jeune blonde soufflait des petit nuages dans l'air froid qui les entourait et l'ambiance était parfaite. C'était un moment parfait qui aurait dû se terminer parfaitement.
Pourtant Marlène avait voulu parler, parler un peu de lui, d'eux deux, de ce que ça représentait parce qu'au fond elle ne savait pas grand-chose. Il avait perdu son sourire et s'était refermé comme une huître. On ne parlait pas de lui, on ne parlait pas de choses sérieuses, un point c'est tout. Marlène un peu sur les nerfs lui avait fait remarquer qu'une relation entre deux inconnus ce n'était pas une relation durable et il avait haussé les épaules s'éloignant définitivement d'elle.
Ça lui avait fait de la peine.
Au moins maintenant elle savait que Sirius n'était pas du genre à avoir une relation durable du moins c'est ce qu'il voulait faire croire. C'était affreux pour elle parce qu'elle était pétrie d'amour mais c'était aussi affreux pour lui parce qu'il n'aurait jamais de relation durable. Cependant dans toute sa misère la blonde ne pu s'empêcher de penser que leur humour sarcastique à tous les deux les liait d'une manière électrique, d'une manière glacée, que rien ni personne ne pourrait leur enlever. Ils étaient liés l'un à l'autre par un tout petit fil mais cela suffisait à empêcher toute rupture définitive, Marlène le savait.
Le monde en couleurs qu'elle avait découvert à ses côtés était trop beau pour qu'elle ne s'y accroche pas. C'était comme un mirage, un compte de fée qu'elle ne pouvait vivre qu'en respirant à ses côtés. Dans son regard elle se trouvait merveilleuse, elle se trouvait comme une fille désirable et non comme une poupée en chiffon. Mais voilà, Sirius était aussi noir qu'elle, aussi dur envers lui et le monde qu'elle. Il avait autant de mal a en voir les côtés positifs. Peut être qu'il ne voyait pas le même mirage qu'elle quand ils étaient ensembles. Peut être que le fil qui les reliait n'était pas suffisant, peut être qu'il pouvait tout simplement l'oublier.
En rentrant rageusement du potager qu'ils avaient pillé, Marlène avait aperçu Amelie. Elle pleurait toute seule sur un banc et ça avait presque donné envi à la blonde de faire pareil.
- Tu savais qu'entre Peter et Amelie c'était fini ?
Lily releva la tête et fixa avec un moment d'incompréhension Marlène. La rouquine était bien trop concentrée sur leur partie d'échec.
- Non je ne savais pas, pourtant ça avait l'air bien parti entre eux deux.
Marlène avança son dernier pion et constata avec effroi que Lily allait inévitablement gagner. Elle s'était laissée distraire
- Echec et mat.
Lily cria de joie et fit des grands gestes victorieux dignes d'Evans, uniquement Evans. Avec elle on vivait toujours les choses en grand, même pour une petite partie d'échec. Seulement cette fois ci ses exclamation et ses grands sourires horripilants se calmèrent très vite en voyant l'heure sur la micro pendule de leur chambre et elle lui renvoya un regard inquiet. Du moins elle tenta d'adopter un air inquiet.
- Alice n'est toujours pas rentrée.
A ce moment là une chouette vint frapper à la fenêtre de leur chambre. C'était celle de Frank, impossible de la confondre avec une autre car cette chouette passait la moitié de son temps à entretenir la correspondance animée entre Alice et Frank.
Marlène ne tarda pas à mordre à l'hameçon, elle se leva d'un bond et ouvrit la fenêtre pour laisser passer l'animal. En dépliant le petit bout de papier les lignes de son visage se creusèrent et Lily éprouva une petite pointe de culpabilité.
- Il lui souhaite une bonne nuit ! Comme si elle était déjà rentrée, comme s'ils s'étaient déjà séparés.
