Épilogue

Le Chaos.

Le Chaos ne pouvait que semer chaos. C'était dans sa nature.

Personne ne savait qui il était, mais après tant de siècles la vérité allait exploser. Et il ressentait une certaine plénitude à cela. Il avait été seul bien trop longtemps, à cacher la vérité et à regarder ses fragments d'âmes avoir des vies qu'il aurait dû posséder.

Personne ne pouvait comprendre à quel point c'était frustrant de voir ses propres fragments d'âmes faire ce qu'ils souhaitaient à sa place, alors qu'ils n'étaient que des petits fragments de lui.

Le Chaos était un organe, les fragments de son âmes ses cellules.

Le Chaos avait menti.

Peut-on en vouloir au chaos d'être aussi insensible ? Il n'a jamais eu d'enfance, n'a jamais connu l'innocence. Il n'a jamais connu l'amour car il a dû s'en séparer l'instant même où il a abandonné sa solitude. Il n'a jamais même connu la haine ou la colère, car tout était autour de lui. Tout lui appartenait, tout était une part de lui. Comment aurait-il pu ressentir quoi que ce soit ?

Il pouvait ressentir uniquement lorsqu'il était en un morceau. Mais il était alors seul, que pouvait-on ressentir dans cette solitude éternelle ?

Mais peut-être que ce fragment qu'il avait créé, peut-être que ce fragment né de tout et de rien. Ne possédant pas d'autres fragments mis à part une pièce du cœur du Chaos... Peut-être que cette fois il allait ressentir.

Il recommencerait tout encore et encore, jusqu'à qu'il ressente. Quitte à être celui que cette nouvelle âme haïra. Tant qu'il ressentait... Tant qu'elle ressentait...

Hadès n'était qu'un nom. Kairos était un indice. Mais le Chaos était une identité. Depuis le début, les trois ne faisaient qu'un. Qui aurait pu le deviner ? Que chaque chose existante était issu du chaos. Qui aurait pu en douter ?

C'était tellement improbable.

Alors que la salle entière avait les yeux rivés sur le corps inerte de la magnifique déesse dans les bras du Chaos, une peur immense surgissait des fragments. Ils ne savaient encore rien... Pour eux, Hadès avait détruit son âme-sœur, du jamais vu.

La robe blanche de la déesse des Enfers avaient pris une teinte rouge, l'odeur du sang intoxiquait la salle, et un cœur avait arrêté de battre à jamais. Selon eux, du moins.

Pour eux, Hadès était encore plus diabolique qu'ils ne l'auraient jamais imaginé. Il avait été capable de détruire la seule personne qui l'aimait, qu'il était censé aimer. Alors que ferait-il à ceux qu'il détestait ?

C'était ce qui préoccupait l'esprit de ces fragments.

La réalité était bien différente cependant.

Pas même les bras-droits du roi, qui faisaient tout pour empêcher la famille de la déesse d'approcher ne comprenaient l'acte du dieu des Enfers. Cet acte du Chaos était bien plus lourd de sens que quiconque aurait pu imaginer.

Pendant vingt-et-une année, la déesse allait dormir. Le Chaos allait renouveler son âme, de sorte à ce qu'elle ne comporte plus aucune trace d'humanité. Cela la rendait bien trop fragile.

Le Chaos lui avait dit, il disait tout, mais son innocence lui empêchait de comprendre le sens de ses mots.

Il devait la tuer, et la faire renaître, tel un phœnix. Elle aurait dû comprendre que tuer sa partie humaine n'était pas suffisante. Elle n'était jamais morte au final, elle avait uniquement éveillé ses pouvoirs. Son humanité n'avait pas totalement disparu. Mais cette fois, le Chaos allait réussir à la faire naitre de ses flammes correctement. Cette fois, le rêve du Chaos allait enfin se réaliser.

Dans vingt-et-un an, elle serait la seule âme à pied d'estale avec le Chaos.

Tout allait reprendre son cours, et ils ne seraient pas deux, mais trois.

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