7 ; loyalty and devotion
you believe me like a god, i'll betray you like a man
Lorsque les pieds de Darla touchèrent le sol froid de sa chambre, elle ne se renfrogna pas comme à son habitude, puisqu'elle savait que chaque pas la rapprochait maintenant de sa visite à Dragonstone. Elle se redressa alors directement, somma les serviteurs de faire couler son bain alors que Baelor peinait à ouvrir ses paupières.
- Calme-toi, entonna-t-il en rabattant la couverture sur son visage. Le soleil n'est même pas levé.
Malgré ses paroles, il pouvait toujours percevoir les allés et retours de sa femme dans leurs appartements, finissant d'empaqueter ses affaires pour le voyage. Elle énumérait lentement toutes les choses dont elle avait besoin, pour les trois seuls jours qu'elle devait pourtant passer là-bas.
- Est-ce que tu as prévu d'y rester pour toujours ? ajouta-t-il à moitié redressé, observant Darla penchée sur l'une de ses malles, toujours en robe de chambre.
Darla ne prit la peine de se tourner vers lui et répondit :
- Je veux simplement faire bonne impression à la princesse.
- Helaena n'a pas eu le droit à la même attention, rétorqua-t-il en se levant totalement, faisant signe à toutes les servantes de partir.
Une fois seuls, Baelor vint se pencher vers elle, la surplombant largement.
- Ne t'attache pas, Darla, murmura-t-il comme un ordre, ce n'est notre famille.
Il la vit vouloir rétorquer mais la fit taire en posant ses lèvres sur son front. Baelor n'aimait pas cet engouement que Darla pouvait avoir vis-à-vis de Rhaenyra, cette loyauté qu'elle n'avait pas pour eux. Pour lui.
Il aimait encore moins l'idée que les bâtards de sa sœur ou son mari ne l'approchent durant ce voyage. Il avait alors fait en sorte que cela ne se produise pas sans conséquence, puisqu'il ne pouvait pas être là pour la surveiller.
Il l'abandonna à la suite de sa préparation pour s'assurer de son propre voyage. Baelor fit le chemin jusqu'au bateau qui devait conduire Darla à Dragonstone, prétextant vouloir s'assurer que l'embarcation de sa femme enceinte était intacte. Il retrouva Criston Cole, caché et contorsionné dans l'un des recoins de la cale. Son armure était laissée à terre pour se donner plus de mouvements et de discrétion.
- Combien de temps de trajet jusqu'à Dragonstone ? questionna aussitôt le chevalier en voyant son prince.
Baelor haussa les épaules, n'ayant pas considéré le besoin de se briser le dos pour ne pas être vu.
- Une heure, j'imagine. Je serais avec Darla dans sa chambre à l'étage, avoua-t-il, et ricana à la mine déconfite de Cole. Je lui ai dit que je ne voulais pas la laisser faire le chemin seule.
Le chevalier lui indiqua que le bateau resterait à quai durant trois heures avant de repartir, et qu'ils n'avaient donc que ce laps de temps pour trouver un œuf et remonter à bord, sans être vu à terre.
- Vous ne pensez pas qu'il aurait été mieux de faire Darla demander à Rhaenyra un œuf, indiqua Criston, en essayant de mieux se positionner, en vain.
- Je ne vais pas faire quémander ma femme pour quelque chose qui me revient de droit.
Baelor regardait Criston Cole, contracté sur lui-même. Il avait l'air bien moins d'un adversaire de taille comme cela. Comme chaque jour qui passait, après chaque entraînement. Pourtant, la langue acérée du chevalier claqua à ses oreilles :
- Donc vous préférez voler quelque chose qui vous revient de droit.
La mâchoire de Baelor se resserra, il manqua de frapper la côte du chevalier qu'il voyait ressortir à travers sa tunique dû à sa position.
- Tiens ta langue, Cole, cracha Baelor avant de l'abandonner à la chaleur et l'obscurité de la cale.
Le chemin retour vers le château n'éloigna pas la colère du corps de Baelor. Il s'installa à la table du petit déjeuner muni de la même aigreur.
Criston avait raison sur un point. Demander, de plus de la part de Darla, serait la plus aisée des manières. Mais voler ne requérait pas d'avouer qu'il nécessitait quelque chose, qu'il avait besoin de quelque chose. Voler était malhonnête, fourbe. Mais on lui avait bien volé avant son droit à un dragon, on lui avait arraché par le hasard son droit à être un vrai Targaryen. Pourquoi devrait-il agir justement contre quelque chose qui lui avait été injustement refusé, que ce soit de la faute des hommes ou des dieux ? Il ne volait pas, il prenait son dû.
