2 ; ravage and eat
you will drown, the world tells me, has always told me, you will descend into a blue underworld, blue with hungry ghosts
- Les Lannister devraient arrivés en fin d'après-midi si la route est assez dégagée, indiqua sa mère en relisant la dernière lettre du Lord.
Baelor se contenta d'hocher à cette annonce dont seule sa mère semblait réellement se préoccuper.
- Est-ce que tu veux que je rencontre ta fiancée à ta place, pour lui faire oublier quelques temps qu'elle épousera le faux Targaryen de nous deux ? s'exclama son jumeau, avachi de toute sa longueur sur l'un des sièges des appartements.
- Aegon ! s'indigna Alicent. Excuse-toi auprès de ton frère.
L'aîné des deux ricana en couvrant ses yeux de son bras, sachant qu'il ne s'excuserait pour rien au monde. Baelor, lui, était assis sur une banquette plus loin, près de la fenêtre. Il fixait son frère, vêtu de ses vêtements de la veille, dans un dégout non déguisé.
- Laisse mère, je suis déjà étonné qu'il sache se présenter à nous sans vomi sur le coin de sa bouche, avoua le brun, froidement. Il nous faut bien encourager chaque effort de bienséance, pas vrai ?
Alicent soupira alors qu'Aegon lança un coussin à travers la pièce, pour que celui-ci ne retombe mollement devant les yeux de Baelor qui ne put s'empêcher un ricanement méprisant. Cela poussa l'aîné à se redresser, prêt à venir à la rencontre de son frère.
- Ça suffit tous les deux !
La voix de leur mère avait frappé mais les deux frères se faisaient toujours face, rage et dégout se balançant entre leurs deux visages presque identiques. Baelor ignora l'ordre de la reine et avança un peu plus.
Il murmura :
- Qu'est-ce que tu vas faire, Aegon ?
Rien, et Baelor le savait. Tandis qu'Aegon avait plus apprécié d'année en année le goût du vin, du plaisir des bordels et de la paresse, Baelor avait continué à s'entraîner avec Sir Criston. Les deux frères pouvaient être différenciés plus que par la couleur de leurs cheveux à présent mais aussi par leur carrure.
- Baelor, ça suffit, j'ai dit.
Alicent s'était levée et avait approché ses deux fils. Les mots prononcés entraînèrent un grand sourire à Aegon qui alors que Baelor reculait enfin, lança discrètement :
- Au pied, Baelor.
Il s'apprêtait à plaquer le visage d'Aegon sur le mur quand la porte des appartements s'ouvrit sur Helaena. Elle peinait à avancer à cause de sa grossesse, Aemond était avec elle, son bras servant de support à sa sœur.
Le regard d'Alicent sur les deux frères fut d'autant plus dur. Ils n'avaient pas intérêt à causer plus de stress à leur sœur.
Baelor recula et repartit s'asseoir sur la banquette tandis qu'Aegon détourna simplement les yeux de sa sœur et sortit des appartements. Cela fit serrer les dents du brun. C'était Helaena qui était enceinte aussi jeune par sa faute et son frère pouvait à peine soutenir cette vue. Qu'il se fasse tuer dans un de ses bordels, pensa-t-il, pria-t-il même.
- Tâche de te contrôler devant ta fiancée, Baelor.
Sa mère attendait une réponse de la part de son fils mais il n'en fit rien, fixant le sol en serrant les dents. Se contrôler. Se taire. Se tenir droit. Baelor faisant déjà tout cela, aux yeux de la cour, il était ce prince calme, serviable, droit. Comme Aemond l'était, comme Helaena l'était.
Alicent n'avait aucune envie que l'on s'attarde trop sur lui, sur ses cheveux, sur son apparence différente et que l'on remarque à quel point il était hargneux, ou qu'on le remarque simplement. S'il n'était pas le second prince, sa mère l'aurait sûrement envoyer lui à Villevieille et non pas Daeron.
- Je me contrôle, mère, finit-il par lancer, pour qu'elle cesse de le fixer.
Elle hocha finalement la tête et se tourna vers Aemond pour lui annoncer que sa fiancée, une des filles de Borros Barathéon, arriverait également aujourd'hui à la capitale. La paranoïa et la solitude avait atteint le cœur de la reine depuis l'épisode à Driftmark et elle était déterminée à forger des alliances dès à présent.
