5 ; not violence, not love



"be good to me" i whisper, and you say, "what ?" and I say, "nothing, dear"































La tout jeune mariée savait que l'amour existait dans ce monde, puisqu'elle en était pleine. Darla savait que si la moindre chose menaçait ses parents ou ses sœurs, elle se laisserait jeter en pâture pour leur éviter le moindre mal. Il n'y avait rien au monde de plus beau que le sourire de ses petites sœurs.

            Elle était pleine de cet amour-là, de cet amour naturel, de la dévotion à son sang.

Pourtant, une autre idée de l'amour l'avait tout autour paralysé. Faire confiance à des membres extérieurs de sa famille, laisser des étrangers entrer dans son cœur, manquer d'être détruite par un sentiment non inné.

C'était ce qu'elle avait commencé à penser lorsqu'à six, les hurlements de sa mère avaient déchiré les murs de Castral Roc en donnant naissance à Johanne.

                        Était-elle prête à ça par amour ? À une souffrance pareille.

Mais très vite, elle avait été fascinée par l'amour, pour les exacts mêmes raisons. Parce que sa mère était prête à traverser cela, de multiples fois. Par amour, se disait-elle, par amour pour son père et pour donner plus d'amour encore à ses petites filles.

Darla voulait connaître ce genre d'inclinaison qui la pousserait à briser son corps de douleur durant plusieurs heures pour donner naissance à un être représentant son amour et sa passion. Elle voulait un amour qui donnait sens à des questions et à des désirs qu'elle n'avait pas réalisés en elle.

Darla était plein de rêves d'amour, elle était trop idéale, trop aveugle. La nouvelle princesse arpentait le Donjon Rouge, à la recherche de son mari, en vain.

Le choc des épées de Criston Cole et Baelor fut si brusque qu'elle aurait pu le percevoir si elle avait tendu l'oreille. L'entraînement à l'extérieur du Donjon et à l'abri des regards durait depuis maintenant deux heures. La tunique du prince était autant imbibée de sueur que de sang, presque qu'autant que celle de son adversaire.

            - Qu'est-ce qui vous rend aussi agressif aujourd'hui, mon prince ? questionna le chevalier, en plantant son épée dans le sol pour en faire une canne.

            - Le travail d'Helaena a commencé depuis quelques heures, avoua Baelor en tentant d'essuyer en vain la sueur de son front.

Il pensait que s'entraîner aussi longtemps et s'épuiser le corps le calmerait, mais cela n'avait rien fait.

            - Vous êtes inquiet pour votre sœur ? s'étonna Criston, ayant rarement vu Baelor s'inquiéter pour autre chose que lui-même. Selon les mestres, tout semblait de bon augure pour elle et son enfant à venir.

Inquiet était sûrement ce qu'il devait être, peut-être l'était-il un peu pour Helaena. Baelor n'avait jamais été très fraternel, mais sa petite sœur n'avait rien demandé. Il ne voudrait pas qu'elle meurt en couche à cause d'Aegon. Surtout pas en lui laissant un parfait bébé Targaryen, avec de parfaits cheveux d'argent et des sublimes pupilles violacées.

            - Leur héritier, souffla Baelor en réponse.

Cela anéantit toute pensée d'inquiétude de sa part, Baelor fixait le sol et non pas le chevalier. Il pouvait encore parfaitement se rappeler lorsque les mestres avaient annoncé qu'Helaena était déjà enceinte. Le message était clair : Aegon et Helaena était un emblème de fertilité, de stabilité et de continuité de leur lignée. Il n'y avait aucune chance de son bébé sorte brun.

            - Il est bien loin dans la ligne de succession pour être considéré héritier, mon prince, rectifia Criston, comme si leur conversation pouvait être écoutée.

Il ne réprima pas un rictus et continua dans cette direction, articulant bien ses prochains mots :

            - Oui, puisque Rhaenyra est héritière et que tous ses enfants si légitimes passent avant.

Baelor ne put ignorer à quel point Criston retenait toute réaction inadéquate, gardant un semblant de chevalerie et de droiture, peut-être.

- Votre frère a perdu un œil lorsqu'il a affirmé le contraire, n'allons pas y perdre plus encore, assure-t-il en détournant le regard.

Baelor leva les yeux au ciel.

