4 ; the people's princess
he stood between me and every thought of religion, as an eclipse intervenes between man and the broad sun
Aemond était le préféré d'Alicent. Helaena était sa seule fille. Daeron était l'enfant qu'elle avait réussi à libérer de la capitale. Aegon était son dû, l'héritier potentiel, la véritable menace.
Baelor était ce qui faisait tâche. Il était ce qu'elle n'arriverait jamais à aimer entièrement et à détester sans remord. Baelor avait cherché l'amour de sa mère étant enfant. Il avait cessé. Il était trop dur d'aimer le résidu de sa chair brûlée. Baelor était une bribe de ce qu'un autre homme aurait pu lui donner, et le rappel constant que même s'il était le reflet de sa peau, il n'était pas son fils.
Il le voyait, il le ressentait comme si le cœur de sa mère battait dans sa poitrine. Baelor avait revêtit une tunique noire plus luxueuse pour son mariage, mais elle restait surplombée du même symbole rouge, celui des Targaryen.
Baelor savait que même le jour de son mariage, Alicent ne pourrait faire taire ses conflits internes. Pas pour lui.
- Tu es parfait, dit-elle, comme si cela arrachait sa gorge.
Son fils se demanda ce qui la forçait à mentir de la sorte. Il ne lui avait pas demandé de parler, il était même mieux qu'elle se taise, et qu'elle ne le regarde pas.
- Merci, mère. Est-ce Daeron arrive bientôt ?
- Finalement, ton frère ne viendra pas. Je ne voulais pas lui faire entreprendre un voyage aussi long pour-
- Pour si peu ?
Il lui tourna le dos et ne dit plus rien jusqu'à ce qu'elle sorte finalement de ses appartements. Les dents et les poings serrés, Baelor se demandait comment cette journée pouvait encore être pire. Il ne trouvait pas avoir outrepasser ses droits ou commis un sacrilège en demandant la présence de leurs petits frères à son mariage.
Leur fratrie n'était pas spécialement unie. Mais elle existait, et rien que cela signifiait quelque chose pour les uns et les autres. Qu'il y avait quelques personnes sur qui réellement comptés.
Baelor était prêt bien plus tôt qu'il n'aurait dû et à présent, il était assis au bord de son lit, attendant qu'on lui dise de rejoindre la diligence pour le Grand Septuaire. Si cela ne tenait qu'à lui, la cérémonie religieuse aurait été privée, mais l'or des Lannister ne savait couler qu'abondamment.
Deux coups furent entendus à sa porte avant qu'un domestique n'entre.
- Mon prince, vous pouvez rejoindre le Grand Septuaire.
Baelor fronça les sourcils, il était bien trop tôt pour la cérémonie, et pour que Darla soit prête, ce qu'il fit remarquer froidement. Le servant baissa les yeux, visiblement mal à l'aise de contredire le prince.
- Lady Lannister est déjà partie, une distribution de nourriture et de monnaie d'or aux habitants de la capitale a été organisée par ses soins et ceux de sa maison.
Baelor avala longuement sa salive pour digérer la nouvelle, mais même après cela, il ne retrouvait que l'envie de passer ses nerfs sur le jeune homme en face de lui.
- Qui lui a permis de faire cela ? demanda-t-il en se relevant lentement.
Le silence lui répondit, car il n'y avait rien à répondre. Personne n'avait autorisé Darla à faire cela, pas la reine et encore moins lui-même. Il ne put se retenir de penser que cette soudaine générosité lui avait été soufflé par Larys Strong qui s'évertuait à toujours se trouver là où Darla était ces temps-ci. Après sa mère, cette vermine se jetait sur une autre demoiselle en détresse.
Baelor traversa sa chambre et fit craindre le domestique pour sa vie lorsqu'il passa près de lui. Il quitta ses appartements et demanda à être conduit là où sa future femme faisait l'aumône. Tout le chemin dans sa diligence, seul et brûlant, Baelor pouvait percevoir les voix des mendiants, louant Darla et lui. Louant leur bonté. Cela ne le calma pas, car il n'y était pour rien, il n'avait aucun mérite et cette femme seule en avait.
