Chapitre 43
« N'est-ce pas ironique
que le coeur se tord de douleur,
malgré qu'il se doutait de la trahison ? »
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L'éternité.
Ce fut la première chose qui fut créé du Chaos.
Le Chaos fit face à l'éternité, mais comment se rendre compte du temps qui passait quand on avait jamais eu d'autre notion du temps ? Si l'éternité existait, il devait y avoir un compteur qui déterminait ce qui était éternité, et ce qui ne l'était pas.
Alors ensuite le temps fut créé. Une échelle mesurant le temps, mais il manquait les chiffres que l'on devait compter... Le temps ne servait à rien avec seul le Chaos et l'éternité.
Le Chaos était seul, et il comprit qu'il devait donner ses pouvoirs à des êtres, il arracha un morceau de son âme, et créa Chronos, le temps. Voyant qu'une âme errante ne servait à rien, il anima un corps avec. Puis Chronos proposa de diviser sa propre âme pour structurer le temps, et la nuit et le jour vinrent. Nyx et Héméra.
Ces êtres puissants, qui éprouvaient des choses bien étranges, intriguèrent le chaos. Il créa alors les sentiments, et les abrita en un corps puissant qu'il nomma Éros.
Puis vinrent le Ciel, Ouranos, et la terre Gaïa, car il fallait un décor à ce lieu où ces êtres habitaient. Les fragments d'âmes du chaos, permettaient de crée un monde, petit à petit, étape par étape.
Et ainsi, du chaos, furent née des êtres nommés Titans, puis des dieux et déesses, et une infinité d'autres être magnifiques, hideuses, puissantes, magiques...
Mais comment le Chaos aurait pu contrôler tout cela ? Les fils lui échappèrent des mains, et ses propres fragments d'âmes le trahirent. Il décida alors d'effacer la mémoire de toutes ces créations, et créa des êtres très faibles.
Les humains.
Il donna ainsi une tâche à ses fragments d'âmes cette fois, et les laissa réfléchir d'eux-mêmes. Ils devaient guider et détruire les humains. Les humains devaient être leurs enfants, dont ils allaient prendre soin, ou au contraire, briser.
Les âmes, seules, se divisèrent en deux grand clans, l'Olympus, et les Enfers. Le Chaos savait que ce n'était pas une question de bien et de mal. Car lui-même savaient que dans le tout il y avait du bien et du mal, mais que dans le rien également.
Il savait que le bien n'existait pas sans le mal. Il était le bien et le mal, après tout.
Alors, il observa, du haut de son trône, il observa ce que ses âmes, qui étaient tous des parties de lui, faisaient lorsqu'ils n'étaient plus ensembles. Certaines parties devinrent amis, d'autres amants, car ils venaient du même endroit. Mais d'autres firent le contraire.
Mais cette fois, le Chaos ne leur en voulait pas, car ils ignoraient tout cette fois. Les Titans pensaient être les plus puissants, les divinités aussi, ils se querellaient sans cesse. Les humains étaient vu comme les être inférieurs, ce qu'ils étaient.
Cependant, à la surprise du Chaos, les humains développèrent des affects bien étranges à leurs tours... Ils semblaient plus faibles à ce niveau également, ils ressentaient plus facilement, plus brusquement, et les autres créatures ne comprenaient pas cela.
Alors le Chaos, une nouvelle fois, fit tout oublier à toutes ses créations, et créa un nouveau concept.
Chaque âme allait avoir sa paire, sa moitié, une âme-sœur. Et ce qu'allaient ressentir des âmes-sœurs, allaient être des affects plus puissants que jamais. Des émotions chaotiques.
Cette fois c'était bon. Le Chaos avait enfin créé un équilibre entre le tout et le rien.
Mais un peu plus tard, le Chaos allait voir qu'un détail manquait encore pour rendre le chaos stable. Et lorsqu'il allait le voir...
* * *
-Elle ne veut parler à personne.
-Amphitrite, grogna Thanatos, pousses-toi.
-Thanatos, prévint-elle, n'as-tu jamais entendu comment nous, néréides, rendions stérile les hommes ?