Lily qui avait une terrible envie de pouffer et c'était très dur de conserver un air inquiet. Marlène n'allait pas tarder à le remarquer, heureusement celle ci la sauva sans le savoir.
- Peut être qu'elle à un deuxième amant qu'elle est allée rejoindre après son rendez vous charmant ?
Cette fois le rire hystérique de la rousse put sortir sans aucune barrière et sans trop de soupçons. ça faisait parti de l'humour douteux de son amie qu'elle appréciait fortement. Marlène fit un petit sourire en coin sous entendant pas mal de choses perverses.
- Elle nous en aurait parlé, rattrapa la rousse et après une petite expiration d'un trop plein d'air elle enchaîna, il faut aller la chercher, elle a peut être besoin de nous.
Leur plan allait marcher comme sur des roulettes. Plus que quelques minutes et le couple Sirlène se roulerait des pelles. Enfin, Lily ne tenait pas forcément à assister à cette dernière étape du plan mais c'était tout de même le but de tout çà.
Les deux amies enfilèrent à leur tour leurs robes de sorcière et sortirent dans l'obscurité du couloir avec pour ferme intention d'outrepasser les règles du château. De toute façon qui respectait le couvre feu en septième année ? Les bisounourses, et encore, Lily était persuadée que même eux, plongés au coeur du château, feraient une virée dans les couloirs, avec une bonbon party.
Arrivée dans les escaliers tournants Lily proposa avec un petit air innocent qu'elles se séparent pour ratisser plus efficacement. Marlène adopta une attitude un peu blasé mais on ne la sentait pas très en confiance. Rester seule dans les couloirs du château n'était pas une très bonne idée. Lily lui indiqua un point de rendez vous dans un couloir ou miraculeusement traînait un ancien placard à balais. Marlène accepta sans plus d'explication.
C'était simple, c'était efficace, c'était du Lily et Alice.
Quelques temps plus tard la rousse se retrouvait accroupie avec des balais, dans le noir. Un charme magique, rendait le couloir un peu plus sombre, c'était l'une des fierté de Lily. Elle avait vaguement entendu parler d'une cape d'invisibilité et s'était vite douté que les maraudeurs en était doté. Sinon comment expliquer le nombre de sorties nocturnes et le peu d'heure de retenues qui les accompagnaient ? Dans cette suite logique Lily s'était dit, qu'un bon gros nuage noir dans un couloir aiderait les passants à se cogner ou au moins à faire un peu plus de bruit pour se révéler.
C'est à ce moment précis que la jeune fille entendit des chuchotements haineux et des bruits de pas digne de ceux d'un éléphant particulièrement lourd sur un parquet particulièrement craquant. A coup sûr il devait s'agir d'eux. Sirius devait être sorti avec James. Elle aurait dû s'en douter, jamais l'un sans l'autre de toute façon. C'était un package.
Zut, flûte. Leur plan n'était pas parfait.
Marlène, comme prévu, déboula à l'entrée du couloir. Comme prévu, et pourtant si elle avait mis un peu plus de temps Lily aurait pu régler cette histoire de James-toujours-fourré-là-où-il-ne-faut-pas. Soupirant avec la délicatesse d'un bœuf, Lily attendit la suite.
Magie magie, Les deux garçons apparurent sans même avoir fracassé un mur. Lily allait quand même devoir revoir son sortilège de brouillard noir. En observant les silhouettes à travers les deux battants du placard, Lily se sentit comme l'oeil de Moscou. Elle entendait tout, elle voyait tout, elle enregistrait tout et en plus elle était invisible.
-Non ce n'est pas Lily, c'est beaucoup mieux.
Sirius, alias le grand crétin brun venait de l'ouvrir. S'il n'en avait tenu qu'à elle Lily aurait sauté de son placard pour l'égorger et lui arracher quelques touffes de cheveux. Cependant ça ne tenait pas qu'à elle, Alice avait aidé pour ce plan, Frank faisait une nuit blanche et puis le plus important, Marlène point central de toute cette entreprise, passait devant ses envies de meurtres. Alors dans un grand moment de sagesse Lily se retint de répondre à la pique particulièrement dégradante.