Par le calme et l'obéissance des habitants reconnaissants, Baelor arriva très vite à sa future femme. La diligence de Darla était stationnée sur une des grandes places de Port-Réal. Celle-ci se tenait aux portes du véhicule et laissait les gens venir à elle pour distribuer équitablement nourriture et or.
Les habitants miséreux habituellement si vindicatifs à la présence royale étaient obéissants. Le calme régnait autour de Darla qui semblait éclairer la place d'une bienveillance enrageante.
Baelor sortit de sa propre diligence pour rejoindre sa fiancée, et les gens s'écartaient sur son passage. Avec respect et adoration pour certains. Même Rhaenyra n'avait jamais été aimé comme cela du petit peuple. Et Darla n'avait eu qu'à puiser dans les mines sans fin de Castral Roc pour être chérie à ce point.
Lorsqu'il vint à elle, ce fut presque comme si elle souhaitait lui faire l'offrande également. Elle s'était tournée vers lui, ce même sourire de bonté, presque persuadée de pouvoir lui offrir tout ce qu'il désirait.
Darla était vêtue d'une de ses plus belles robes. Le bustier était un doré flamboyant sur lequel était parsemé des fils rouges, qu'on pouvait apparenter à un amas de petit dragon. Cela était tant serré contre sa poitrine que chaque respiration était révélatrice de plus de peau. La magnifique parure choisie pour l'occasion se nichait à la jonction entre la robe et sa peau. Le reste de la robe était également rouge, ses manches étaient bouffantes sur ses épaules et retombaient avec grâce le long de ses bras et sur ses mains.
Ses cheveux étaient tressés, rassemblés sur le pourtour de son crâne, comme une couronne. À ce diadème d'or était accroché un voile rougeâtre également.
Darla était une véritable princesse dans cette robe.
- Va dans ma diligence, ordonna-t-il à son oreille avant de se tourner vers les habitants.
Baelor savait qu'il ne pouvait interrompre la distribution ou le peu d'estime que sa fiancée lui avait fait gagnée s'annihilerait aussitôt. Il clama alors :
- Lady Lannister et moi-même devons nous unir devant les Sept mais nos gardes poursuivront la distribution en notre nom.
Baelor et Darla rejoignirent sa diligence sous les mêmes échos de remerciement et d'affection. La colère avait finalement quitté le prince. Il se sentait au contraire galvanisé par cela. Darla pouvait être la princesse du peuple si elle souhaitait, tant que son nom était accolé au sien. Puisque tout ce que ferait sa femme n'était pas le fait de la couronne, mais d'eux deux, en tant que couple princier.
Baelor rentra en premier dans la diligence et regarda Darla se tenir droite et souriante sur la dernière marche, saluant vivement tous les habitants autour d'elle.
Il ne s'agissait pas d'une manœuvre politique à ses yeux. Elle était simplement incitée par une bonté naturelle qui n'avait jamais naquis de le moindre cœur de sa famille.
A peine la porte de la diligence fut fermée que Baelor en profita pour clore complètement les espaces d'air et de lumière du véhicule. Personne ne pouvait les voir et eux-mêmes étaient plongées dans une sombre atmosphère.
Cela transforma le sourire de Darla en ce même pincement de lèvre, elle s'attendait à des reproches, à de la violence peut-être. Baelor se demanda s'il devait la punir pour avoir agi sans son accord. Alors qu'il réfléchissait, scrutant la poitrine de sa fiancée qui s'élevait de plus en plus irrégulièrement sûrement dû à la panique soudaine, ou à la chaleur de l'espace clos, Darla prit son courage et déclara :
- J'ai pensé que ça serait une bonne idée, et c'est ce que Lord Strong m'a assuré également, il leva les yeux au ciel à la confirmation de sa pensée, vous m'avez dit que les habitants souffraient de la famine et de la misère. Je voulais simplement aider.
Baelor attendit un peu plus, laissant les yeux inquiets de Darla se poser sur lui.
- Je ne suis pas en colère.