Alicent étant occupée à se soucier d'Helaena et Aemond, son second fils s'éclipsa rapidement des appartements royaux. Il rejoignit Sir Criston qui s'occupait de ranger les épées d'entraînement des écuyers de la cour. Baelor s'éclaircit la gorge pour que le chevalier le remarque. Une fois que cela fut fait, le prince se contenta d'un mouvement de tête pour qu'il le suive.
Criston déchargea sa tâche à un autre et partit à la suite du prince :
- Déjà ? s'étonna-t-il, en fixant le ciel. Le soleil ne se couche que dans plusieurs heures.
- Les Lannister arrivent ce soir, annonça le prince contrarié. Je ne pense pas qu'on puisse s'entraîner très longtemps.
Les deux hommes filaient à travers les couloirs du Donjon Rouge, connaissant parfaitement le chemin. Arrivés devant un mur, Criston se chargea de vérifier qu'aucune paire d'yeux ne les avait aperçus, surtout pas celles qui s'empresseraient de le répéter à sa reine.
L'un des nombreux passages secrets du Donjon Rouge se révéla à leurs yeux, Criston s'y engouffra en premier laissant le soin au prince de le refermer. Ils récupèrent chacun les épées qu'ils laissent traîner dans le couloir.
Cela ne leur prit que quelques minutes pour traverser l'entièreté du Donjon Rouge jusqu'à son extérieur. Ils atteignirent le début des montagnes à l'extérieur du château. Le soleil brillait encore au-dessus d'eux.
Criston commença à débarrasser de son armure trop encombrante et Baelor à échauffer ses poignées en faisant tourner son épée. Il s'était techniquement déjà entraîné ce matin, dans la cour intérieure mais cet effort-là constituait surtout une démonstration de force. Ici, à l'abri des regards, il s'agissait d'apprendre à se défendre, réellement.
Baelor avait interdit au chevalier de lui montrer la moindre retenue. Cela faisait quelques mois qu'ils s'entraînaient ici, depuis le mariage d'Aegon et Helaena. Le prince se baladait dans l'herbe, approchant la limite de la terre. Baelor fixait au loin l'étendue d'eau et de ciel, ne pouvant toujours pas s'empêcher de se demander ce que cela faisait de voler au-dessus de tout cela.
- Si votre fiancée arrive aujourd'hui, ne vaudrait-il pas mieux que je vous laisse intact, mon prince ? indiqua Sir Criston en s'approchant du prince.
Baelor raffermit sa prise sur son épée. Il se retourna vers le chevalier sans prévenir et assénât un coup du manche de son arme dans son bras, lui faisant lâcher son arme. La lame de son épée se retrouva coller au cou de Cole, souriant.
- Il faut juste que je ne te laisse pas me toucher alors, rétorqua Baelor en reculant tandis que Criston récupérait son arme.
Aemond privilégiait l'agilité et la technique à la force brute et à la ruse. Baelor n'avait aucune préférence, il les voulait tous. Si la guerre devait avoir lieu, il ne s'agirait plus de montrer comment il pouvait désarmer un adversaire et faire joliment tourner son épée, comme Aemond aimait le faire.
Baelor devait apprendre à tuer. Sans hésitation, sans affect, la morale n'a pas de place sur un champ de bataille ; même lorsque l'on fait face à son reflet.
Le prince lâcha un râle de douleur lorsque son corps frappa le sol pour la seconde fois de leur entraînement. Il n'avait pas plu depuis des semaines à la capitale, la terre était aussi dure que de la pierre. Sur le sol, immobile, Baelor sentait bien plus aisément les coupures que Cole lui avait infligé çà et là dans des moments d'inattention. Il se releva après quelques injures et indiqua à Cole qu'il était prêt à reprendre.
- Ça sera tout pour aujourd'hui, mon prince, annonça le chevalier. Vous avez déjà énormément progressé en quelques mois. Et vous n'irez pas combattre de sitôt, peut-être jamais si les temps de paix se poursuivent.
Les derniers mots provoquèrent un ricanement chez Baelor, sachant très bien que Cole n'en pensait pas un mot.
- Il faut bien que je m'occupe, soupira Baelor en essayant de retirer la tête coller à sa joue, un peu d'adrénaline chaque jour m'empêche de devenir fou dans ce donjon.
Criston se détourna du prince pour aller récupérer son armure. Baelor se remit à fixer l'horizon en l'attendant.