- T'es sûr de ce que tu dis ? J'aurais pas choisi de dire « mieux ».
- J'oubliais que je parlais devant un fanatique de Lily, et la fameuse Lily ne pu s'empêcher de rougir dans le noir de son placard.
- Je ne suis pas un fanatique je ne fais que constater une évidence. Tu n'es pas mieux qu'elle, répondit James.
Trépignant de joie Lily faillit encore une fois commettre une impair. Applaudir devant cette belle repartie qui ne faisait qu'énoncer une grande vérité lui paraissait être une chouette idée. Heureusement Black ne lui en laissa pas le temps car ce dernier acheva ses répliques dégradantes par une dernière phrase.
- Je devrais dire mille fois mieux ?
Promis juré, la prochaine fois qu'il lui demanderait ses cours de potion il pourrait aller voir ailleurs si Lily s'y trouvait. Non mais quel abruti. Un abruti finit pour sûr. Son ami rattrapait quelque peu les choses mais c'était sûrement pour la forme. D'ailleurs utiliser le mot « fanatique » c'était très hyperbolique sachant que le garçon n'avait rien fait pour se rapprocher d'elle durant les quelques semaines. Peut être qu'il s'était déjà lassé d'elle et de ce jeu de pacotille.
Si seulement elle s'était rendu compte plus tôt que la tension entre eux n'était pas celle purement basique d'un ennemi envers un autre. Si seulement elle n'avait pas marché dans ce piège sans retour.
Ah quand même en y repensant James était beau.
James était craquant.
James était taillé pour une pub de café.
C'est à ce moment que Marlène intervint. Elle n'y était pas allée de main morte sur la baffe. Ça allait rester dans le top trois des records de violence gratuite que tenait Lily mentalement. Marlène devait avoir un sacré ras le bol, ce plan risquait de finir dans le roussit. C'était peut être le karma de Sirius qui revenait en effet boomerang. On ne dénigrait pas gratuitement Lily Evans après tout.
James était maintenant tout proche du placard et il cachait la scène avec son dos. D'ailleurs il avait un très joli dos, bien sculpté, bien musclé, bien tenu, remarqua la jeune fille avec un œil de modéliste professionnel. Non vraiment, un petit régal pour les yeux si seulement il ne cachait pas le reste du spectacle avec toute cette musculature.
S'auto complimentant à son idée ingénue, Lily fit d'une pierre deux coups. Ramener un peu plus près d'elle ce joli corps bien trop masculin pour en plus donner champ libre à Marlène. Qu'elle s'explique une bonne fois pour toute avec son futur époux. Lily entrouvrit la porte et d'un geste bien assuré s'empara du bras du garçon. Il n'y eut pas de grande résistance, pas de grand cri ahurit, pas de chichi. Rentrant ni vu ni connu dans son placard les deux autre protagonistes n'y avait vu que du feu et le coeur de la rousse ne put s'empêcher de commencer un marathon.
Passer un moment avec lui cette nuit n'était pas prévu. Passer un moment avec lui volontairement n'était d'ailleurs pas prévu jusqu'à la fin de l'année scolaire. Etre amoureuse c'était une chose mais accepter d'être amoureuse d'un joueur c'était tout autre chose.
Pourtant dans le noir avec James,Lily se sentait bien. Atrocement bien même. Enfermée avec son ancien ennemi juré, si près l'un de l'autre qu'elle pouvait sentir son souffle sur sa peau, elle se sentait apaisée. Oui, elle se sentait bien et elle n'avait plus peur de se l'avouer.