Elle ne sembla pas y croire, gardant l'impression imminente qu'un reproche allait s'abattre sur elle.
- Vraiment ? renouvela-t-elle, une voix plus faible encore.
Le prince secoua simplement la tête en la fixant. Il ne savait si le pire pour le mal être de sa fiancée était son regard ou la manière dont il tapait en rythme ses doigts sur la banquette, tout proche d'elle.
Baelor finit par s'approcher un peu plus, détruisant l'espace entre leurs jambes et pencha son visage vers le sien. Elle ne tenta de reculer plus, par droiture, discipline, par peur. Il ne pourrait pas dire ce qui la laissait statique malgré l'inquiétude, cela l'importait peu finalement. Le principal était qu'elle ne le fasse pas.
Darla devait savoir que si quelqu'un avait le droit de se pencher sur son corps, de toucher son corps et de faire briller ses deux pupilles claires de détresse, c'était lui.
- Simplement, dit-il en saisissant lentement la coupe de son visage d'une main, la prochaine fois que l'envie vous prend de penser, vous devrez vous tourner vers moi, et pas vers un misérable comme Strong, hm ?
Darla hocha vivement la tête alors qu'il n'avait pas fini de parler.
- Ou peut-être que vous préféreriez avoir à vous tourner vers lui...Est-ce que vous préféreriez Larys Strong comme époux plutôt que moi, Darla ?
Faire rouler son nom sur sa langue était presque aussi délicieux que voir les émotions se succéder dans les yeux de la Lannister. Elle secoua la tête :
- Non, bien sûr que non !
Alors qu'elle s'écriait cela, Baelor sentit que la diligence passait le long pont de pierre qui menait au Grand Septuaire. Baelor ne sut pas ce qui l'emportait lorsqu'il laissa son regard dérivé sur le visage de Darla, sur ses lèvres pincées, sur ses joues fermes qu'il tenait d'une main, sur ses deux grands yeux bleus. Il ne lutta pas, et susurra près de sa bouche ;
- Me laisseriez-vous vous embrasser avant notre union devant les Sept, lady Lannister ?
Après quelques secondes à digérer l'interrogation, Darla hocha très lentement la tête.
- Vous avez encore perdu votre voix ? ajouta-t-il en caressant sa joue de son pouce, finissant par toucher brièvement ses lèvres.
Darla était minuscule comme cela, à chaque fois qu'il prenait conscience d'à quel point elle n'était qu'à lui, la petite princesse Lannister devenait une marionnette dans ses paumes. Un petit animal craintif, qui le craint et n'a que sa main comme refuge. Jouissif.
S'il ne pouvait trouver l'amour, il se contenterait de cela, de cette jouissance de posséder.
Baelor donnerait beaucoup pour savoir tout ce qui se tramait dans l'esprit de la jeune fille, pour que ses yeux lui livrent chaque pensée qu'elle n'ait jamais eu. Qu'il n'y ait rien qu'il ne sache pas.
- Oui. Fut la seule chose que Darla laisse couler de ses lèvres.
Il s'en contenterait. Peut-être que sa main était une serre et son esprit un rapace d'un seul coup, ou peut-être l'avait-il toujours été ? Baelor se jeta sur les lèvres de Darla, avec violence, il la sentit gémir de douleur contre ses lèvres.
Sa seconde main s'enroula autour de sa taille pour la faire s'allonger sur toute la banquette, et se plaçait sur elle. Une bête, un véritable animal sur sa proie. Baelor ne faisait que l'embrasser encore et encore. Embrasser ses lèvres, ses joues, son cou, ses clavicules. Tout ce qui était là et tout ce qui était à lui.
Ce fut elle qui le repoussa, doucement ou peut être de toutes ses forces, qui paraissait dérisoire face à lui. Baelor se redressa alors, difficilement, plus affamer encore.
Il aurait dû détourner le regard de sa fiancée. Il l'observa tenter d'effacer les traces humides de ses baisers sur sa peau alors que la diligence ralentissait un peu plus. Tout le haut de son corps brillait à cause de lui. Darla était encore plus belle comme cela.