Autour de la table, uniquement Darla semblait enjouée de cette journée. Baelor pouvait sentir ses pieds remués dans sa robe à côté de lui. Lui aussi était de plutôt bonne humeur avant de croiser Criston Cole. Maintenant, le jour avait un goût amer, de jugement.
- Tu as bien bu le thé apporté par le mestre, pour le mal de mer ? demanda-t-il à l'oreille de Darla, semblant atteindre instantanément la portée de sa joie.
Son sourire diminua et elle hocha la tête. Comme si se rappeler de son mari était proie à la déception. Son attitude renchérit sur sa colère, mais il tenta de le cacher, au mieux et en vain.
- On devrait y aller, alors. La mer est encore calme.
Darla salua vivement le reste de sa famille, et particulièrement Helaena avant de quitter le château pour la première fois en plusieurs semaines. Alors qu'ils approchaient le port de Port-Réal, Darla s'arrêta face à l'horizon de la mer. Brutalement ramenée quelques mois en arrière, à Castral Rock, devant le soleil à moitié visible. À la fois éclairant le monde et laissant place à l'obscurité.
Elle n'avait eu aucune occasion d'observer la mer et l'aube ou le crépuscule à la capitale. Ce n'était pas comme à la maison, mais si Darla ne regardait pas autour, elle pourrait imaginer que cela l'était.
- Qu'est-ce que tu fais ? brisa la voix de Baelor quelques mètres plus loin.
- Je regarde l'horizon.
Contrairement à son habitude, Darla ne cessa pas, ne fut pas plus longtemps perturbée par l'interruption de Baelor. Elle continua d'observer le soleil, quelques instants, lorsqu'elle arrêta, la Lannister planta ses yeux brillants dans les yeux et demanda :
- Vous croyez que je pourrais retourner à Castral Roc quelques fois ?
Les matelots allaient et venaient autour d'eux et Baelor n'avait aucune envie de faire pleurer sa femme enceinte devant le peuple, qui l'aimait tant. Des toasts avaient été portés en son honneur et en celui de son enfant à naître dans toute la ville à la nouvelle. Cela serait définitivement mal venu, alors il pensa ne pas répondre.
Mais Darla le regardait avec ses deux grands yeux bleus, ceux d'ignorance, et d'un désespérant appel à l'aide. Il soupira alors et réduisait l'espace entre eux. L'intimité qu'il lui accordait retiendrait peut-être ses larmes de couler.
Comme à son habitude, il encadra son visage entre ses mains, montrant au peuple l'image d'un couple uni et prononça :
- Castral Roc n'est plus chez toi, c'est ici.
Même avec ce semblant de douceur dans sa voix, les mots de Baelor ne sonnaient jamais comme quelque de doux. Cela croulait sur le visage de Darla comme de la pierre, rugueux comme les mains sur son visage. Était-il né incapable de douceur ?
Darla hocha la tête, comme toujours et répondit qu'elle le savait.
Mais elle n'arrivait pas à l'accepter. Elle ne pouvait concevoir que dans quelques années, les habitants de l'Ouest n'auraient qu'un vague souvenir d'elle, qu'elle n'aurait d'un souvenir flou d'eux. Ou que d'autres ne la connaitraient que comme la femme d'un Targaryen.
Qu'il n'y aurait un jour qu'un vague souvenir de Darla Lannister, fille aînée de la maison Lannister, penchée au balcon de Castral Roc, matin et soir, admirant le ciel et la mer. Qu'un jour, elle allait avoir passé plus de temps loin de sa famille qu'avec eux.
Baelor la tira de ses tourments en l'entraînant sur le bateau et dans la chambre préparée pour qu'elle se repose et ne ressente pas les secousses. Une fois arrivés, le regard de Baelor fut attiré par une plus petite malle, qui ne faisait pas parti des affaires emportées par sa femme.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il aussitôt après l'avoir ouverte.
Il y avait des accessoires de coiffures, des bijoux, des tissus luxueux pour les robes mais surtout des dagues et d'autres tissus pour le combat.