Malheureusement la jeune sorcière n'était toujours pas résolue à avouer quoique ce soit qui puisse trahir ses sentiments. Ils n'avaient toujours pas cessé de jouer alors elle ne pouvait pas, elle ne pouvait pas juste apprécier un moment comme çà. Du moins elle ne pouvait pas en laisser transparaître des signes. Sinon le jeu s'arrêterait et James la jèterai comme un vulgaire chiffon usagé. Un pari de plus, gagné bien trop facilement.
Alors Lily trouva une diversion. Elle trouva l'extérieur beaucoup plus interessant que l'intérieur du placard beaucoup trop sombre. Son coeur un peu palpitant retrouva un rythme plat et c'est dans une curiosité non feinte que Lily observa le déroulement des choses sérieuses entre Marlène et Sirius.
Ils avaient l'air absorbés par le regard de l'un et l'autre. C'était affreusement mignon mais aussi affreusement cliché pour une réconciliation.
Bien sûr James vint troubler son horizon pacifique, après tout elle avait entraîné un crétin fini dans un placard avec elle, elle ne pouvait pas s'attendre à beaucoup plus. Une question complètement folklorique lui fut posée. Un question sur les escargots, les escargots d'indonésie pour être précis. Lily eut un temps de compréhension quand même. Un laps assez long pour se demander si c'était bien le garçon qui avait volé son coeur qui parlait d'escargots dans un placard avec elle. Apparemment oui. L'amour avait ses raisons lui aurait dit son père.
Ce gars était un sacré numéro, un sacré, sacré, numéro. Lily ne put s'empêcher de rire, et rire dans la discrétion c'est quand même pas des masses facile. Marlène et Sirius allaient forcément être dérangés dans leur regard langoureux. Heureusement ou malheureusement, la rousse ne put se décider, le regard équivoque de James sur ses lèvre fit chuter son pou de plusieurs niveau. Le rire n'était déjà plus d'actualité.
Peut être que cette question faisait parti du jeu. Peut être que c'était un moyen de la faire tomber des nus en perçant sa carapace digne d'une forteresse. Une pointe d'humour pour mieux la déstabiliser par la suite.
Ou peut être pas, peut être que c'était juste un crétin fini qui ne savait pas comment engager une conversation. Un crétin qui tentait de faire un brin de causette dans un placard à balais.
C'était digne d'une blague Carambar.
Sa vie était digne d'une blague Carambar.
Une réplique de sa part et Lily ne savait déjà plus sur quel pied danser. Pourtant, elle n'avait pas envi de l'ignorer cette fois. Non, cette nuit elle était trop fatiguée pour réfléchir à protéger son petit coeur écorché. Elle avait lutté pendant trop de jours afin d'adopter une attitude froide, elle n'en pouvait plus, alors non, ce soir ce serait autre chose.
- C'est leur manière de s'accoupler.
Mais quelle tarte, mais quelle quiche ! C'était vraiment la réplique qui montrait son état de fatigue. C'était toute la transparence de ses engrenages neuronales. Si elle voulait se montrer détachée c'était peut être un peu mal parti coincée dans un placard avec Potter à parler d'accouplement. L'ignorer après une phrase aussi ambigüe c'était dérisoire et la rousse s'en mordait déjà les doigts.
L'atmosphère tendue prit place. Plus rien à faire, l'électricité chargeait l'air autour d'eux et un courant d'électrons roses traçait déjà son chemin entre les deux. D'ailleurs Lily remarqua à sa plus grande stupeur qu'une grande parcelle de peau était en contact avec le charmant jeune homme juste là, à côté d'elle. Et puis elle ne l'avait toujours pas lâché et il semblait tout aussi décontenancé par ces contacts. Ses ovaires devaient lui jouer des tours mais ce soir elle avait sacrément envi que le jeu reprenne.
Souriant timidement, Lily attendait que James lui renvoie la balle. C'était à son tour de répondre quelque chose, et même si elle avait parlé d'accouplement elle n'avait fait que dire la vérité. Oh bien sûr il y avait mille et une autre différence mais elle avait choisi celle là et puis point barre.