Elle porta une de ses mains à ses lèvres gonflées, rouges et l'autre se positionna vers le bas de son ventre, pour tenter de reprendre sa respiration et reprendre le contrôle de son corps.
Baelor ferma les yeux et mit en arrière sa tête, sa respiration autant saccadée que celle de la jeune fille. La journée allait être moins catastrophique qu'il ne l'aurait prédit, mais toute aussi longue. La diligence finit par s'arrêter. Baelor essaya ses lèvres encore humides de leur baiser.
Il ne sut si ce fut la retenue de ses propres émotions ou la résignation qui permet à Darla de rester calme après ce moment d'intimité brusque. Elle vérifia calmement sa coiffure et sa son accoutrement et ouvrit la porte de son côté pour quitter la diligence.
Devant l'immense édifice religieux, un chemin avait été tracé par les gardes royaux qui retenaient les foules à distance du couple princiers. Cette partie de la ville avait beau ne pas avoir encore profiter de la générosité de Darla, les rumeurs et promesses allaient vite dans les rues. Les bénédictions de la foule elle-même pleuvaient sur eux, demandant à la Mère et au Père de bénir cette union, de bénir Darla et de lui accorder une progéniture forte.
La jeune Lannister tentait d'agir comme si de rien n'était. Le choc de température entre la diligence et la rue rendit plus rouge encore ses joues, sa main droite était autour du bras du prince mais cela ne l'empêchait pas de légèrement trembler. Cela ne l'empêcha pas de secouer sa main gauche pour saluer la foule et sourire de plus bel lorsque l'on jetait des fleurs sur son passage.
Baelor songea qu'il ne s'agissait pas de jouer la comédie pour elle. Darla était incapable de retenir ses émotions, c'était simplement que même le choc de leur entrevue dans la diligence ne faisait pas le poids face à son enthousiasme naturel.
Une fois que les deux eurent gravis les marches qui menaient à l'intérieur du Septuaire, les voix devinrent des échos lointains, d'autant plus lorsque les portes furent closes. À présent, ils n'étaient qu'entourés de membres de la cour, la plupart inconnu à la jeune fille. Ils avancèrent plus solennellement vers l'autel, suivant les pas du Grand Septon. Plus ils s'en approchaient, plus les visages familiers se faisaient voir. La reine et le roi, Aemond et Jocelyn. Helaena ne pouvait pas se déplacer compte tenu de son état.
Le regard de Darla avait abandonné le détail de l'édifice et fixait Jocelyn à mesure qu'elle avançait mais le regard de la Barathéon n'était pas sur elle, mais sur Baelor.
Darla avait quelques fois été jalouse de ses sœurs par rapport à ses parents, c'était naturel. Mais cela disparaissait vite lorsqu'elle réalisait qu'elle ne pouvait réclamer seule l'amour de ses parents. Ici, elle le pouvait. Et les regards que Jocelyn et Baelor partageaient la plongeaient de plus en plus dans l'incompréhension. Convoitaient-ils réellement l'autre, même alors que Darla et Aemond se trouvaient à leurs côtés ?
Darla s'était-elle mise entre eux ?
La fin de sa marche vers l'autel mis un arrêt provisoire à sa torture mentale. Baelor et Darla se faisaient face, devant une centaine de lords. Avant de commencer, le Grand Septon murmura à son égard :
- Votre générosité ne sera pas oublier, lady Lannister, ni des habitants de Port-Réal, ni des dieux. Vous serez grandement rétribuée, j'en suis sûr.
Darla fit un léger sourire. Se demandant si sa générosité pouvait convaincre les dieux de faire rester fidèle son futur mari. Elle leva les yeux vers celui-ci, derrière trôné l'un des symboles de Sept, comme si Baelor se tenait entre elle et ceux qu'elle venait prier de son salut dans leur union.
La cérémonie commença, les chœurs des religieux cessèrent et le Grand Septon commença à louer les dieux.
- Nous voici assemblés dans la gratitude et la piété pour unir ces deux âmes en une seule.
