« Toute rose est proie de l'hiver. » Rûmi

Il fait froid.

La neige recouvre petit à petit le jardin, mais elle semble fondre sur les délicates pétales des roses, puis un fracas se fait entendre de très près.

Je relève les yeux et voit le corps d'une femme tomber du haut de la tour sur les roses, puis les roses blanc pur se tâchent de rouge, en un dégradé, petit à petit, le sang se propage et la neige devient rouge, et j'entends un cri aigu empli de souffrance qui m'arrache l'âme.

*     *      *

Je me réveille en sursaut, rempli de sueur, ce rêve avait l'air si réel, pourtant je me trouvais bien dans ma chambre, chez moi, dans mon lit et il faisait froid, très froid. Je regardais la fenêtre et la vis grande ouverte.

J'eus un sentiment de déjà-vu et me remémora les derniers événements, était-ce ce vampire qui m'avait ramené ici ? Je ne me souvenais pas d'avoir réussi à atteindre la sortie, la dernière chose dont je me souvenais était que je m'étais sentie très légère d'un seul coup face à ce cercueil et que je m'étais endormie. Si c'était bien ce vampire qui m'avait ramené ici, j'en étais vraiment choquée, car il avait l'air de très bien savoir que je n'allais pas réussir à sortir des catacombes sans aide dans le noir. Je pensais que c'était une tactique pour me forcer à rester, or j'étais bel et bien dans ma chambre actuellement.

Il faisait nuit dehors, je jetais un coup d'œil pour m'assurer que personne ne se trouvait autour de ma maison, particulièrement aucun vampire, et une fois que j'étais sûre qu'il n'y avait personne, je fermais la fenêtre.

Je pris une rapide douche ensuite et descendis dans le salon en espérant y voir quelqu'un et je vis Stefanos, assis face à la télévision. Il ne semblait pas du tout concentrer sur celle-ci, mais bien au-delà, je m'asseyais à côté de lui et attira son attention.

-Lydia ? Quand es-tu rentrée ? demanda-t-il surpris.

-Je suis entrée par la fenêtre, répondis-je et continua en esquivant sa prochaine question. Tu représentes quel dieu grec ?

-Je ne représente plus aucun dieu depuis quelques décennies, mais il fut un temps où j'étais Poséidon.

-Comment ça ?

-Hadès n'est pas parti sans rien prendre en punition, peu de temps avant son sommeil, il m'a volé mon âme, et l'a gardé pour lui. Il aura le contrôle sur tous mes pouvoirs dès qu'il se réveillera, donc il aura le pouvoir sur les océans, il a ce qu'il convoitait depuis le début, expliqua-t-il. Lydia, tu sais, dit-il les yeux rivés sur la télé, nous t'aimons réellement, tous, tu as vécu avec nous pendant neuf ans, aucune de nos actions n'a été calculé, nous t'avons réellement vu comme une sœur, et enfant, une personne qui nous est chère à protéger. Tu n'es pas juste une fille à gérer le temps de l'avoir dans notre camp. Il faut que tu me croies, je te jure sur mon honneur que c'est vrai, surtout pour moi.

-Je te crois, je l'espère bien en tout cas, et... Tu sais, le jour où je me suis noyée, tu... Tu étais tellement inquiet, je le voyais dans ton regard, tu avais peur de me perdre, c'est la plus belle preuve d'amour que tu aurais pu me faire. Mais, je ne comprends pas, comment peux-tu avoir perdu tes pouvoirs de dieu ?

-Merci de me croire Lydia, dit-il en prenant ma main dans la sienne et en la serrant légèrement. Pour ce qui est de mes pouvoirs, Hadès a toujours voulu que je passe dans le clan de l'enfer, mais j'ai toujours refusé, et j'ai rencontré ma femme dans la mer, Amphitrite, mais Hadès m'a menacé et a finis par me punir de mon refus en la prenant en Enfer, après une grosse erreur de ma femme. Je n'ai donc jamais pensé à accepter après cela non plus, j'étais bien trop énervé au début pour me soucier du sort d'Amphitrite mais lorsque nous avons endormi son peuple, il m'a pris mon âme, je ne suis plus qu'un corps humain immortel actuellement, avec presque aucun pouvoir. Je ne suis plus Poséidon, mais seulement le corps de Poséidon, et lui peut contrôler les pouvoirs de Poséidon. Quand il se réveillera dans quelques jours, ces pouvoirs le rendront encore plus puissant, dit-il en soupirant.

