Chapitre 40
Une rose blanche qui éclôt,
Une rose rouge qui fane ?
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-Tu vas vraiment l'écouter comme un petit chien ?
-Lydia, c'est mon père, répliqua Apollon.
-Ton père, répétais-je en un rire peu joyeux. Dis-moi, Apollon, comment se fait-il que ce père qui est le tien, n'a pas une seule fois agit comme tel durant toutes ces années ? T'avoir transmis certains gènes ne font pas de lui un père ! Pourquoi lui obéir alors qu'il ne ressent rien pour toi ?!
-Qu'est-ce-que tu en sais toi, de ce qu'est un père ?! hurla-t-il avec véhémence soudain.
Je perdis mes mots face aux siens durant quelques secondes, mais me reprit rapidement.
-J'aurais su ce qu'était un père depuis longtemps si ta mère n'avait pas causé la mort de mes parents !
Apollon fronça des sourcils, avant de passer une main dans ses cheveux et s'approcha de moi. Je reculais instinctivement dans cette pièce qui, bien qu'immense, me semblait beaucoup trop étroite pour lui et moi.
-Je suis désolé Lydia, je... Ce n'est pas ce que je voulais dire, s'excusa-t-il.
Il paraissait sincère, mais il faisait partie des personnes que je ne voulais pas voir en ce moment.
-Apollon, pour tous les bons moments que l'on a eus ensemble, laisses-moi partir. Si je n'ai un jour compté rien qu'un peu pour toi, s'il-te-plaît. Ce que Zeus souhaite... C'est mal, c'est... Je ne peux pas.
-C'est justement la raison pour laquelle je te veux ! Pourquoi penses-tu que c'est moi que Zeus a choisi, je t'aime !
-Tu ignores ce qu'est l'amour alors ! J'aime Hadès ! Je ne te pardonnerais jamais ce que tu feras, si c'est ce que tu souhaites réellement faire.
-Tu es une âme bien pure, tu me pardonneras.
-Pure ? répétais-je ébahie. Que tu penses que je le suis est la preuve que tu ne connais rien de moi ! Zeus te manipule ! Apollon, laisses-moi partir là où j'appartiens réellement.
-Tu appartiens ici, désormais, brailla-t-il.
-Tu ne peux pas changer un destin tracé ! Je ne te suis pas destinée !
-Je peux changer le destin ! Je suis maître des oracles. Je peux...
-Et ensuite ? Me forcer à me lier à toi, me forcer à partager ton lit, me forcer à m'unir entièrement à toi ? Tu peux changer le destin ? Et peux-tu changer les sentiments ?!
Je tremblais de colère, et de peur. Qu'allais-je faire si je ne pouvais le résonner ? Je devais réussir à utiliser mes pouvoirs, ou j'étais fichue.
-Assez. Repose-toi, tu comprendras que tout cela est la meilleure chose à faire.
-C'est la pire chose à faire, Apollon ! hurlais-je en m'agrippant les cheveux.
Il jaillit sur moi soudainement, et me plaqua violemment au mur. Je gémissais de douleur, et posais une main sur ma tête ayant pris un coup dur.
-Tu seras ma femme, et tu oublieras ce fichu démon, dit-il froidement, détachant chacun de ses mots, alors cesses donc de te faire des illusions.
Je le regardais effrayée par son regard perçant, et sûr de lui, comment pouvait-il agir ainsi et penser que j'allais suivre leurs plans insensés ? Il en était hors de question, je préférerais mourir que d'être avec un autre homme que Kairos, de toute manière, j'allais mourir si je restais éloignée de Kairos trop longtemps. Apollon contrôlait les oracles, mais personne ne pouvait casser le lien d'âme-sœur...
Apollon sortit de la pièce, me laissant seule, dans mes pensées pour me sortir de cette situation avant qu'il ne soit trop tard.