- Vous devriez vous dépêcher de retourner à votre appartement, mon prince, indiqua-t-il derrière lui, le soleil décline, les Lannister devraient être là d'ici peu et vous n'êtes pas en état de recevoir votre fiancée.
Cela provoqua un soupir non dissimulé du prince. Il n'avait aucune envie de revoir Jason Lannister et encore moins le souhait de rencontrer sa future femme.
- J'ai entendu du dire qu'elle était idiote et puérile.
- J'ignorais que vous étiez friand des ragots de la cour, ricana en retour Sir Criston.
Baelor abandonna la vue de la mer pour fusiller du regard le chevalier et prendre avec lui le chemin inverse vers le Donjon.
- Peu importe si elle est puérile, idiote ou le portrait craché de son père, mon prince. Elle est encore jeune, elle évoluera.
Le chevalier n'avait pas tort. À cet âge, Baelor pourrait encore la remodeler comme il le souhaitait. Il se hâta vers ses chambres une fois sorti du tunnel. Une fois face au miroir, Baelor ne put que confirmer les dires de Criston sur son apparence. Il fit amener un seau d'eau par ses servants et observa le reste des dégâts de l'entraînement.
En plus de la terre sur sa joue et son cou, Baelor était ouvert à la lèvre et à l'arcade. Un coup de son adversaire avait frappé sa hanche qui faisait un bruit étrange lorsqu'il bougeait trop rapidement, et lui faisait terriblement mal. Le sang coulait légèrement d'une entaille en dessous de son cœur, et d'une autre à sa cuisse.
Il retira entièrement sa tunique et prit un vieux tissu, le trempa dans le seau pour essuyer ses plaies et son visage. Une fois que la crasse et le sang furent enlevés, Baelor relâcha le tissu. Il aurait beau frotter, il ne se nettoierait jamais entièrement.
Il plongea son visage dans l'eau glacé du seau et découvrit à ce moment une blessure à son crâne qui le fit grincer des dents. Il se redressa, ses cheveux gouttaient sur ses épaules nues, l'eau avait fait ressortir les boucles qu'il héritait de sa mère. Il les ramena en arrière, là où il pouvait les ignorer.
Baelor revêtit rapidement une de ses tuniques noires surplombées du blason rouge de sa famille et quitta ses appartements. Il manqua de brutalement rentrer en contact avec sa mère accompagné d'Aemond au détour d'un couloir, il voulut s'excuser mais elle ne lui en laissa pas l'occasion :
- Tu es là ! Cela fait une heure que l'on te cherche, s'écria-t-elle et au vu de la tête de son frère et de sa tenue d'entraînement, lui aussi avait eu le droit à une réprimande. Vos fiancées sont arrivées, leurs parents leur font visiter les jardins pour pallier leur attente.
Elle ordonna à Aemond de se changer et se rendre présentable au plus vite.
- Tu ne crois pas qu'il soit encore trop jeune pour se marier, demande Baelor alors que son petit frère s'éloignait lentement. Il est à peine plus grand qu'Helaena.
Alicent fut étonnée de voir Baelor ouvertement remettre en question ses actions. Il le faisait tout le temps en silence, avec des regards qui ne la trompaient pas.
- Ce ne sont que des fiançailles, le mariage attendra au moins une année.
- Et pour moi ?
La reine ne répondit rien, elle voulut lever la main pour caresser la joue de son fils mais comme à son habitude, Baelor refusa le contact de sa mère. Il la salua et prit la route vers les jardins. Il s'y promenait rarement, la verdure n'était pas vraiment sa priorité en tant que prince.
Il parvint à percevoir des voix au loin et alors qu'il allait s'en approcher, une silhouette attira son regard plus loin. Il sut de faite que ce n'était pas sa fiancée de par les cheveux bruns tressés en un chignon. La curiosité resta plus forte et Baelor s'approcha de la jeune femme qui, au son des pas, se retourna vers lui.
Il s'efforça de ne rien laisser paraître à la vue de la jeune femme. Mais il avait rarement été face à une beauté pareille. Celle-ci était vêtue d'une robe jaune, non pas vif, mais plutôt profond et pâle. À l'image du blason Barathéon qu'il pouvait voir sur le devant de sa robe à présent. La jeune femme ne possédait pas beaucoup de bijoux si ce n'est une bague de famille.
Ce ne fut pourtant pas son apparence qui le subjugua le plus, mais ses yeux. Un vert de jade, si intense que le violacé des siens lui paraissait bien fade à côté.