-À quel point... Les êtres de l'enfer sont-ils si... Dois-je avoir très peur Stef ? demandais-je en serrant sa main.

-Tu veux que je sois honnête Lili ? Car je ne serais franc seulement si tu le souhaites.

-Évidemment ! Sois comme d'habitude.

-Je ne pense pas que nous arriverons à te tenir éloignée d'Hadès, nous ne sommes pas à la hauteur et nous créerons une guerre qui n'en finira pas, mais, je te jure, que je t'aiderais. Je suis prêt à venir dans son camp pour toi Lydia, je ne te laisserais pas seule, je n'ai jamais eu de camp particulier depuis le début de toute manière, et je dois reprendre mes pouvoirs. Je préfère être contrôlé par Hadès, mais pouvoir au moins contrôler mes pouvoirs, et je serais avec toi quand tu auras besoin de moi. Je t'en fais la promesse. En plus de cela, le lien qui t'unit à Hadès est bien trop différent, tu finiras par retomber dans ses bras un jour ou l'autre, il y a des choses que nous ne pouvons empêcher.

-Tu es vraiment un vrai grand-frère Stef, dis-je sincère, mais les autres ? Tu as une famille.

-Nous ne sommes pas réellement liés Lydia, Zeus est juste notre chef de clan, Héra sa femme mais eux-mêmes sont infidèles entre eux, Viktor est le dieu de la guerre Arès, Sophia est réellement la femme de Viktor évidemment et c'est Artémis, Lukas est Apollon, Daymon est Dionysos comme tu dois t'en douter, dit-il en riant, et Nikolaï est le messager, Hermès.

-Cela explique l'alcoolisme de Daymon, et les voyages de Nikolaï, et les gros airs de Viktor, et la radiance de Lukas, Zeus, l'autoritaire qui lance des foudres, Héra qui maintient le foyer mais en restant froide, Poséidon qui ne peut s'empêcher de s'éloigner de la mer... Sophia qui adore tant la nature et les animaux...Tout est si logique en réalité...

-Le jour où tu t'es noyée, nous venions d'apprendre ce que toi et tes amis aviez fait, Zeus était fou de rage et il n'a pas réussi à contrôler ses pouvoirs, c'est lui qui a causé la tempête Lydia, et quand il a su ce qu'il t'était arrivé il s'en est tellement voulu qu'il a eu du mal à te regarder en face. Oh merde, quel con je suis, je ne t'ai même pas demandé si tu allais bien alors que tu viens de perdre tes amis, dit-il en me regardant enfin.

-Je... J'ai l'impression que je ne les ai jamais connus, avouais-je, j'étais amis sans l'être, et je me sens coupable maintenant, pas de ne pas avoir été plus proche d'eux, mais de ne pas ressentir plus pour leur mort, je me dégoûte même.

-Ne le sois pas, tu ne pouvais rien y faire, le destin ne peut être modifié, il est écrit Lydia, tout comme pour toi, tu ne peux échapper à ce qui t'attends, ton existence appartient à l'enfer. Les autres ne sont pas d'accord avec moi mais, la Lune est le bijou de la nuit, elle brille, mais a besoin de l'obscurité de la nuit pour scintiller, elle ne brille pas le jour, si tu veux mon avis, Arès, la guerre appartient à l'enfer aussi, il tue, la guerre c'est la violence, la colère. Parfois je me rends compte que beaucoup d'entre nous sont au mauvais endroit... Et en plus Lydia, tu n'appartiens pas à ce monde, tu ne peux pas t'attacher de trop à ces êtres qui ne sont pas de ton monde. Tu n'es pas faite pour ressentir certaines choses envers les humains...

-Hypnôs a dit qu'Hadès se réveillera dans trois jours maximums, est-ce qu'ils viendront me chercher à ce moment ?

-Sûrement Lydia, je viendrais avec toi, ne l'oublie pas. Et... Ne fais pas confiance à autre que moi dans cette maison Lydia, nous t'aimons certes, mais notre nature veut le pouvoir et, Zeus ne te laissera pas filer de ses doigts aussi facilement, il a dû préparer un plan et les autres le suivront, même si son plan sera voué à l'échec de toute manière.