- Je... Je ne savais pas, chuchota le brun remettant d'un geste un peu trop rapide pour être honnête ses lunettes. Il devait se demander quelle attitude adopter.
Lily soupira, déçue d'avoir mal compris. Il n'était plus intéressé par le jeu, il avait réellement essayé d'engager une conversation. C'était mignon et crétin en même temps. C'était sa marque de fabrique.
Coinçant son petit nez dans la fente, Lily essaya pour une deuxième fois de retrouver un rythme cardiaque normal. A sa grande surprise Marlène et Sirius s'était lancé dans un langoureux baiser collés contre le mur d'en face offrant un magnifique spectacle à l'oeil de Moscou scandalisé.
- Je crois qu'on a fait des heureux, commenta Lily.
- Il lui roule une pelle ?
- Oui, il vient de la plaquer contre un mur pour mieux palper son corps.
Lily lâcha un instant la scène des yeux pour venir scruter l'obscurité du placard. Le reflet des lunettes vinrent lui confirmer que James la regardait. Il la regardait elle et il l'écoutait elle, comme si son monde se résumait à sa personne. Un souffle chaud vint s'écraser au creux de son épaule. Il s'était encore rapproché et visiblement les détails qu'elle venait de lui donner n'étaient pas sans effets. Sans réfléchir la rousse reposa son attention sur le couple en pleine action.
- Ton ami profite de mon amie.
Le souffle chaud vint s'écraser plus près, juste sous sa mâchoire et la sensation était délicieuse. C'était tout ce dont elle avait besoin pour se sentir bien, pour se sentir exister, pour se sentir importante.
- Il est descendu dans le coup maintenant, un peu comme ce que tu m'as fait dans la bibliothèque.
- Et tu avais aimé ?
La voix qui venait de poser cette question était rauque. C'était un chuchotement et pourtant c'était un chuchotement rauque. Un de ceux qui font parcourir des frissons d'appréhension depuis le haut de la colonne vertébrale jusqu'au bas des reins. Ils étaient trop proches maintenant. Trop proches et pourtant pas assez. La confusion commençait à régner dans son esprit bien trop ému. C'était mauvais signe, très mauvais signe.
- Et toi tu as aimé me faire perdre pied ?
Une main rentra en contact sur son coup et caressa sa peau tendu jusqu'au haut de la mâchoire. C'était fou comme un geste simple pouvait procurer autant de plaisir et en même temps donner assez faim pour entamer les choses sérieuses.
Si Lily avait du continuer de parler, des trémolos se seraient entendu. La perte de contrôle était imminente et Huston était à présent loin, très loin. Il lui fallait plus que quelque secondes pour réatterir après un toucher aussi sensuel, le problème c'est qu'elle n'aurait jamais ces quelques secondes avec Potter dans un placard. Alors elle fit ce qui lui sembla le plus naturel.
Tournant la tête pour plonger une énième fois son regard dans les yeux marrons du brun elle attendit la suite. Elle voulait savoir à quelle sauce il allait la manger mais surtout elle voulait savoir ce qu'il allait lui répondre. Elle espérait voir la supercherie si il y en avait une, elle espérait ne pas tomber dans le faussé trop vite en décelant un mensonge.
- J'ai adoré.
Ce fut des mots emprunts d'une telle sincérité que sur le moment Lily oublia tous ses doutes. Elle oublia toute sa peur, toutes ses attentes, toutes ses appréhensions et toutes ses craintes. Il était là et elle était là, ils vivaient ce moment à deux dans une bulle extérieure au monde. Isolés dans leur placard tout semblait possible.
James la regardait avec un sourire. Un sourire mignon et craquant, un sourire qui lui faisait sentir douloureusement les battement de son coeur dans sa poitrine. Il la regardait ou plutôt il la dévorait du regard et sans plus de doute les deux adolescents se fondirent mutuellement dessus.
