Chapitre 16

Le grand match contre les serdaigles était aujourd'hui.

Le grand jour était aujourd'hui.

C'était le jour qui déterminerait s'ils pouvaient espérer la coupe de quidditch de cette année.

Il était arrivé si vite que James avait l'impression de n'avoir rien pu faire avec son équipe. Comment n'avaient ils pas pu s'entraîner plus ? Incroyable, pensa James, comment le temps pouvait se distendre dans les moments de gênes et comme il pouvait disparaître dans les moments importants. Ce bon vieux monsieur temps qui file entre les doigts lorsque l'on a besoin de lui et qui s'élargit, enfle et étouffe lorsqu'on veut qu'il passe vite.

Les histoires qu'il avait récemment vécu avec Lily, y étaient sûrement pour quelque chose. Lorsqu'il s'agissait de lui faire perdre la tête, le temps s'écoulait vite. Le temps passait comme l'eau d'un ruisseau et rien ne pouvait l'arrêter. Son coeur gonflé, ses pensés ailleurs le temps, il ne le voyait plus. Revenir à la réalité, savoir que le grand jour du match était déjà arrivé, ça lui était tombé sur la tête comme un cognard.

Maintenant il allait en voir les conséquences.

Perdraient-ils à cause de son manque de sérieux ?

Les joueurs étaient tous dans les vestiaires et se préparaient mentalement à rentrer sur le terrain. L'odeur de déodorant et de parfum virile embaumait le huis clos. Les discussions étaient rares et chacun tentait de contrôler son stress à sa façon.

Dehors, on entendait le bruit étouffé des cris du public qui était au paroxysme de son excitation. Des mois que les élèves attendaient ce match. Des mois que James entraînait son équipe. Il ne rentrerait pas sans une victoire.

Oui, il ne fallait pas qu'il perde ce match, sinon la fête organisée dans la salle commune des gryffondor serait maussade. Il ne voulait pas voir les sourires conciliants de ses amis. Il ne voulait pas voir les beaux yeux d'Evans déçus, bien qu'elle n'en avait sûrement rien à faire de cette victoire. C'était de toute façon une question de principe, il ne voulait pas voir la finale lui passer sous le nez.

La voix grésillante dans les hauts-parleurs retentit. Cette année le commentateur était un poufsouffle de septième année et, tout excité il entreprit de faire les présentations :

- Bonjour à toutes et à tous, Je... Oula ma voix est super forte ! Pardon, mais merlin qu'est ce que vous êtes nombreux aujourd'hui.

La nervosité de l'élève s'infiltra dans la salle des vestiaires et malgré lui, James se mit à tapoter du bout des doigts le manche de son balais. Blottis dans cette petite salle il n'avait aucune envie d'en sortit pour affronter la folie qui régnait dehors.

- Je vous pris de faire du bruit pour la toute première équipe deeeesss gryffondors !

Des sifflements et des applaudissements se firent entendre. L'heure était venue.

Avant de mettre un pied dehors James fit face à son équipe.

- Quoiqu'il arrive en dehors de cette salle, on est une équipe et on restera un équipe. Cependant je ne veux aucune erreur, qu'il n'y ai aucun dégonflé qui se laisse malmener par l'équipe adverse. Notre qualité première c'est le courage, ce n'est pas pour rien qu'on est des gryffondors, alors prouvez le moi encore une fois sur le terrain !

Petit discours classique, mais on ne se répète jamais assez, pensa James qui se sentais quelque peu nerveux. En file indienne ils se rendirent sur le terrain et lorsqu'il apparurent les applaudissements redoublèrent. A cet instant rien était encore joué et cette acclamation, cet engouement procurait une somptueuse sensation à James. Des centaines de paires d'yeux les fixaient, les détaillaient, les auscultaient presque. James passa la main dans sa chevelure déjà bien emmêlé et fit un petit sourire moqueur à la foule. Ce soir il y aurait une grande fête que ce soit pour une défaite ou une victoire et il aurait une belle ribambelle de jeunes filles gravitant autour de lui.

Il scruta les gradins à la recherche d'un point roux qui porterait possiblement le nom de Lily.

Ses yeux s'arrêtèrent sur la jeune gryffondor qui était perdue dans la masse d'élèves venus acclamer leur équipe. Marlène et Alice juste à côté semblaient être folles de joie, enfin surtout Alice qui criait à tue-tête le nom de Frank. Lily restait stoïque, comme forcée d'assister à ce match.  Leurs deux regards se croisèrent. Elle était là, et semblait le fixer, lui, James. Illusion d'optique ?