-Je vois..., répondis-je. Tu ne dors pas ?

-Je m'inquiétais pour une petite sœur qui ne revenait pas, répondit-il. Tu as faim ? Martha avait fait une tarte au citron meringuée, on t'en a laissé, viens, dit-il en m'attrapant le poignet et m'emmenant dans la cuisine. D'ailleurs, comment as-tu guéri ?

-Hypnôs est entré dans ma chambre la nuit où Lola est morte et il m'a donné de son sang, dis-je, pendant que je dormais, et il s'est insinué dans mon rêve avec quelques menaces pour le mener à Lola.

-C'est chez lui le monde des rêves, on ne peut pas vraiment le lui reprocher.

-Je suppose. Martha est vraiment une excellente pâtissière, c'est tellement exquis !

Alors que je savourais la tarte, le corps de Stefanos se crispa, et je lâchais ma fourchette. Tout sur son visage me disait que quelque chose n'allait pas.

-Lydia, il faut qu'on parte, dit-il soudain alarmé en se levant abruptement et en renversant sa chaise. Maintenant.

-Quoi ? Qu'est-ce que... ?

-Maintenant ! cria-t-il en me tirant vers la sortie. Vite, on se casse avant qu'il ne soit trop tard, monte dans la voiture, allez Lydia ! On n'a pas le temps !

Je montais et il démarra en trombe et nous partîmes de la maison.

-Qu'est-ce qu'il se passe bordel Stef ? criais-je. Pourquoi on est parti comme ça ?!

-Zeus comptait t'envoyer dans les limbes pour te cacher ! Tu risques de perdre la raison si tu vas dans les limbes ! Je le savais, il est prêt à tout pour le pouvoir, et il ne prend pas en compte les conséquences ! Merde ! Nikolaï nous suit. Tu me fais confiance n'est-ce pas Lydia ?

-Oui Stef, mais...

-On va aller dans les catacombes, les autres ne mettront pas les pieds là-bas, et nous allons y rester, tu seras plus en sécurité avec un peuple qui te veux comme reine et aux côtés de ton âme-sœur qu'avec un peuple qui veut tout faire pour ne pas rendre l'ennemi plus puissant. Tu es précieuse pour l'enfer au moins.

-Tu veux dire que père, mère et les autres seront prêts à me faire du mal pour empêcher l'enfer de gagner du pouvoir ? Et tu as dit quoi ? Âme-quoi ? dis-je la voix tremblante.

-Zeus n'a pas de compassion, et les autres le suivront car Zeus fera du mal à leurs proches, tu passes en second plan dans le contexte actuel. Pour ce qui est de l'âme-sœur, on en reparlera plus tard.

-Donc il n'y a pas d'autres choix ? C'est soit l'enfer, soit le paradis ?

-Le clan de Zeus n'a rien à voir avec le paradis, le paradis est une partie de l'enfer Lydia, Zeus c'est... La lumière, mais il n'y a pas de lumière sans ombre, n'est-ce pas ? Tu ne peux pas faire confiance aux dieux Lydia, mais nous restons plus fidèles que les humains, nous tenons nos paroles et c'est ainsi que je vais rester avec toi, mais c'est aussi ainsi que Zeus sera prêt à tout.

Nous arrivâmes au cimetière et Stef s'arrêta, nous descendîmes et allâmes vers la tombe qui était l'entrée des catacombes, j'y entrais pour la deuxième fois en moins de vingt-quatre heures et Stefanos referma l'entrée, puis ouvrit la lampe torche de son portable et m'attrapa la main.

-Viens, allons-y, ils ont déjà dû nous sentir.

-Tu es sûr que c'est le meilleur choix que nous avons ? demandais-je en continuant d'avancer réticente.

-Je ne t'aurais jamais ramené ici si j'avais un meilleur choix Lydia, dit-il d'une voix froide. Zeus ne vaut pas mieux qu'Hadès question cruauté crois-moi. Et je ne peux plus faire confiance à un dieu qui est prêt à t'envoyer dans les limbes par quête de pouvoir, je t'assure que quand tu apprendras une autre partie de cette histoire, tu n'éprouveras que de la colère pour eux.