-Le roi ne va être que plus énervé. Je ne l'ai jamais vu comme ça, parla Hypnôs cette fois-ci. Tu sais ce qu'il s'est passé toi ? Car lui ne sembles pas vouloir partager ses pensées.
Je sentis leurs regards sur moi, mais gardait les yeux rivés sur le monde derrière cette fenêtre en verre. C'était tellement plus joli, plus magique...
Les trois sortir de la pièce, je savais qu'Amphitrite allait leur expliquer ce que je lui avais avouer. Je n'avais pas la force de l'en empêcher, ni même l'envie. Pourquoi mes larmes ne se déversaient-elles pas la seule fois où j'en éprouvais le besoin vital ?
Si je pleurais, une part de ma peine allait être apaisée. Mais mon corps semblait gardé toute cette peine atroce en moi. Le goût amère de la trahison siégeait au fond de ma gorge, je n'arrivais pas à avaler ce que j'avais entendu, ni à oublier ces mots brisants. Je ne pouvais pas effacer ces yeux emplis d'indifférence en me jetant ses flèches de mots en plein cœur. Je ne pouvais pas oublier ses paroles dévastatrices, elles résonnaient en moi, encore et encore, en un tourbillon d'écho.
À quoi penses-tu servir d'autre ?
Tu ne vaux pas plus qu'un animal alors.
Tu es souillée.
Je passais mes mains dans mes cheveux brossés soigneusement, et les empoignais à m'en faire souffrir. La souffrance physique, elle allait peut-être apaiser la douleur de mon âme. Je serrais de plus en plus fort, imaginant mon cœur à la place. J'avais surement dû m'arracher des cheveux. Ça repousserait, mais mon âme allait-elle surmonter cela et guérir ?
Qu'avais-je fait pour mériter cela ?
À qui avais-je fait du mal pour que le destin me frappe à pleins fouets ?
Je n'étais qu'une orpheline, j'avais surmonté toute la douleur d'une enfant sans parents aimants. J'avais compris que l'abandon n'allait pas me tuer. J'avais compris que la trahison n'était pas un meurtrier.
Je n'avais pas montré le deuil nécessaire à mes amis défunts, bien que certains d'eux avaient étés uniquement des pantins d'Héra. Était-ce la punition pour le sang que j'avais sur le dos ?
À quoi bon être une déesse, à quoi bon avoir l'éternité devant soi, pour vivre ainsi ? Je ne voulais pas de cette vie, je ne voulais pas de cette vie, je ne voulais pas de cette vie !
N'y avait-il personne pour me sortir de ce trou noir ? Je ne voyais plus aucune lumière.
Mon corps était parcouru de spasmes, je voulais vomir ma haine, pleurer ma peine. Je tremblais, mon corps était en plein séisme. Mes pieds quittaient le sol, mon monde s'inversait, tout devenait flou.
Je balançais mon poing sur le mur, en hurlant à pleins poumons, jusqu'à que le sang coule, jusqu'à que la peau se déchire. Jusqu'à que la douleur prenne le dessus. Mais ma douleur ne se dissipait pas. Le séisme ne stoppait pas.
-Princesse !
Pourquoi diable la douleur ne disparaissait-elle pas ?! Je serrais ma poitrine en espérant serré mon cœur. Mes ongles perçaient ma peau, si j'atteignais mon cœur...
-Lydia ! hurla une voix.
Des mains agrippèrent les miennes, et les éloignèrent de mon cœur. Puis je sentis mon esprit quitter mon corps, je fus soulevée ailleurs.
* * *
-Ce n'est pas grave, tu sais.
-Qu'est-ce qui ne l'ai pas ? demandais-je à la petite fille.
-Il ne t'aime pas, pas parce qu'il ne le veut pas. Il ne peut pas... Ce que tu ressens, tout, il ne peut rien sentir à cet amour. Ce n'est pas sa faute.
-Comment peux-tu le défendre ? m'indignais-je.
-Car une partie de toi le sais, mais tu bloque ton esprit.
-Tu es bien sûre de toi, pour une enfant.