Baelor et Darla avaient leurs mains jointes, celles du prince disparaissaient sous les longues manches de sa très future femme. Il pouvait la sentir trembler, son regard l'aida à savoir s'il s'agissait du stress et non du froid. Instinctivement, et à l'abri des regards de tous, il caressait doucement le dos de sa main de son pouce.
- Entendez à présent leurs vœux, annonça-t-il d'une voix plus basse.
Baelor était le premier à s'exprimer et entonna d'une voix forte :
- Je suis tien et tu es mienne, quoi qu'il arrive.
- Je suis tienne et tu es mien, quoi qu'il arrive.
Après s'être exprimée le plus fort possible, Darla pinça ses lèvres, comme si elle venait de faire une erreur. Elle retourna ses yeux de lui pour les fixer sur le Grand Septon.
- Ici, en présence des dieux et des hommes, je déclare Baelor de la maison Targaryen et Darla de la maison Lannister mari et femme.
Alors que les chœurs reprirent, le Grand Septon finit de les unir :
- Une seule chair, un seul cœur, une seule âme, aujourd'hui et pour toujours.
Les mots restèrent un écho dans l'esprit des deux époux pour le reste de la journée et soirée. Ils étaient maintenant uns, devant les dieux, devant le royaume, dans leur réussite et défaite.
Darla passa le plus clair de sa soirée à danser. Avec Baelor conventionnellement au départ, puis avec son propre père, son oncle. Elle convint Aemond et Aegon à danser.
S'il y a une chose qui serait sur toutes les bouches après cette réception, c'était que Darla, la toute jeune mariée de Baelor Targaryen était un vrai rayon de soleil et de bonheur. Même dans la jalousie de certaines dames de la cour, il y avait une bribe de sympathie lorsque Darla insistait pour accorder une danse à un Lord qu'elle avait bousculé dans ses mouvements emportés.
- Tu as élevé une véritable princesse à en devenir, Jason, avoua soudainement le roi à table.
Tous prirent un moment de pause, ne s'attendant pas à ce que le roi s'exprime dans son faible état mais Lord Lannister finit par répliquer, fièrement :
- Darla est aussi belle qu'elle est adorable ! J'ai entendu dire qu'elle avait usé des rentes que je lui donne pour faire l'aumône au peuple, ajouta-t-il en observant sa fille avec amour.
La reine hocha la tête et avoua à quel point le royaume et elle-même lui en étaient reconnaissante. Celle-ci n'avouerait jamais les critiques portés contre leurs coutumes familiales et contre sa propre fille au Lord, trop fière pour cela.
- Elle fera une femme parfaite, sans aucun doute, compléta Alicent en souriant à son fils qui écoutait à moitié, regardant Darla danser devant Helaena, pour donner à sa sœur l'illusion de pouvoir le faire.
- Prends en soin et fais-en bon usage, fils, finit par dire le roi.
Jason tiqua aux mots employés et Baelor détourna les yeux de sa femme pour les poser sur son père. Il fit un sourire à l'envers, persuadé que le vieil homme malade ne se souvenait encore plus de son nom. Ou peut-être pensait-il qu'il était Aegon avec une teinture.
La soirée se clôtura peu après cela. Darla fut la première à être conduit dans ses nouveaux appartements, ceux du prince, afin qu'elle se change et se prépare pour la nuit. Baelor n'avait rien à faire et était simplement adossé au mur du couloir de sa propre chambre, attendant de pouvoir rentrer.
Le passage était constant autour de lui, des domestiques qui entraient et sortaient, finissant d'installer les affaires de Darla. Baelor avait la tête vers le haut et les yeux fermés, comme cela, son ouï était son meilleur allié. Il réalisa alors très vite que les pas qui venaient à lui n'étaient pas ceux de servants.
Il ne baissa pas la tête, n'ouvra les yeux. Peu importe ce que c'était, cela pouvait attendre le lendemain.
- Vous ne semblez plus mal à l'aise de la prendre pour femme, mon prince ?
Jocelyn Barathéon était une femme d'ambition et d'une certaine audace pour pénétrer le couloir qui menait vers ses appartements avec sa femme, alors que les dames de chambre croulaient près d'eux.