-Mais que vois-je ! cria une voix me faisant sursauter. Thanatos viens voir ça ! Notre princesse accompagnée de Poséidon, est-ce que je rêve ? Je suis sûr que je ne suis pas en plein illusion pourtant ! Je ne t'aurais pas déposé dans ta chambre tu sais ?  Je n'avais pas pensé que tu reviendrais si rapidement, tu m'as fait perdre du temps pour rien princesse, me dit-il en m'adressant un clin d'œil.

-Je change de clan, lâcha Stefanos, je ne la laisserais pas dans vos mains seule, et je vous aiderais à réveiller Hadès, mon sang suffira pour réveiller le restant de vos puissants, et nous pourrons réveiller Hadès plus rapidement.

-Es-tu... Sérieux ? dit le supposé Thanatos quelque peu suspicieux. Et la fille ? Tu nous la ramène sans problème ?

-J'ai peur de ce que Zeus risque de lui faire, je préfère la ramener ici, que de la laisser là-haut. Il compte la cacher dans les limbes.

-Et bien, ce n'est pas très commode pour l'instant, nous ne pouvons aller en enfer sans Hadès, mais on peut essayer de ramener un matelas et de quoi se couvrir, de toute façon, si tu donnes ton sang, d'ici demain Hadès sera réveillé, dit Hypnôs d'un ton beaucoup plus sérieux. Zeus est vraiment bien plus stupide que ce que je pensais, Hadès l'aurait retrouvé dans les limbes. Et aurait été encore plus fou de rage.

-Mais restez éloigné des réveillés, ils sont affamés, rajouta Thanatos. Poséidon, suis-moi, allons réveiller les autres, dit-il alors que Stefanos me serra la main avant de la lâcher et parti le suivre me laissant seule avec Hypnôs.

Ce dernier me scrutait et lorsqu'il fit un pas vers moi je ne pus m'empêcher de reculer.

-Du calme, je ne te ferais pas de mal, viens, allons près du cercueil d'Hadès. C'est le seul endroit éclairé par quelques bougies, et puis tu t'es endormie là-bas la dernière fois, je pensais que tu allais réussir à sortir, avec ton portable ou quoi, mais il semblerait que tu n'avais aucun gadget, dit-il en riant.

-Êtes-vous des vampires ? demandais-je soucieuse. Tous votre clan ?

-Non, enfin disons que nous sommes tous des suceurs d'énergie en tout cas, mais pas seulement de sang, certains aspirent l'énergie vitale comme les sorcières, certains font les deux, certains volent seulement des âmes pour se nourrir, la liste est longue. Mais je me demande plutôt comment toi, tu te nourriras, un sort semble endormir ton vrai toi, mais tu es une enfant de Nyx, elle est née du chaos, elle est de naissance de notre clan, donc tu es une de nos semblables, forcément.

-Je ne comprends pas, pourquoi aurait-on endormi ma vraie nature ? Je n'ai pas de pouvoirs, ni rien d'étrange, j'ai tout d'une humaine.

-C'est évident pourtant, toi-même tu ignores ta vraie nature, tu es protégée de ceux qui te convoitent, ce qui n'a pas marché. Tes parents ont voulu faire bien mais cela n'a pas marché, vu que tu es tombée entre les mains de Zeus.

-Ils m'ont dit que votre roi, Hadès, avait massacré mes parents, dis-je froidement.

-Hadès ne les a pas "massacré", il a volé leurs âmes, et à conserver leurs corps, ils ont accepté cela de plus, et Hadès considère les désirs des habitants de son royaume, qui plus est, il est notre roi, nous lui devons allégeance, Nyx et Endymion savaient très bien ce qui les attendaient, et ce n'est pas seulement de l'enfer qu'ils voulaient t'éloigner mais de tout notre monde. Ils voulaient que tu aies une vie d'humaine le plus longtemps possible.

-Voler des âmes c'est donc prendre les pouvoirs c'est ça ? Donc Hadès est en possession des pouvoirs de chaque âme qu'il a volé ? C'est ça qui lui donne un pouvoir infini qui ne cesse de s'accroître ? Alors, c'est ce qu'il va faire de moi ?

-Non, bien sûr que non, dit-il en explosant de rire. Enfin oui, lorsqu'il vole l'âme d'une divinité il prend possession des pouvoirs de l'ancien hôte, mais, ce n'est pas seulement ce que tu as, mais ce que tu peux donner qui intéresse les clans.