            - Héritière ou non, enfants bâtards ou non, s'exclama le prince, lassé de dire à demi-mot la vérité alors qu'ils étaient seuls. Rhaenyra n'est plus là pour défendre son héritage, elle s'est réfugiée à Dragonstone, là où elle n'a aucun pouvoir.

Il avait craché cela avec un dégoût non camouflé. Peut-être reportait-il sa colère originelle sur sa demi-sœur, elle la méritait de toute manière.

- Dragonstone est la demeure de l'héritier, affirma au contraire Sir Criston. Elle ne fait que confirmer son héritage en y résidant.

Baelor fronça légèrement les sourcils en se demandant si son adversaire pensait réellement ce qu'il disait. Il soupira et déclara :

- Peut être d'un héritier qui a déjà fait ses preuves, d'un héritier qui n'a aucun obstacle sur sa route si ce n'est l'attente de prendre la place qui lui est due. La place d'un héritier et non pas de la première héritière jamais nommée.

Le ton du prince ne pouvait pas être plus méprisant. Nul ne pourrait dire si c'était envers les décisions de sa demi-sœur ou envers le besoin d'expliquer cela. Baelor avait l'insupportable sensation d'être le seul à prendre conscience que tout pouvait se jouer maintenant.

- Dans son cas, Dragonstone est une demeure vide d'influence, de politique. Elle détruit elle-même ses chances de siéger un jour sur le trône de fer.

Le silence répondit à ses mots. Qu'est-ce que Criston pourrait rétorquer à une implacable vérité ?

- Faites tout de même attention à vos paroles, mon prince, avoua-t-il, une partie de votre pensée pourrait vous échapper devant d'autres que moi.

Baelor détourna les yeux, ennuyé. Il attrapa son épée sur le sol et se dirigea silencieusement vers le tunnel pour rentrer. L'entraînement ne l'avait définitivement pas détendu, bien au contraire. Aussitôt il eut pénétré le Donjon Rouge que l'agitation de tous vint à ses oreilles. Il ne pouvait pas percevoir les cris de sa sœur mais les pas répétés de tous les mestres à son chevet, les murmures des membres de la cour non loin.

Il ne dit pas un mot de plus à Criston et prit le chemin de ses appartements. Le bain fut rapidement préparé et Baelor s'y plongea dans un soupir. Il reposa sa tête sur le rebord en bois. Très vite, l'eau de son bain avait pris une teinte rougeâtre puisqu'il n'avait essuyé ses plaies.

            Même dans cet instant de calme immense, Baelor ne se sentit pas prêt à se reposer, à être calme. C'était même dans ces exacts moments qu'il réalisait qu'il serrait encore la mâchoire, ou que ses ongles pénétrés la paume de ses mains. Son esprit était en constante considération, et en perpétuelle colère.

Mais la fausseté de sa tranquillité ne dura pas longtemps également. La porte s'ouvrit non loin bien qu'il ne puisse pas la voir, Darla venait de pénétrer en trombe les appartements. Baelor patienta quelques secondes, s'attendant à ce qu'elle ait remarqué l'odeur des plantes et arômes de son bain mais tout ce qui se répercuta à ses oreilles fut une respiration rapide.

            - Darla, entonna-t-il fortement.

La respiration se coupa brusquement, comme si elle pouvait faire croire qu'elle n'était pas là. Près d'une minute passa avant que sa femme se dessine à lui. Ses yeux et ses joues brillaient légèrement, elle tenta de lui sourire mais faillit à rendre cela crédible. Cela faisait un mois depuis leur mariage,

            - Qu'est-ce que tu as ? demanda-t-il simplement.

Il ne se rappelait pas avoir fait quoi que ce soit pour la mettre dans cet état. Darla avança un peu plus sans répondre et s'assit sur l'un des bancs en bois près de la baignoire.

            - Mes sœurs me manquent, rien de plus, avoua-t-elle.

Baelor n'était pas le meilleur pour mentir mais Darla devait bien être la pire. Elle n'osa poser ses yeux sur lui, ceux-ci plongés dans le vide, triturant ses bagues. Il se contenta d'hocher la tête, n'ayant aucune détermination à lui faire dire la vérité.

            - J'ai entendu dans les couloirs que ta sœur avait accouchés, ce sont des jumeaux. Une fille et un garçon. Je pense que je vais aller prendre de ses nouvelles, annonça-t-elle pour changer de sujet.