Darla était derrière lui, il ne pouvait poser ses yeux sur elle mais son ton lui fit comprendre qu'elle avait fait une erreur sans encore une fois savoir laquelle.
- Des présents ? répondit-elle, comme si c'était une évidence. Pour la princesse et sa famille, j'ai pris de tout pour n'oublier ou ne vexer personne.
Baelor referma la malle, sûrement trop violemment puisqu'il la perçut sursauter. Il n'avait aucune envie de s'en prendre à elle à nouveau mais elle rendait la chose compliquée.
- Tu n'as pas à leur apporter de cadeaux, Darla, assura-t-il.
- Je sais mais c'est la moindre des choses.
Il passa sa main sur son visage et décida d'essayer de lui faire entendre raison sans la forcer à le faire, voir si sa générosité n'avait pas entièrement altéré sa raison. Baelor s'assit sur le lit de la cabine, conduisit Darla devant ses jambes ouvertes.
- On apporte des cadeaux à nos hôtes par marque de respect, indiqua-t-il et la vit vivement hocher la tête, pour montrer que l'on sait pertinemment que c'est un honneur d'être invité.
- C'en est un !
Il ferma les yeux, quelques secondes et les rouvrit sur une Darla confuse, toujours persuadée de faire les bonnes choses. Elle les faisait, mais personne d'autres ne procédait comme elle. Il prit ses poignets pour lui faire poser ses mains sur ses propres joues. L'intimité la rendait plus obéissante.
- Ce n'est pas un honneur d'aller les voir, garantit-il en gardant ses mains autour de ses poignets, si un honneur est rendu, c'est celui de t'accueillir dans leur misérable château.
Darla réaffirma que c'était simplement pour être polie envers la princesse et sa famille, envers l'héritière.
- Tu ne leurs donneras pas, affirma Baelor sans possibilité de débattre.
Elle tenta pourtant d'objecter, à voix basse, alors qu'elle caressait doucement les joues de son mari. Baelor se demandait s'il y avait une limite à la douceur de sa femme, si certaines personnes pouvaient en être dépourvues du plaisir, ou si lui pourrait un jour s'en voir priver.
- Lorsque tu es généreuse envers le peuple, tu donnes de ta personne, de ton temps, qu'ils te rendront en temps voulu. Lorsque tu es généreuse envers des gens comme Rhaenyra et Daemon, tu leur donnes ta loyauté, tu leurs prouves à demi-mot qu'en temps voulu, tu seras là pour leur donner plus.
Baelor avait parlé clairement, distinctement, il souhaitait réellement lui faire entendre sa pensée.
- Je suis loyale envers elle, c'est la princ-
- Dis-moi, Darla, dis-toi en caressant doucement le ventre toujours plat de sa femme enceinte, si tu avais à me sauver moi ou Rhaenyra d'un malheur, qui sauverais-tu ? L'héritière ou ton mari et futur père de tes enfants ?
La jeune fille hésita, non pas sur la réponse, mais sur l'intérêt de la soudaine question.
- Toi.
- C'est cette loyauté qui compte, celle que tu as envers moi et aucune autre.
Darla continuait de caresser ses joues en se demandant quel genre de loyauté il avait envers elle alors. La choisirait-il au dépend de n'importe qui d'autres ?
Le reste du trajet se déroula en silence, et plus le bateau avançait vers l'île, plus Darla sentait une boule se former dans son ventre. Elle avait cru qu'au fil des semaines, elle figurerait comment agir à la capitale, mais ce monde était un mystère toujours entier pour elle.
Lorsque Darla quitta le bateau, elle lança un dernier regard en arrière vers Baelor, en espérant finalement qu'il l'accompagne mais il ne pouvait. Elle avait été invitée seule. Elle était ce qui se jouait maintenant.
Le bateau se vida ensuite progressivement des matelots partis se ressourcer, laissant l'occasion à Criston Cole de sortir de sa cachette et à lui et Baelor de quitter l'embarcation sans être vus. Ils longeaient lentement la côte vers les montagnes, le plus jeune avançait avec détermination tandis que Cole se chargeait de vérifier que nul ne les voyait.
Les montagnes de Dragonstone étaient pourfendues de toute part, laissant des fines crevasses où les dragons venaient pondre leurs œufs en sécurité. Cela pouvait être un vrai labyrinthe de pierre si on s'y aventurait sans connaissance du lieu, comme eux.
- Est-ce que l'on sait seulement où chercher ? osa demander le chevalier.