- Je doute que vous soyez mon futur mari, à moins qu'un œil de Targaryen puisse repousser, avança-t-elle dans un sourire.
Il ne s'était pas trompé, il s'agissait bien de la fiancée d'Aemond, la fille de Borros Barathéon. Il ignorait qu'elle serait plus vieille que son frère, et que lui-même de toute évidence.
- J'en doute fortement, ricana-t-il, je suis Baelor.
Elle sourit d'autant plus lorsque le prince lui présenta sa main ouverte. Elle glissa la sienne auquel il déposa un baiser.
- Ravie de vous rencontrer, mon prince, assura-t-elle en accompagnant ses mots d'une inclinaison de la tête, je suis Jocelyn.
Baelor n'était pas aussi familier au contact des femmes qu'Aegon. Il avait bien passé quelques nuits en dehors du Donjon mais il serait difficile de rivaliser avec son jumeau sur son appétit de la chair. Ce n'était pourtant pas une envie de la sorte que le regard et le sourire de Jocelyn réveillaient en lui.
Baelor était quelqu'un d'affamé. Avide de combler la sensation de voler, d'être blessé, de se battre. Un peu d'adrénaline.
- Le plaisir est le mien, je vous assure, Jocelyn.
- Vous devriez rejoindre votre fiancée désormais, mon prince, prononça-t-elle lentement, elle devrait toujours être près du bassin au vu des rires que l'on peut entendre d'ici.
Baelor mit quelques secondes à réagir, il ne fit qu'un sourire. Il n'y avait pourtant rien d'agréable dans cet acte, rien de sain. Quelque chose de plus vorace. Il hésita quelques secondes et finit par avancer :
- Accompagnez-moi, mon frère ne devrait pas tarder à nous rejoindre mais jusque-là, il serait cruel de vous laisser seule.
Jocelyn accepte volontiers le bras que lui proposer le prince. Ils prirent la direction du bassin principal des jardins. Très vite, les silhouettes se dévoilèrent à eux.
Un peu plus loin du bassin se trouvait Lord Borros et Jason, accompagnés de leurs femmes, Elenda et Johanna, les quatre étaient en grande conversation.
Darla était agenouillée devant le grand bassin, Alyssa et Johanna de chaque côté d'elle. Il n'y avait aucun bassin de la sorte à Castral Roc et la vision des poissons dans cette eau si calme émerveillait les jeunes Lannister.
- Regarde Darla, celui-ci est rouge et or comme nous ! s'écria Alyssa, en secouant légèrement le bras de sa sœur qui regardait déjà le poisson.
- Une grenouille, là, Alyssa ! Regarde, ajouta Johanna aussi fort.
Darla était silencieuse, ses deux bras entourés le corps de ses sœurs qui se penchaient de plus en plus vers le bassin. Laissant les filles à l'admiration des différentes espèces, elle regardait au loin, mais il n'y avait aucun horizon à admirer. Les jardins du Donjon Rouge ressemblaient à un labyrinthe.
- Elle a l'air charmante, murmura Jocelyn à Baelor quelques mètres plus loin derrière elles.
Baelor aurait pu notifier la pointe d'ironie dans sa voix s'il n'était pas lui-même occupé à détailler la jeune fille agenouillée de dos. Au côté de ses jeunes sœurs, Darla ne ressemblait à rien de plus qu'une enfant.
- Même Daeron se sentirait mal à l'aise de la prendre comme femme, elle a l'air d'une gamine.
La jeune lady ne s'empêcha un léger rire à la remarque du prince. Cela finit par attirer l'attention de Darla qui tourna la tête vers les deux jeunes personnes. Johanna avait tout autant remarqué et appela ses plus jeunes filles à elle.
Darla n'osa se redresser tout de suite, d'autant plus maintenant qu'elle avait été dépourvue du soutien de ses sœurs. Elle fixait Baelor et Jocelyn, incapable de savoir ce qui lui fallait faire. « Sois correcte, sois obéissante, sois douce ». C'était ce que son père lui avait chuchoté alors qu'ils pénétraient la capitale.
Elle se redressa alors, épousseta légèrement sa robe et prit la direction du prince et de qui elle savait être Jocelyn Baratheon. Darla vit celle-ci murmuré quelque chose pour le jeune homme qui le fit ricaner, tout en la regardant.