- Je fais mon devoir, répondit-il simplement.
Il la sentit avancé un peu plus vers son flanc gauche.
- Une fois que l'on connait sa place dans la société et ses devoirs, qu'on s'y maintient devant tous, il devient aisé de profiter d'autres plaisirs, derrière les apparences.
Baelor laissa un rictus se dessiner sur son visage, que Jocelyn ne pouvait pas manquer. Ambition et audace, gravés sur le visage et dans l'esprit de cette femme.
- Merci de l'invitation, lady Barathéon, je n'y manquerais pas.
Il l'abandonna dans le couloir après cela et entra ses appartements, ayant attendu bien trop longtemps. Il put voir Darla retirée longuement chacune de ses bagues à l'exception d'une, délaissée sa parure et ses bracelets. Elle ne croisait pas son regard, trop angoissée pour prendre réelle conscience de sa présence en lui faisant face.
- Sortez.
Les domestiques laissèrent aussitôt le nouveau couple seul. Baelor prit le temps de détailler les appartements qu'il avait quitté plus tôt dans la journée, chargé de nouveaux coffres, de livres inconnus : d'une nouvelle présence quotidienne.
Darla finit par se détourner de sa coiffeuse, et lui faire face dans sa robe de chambre. La maison Lannister n'avait de cesse d'être plus aisée que tous et de le montrer, même au creux de leur chambre à coucher.
Le tissu de la robe rouge était entièrement transparent et seuls les apports de dentelle camouflaient le corps de Darla de ses yeux. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir son malaise.
- Va te mettre sous les draps, tu vas attraper froid comme cela.
L'abandon du vouvoiement fut sûrement ce qui surpris le plus Darla mais elle s'empressa de s'exécuter. Il détourna les yeux et partit se changer à son tour, n'ayant aucune intention de revêtir quelque chose de luxueux pour sa nuit de noce. Baelor rejoignit alors très vite sa femme enfermée sous les épaisses couches.
- Je ne te ferais pas de mal, intentionnellement, Darla. Ni ce soir, ni jamais.
La promesse était fourbe, même la Lannister pouvait le sentir. Pourtant, elle ne fit qu'hocher la tête, prête à y croire. Elle hésita quelques secondes à éclairer les interrogations qui torturaient son esprit depuis leur rencontre, et depuis les regards dans le Septuaire.
- Est-ce que tu aurais préféré être marié avec Jocelyn ?
Il fronça les sourcils en l'entendant murmurer sa question, elle n'était réellement étonnante mais le moment lui parut inopportun. Darla allait officiellement devenir sienne par leur devoir conjugal et elle décidait à ce moment de se briser elle-même le coeur. Cela lui rappela à qui Baelor avait affaire. Darla était une enfant qu'on avait berné à croire que ses jolis yeux et son doux sourire la mèneraient dans tous les cours. Elle ne pouvait alors imaginé que son propre mari détourne les yeux d'elle.
Il laissa ensuite échapper un rire, peut-être plus méprisant qu'il ne l'aurait souhaité. Ce fut confirmé lorsqu'il reporta son regard sur elle. Darla le refixait avec ce même outrage, comme si chaque mot qui sortait de sa bouche brisait un peu plus ces comtes d'enfants.
- Oui. Mais c'est toi que je dois épouser.
Quoi qu'il arrive, s'étaient-ils promis quelques heures auparavant. Quoi que leurs propres désirs eurent été avant leur union. Dans les années à venir, Baelor devait prendre en compte qu'il avait une femme et peut-être que son père n'avait pas tort : il devait faire bon usage de cette bienveillance et cette délicatesse naturelles.
- Je t'assure que tu ne m'aurais pas choisi non plus, Darla.
—-
bonjour !!! en l'honneur du retour d'hotd (même si j'ai trouvé l'épisode assez mid pour les 2 ANS d'attente), j'espère que le chapitre vous aura plu !
n'hésitez pas à me donner votre avis !!
merci d'avoir lu, à très vite !!
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