- Non, avoua Baelor en observant l'air dépité de Cole, mais j'imagine qu'on va devoir se dépêcher de trouver.
Une fois arrivés à l'intérieur d'une des immenses crevasses, les deux se séparèrent.
Au même moment, Darla releva la tête de sa révérence envers la princesse Rhaenyra. Un sourire anxieux sur son visage face à elle, et toute sa famille venue l'accueillir. Elle voulut dire que c'était un honneur d'être reçu, mais se réfréna et entonna simplement :
- C'est un plaisir d'être reçue ici, princesse.
Les présentations furent faites brièvement et Darla fut emmenée jusque dans un grand salon familial qui dénotait de tous les appartements individuels de la capitale. Aussitôt fut-elle entrée que l'un des fils de Rhaenyra, Aegon la tira pour lui montrer tous ses jouets.
- Calme-toi, Aegon, elle vient à peine d'arriver.
Darla lui assura que ce n'était pas grave et s'agenouilla au côté du petit garçon quelques instants avant d'acquiescer à la proposition de thé de la princesse. Pourtant, Aegon ne voulut se détacher d'elle et enroula ses bras autour de son cou pour qu'elle le porte avec elle.
Instinctivement, Darla le fit, la ramenant brutalement à ces moments avec ses plus jeunes sœurs, Cerelle et Tyshara, qui se battaient pour être portées.
- Il est très affectif, excuse-le, s'exclama Rhaenyra en voyant la scène, mon amour, pourquoi ne vas-tu pas jouer avec Joffrey ?
- Ce n'est pas un problème, assura Darla, en écartant des mèches du front d'Aegon, au contraire, je ne me plaindrais pas d'être appréciée d'un prince.
Darla passa une grande partie de cette première journée accolée au premier fils de Daemon et Rhaenyra, à découvrir tout Dragonstone en le tenant dans ses bras comme son propre fils. À plusieurs reprises, Rhaenyra ou Daemon se proposèrent pour le porter mais Aegon refusait vivement et Darla poliment.
Elle répétait que la compagnie des enfants ne serait pas un fardeau pour elle, tout en songeant à l'étrange sensation de vertige qu'elle ressentait lorsqu'elle se rappelait qu'elle portait la vie en elle.
Le soir, après un dîner plus différent de ceux partagés à Port-Réal, Darla vint s'installer sur l'un des fauteuils présents dans le grand salon, en face de celui où Rhaenyra et Daemon siégeaient, côte à côté. Aegon enfouissait toujours son visage dans le cou de Darla, tout en jouant avec ses colliers ou ses boucles d'oreille.
- Comment t'accommodes-tu à la capitale, Darla ? questionna Rhaenyra en lui tendant une des tasses fumantes.
Darla ignorait jusqu'à quel point il était possible de dire la vérité, mais l'expression affective de Rhaenyra la rassura.
- Du mieux que je peux, j'imagine, avoua-t-elle, soufflant ensuite doucement sur sa tasse, Aegon fit de même pour l'aider ce qui la fit rire.
Voyant cela, Rhaenyra fut d'autant plus attendrie par la jeune Lannister et Daemon s'autorisa un sourire. Un regard fut partagé entre eux deux. Darla n'avait définitivement rien à voir avec le reste de sa famille à Port-Réal.
- La vie à la capitale est difficile, osa-t-elle ajouter après quelques secondes. Mais j'imagine que vous devez plus le savoir que moi.
Ils hochèrent tous deux la tête, avec un sourire pour Daemon et un regard plus absent pour la princesse sur laquelle s'attarda Darla.
- Si tu as besoin de conseils, d'aides, fais-nous porter tes requêtes par parchemin, affirma la princesse, avec une expression presque compatissante sur le visage. On pourra t'aider même d'ici.
Darla acquiesça d'un simple hochement de tête. Les mots de remerciement et d'appréciation ne voulaient pas quitter sa gorge qui la brûlait, c'était comme si la main de Baelor entourait son cou pour l'empêcher de parler. Peut-être que le poids du petit Aegon qui s'endormait contre son cou en était la cause.
- Et ton mariage ? Comment vis-tu cela ?
Darla s'accrocha à la question de Rhaenyra pour ignorer l'impression grandissante d'être étudié par le couple devant elle.
- Baelor est..., elle hésita, trop longtemps pour que cela paraisse normal.