Elle lui fit un joli doigt d'honneur et détourna son regard. Ce n'était certainement pas une illusion. L'adrénaline se rependit dans ses veines, il avait hâte de voir le déroulement de cette fête. Se passerait il quelque chose de trépident avec sa petite écervelée rousse ? Prendrait-elle une revanche ?

- Et maintenant veuillez faire du bruit pour l'équipe des serdaaaaaaaigles !

Les joueurs de l'équipe adverse rentrèrent sur le terrain sous le même degré d'applaudissement. Ils se jaugèrent du regard. La match allait sûrement être sanglant.

- Bien maintenant que nos deux équipes se trouvent sur le terrain, je déclare que le match commence dans troooois... deuuuuux.... Un !

Tous enfourchèrent leurs ballais et le bruit d'une corne retentit.

Voltigeant dans les airs Potter se détendit quelque peu. Sur un balai il se sentait toujours plus vivant et plus détendu. Il plissa les yeux pour essayer de discerner quelque chose qui ressemblerait à un vif d'or. Il ne vit rien. Il commença donc à slalomer entre les joueurs qui s'envoyaient des cognards et il réussit à glisser quelques conseils à certains.

Les points défilaient et aucune des deux équipes n'avaient réellement le dessus sur l'autre. Frank jouait étonnement bien, peut être à cause de l'hystérique dans les gradins, mais toujours est il que ce n'était pas suffisant pour leur donner l'avantage.

Les serdaigles semblaient tout aussi décidés qu'eux à avoir la coupe de quidditch de cette année. L'attrapeur de leur équipe, un certain Victor, surveillait avec très peu de discrétion les moindres faits et gestes de James. Il était réputé pour n'avoir jamais manqué un vif d'or, et, même si son équipe n'avait pas toujours été victorieuse, il était de loin le meilleur attrapeur que les gryffondors avaient connu depuis un bout de temps. Donc si l'un des deux avait une chance d'être le premier à apercevoir le petit éclat doré c'était bien James, Victor le savait.

Pour éloigner l'attention de lui, James se mit à participer au jeu. Evitant les cognards et facilitant quelques passes. C'était plutôt risqué, son attention n'était plus concentrée sur les alentours, mais ça permettait à Victor de regarder ailleurs.

Brusquement le vif d'or passa sous le nez de James et avant qu'il n'aie le temps d'assimiler totalement l'information sa main agrippa la chose. Ce coup de chance était tellement énorme que James ne réalisa pas tout de suite qu'il le tenait dans la main.

Qu'il tenait dans sa main le vif d'or.

Que sans le vouloir il venait définitivement de remporter leur première victoire.

Le plus drôle c'est que le match continuait tranquillement. Il détenait la clef de la réussite et à cet instant personne ne l'avait encore réalisé.

Le commentateur, pourtant, ne tarda pas à remarquer le poing fermé de James et cria de toutes ses forces dans les hauts parleurs

- Incroyaaaaaaaaaable ! Plus rapide que la lumière James Poootter a attrapé le viiiiiiif d'or !

Ce fut la fin de match la plus rapide que James n'aie jamais vécu mais la gloire et la satisfaction de gagner était la même. L'adrénaline circula plus vite et dans un élan d'énergie il fit une pirouette pour saluer le public. Des cris de joie, d'hystérie et de satisfaction s'élevèrent des gradins. Cette victoire brusque était inattendue.

Un petit visage pleins de tâches de rousseur émit un début de sourire, Evans souriait.

Il se sentait le roi du monde.

Il se sentait capable d'affronter un dragon.

Encore une pirouette et les acclamation redoublèrent. Frank et le reste de l'équipe fondit sur lui et une masse abracadabrante sur des balais pas très équilibrés se forma. Le sol, heureusement, n'était pas très loin et ce gros tas de joueurs fous de joie s'écroula sur le sol avec le bonheur des vainqueurs.

Les serdaigles, surtout Victor, n'en revenait pas de ce retournement si brusque, de cette défaite tragique.

Le match était définitivement terminé, la fête allait pouvoir commencer.

James sourit de toutes ses dents, écrasé sous l'amas de sueur, de balais et de joie qui constituait tous les joueurs étalés sur lui.

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Laissez moi tous vos commentaires, vos avis et votre ressenti, ça me fera de toute façon très plaisir, même si c'est une critique, une correction ou un avis blasé, je prend.

Bonne fin de journée à vous 💚

La suite risque d'être plus croustillante.

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