Baelor se figea à la nouvelle. L'acceptation d'un enfant aussi vite était une chose, l'annonce de la naissance de deux héritiers à son frère en était une autre. Un fils et une fille, le choix des dieux, disait-on. Le choix des dieux en faveur de son frère.

            Sa main autour du bois se resserra lentement, jusqu'à entendre craqueler la matière. Darla finit par la regarder, maintenant que l'attention de Baelor était à la contemplation du vide. Les pupilles du prince étaient dilatées, concentré à observer quelque chose qu'elle ne pouvait percevoir mais qu'il voyait partout : l'injustice.

            - Est-ce que ça va ? murmura-t-elle, presque à voix basse, semblant risquer sa vie à s'inquiéter pour lui.

Il hocha la tête, lentement. Cela ne fit qu'alarmer encore plus Darla. Dans ces moments où Baelor ne semblait plus être là, ou être pleinement là mais différent, la Lannister avait l'habitude de se taire et de s'éloigner.

            Il n'avait jamais été violent, comme il l'avait promis. Ou du moins, sa violence n'était pas celle qu'on peut attendre.

            - Tu n'as eu aucun signe de grossesse ? demanda-t-il, toujours sans la regarder.

La question revenait souvent ses derniers jours, chaque matin et chaque soir. C'était si constant que Darla avait cru voir quelque chose bouger dans son ventre par l'obsession de vouloir que cela arrive. Malheureusement, elle secoua la tête et murmura que non.

Darla se redressa, pensant que la conversation était close et qu'elle pourrait maintenant partir. Une fois redressée, Baelor fit de même dans son bain et son bras trempée saisit la taille de sa femme. Aisément comme si elle ne pesait rien, le prince la plongea dans l'eau avec lui, toute habillée. Elle était à genoux, quasiment assise sur lui.

La Lannister peina à trouver les mots, balbutiant son choc alors que son mari dénouait sa robe de son corps. Le tissu principal qui couvrait son corps fut vite relâcher sur le sol, la laissant uniquement en robe de chambre.

            - Baelor, je ne comprends pas.

Il posa ses mains sur ses épaules, jouant avec les bretelles de sa robe. Qu'est-ce qu'elle comprenait de toute manière ? Baelor ne cessait d'être partagé entre l'utilité de cette coquille vide pour servir ses intérêts et l'insupportable impression qu'elle ne pourrait jamais rien faire d'elle-même. Si elle ne comprenait pas seule l'intérêt de sa présence, ou ses propres intérêts à lui, elle serait autant un outil pour lui que pour les autres.

            Il prononça, d'un ton calme, doucereux, que Darla n'avait jamais trouvé aussi terrifiant :

            - Il faut simplement que tu tombes enceinte le plus rapidement possible d'un petit garçon, tu comprends cela, pas vrai ?

Elle hocha la tête, ne comprenant absolument rien. Baelor n'avait pas la nécessité d'avoir d'héritier. Si son père l'avait fait fiancé à Baelor, c'était pour la tenir à l'écart de tout danger de succession, pour la protéger, la faire avoir une vie calme. Ne jamais la voir torturer par l'obligation d'avoir un fils, comme sa mère l'était au fond.

Baelor remonta lentement sa robe de chambre jusqu'à sa taille pour faire rentrer leurs corps en contact. Leurs respirations s'accélèrent. Tout fut plus brusque que d'habitude, plus pressé. Pas violent, mais jamais doux.

Cette violence de Baelor n'était pas celle qui laisse des marques, qui est véritablement douloureuse. C'était le contrôle, c'était la peur, c'était l'exigence d'avoir l'air parfaite à ses yeux. Obéir, avait-il prononcé avant leur mariage. Obéir à ses mots mais tout autant à ses regards. La violence de Baelor était de la garder toujours près de lui mais jamais à ses côtés, toujours la garder ignorante et obéissante, puis la haïr pour cela.

Après s'être changée et rhabillée, Darla patientait en observant Baelor faire de même. La question brûlait ses lèvres, comme elle l'avait fait la nuit de leur union. Elle ne devait pas demander, plus pour elle-même.

            - Pour une bonne fois pour toute, qu'y a-t-il ? demanda Baelor alors qu'il nouait ses chaussures.