Mais elle ignorait comment décrire son mari, et comment décrire leur mariage.
- Il essaie de m'aider, à comprendre comment agir à la capitale, les mots coulèrent lentement, comme une réalisation à elle-même, il essaie. Avec toute la patience qui lui a été donnée...
- C'est une belle manière de dire qu'il te manipule à penser comme lui, balança Daemon avec un faux sourire.
- Daemon !
L'exclamation de Rhaenyra ramena Darla à la capitale durant quelques instants, lorsqu'Alicent réprimandait les deux jumeaux. Cela fut étrangement familier. Darla prit une gorgée et murmura ensuite :
- Il est sûrement mieux que je me range du côté de Baelor plutôt que contre lui.
Un étonnement traversa le visage des deux hôtes, autant qu'il traversa l'esprit de Darla.
- Tu as aussi le droit de te créer ta propre pensée, tu as voix au chapitre, contredit Rhaenyra, en posant sa main sur la main de Daemon, lui faisant comprendre de se taire. Se faire un avis personnel sur les choses, ce n'est pas aller à l'encontre de son mari.
Ils n'avaient pas prononcé une seule fois le nom de Baelor. Cela la mettait mal à l'aise, comme s'ils parlaient d'un inconnu. Pourtant, le prénom de son mari était une parade pour elle. Plus elle le prononçait, plus elle avait l'impression qu'il était là pour la protéger. L'avait-il pourtant déjà fait ?
- J'ai un avis à moi, sur beaucoup de choses, que Baelor ne partage pas du tout, garantit Darla en se remémorant toutes leurs altercations. Il ne me manipule pas.
Rhaenyra sourit encore à ses paroles mais cette fois-ci, son étirement de lèvres fut forcé et Darla le vit. Elle n'était plus aussi à l'aise et enjouée qu'elle l'avait été toute la journée au côté de cette famille. Maintenant, elle savait qu'elle se sentirait plus à l'aise dans le silence et les murmures discrets du Donjon Rouge.
- Évidemment qu'il ne te manipule pas, acquiesça la princesse, ignorant le soupir de son mari à ses côtes. C'est simplement que les enfants d'Alicent peuvent être bornés dans leur propre vision du monde et implicitement peut-être la propager chez d'autres, tu comprends ?
« Les enfants d'Alicent ». Darla cligna à plusieurs reprises des yeux pour bien réaliser les mots employés et l'écart qu'il y avait dans cette fratrie pour que ses propres frères et sa sœur soient uniquement les enfants d'Alicent Hightower.
- Mais il est bon de voir les deux faces de l'histoire, tu ne crois pas ?
Il y avait de la bonté dans la voix de Rhaenyra, Darla voulait s'y accrocher. Mais entre une vision du monde et une autre, ne devrait-elle pas accepter celle qui dort à côté d'elle chaque nuit ?
- Oui, bien sûr, mais-
Darla fut distraite par la respiration d'Aegon, de plus en plus irrégulière contre son cou. Lorsqu'elle réalisa cela, Darla prit également conscience que la peau de son visage était collante, pleine de sueur.
- Aegon, tu as chaud dans mon cou, tu devrais sortir de là, indiqua-t-elle en caressant les cheveux du jeune prince. Je crois que ça fait des heures que ta mère n'a pas vu ton visage.
Aegon retira difficilement sa tête enfuie dans le cou de Darla.
- Oh, dieux.
Le visage du prince était gonflé. Même à la faible lueur de la soirée, Darla pouvait voir que le contour de ses lèvres et celui de ses yeux étaient rouges. Sa respiration était anormale, puisque son cou aussi semblait atteint par des gonflements.
- Princesse, je crois qu'Aegon est malade. Je-
Les mains de Darla tremblaient de plus en plus à mesure qu'elle voyait la poitrine du petit garçon s'élevait trop difficilement. Elle sentait encore la sueur du prince dans son cou, et ses petites mains s'agripaient toujours à ses épaules.
Mais les mains glissèrent lentement de leur prise.
——
bonjour à tous, j'espère que vous allez bien et que ce chapitre vous aura plu !! dans quelques chapitres, il y aura un sacré bond dans le temps pour retrouver la trame de la série/livre, j'ai hâte d'écrire sur ces débiles plus âgés !
n'hésitez pas à me partager votre avis en commentaire !!
merci d'avoir lu et à très vite!!
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