Instinctivement, perturbée par l'échange secret, l'aînée Lannister pivota son regard vers sa mère, qui l'invitait à continuer d'avancer. Quand elle arriva à leur hauteur, Jocelyn prit la parole en premier :
- Vous êtes aussi jolie qu'on le dit, lady Lannister ! Un vrai joyau !
Darla se détendit à cette parole et garda ses yeux sur Jocelyn pour essayer de chasser le stress qui emplissait son abdomen.
- Je vous remercie, lady, dit simplement en inclinant légèrement la tête par respect.
- Si vous voulez bien m'excuser désormais, je pense que je vais attendre mon fiancé près de mes parents.
La jeune Baratheon s'éclipsa aussitôt. En quittant les deux adolescents, Jocelyn laissa glisser sa main sur le bras de Baelor qu'elle tenait jusqu'alors. Darla et Baelor la regardèrent partir, tous deux privés d'une présence qu'ils préféreraient à l'autre.
Baelor fut le premier à détacher son regard de la Baratheon, il le reporta sur sa future femme, qui était son exact opposé.
La robe de Darla était d'un rouge puissant, celui des Lannister. Il n'y avait aucun lion pour assurer cela, simplement l'exubérance du tissu, les joyaux incorporés aux coutures, probablement extraite des mines de Castral Roc. Une imposante parure reposait sur son cou et ses clavicules, il se demandait même si sa nuque n'en souffrait pas. Ses mains, presque couvertes par les imposantes manches de sa robe, saillaient de bagues en tout sorte. Sa longue chevelure blonde ondulée était retenue en arrière par une broche qui devait comporter plus d'or que la couronne de son père.
Darla, en plus d'être une enfant, était une exposition de la richesse et de l'opulence des seigneurs de Castral Roc. Elle était un joli promontoire qui n'avait sûrement pas conscience qu'on l'a paré de ses beaux tissus et joyaux non pas pour la choyer, mais pour la vendre.
Baelor cessa de la détailler comme cela quand elle ramena son regard à lui. Deux grandes pupilles bleu clair qui le fixaient. Elle fut la première à s'exprimer car il n'en avait aucune envie.
- Mon prince, elle plia légèrement ses genoux en le disant, comme elle l'avait appris, c'est un plaisir.
Elle mentait, très mal. Le sourire accolé à son visage ne changeait pas le sentiment étrange dans ses yeux. La confusion. Baelor ne pouvait pas dire précisément ce à quoi elle était dû mais Darla ressemblait bien à une petite chose qui ne comprenait pas ce qui l'entourait. Elle laissa son regard s'attarder sur l'apparence du prince, sur ses cheveux encore luisant et humide, ses cheveux bruns.
- Plaisir partagé, lady Lannister, répondit-il simplement.
Se tenant bien droit, Baelor la dépassait d'une tête. Leur paire devait être une farce à observer, elle semblait vouloir rivaliser avec le soleil dans son accoutrement tandis tout chassait la lumière chez lui. Il s'attarda quelques secondes de plus sur l'aspect de Darla, se demandant si ne serait-ce qu'un jour de sa vie, elle n'avait pas porter d'or.
- Vous devez être fatiguée de votre voyage, assura-t-il, sans réellement lui laisser le choix du contraire, nous aurons le temps de faire plus ample connaissance un autre jour.
Il ne prit le temps de la laisser le saluer ou peut être rétorquer, Baelor lui tourna le dos et quitta les jardins. Le prince ne comprenait pas quel démon avait poussé sa mère à la fiancer à elle et non pas à Jocelyn.
Il avait besoin d'une femme, non d'une poupée. De quelqu'un avec un cerveau et une pensée propre, non pas d'un autel au luxe et à l'oisiveté.
Darla l'avait regardé partir et s'était ensuite tournée vers sa mère. La jeune Lannister était confuse. Johanna avança vers elle et n'eut le temps de poser la moindre question avant que sa fille ne la devance :
- Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Il ne m'a pas souri une seule fois, mère.
Johanna prit la main de sa fille et lui assura que ce n'était que leur première rencontre, et que le prince finirait par s'attacher à elle.
- Qui pourrait ne pas t'aimer, mon cœur ?
——
bonjour !! on se retrouve à nouveau pour le vrai premier chapitre de cette histoire qui commence à mettre certaines dynamiques en place !! j'espère qu'il vous aura plu, je n'en suis pas spécialement convaincu, je préfère les chapitres qui vont suivre mais il faut bien commencer quelque part !!
n'hésitez pas à me donner votre avis!!
merci d'avoir lu, à très bientôt!
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