Leurs lèvres se rencontrèrent brutalement et d'un geste un peu maladroit Lily passa sa main dans les cheveux emmêlé du jeune garçon qui ne pu s'empêcher de gémir de plaisir. Ce baiser brusque et spontané faisait vibrer plus qu'il n'aurait dû la rousse. Elle se sentait voler au dessus de collines et des montagnes, elle se sentait plus légère, elle se sentait revivre. C'était comme la première bouffée d'air après une longue apnée.
Soudain un flash de lumière les aveugla. Ils se reculèrent précipitamment l'un de l'autre comme si leur passion était un des six pêchers capitaux et James leva les mains en l'air en parfait coupable.
- Alors comme çà, ça se péchote dans un placard sans tonton Sirius et tati Mar... Aïeuh !
- Non mais ne nous implique pas dedans crétin, on va pas lancer l'idée d'une partouse non plus.
Lily devina aisément que la silhouette qui venait de donner un coup de coude à l'autre silhouette n'était autre que sa meilleure amie Marlène. Grâce à leur intervention le moment magique venait d'être rompu à jamais. Super.
- Oh mais tu sais il ne faut jamais dire non trop vite ma très chère.
- Ah bon, donc si j'embrasse James ici présent pour faire un truc « entre amis » ca ne te derange pas ?
- Tu n'oserais pas se scandalisa Sirius.
Plus de petit placard coupé de la réalité, les gros relous venaient de faire leur entrée. La misère du monde revenait en pleine face, et avec, tous les soucis ressassés depuis des semaines. James avait il juste profité d'elle, était ce la motivation du jeu qui avait produit le baiser ? Tournant la tête vers le brun elle le vit sourire niaisement aux blagues de Sirius. Le regret l'envahi aussitôt et comme un lapin prit dans un rétroviseur de voiture, Lily tenta de s'échapper. Elle déplia ses jambes et sortit la première de ce microcosme qui avait vu naître une illusion paradisiaque.
Le plan avait aboutit, la flamme Sirlène était plus que jamais ravivée, elle pouvait partir. Pourtant elle aurait rêvé que James la retienne, elle aurait rêvé qu'il lui dise tous les papillons qu'il ressentait en l'embrassant, elle aurait rêvé qu'il prononce les trois petits mots qu'elle s'était elle même avoué éprouver pour lui. Seulement, elle avait beaucoup trop de rêves et beaucoup trop peu de réalisme.
Se penchant sur le sac de pains aux chocolats qui traînait toujours dans le couloir elle en piqua un. Lily croqua à pleine dents pour distraire sa bouche qui venait de vivre un moment trop palpitant pour un être lambda comme elle. Quelques seconde et la gourmandise était engloutie, James la fixait maintenant et dans un sourire un peu tendu il lui fit un petit clin d'oeil.
Après tout il était tard. Ce qui s'était passé, s'était passé, c'était peut être du jeu, c'était peut être du hasard mais avant tout c'était une attraction mutuelle entre deux adolescents. Ni l'un ni l'autre ne pouvait le nier, comme deux aimants, comme deux étoiles, ils était irrémédiablement attirés l'un par l'autre. De çà, Lily était sûre mais ce n'était pas suffisant, non, largement pas suffisant, il lui fallait aussi ses sentiments.
- Non mais on parle on parle, mais j'en oublie le principal dit Marlène en se retournant poings sur les hanches pour fusiller la principale coupable, Lily je crois que tu me dois des explication.
Rompant le contact visuel avec James, la rousse se concentra sur son amie. Tout lui semblait flou à présent, toute sa lucidité de l'instant s'était envolé. Seul la peur persistait dans son coeur. James avait joué ce soir, il avait joué et elle n'allait pas pouvoir le supporter. Il fallait que tout s'arrête avant qu'il y aie de non retour. Il fallait qu'elle mette fin au jeu.
Elle sourit à la blonde avec un air un peu lointain. Les explications attendraient, il était maintenant trop tard pour penser clairement et le soleil n'allait pas tarder.
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