3 ; violence and beauty
clever young girls imagine they were born to be cherished, when instead they're created merely to be destroyed
L'automne était bien plus doux à la capitale qu'il ne l'était à Castral Roc, Darla ne pouvait nier cela. Cela lui permettait de passer le plus de temps possible dans les quelques coins extérieurs du Donjon. L'une des cours intérieures, verdoyante et fleurie, restait la préférée de ses sœurs et là où elles se trouvaient ce jour.
Alyssa et Johanne s'épanouissaient de peu et jouaient dans l'herbe devant elle. L'aînée Lannister, quant à elle, restait perplexe face à l'atmosphère de la capitale. Tout y paraissait anormal, même la nature, presque trompeuse.
Elle soupira et leva les yeux. Même l'étendue de cieux sous lequel tous étaient uni n'avait pas la même saveur sous la pression de la ville centre du pouvoir.
Darla revint à sa hauteur à la perception de pas dans le couloir adjacent la cour, deux servantes passaient et détournèrent aussitôt le regard du sien. Depuis que les filles de Castral Roc passaient le plus clair de leur après-midi ici, Darla n'avait pas pu ignorer que le passage s'était fait plus fréquent. On l'observait, mais on ne venait jamais à elle.
Darla triturait les bagues sur ses doigts en essayant d'avoir l'air sereine et confiante. Jamais personne ne l'avait épié chez elle, n'avait parlé quand elle avait le dos tourné ou refusé de venir à sa rencontre rien que par son rang.
Ici, les choses étaient assez différentes. Il était rare qu'elle aperçoive des membres de la cour discutaient dans le château, dans les jardins ou même être accompagnés. Tout semblait se faire en secret, à porte close.
- Darla ! s'exclama soudainement Johanne, faisant presque sursauter sa sœur qui l'interrogea du regard. Quand est-ce que tu épouseras le prince ?
- Je ne sais pas, mon trésor. Vous serez sûrement déjà reparties à la maison d'ici-là, avoua Darla, un pincement au cœur.
- On ne sera pas là ?
Darla serait sûrement prête à s'arracher les yeux pour ne plus voir cette tristesse et déception dans les yeux de ses petites sœurs. Elles n'avaient sûrement pas encore pris conscience qu'elle ne serait bientôt plus là pour les border le soir.
- Mère va bientôt devoir repartir à la maison, pour Cerelle et Tyshara, mes amours. Vous partirez avec elle.
Les deux petites Lannister se redressèrent et s'empressèrent de se jeter dans les bras de leur sœur à la réalisation que Darla ne reviendrait pas avec elles. La fratrie resta quelques temps comme cela, enlacée. Aucune ne voulait voir partir les autres, s'étant borné à l'idée qu'elles ne pourraient jamais être séparé.
Darla leur assura que tout irait bien pour elles, ne pouvant assurer la même chose pour elle-même.
Alors qu'elle caressait chacune de leurs joues pour les rassurer, des pas se refirent entendre, dans sa direction. Darla releva les yeux et fit face à un grand chevalier brun, qui avait tout l'air de sortir d'une balade de son enfance.
- Lady Lannister, Sa majesté la reine vous a demandé dans ses appartements.
Darla peina à avaler sa salive gonflée et amère par l'appréhension alors elle se contenta d'hocher la tête. Elle indiqua à ses sœurs de retourner sans détour dans les appartements de sa famille et suivit le chevalier. Plus aucun mot ne fut échangé durant toute la route.
L'aînée Lannister joua uniquement avec la bague ornant son majeur. Il s'agissait de celle réservée à l'héritier de son père mais après toutes ses années à attendre, Jason lui avait confié en arrivant à la capitale. Si un héritier mâle lui était un jour donné, il en referait forger une. À présent, c'était comme si son père était avec elle.
Darla sut qu'ils approchaient leur destination. De moins en moins de personnels étaient visibles, l'atmosphère était plus pesante. Instinctivement, la jeune fille vérifia que la tresse qui retenait ses cheveux en arrière n'avait pas été malmené par ses mouvements et que les deux mèches qui paraient son visage le faisaient parfaitement.
- Je suis sûre que la reine n'aura rien à redire sur votre coiffure, lady, avoua le chevalier à ses côtés alors qu'ils s'arrêtaient devant une imposante porte en bois.