Elle n'avait rien à elle, rien qu'elle pouvait garder dans le creux de son cœur, pas même ses propres tourments. Sa voix fut basse, comme à chaque fois qu'elle sortait du cadre où elle devait rester.

            - Est-ce que tu vois lady Barathéon, seul à seul ?

Baelor avait gardé ses yeux sur elle, mais la jeune Lannister ne pouvait pas le savoir puisque ses pupilles étaient plantées dans le sol. Priant pour s'être trompée, priant pour que les paroles de Lord Strong n'aient été que des rumeurs. Le prince n'était étonné après les quelques escapades dans les appartements de Jocelyn que les rumeurs soient venues à elle, sûrement de la part du boiteux. Il se redressa pour continuer à se vêtir et annonça simplement :

            - Cela n'a aucune importance.

Baelor n'avait pas seulement confirmer ses peurs, il les avait bafoués et insultés par la même occasion. Pour Darla, cela avait toute l'importance du monde à ses yeux.

Les mots que Larys avait eu pour elle plus tôt dans la journée tournaient en boucle, elle fixait toujours le sol, luttant contre sa détresse. « Il y a l'attachement forcé aux autres, par devoir, et un attachement qui naît de lui-même, par amour, passion, ou bien même par le destin. »

            Darla était le devoir, Jocelyn était le reste. Ou plutôt, elle était tout le reste et Jocelyn était tout.

Le couple prit le chemin vers les appartements d'Helaena en silence. Ce ne fut qu'une fois entrés que Darla s'autorisa à nouveau à sourire. Elle alla directement vers sa belle-sœur pour prendre de ses nouvelles tandis que Baelor marchait vers sa mère, accompagnés d'Aemond et Jocelyn, et des deux bébés.

Alicent semblait radieuse, penchée légèrement au-dessus du berceau des jumeaux. C'était étrange de la voir si ravie, et il ne put s'empêcher de se demander si elle le serait autant pour ses enfants à lui.

            - Comment sont-ils ? demanda le prince, en observant les deux petits Targaryen gigotant déjà.

            - En pleine forme, selon les mestres.

Jocelyn avait prononcé cela avec un grand sourire, mais même comme cela, Baelor était presque sûr d'avoir perçu une pointe de malice dans sa voix.

            - Et où est Aegon ? ajouta-t-il en balayant la pièce du regard. A-t-il oublié qu'il était le père ?

Sa mère lui lança un regard invoquant au calme et affirma :

            - Simplement parti cherché les œufs de Morghul et Shrykos, elle se pencha vers les bébés à nouveau avec un sourire, Morghul sera pour Jaehaera et Shrykos sera pour Jaehaerys.

La mâchoire de Baelor se contracta à cette annonce. Les deux jumeaux à peine nés allaient recevoir un œuf de dragon, sans que nul ne pense à laver l'affront sur lui et lui en donner un nouveau. Personne ne savait ce qui était advenu de son premier œuf, Baelor avait simplement affirmé l'avoir reposé parmi ceux de ses frères et sœurs qui n'avaient pas éclos. Il s'éloigna du berceau lorsqu'Aegon pénétra la pièce avec les œufs.

Tout le monde fit de même, comme pour laisser Aegon seul avec ses nouveaux nés, mais une fois face au berceau, il ne sut comme faire pour poser les œufs sans heurter les bébés :

            - Attendez, je vais vous aider, affirma Darla en s'approchant à son tour.

D'une main habile et sûre, elle prit un à un les bébés dans ses bras pour laisser le loisir à Aegon de positionner les œufs de dragon. En allant, elle lui expliqua que l'important pour porter un bébé, c'était de toujours bien tenir sa tête.

            - Tenez, essayez ! Je vous assure que c'est bien plus simple maintenant ! Bientôt elle gesticulera beaucoup plus ! 

Le ton de Darla était enjoué alors qu'elle tenait encore Jaehaera entre ses bras, la nouvelle petite princesse était pleinement endormie dans les bras de la jeune Lannister qui continuait de lentement la bercer.

            Aegon s'approcha, lançant quelques regards à Helaena pour s'assurer qu'il faisait bien. Il prit sa fille dans ses bras, de moins en moins tendu au fil des secondes. Darla le laissa aller vers Helaena et s'éclipsa de la scène.