La petite fille eu un sourire triste, elle regarda le ciel.
-Toi et moi ne sommes qu'un, si je le sais, c'est parce que toi aussi tu le sais quelque part en toi.
Oh...
Oui, ces cheveux longs bouclés, ces yeux emplit de tant de couleurs... C'était moi, celle de cinq ans. Mais comment la moi de cinq ans comprenait-elle ce que moi j'ignorais ?
-C'est tellement plus compliqué que tu ne le penses. Personne ne sait rien, tout n'est qu'illusion.
Un tourbillon d'illusions.
Et je le laissais m'emporter.
* * *
J'ouvrais mes paupières lourdes, avec un mal de crâne atroce. Je fis face au regard d'Amphitrite, luisants de larmes. Ses yeux ressemblaient à un océan plus que jamais. Elle possédait une beauté magique.
-Lydia ? dit-elle en reniflant. Bon sang, à cause de toi mes hormones m'en font voir de toutes les couleurs ! Il ne mérite pas que tu te fasses du mal, dit-elle en attrapant ma main en la serrant.
Mes mains semblaient soigner. Mais mon cœur tambourinait toujours de manière saccadée dans ma poitrine. Il semblait chercher à briser mes côtés, lui aussi voulait que la douleur physique dépasse celle de l'âme.
-Je suis jalouse de toi, Amphitrite, dis-je d'une voix cassée.
Elle me regardait étonnée, et ne semblait pas comprendre.
-Tu partages ton amour, expliquais-je, tu as pu donner le fruit de ton amour. Et ce, malgré tout ce que vous avez vécu.
Les larmes coulèrent de ses beaux yeux, et elle me regardait emplie de tristesse.
-Je suis désolée, je ne voulais pas te faire pleurer, dis-je en me levant en position assise.
-Toi et lui, vous pouvez aussi vous reconstruire, dit-elle en secouant la tête.
-Tu ne peux pas reconstruire ce qui n'a jamais été construit, dis-je sèchement.
-Tu peux... Tu peux...
Elle ne trouva pas les mots qu'elle cherchait, et je riais amèrement.
-Je peux le défier, et je serais la seule à en souffrir. Il vous détruira, jusqu'à qu'il ne reste plus personne à qui m'accrocher. Dans tous les cas, je vais devoir l'écouter. Il me brisera dans tous les sens, que je le veuille ou non. Je ne gâcherais pas vos vies pour rien.
-Lydia...commença-t-elle d'une voix terriblement douloureuse.
-Mon bonheur ne vaut pas celui de ce que j'aime, dis-je avec certitude. Il avait tout planifié depuis le départ, j'étais juste trop aveugle pour m'en apercevoir. Ou bien peut-être que j'ai tout simplement gardé mes pensées dans le noir, car j'étais désespérée d'éprouver et d'être aimé.
Une ombre apparue derrière Amphitrite. Elle devint rigide, alors que mon corps à moi semblait anesthésier.
-Amphitrite, dis-je d'une voix terriblement calme, sors.
-Non ! cria-t-elle. Je ne te laisserais pas seule avec lui.
-Tu portes une vie en toi. Sors.
Mes mots semblèrent l'intercepter. Ses yeux s'écarquillèrent, et à contrecœur, elle sortit sans oser regarder le diable.
C'est uniquement une fois que j'étais sûre qu'elle était sorti de la pièce, que je plantais mon regard dans celui du dieu des Enfers.
Des yeux émeraudes, plus sombres et insensibles que jamais. Le diable possédait une beauté sans égale, pour mieux séduire ses appâts. Je me levais, gardant une main au mur, pour éviter de m'écrouler.
-Ce regard, dit-il d'une voix froide, tu penses que je vais regretter mes actes avec ce regard. Tu te trompes, ce regard ne me donne que satisfaction. Je me nourris de ta haine Lydia, ne l'as-tu toujours pas compris ?
-Que veux-tu ? demandais-je sans briser la connexion de nos regards une seule seconde.
Il s'approcha de moi, jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres de moi. Mon corps se crispa, et je me détestais pour ne pas être capable de cacher ma peur face à cet homme dénué d'émotions.