Darla lui sourit à pleine dent, ne percevant pas l'ironie et la moquerie de Criston Cole. Celui-ci ne dit rien de plus et donna deux coups à la porte avant d'entrer :
- Lady Darla Lannister, votre majesté, indiqua-t-il, se décalant ensuite pour laisser entrer la jeune fille.
Darla pénétra les appartements d'un pas léger dénotant totalement avec la sensation invasive dans son corps. Elle aurait voulu réfugier son anxiété dans le détail des chambres royales mais elle fut au contraire frappée de leur modestie.
Elle n'eut de choix que de confronter le regard de la reine. Celle-ci était vêtue d'une imposante robe verte qui dénudait presque l'entièreté de ses épaules. Quelques détails d'or sur les coutures étaient remarquables mais l'image d'Alicent Hightower était celle d'une décente beauté.
Darla s'avança un peu plus jusqu'à avoir entièrement pénétré la pièce. C'est à ce moment-là qu'il remarqua les deux autres présences, qui aurait pu n'être qu'une. Aegon Targaryen était confortablement assis sur l'un des sièges tandis que Baelor était adossé au mur, en retrait.
La Lannister inclina la tête vers la reine et n'osa plus regarder les deux princes. Elle joint ses mains devant elle, cachées dans ses longues manches, elle pouvait continuer de jouer avec ses bagues.
- Je m'excuse de ne pas avoir pu faire ta connaissance plus tôt, Darla, avoua-t-elle, d'un ton presque chaleureux.
- Il n'y aucune raison de vous excuser, votre majesté, assura-t-elle en retour en souriant pleinement.
Sa mère lui avait toujours dit que son sourire ne pourrait jamais manquer de charmer quelqu'un. Darla l'espérait à présent que trois paires d'yeux fixaient ses moindres respirations. Elle avait l'impression d'étouffer.
Alicent s'approcha après cela. L'étudiant sans le dire.
- Une vraie Lannister comme on le dit, murmura-t-elle après un temps.
« Comme on le dit ». Tout le royaume semblait parler d'elle sans qu'elle n'ait adressé à quiconque. Elle sourit plus doucement à cette remarque ; une partie d'elle semblait comprendre qu'il ne s'agissait pas d'un véritable compliment. Cela se confirma.
- Est-ce que tes cheveux sont d'or aussi ? s'écria soudainement Aegon à la droite de Darla.
La jeune fille fut perturbée par la remarque et son regard oscilla entre le prince et la reine durant quelques secondes. Alicent réprimanda aussitôt son fils pour son intervention si brusque. Darla avait saisi qu'il s'agissait d'une moquerie, mais elle n'en comprenait simplement pas la teneur.
- Ce que mon frère essaie de te faire comprendre, c'est que les parures, joyaux, et tissus d'or ne font pas bon ménage dans une ville où la famine et la misère règnent.
Les mots de Baelor furent cinglants mais sa voix le fut plus encore. Il y avait plus que la moquerie qu'elle réalisait maintenant avoir perçu chez le chevalier plus tôt. Il y avait un véritable mépris dans son regard. Darla n'arrivait pas à détourner les yeux, ni à répondre. Ouvrant et fermant la bouche à plusieurs reprises.
Darla avait cru qu'on l'avait fait venir pour prendre connaissance d'elle en personne, pour se soucier de sa bonne installation à la capitale. Non pas pour lui avouer qu'elle se donnait en spectacle depuis une semaine par sa simple apparence.
Elle se sentait honteuse, tout devenait lourd sur son corps, même la bague de son père. La Lannister savait qu'ils attendaient une réponse de sa part alors elle avoua doucement :
- Je ne savais pas, c'était ce que je-
- Nous savons bien que la vie et les coutumes de Castral Roc sont différentes des nôtres, Darla.
L'intervention soudaine de la reine fut plus de mal que de bien. Peut-être avait-elle essayé de la conforter, mais maintenant, Darla avait l'impression que c'était toute sa famille qui se retrouvait insulté par la reine. Celle-ci allait reprendre la parole mais Darla la devança, fixant le sol :
- Je changerais ma garde-robe.
Baelor se demanda si elle allait pleurer. Si la simple idée de laisser derrière elle ses robes volumineuses et ses bijoux pouvait lui provoquer autant d'émotion
- Nous préférons simplement mettre en avant la discrétion et la pudeur, j'imagine que tu peux comprendre cela, Darla.