            - Tu es très à l'aise avec les enfants, avoua Alicent, étrangement sans une once de sous-entendue, je pense qu'Helaena et Aegon nécessiteront ton aide.

            - Ça sera avec plaisir ! J'adore les enfants ! s'écria-t-elle en retour provoquant un sourire chez sa belle-mère.

            - Tu dois avoir hâte d'avoir les tiens alors.

La voix et les mots de Jocelyn n'avaient rien de pervers, et son sourire rajoutait sa dose de sympathie mais Darla ne pouvait s'empêcher de se sentir mal à l'aise à cette intervention.

Elle était en face de Jocelyn et c'était la jeune Barathéon qui était à côté de Baelor. C'était comme si elle l'exhortait d'avoir ces enfants, qu'elle fasse son devoir qu'elle savait si bien faire.

Elle hocha la tête, devenant une habitude lorsque les mots lui manquaient ce qui arrivaient continuellement depuis son arrivée à la capitale. Darla laissa glisser son regard vers Baelor mais il ne la regardait pas et fixait derrière elle le berceau des jumeaux où il ne restait que les œufs des deux enfants.

            Il y avait une avidité dans son regard, elle pouvait voir sa mâchoire contractée sous sa peau. Il finit par la remarquer au bout de quelques secondes, il s'approcha d'elle et murmura à son oreille :

            - Retourne dans nos appartements jusqu'au dîner.

Alors qu'il disait ses mots, Darla voyait le regard de Jocelyn sur eux, sur lui. Mais elle ne put rétorquer, elle ne put lui demander de venir alors avec elle. Elle fit une révérence à la reine et retourna seule dans sa chambre.

Quelques heures plus tard, Darla était allongée seule dans son lit et Baelor n'avait pas passé la porte de leur chambre depuis la fin du dîner. Elle avait pourtant veillée plus longtemps, et rien. Elle se retourna encore et encore dans son lit jusqu'à ce que la porte ne s'ouvre. Elle savait qu'elle aurait dû mimer le sommeil, mais la surprise la fit se redresser.

À la lueur des faibles bougies qui subsistaient encore, elle pouvait voir les joues rouges de Baelor, mais surtout, elle pouvait entendre son souffle encore irrégulier. 

            - Tu devrais dormir, il est déjà tard, lança-t-il lorsqu'il capta finalement son regard

            - Tu rentres tard, où étais-

            - Dors, Darla, la coupa-t-il, d'un ton froid.

Elle se rallongea, et quelques minutes passèrent avant que le matelas à ses côtés s'affaisse. Darla sentait le dos froid de Baelor contre le sien.

Oui, Darla avait vu l'amour comme quelque chose de dû et elle voulait du plus profond de son cœur tout ce qui allait avec. Tout ce que sa mère lui avait promis. La protection, l'adoration, la tendresse, la passion. Darla avait besoin de savoir, de juste vivre ce que cela faisait d'être aimé à ce point et d'aimer à ce point.

Mais tous ses rêves se craquelaient jusqu'à révéler la vérité, alors que silencieusement son oreiller se remplissait de larmes.

Tout était plus froid qu'elle ne l'imaginait, même ses propres émotions.

S'il y avait de la passion chez Baelor, elle avait le goût du sang, le sang froid sur les lèvres qu'il mordait pour qu'elle ouvre sa bouche. S'il y avait la moindre tendresse et adoration, ce n'était pas pour elle. Avec elle, en elle, tout était froid.

Il était vraiment étrange d'être enfermer dans un lit avec son prédateur, car Darla laissa plus de larmes coulées et dans le même temps, reculant légèrement pour entrer complètement en contact avec le corps de Baelor. Que son enveloppe charnelle soit là, au moins. Elle tendit sa main en arrière pour caresser sa jambe, comme si lui apportait du confort lui ferait faire de même.

De son autre main, elle caressait son ventre, prise encore par l'impression qu'une chose grandissait en elle, peut-être un enfant, ou peut-être sa propre mélancolie.


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bonjour !! nouveau chapitre comme tous les trois jours, en espérant que je parvienne à garder le rythme ! j'espère que celui-ci vous a plu, n'hésitez pas à me le dire en commentaire!!

merci d'avoir lu, à très vite !

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