-Il y a une cérémonie qui doit avoir lui avant notre mariage, dit-il d'une voix grave, en attrapant une mèche de mes cheveux.
Il porta la mèche à sa bouche, et inspira profondément après y avoir déposer ses lèvres.
Je restais rigide face à son toucher. Je ne voulais pas lui monter qu'il m'effrayait, ou bien qu'il m'intimidait, ou bien que mon corps me trahissait.
-Tu vas verser mon sang sur un autel ? demandais-je sarcastiquement.
Ses pupilles se dilatèrent et il s'approcha encore plus de moi, je sentais son souffle sur mes lèvres. Pourquoi continuais-je de trembler sous cet acte après tout ce qu'il avait dit ?!
-Oh non... Une cérémonie qui va te faire trembler de plaisir, dit-il d'une voix suave en gardant son regard plonger dans le mien.
Il me poussa sur le lit, le matelas s'affaissa sous mon poids, et mes longs cheveux s'étalèrent autour de moi. Il s'installa sur moi, ses jambes de chaque côté de mon corps, ainsi que ses bras. Il approcha à nouveau ses lèvres des miennes, maintenant, elles se touchaient.
-Deux âmes doivent consumer leurs amours, dit-il contre mes lèvres.
-De quel amour parles-tu ? demandais-je sèchement en fermant les yeux face à cette proximité et ce toucher.
-Je n'ai pas d'amour, mais je suis un homme, le désir est là Lydia, il baissa la tête au creux de mon cou et y déposa un baiser. Je pensais que tu te débattrais, ton amour pour moi semble bien plus intense que ce que je l'imaginais.
-Je te déteste.
-Tu ressens tout de même plus que du plaisir, dit-il. Moi, je vais prendre la dernière chose qui t'appartiens, et avec rien de plus que du désir.
Il lécha la peau tendre de mon cou, et la titilla. Du désir. Uniquement du désir, je ne ressentais rien de plus. Je ne pouvais lui refuser cela car je le voulais également, je savais que de toute manière, il n'y aura jamais de choses autres que physique entre lui et moi.
Il perça ma chaire de ses crocs pointus, puis descendis au niveau de ma clavicule, qu'il mordit à son tour. Ses mains agrippèrent le bustier de ma robe, je l'aidais à l'enlever. Mon âme semblait se fissurer à chaque fil de la robe qui lâchait prise.
-Pourquoi fermes-tu les yeux ?
Je ne répondais pas, et laisser ma peau s'éveiller à son toucher. Écrasée par cette peine immense, je voulais comme lui, savourer le désir moi aussi, pendant quelques instants. Nous n'étions rien de plus que de la chaire, juste deux corps condamnés.
Hadès lécha mes larmes, pendant que ses mains parcouraient mon corps.
Je ressentais le plaisir à son toucher, mes poils se hérissaient, mon cœur battait la chamade, son toucher me brûlait, me détruisait. Je brûlais dans les flammes de l'enfer.
-Ce n'est que corporel. Tu n'auras pas mon âme, je ne partagerais que mon corps avec toi.
-Je possède ton âme depuis bien longtemps.
Plus rien n'avait d'importance, j'étais en train de brûler dans les flammes, je ne pouvais rien faire d'autres que donner un avenir à mes proches, quitte à me brûler les ailes. J'aurais souhaité que ce qui me pousse à accepter son toucher soit plus que sensoriel, j'aurais aimer, mais cela me suffisait également. S'il pouvait ne serait-ce qu'un peu me donner de l'amour, je ne lui refuserais pas.
Ce qui resterait de moi serait un tas de cendres, mais plus rien n'avait d'importance.
J'étais enfermée dans un labyrinthe éternel où les sentiments restent cloitrés à tout jamais, car jamais la lumière ne les guide vers la libération.
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Bonsoir !
J'espère que vous allez bien et que vous avez aimé le chapitre ! 🤓❤️
J'ai eu beaucoup d'émotions en écrivant ce chapitre, j'espère que j'ai réussi à vous les partager...
-xoxo❤️🦋
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