La dernière remarque de sa mère fut tant emplie de jugement que même un sourd l'aurait perçu. Elle hocha la tête et alors que ses yeux fuyaient ceux de la reine, elle rencontra les siens.
Baelor n'avait pas à faire semblant qu'il ne la méprisait pas, cela ne changerait rien. Elle serait sa femme qu'il le veuille ou non. Darla ressemblait aux animaux que ses frères donnaient à leur dragon pour s'exercer à leur donner des ordres. Souvent des agneaux privés de leur mère et condamnés à mourir de toute manière.
Après des dernières faibles salutations, Darla quitta enfin les appartements de la reine. À peine la porte fut fermée que Baelor laissa échapper un ricanement que sa mère réprimanda aussitôt.
- Ce n'est pas une femme que tu me donnes, mère, assura-t-il d'une voix tranchante, c'est une petite fille pourrie gâtée. Elle n'est pas faite pour la capitale.
Alicent ne put rétorquer ni réprimander le rire de son autre fils à la remarque du brun. Mais la reine fixait son fils silencieusement, se demandant ce qui avait changé chez lui pour qu'il devienne aussi froid.
Alicent s'était fait au comportement d'Aegon, au calme et à la réserve d'Aemond et Helaena, mais Baelor restait une énigme. Peut-être autant qu'elle-même finalement.
(...)
- Avais-je l'air si prétentieuse que cela, Mère ? demanda Darla. Je voulais simplement faire bonne impression.
Johanna pinça ses lèvres face à la question de sa fille, la réponse ne dépendait que de celui ou celle qui posait son regard sur elle. À ses yeux, sa fille aînée ne méritait rien de plus que de mettre en valeur sa beauté et sa douceur par ce luxe.
- La capitale est un monde différent de la maison, ma chérie, répondit-elle simplement, regrettant de ne pas pouvoir assurer à sa fille que leur impression finirait par changer. Tu ne pourras plus agir aussi librement.
Darla pinça ses lèvres doucement, comme elle le faisant chaque fois qu'elle réprimait un sanglot. Ses robes, ses bijoux, c'était elle, ce n'était pas une simple manière d'agir à sa guise. C'était sa seule manière d'être. Elle se levait plus tôt pour choisir la coiffure qui s'accorderait le plus à sa robe, ou à sa parure. Elle faisait en sorte que les couleurs qu'elle portait soient un juste milieu, un équilibre.
Darla n'était pas elle-même sans le contrôle de son apparence.
- Je ne comprends pas ce qu'ils attendent de moi, mère.
La voix de Darla se brisa à la fin mais elle reprit tout de même la parole, bousculant encore plus le cœur de sa mère à la vue de sa petite fille démunie.
- Je me comporte parfaitement, je souris à tous, je suis comme vous m'avez dit d'être, mais malgré cela, je ne leur conviens pas.
Son père s'avança, jusque-là terré dans le silence, et prit les mains de sa fille dans les siennes.
- Darla, il souffla légèrement en regrettant déjà les paroles qu'il allait prononcer, tu n'as pas été fiancé au prince pour toi, pour que tu leurs conviennes ou pour que ton apparence les éblouisse. Lorsque tu auras fait ton rôle et produit des héritiers pour la couronne, tu pourras agir plus librement, je t'assure. Jusque-là, sois comme ils veulent que tu sois.
Se marier, produire des héritiers, tout cela camouflé par les murs froids du Donjon Rouge. C'était donc cela être princesse, cela n'avait rien à voir avec les comtes et les balades de son enfance.
Elle hocha difficilement la tête et s'endormit une nouvelle fois en rêvant de revoir le soleil depuis Castral Roc, de revoir Tyshara et Cerelle, de revoir ses dames de compagnie.
Darla ne profita de la présence réconforte de sa mère et de ses sœurs que quelques jours de plus. À présent, elle se tenait dans de nouveaux appartements, seule, avec la sensation des larmes froides sur ses joues. Aînée d'une fratrie de cinq, la jeune Lannister appréciait le calme de sa chambre à la maison lorsqu'elle s'accordait un moment solitaire.