-C'est-à-dire... ? demandais-je en sentant que la réponse n'allait pas me plaire.

-Séléné avait volé le don de fertilité à Héra pour la punir, donc par conséquent lorsque les pouvoirs de Séléné t'ont été transmis, tu as eu ce don aussi. Cependant, Endymion était une demi-divinité, tu as donc une part humaine en toi, minime, ce qui te donne la chance de pouvoir donner fertilité toi-même, tu es la seule divinité qui peut féconder, évidemment que tu es convoitée.

Je sentis comme un énorme coup de poing me frapper l'estomac. Avais-je bien entendu ?

-Attends, dis-je le souffle coupé, vous comptez m'utilisez comme une machine à bébés ? C'est... C'est une blague n'est-ce pas ? Vous voulez que je porte des espèces de votre race ? C'est du viol, je refuse un truc pareil ! dis-je en commençant à trembler de rage et de colère. Ainsi que de peur.

-Hey, personne ne va te violer, dit-il en essayant de me calmer en s'approchant, mais je reculais, tu appartiens à notre roi, personne ne te touchera, et Hadès ne fera rien de ce genre sans ton consentement, nous sommes des monstres, mais pas des ingrats.

-Je refuse un truc pareil c'est clair ?! criais-je. Allez vous faire voir, même pas en rêve !

-Je peux t'en faire rêver fillette, je suis Hypnôs et ne parle pas si vite, car je t'aurais à la langue si tu venais à changer d'avis, dit-il d'un air malicieux.

-Non, répétais-je, je fais déjà un effort surhumain en restant ici, et je le fais car je n'ai pas d'autres choix convenable sous la main. Je ne serais jamais venue ici sans mon frère.

-"Jamais" est un mot pour les humains, tu ne devrais pas l'utiliser, car les humains ne tiennent pas leurs promesses, mais nous, nous les tenons, nous faisons tout pour nous y tenir, et tu ne sais pas ce que tu aurais pu faire si Poséidon ne t'avait pas ramené ici ou ce que tu feras à l'avenir. Assieds-toi là, dit-il en me montrant les escaliers au bord de l'autel où était déposé le cercueil d'Hadès, je vais aller chercher un matelas et quelques couvertures et un de ces WC portatifs. Il vaut mieux que ni toi, ni Poséidon ne sortez d'ici, ils ont déjà dû demander de l'aide à cette vieille sorcière et Hermès vous localisera tout de suite connaissent votre odeur. Ne bouge pas, tu ne voudrais pas rencontrer les nouveaux réveillés je te l'assure et ils n'oseront pas s'aventurer ici, à plus, je ne serais pas long, dit-il avant de s'éclipser.

Je m'installais contre le cercueil, qui était le cercueil sur lequel je m'étais endormie. Je me rendis compte que je n'avais même pas mon téléphone, je n'y avais pas pensé avec la rapidité dont nous étions partis.

            Je ramenais mes jambes contre moi et réfléchissais la tête posée sur elles, tout cela était tellement de trop, cela paraissait si irréel, je n'arrivais pas à m'empêcher de penser que j'étais en plein rêve ou folle, et la seule chose qui me certifierait que je ne rêvais pas était les souvenirs perdus de ma vie jusqu'à mes cinq ans.

Agacée, je me forçais à essayer de me souvenir de quoique ce soit, je forçais ma mémoire, pouvait-on oublier le visage complet de ses parents, le son de leur voix, des phrases qu'ils nous auraient dit ? Un objet ne pouvait-il pas faire réveiller en moi une bribe de souvenir ?

Je ne connaissais pas mon passé, mon identité, ma réelle famille, et je ne connaissais pas mon avenir dans cette histoire où l'on me voyait que comme un objet à utiliser, et le pire, c'est que je ne savais même plus si tout ce que je vivais était vraiment réel.

Mes paupières se firent lourdes sous toutes ces pensées confuses, et je ne pus m'empêcher de fermer les yeux. Dormir pouvait au moins reposer mes pensées non ? Je pouvais au moins rêver...

       Bonsoir! J'espère que vous avez aimé le chapitre 🤓

Je vous souhaite d'avance une bonne semaine,

💋 xoxo💋 -EH