La solitude de Port-Réal avait un goût amer. De délaissement et d'exil. Puisque la solitude se poursuivait au dehors de ses chambres. Les quelques de fois où son père prenait le temps de venir à sa rencontre étaient précieux autant qu'ils étaient brefs. Elle passait le plus clair de son temps à déambuler dans les jardins, seule à présent ou à tisser dans sa chambre.
Darla détaillait les quelques fleurs qui survivaient ou s'épanouissaient du temps moins estival, plus instable. Son œil fut attiré par celles qui répliquaient les tons de sa robe, l'une d'un rouge aussi puissant que le sang. Elle s'apprêta à caresser les quelques pétales ouverts de celle-ci avant qu'une voix ne surgisse.
- Je ne m'approcherais pas si j'étais vous, lady Darla.
Elle sursauta légèrement avant de tourner la tête vers le visage inconnu de l'homme. Celui-ci était bien plus grand qu'elle, mais Darla ne s'empêcha de remarquer la courbure étrange de son dos et la canne sur laquelle il s'appuyait. Elle pinça ses lèvres, honteuse d'avoir détailler l'homme et son handicap de la sorte.
- Pourquoi cela, Lord... ? questionna-t-elle,
- Strong, Larys Strong, indiqua-t-il avant de s'avancer lentement vers elle et les fleurs en question. Voyez-vous le centre de cette fleur rouge, quelques pétales semblent toujours clos ? Darla hoche la tête, de plus en plus intriguée. Lorsque la fleur se sent en danger, elle relâche ses pétales, l'air et le liquide qui en sortent sont toxiques, et mortels.
La jeune fille eut quelques pas de retrait à l'entente de ses mots, ce qui amusa le Lord.
- N'ayez crainte, la fleur est inoffensive pour les hommes à cette dose unique, elle ne provoquera qu'une légère toux et démangeaison. Elle n'a pour but que de dissuader les insectes, ce que vous n'êtes pas, lady.
Darla lui sourit, et se rapprocha à nouveau. Fixant la fleur qu'elle trouvait plus fascinante encore.
- Pourquoi être mortelle même pour les insectes qui la nécessitent ? Pourquoi ne pas simplement repousser les nuisibles ?
Darla rapprocha sa main des fleurs pourpres, prête à les toucher, sans jamais le faire.
- Certaines choses échappent à notre conception, malheureusement, intima Larys, observant tout autant la fleur que la jeune fille. J'imagine que chaque part de la nature a sa part de violence, légitime ou non.
La Lannister hocha lentement la tête, se redressant finalement de son observation de la plante. Les deux se faisaient face, Darla était encore perturbée que quelqu'un de la cour ne lui adresse la parole.
- Vous ne me semblez plus aussi parée et joviale qu'à votre arrivée, lady, l'air de Port-Réal ne vous réussit-il pas ? interrogea-t-il, un coup d'œil à l'apparence de Darla.
Darla n'avait pas troqué ses robes contre d'autres, mais les bijoux manquaient sur son corps. Plus aucune parure ne saillait son cou et la seule bague restante était celle de son père. Ses cheveux étaient retenus en arrière par un simple serre-tête sombre.
Elle était plus modeste, selon elle mais attirait toujours des coups d'œil méprisants des membres de la cour. Elle aurait sûrement dû se sentir plus légère sans ses parures, mais Darla se sentait surtout démunie, et nue.
- J'ignorais vous avoir déjà croisé, lord Strong, répondit-elle, ignorant la question autant que la honte qu'elle ressentait de sa propre apparence. Vous devez être très discret.
- J'imagine que je n'attire pas beaucoup l'attention, en effet.
Darla chuchota qu'il avait de la chance en voyant deux lords la regardaient étrangement en passant dans le couloir adjacent à la cour.
- Je pense qu'être dans l'ombre autant qu'être dans la lumière apportent leur part de trouble et de bien fait mais je suis sûr, ma lady, que vous trouverez le moyen de profiter de cette attention portée sur vous.
Darla leva ses yeux grands ouverts vers Larys, il y avait quelque chose de réconfortant dans ses mots. Il s'agissait de la première personne à réellement s'adresser à elle et à l'aider.
- Après tout, être vu, c'est être aimé.
Le sourire qui naquit sur le visage de Darla fut le plus sincère depuis son arrivée à Port-Réal. Baelor put le confirmer alors qu'il pénétrait la cour où Larys et sa fiancée se faisaient face.
- Strong, s'exclama-t-il avec dédain sans se soucier de ce qu'ils se disaient, ma mère te demande.
Larys s'excusa auprès de la jeune Lannister et prit le chemin des appartements de la reine. Le prince eut le loisir de voir le sourire de Darla s'effacer progressivement. Elle ne chercha à lui parler, baissa brièvement la tête par respect et s'apprêta à quitter la cour.
Baelor traversa la cour et attrapa son bras. Il retourna son corps vers lui avec une telle simplicité qui lui fit se demander quelle minime force il lui faudrait pour le briser.
- Les préparatifs du mariage se concluent, il se tiendra dans deux semaines.
Elle ne fit qu'hocher la tête, Baelor se demandait ce qui lui avait fait perdre la voix, si c'était la peur ou le stress.
- Êtes-vous incapable de répondre, ma lady ? Vous le faisiez pourtant très bien il y a peu, lança-t-il.
L'amusement naquit dans ses yeux lorsqu'il remarqua à quel point elle était mal à l'aise. Honte et inquiétude semblaient être les deux seules choses qu'elle pouvait ressentir près de lui. Si cela ne le changeait pas de ses sourires niais, Baelor pourrait trouver cela ennuyant.
- Très bien, mon prince, dit-elle, tentant de reprendre ce ton doux, ce sourire machinal.
Darla aurait sûrement convenue à Aemond, autant que Jocelyn lui aurait convenue à lui. Son frère aurait trouvé une sorte d'affection dans le calme, la douceur et le formalisme frappant de la Lannister. Baelor n'y trouvait que quelque chose qui le répugnait. Il n'avait pas d'intérêt à une coquille vide de sens.
Il allait partir, quand la voix haut perchée de Darla se fit entendre, craquelant sous ses mots. Elle finirait par pleurer, il le savait.
- Ai-je fait quelque chose de mal ? Est-ce que je vous ai déçu ? Est-ce que-
- Je ne m'attendais à rien de votre part, avoua-t-il, la coupant.
Ses yeux étaient bien plus beaux lorsqu'elle s'apprêtait à pleurer. Cela lui permettait au moins de remarquer qu'elle avait des émotions propres. Sa bouche était légèrement ouverte, médusée de sa froideur. Avait-elle seulement déjà été maltraitée dans sa vie ? Lui avait-on déjà refusé quelque chose ?
- Mais oui, je suis déçu.
Il ne manqua pas d'une miette l'instant où la larme roula sur sa joue rebondie, doucement. Les lèvres pincées comme si cela allait empêcher les autres de couler, il pouvait voir l'embarras dans lequel elle se trouvait.
Baelor s'approcha un peu plus, et Darla leva aussitôt son visage pour garder le contact visuel. Peut-être essayait-elle de l'attendrir en lui offrant ses grands yeux de chagrin ? Ou peut-être n'arrivait-elle pas à regarder autre chose que ce qui l'avait blessé, cherchant réconfort ou réponse, excuse, cherchant quelque chose du moins ?
C'était étrange et presque grisant ce qu'il ressentit en prenant en coupe son visage baigné de larmes. Il sentit sa tristesse humidifier ses mains, celle qu'il avait provoqué.
Il sentit quelque chose qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps. Il tenait entre ses mains quelque chose qui lui appartenait.
Car Baelor n'avait rien. Pas de dragon, pas d'héritage, pas le pouvoir inscrit sur sa peau. Rien. Rien qui n'était qu'à lui.
C'était comme tenir la nuque de sa créature entre les mains, prêt à la briser.
Darla ouvrit la bouche, il crut que ce n'était que pour sortir ce soupir de détresse qu'il perçut mais la mélodie se fit entendre.
- Qu'est-ce que je dois faire ?
Il pouvait se servir, là sur elle. Elle lui offrait son visage meurtri comme sa cage thoracique ouverte. Comme un repas qu'il serait le seul à déguster.
- Obéir.
——
bonjour !!!!! j'espère que vous allez bien, on se retrouve pour un nouveau chapitre ! je sais pas combien de temps va durer cette rapidité pour poster mais prions pour que ça dure !!
on est à quelques jours de la première de hotd saison 2 et je suis partagée entre la hâte et la déception pour les leaks...
j'espère tout de même que ce chapitre vous aura plu ! n'hésitez pas à me donner votre avis !
merci d'avoir lu, à très vite !!
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