Il n'y avait pas de fenêtre dans cette chambre intégralement blanche, la porte avait disparue, aussitôt qu'Apollon était sorti. La magie était là, et la mienne avait intérêt à se manifester, mais d'abord, j'allais détruire tout ce qui pouvait permettre à Zeus ou d'autres de m'observer : les miroirs. Je pris un vase blanc en porcelaine, et le balancer sur le miroir face au bureau, puis aussi ceux de la salle de bain.
Et maintenant, il fallait que je trouve un moyen d'activer mes pouvoirs, Hypnôs aurait été le seul à pouvoir m'aider alors que j'étais là, mais il était mort. Par ma faute.
Je pouvais tuer avec un toucher, mes émotions semblaient éveillés mes pouvoirs, alors ma peur et colère pourraient sûrement m'être plus qu'utiles.
Puis...
Je me crispais face à une présence étrangère. Je me tournais rapidement et tombais face à face avec Hermès.
-Lydia, me salua-t-il. Je suis heureux de te revoir.
-Je ne suis pas du même avis, Hermès, marmonnais-je.
Il soupira, et s'assis au bord de l'énorme lit au centre de la pièce.
-Du blanc pour une future mariée pure et innocente, Zeus est tellement cliché parfois... Tu n'as pas l'air très contente.
-Devrais-je l'être ? Vous voulez me forcer à m'unir à un homme que j'ai vu comme un frère durant des années contre mon gré, alors que j'ai une âme-sœur.
-Apollon est puissant, charmant, aimant, où est le problème ?
-Tu... Je ne l'aime pas ! Je ne veux pas de tout ça Hermès ! Vous êtes tous timbrés ici ! Je...
-Tu quoi ? demanda-t-il en se levant. Que peux-tu faire maintenant de toute manière ? Il est trop tard. Tu n'as plus de choix.
Ils voulaient jouer à un jeu malsain, j'allais en faire de même.
-Apollon ne pourra marier un corps inerte, lâchais-je froidement. Tu ne crois pas ?
Un éclair de surprise traversa les yeux d'Hermès, il pouvait jouer au malin, c'était mon ex-frère le plus naïf, le plus facile à manipuler...
-Quoi ? Tu plaisantes, tu...
-Je peux donner la mort, à moi-même également, je le ferais, si tu ne m'aides pas, Hermès.
-Tu es immortelle, tu ne peux pas mourir.
-Je le peux avec mes pouvoirs, mentis-je, et je jure que je le ferais.
-Lydia... Ce n'est pas une solution, dit-il la voix tremblante, tu n'as pas besoin de faire cela.
-Alors tu feras ce que je te dis.
-Je ne peux pas ! cria-t-il. Que crois-tu que Zeus me fera quand il l'apprendra ? Il me punira de la pire manière possible.
Alors tu auras ma mort sur tes mains ! criais-je.
Je m'agrippais la gorge de mes deux mains, et criais, j'espérais être une bonne actrice, car cette fois, ma vie était en jeu.
Ce qui avait l'air d'être le cas, car Hermès me cria d'arrêter, accouru vers moi.
-D'accord ! J'acceptes de t'aider, arrêtes cela !
Je soupirais, et lentement relâchais ma gorge, je n'avais jamais été aussi fière de moi, nom de Cronos.
-Ramènes Hadès et Thanatos ici, à mes côtés, et je ne me tuerais pas. Ose-me mentir, et faire autre chose, ou prévenir quelqu'un, et je me tue sur le champ Hermès. C'est clair ?
-Je te jure en mon nom, que j'accomplirais ce souhait, dit-il sincèrement avant de disparaître.
Maintenant, j'allais attendre, dès qu'Hermès reviendra, je serais sauvée... Du moins, c'est ce que j'espérais avant l'entrée de Zeus.
-Que veux-tu ?! braillais-je en croisant mes bras.
-Je voulais avoir une discussion avec ma belle-fille avant le mariage. Cela est tout à fait normal, n'est-ce pas ?
-Je ne suis pas ta belle-fille.
-Voyons Lydia, une rose blanche qui éclot, est mille fois plus précieuse qu'une rose rouge qui fane. Tu périras dans les mains de la mort, Apollon est une lumière entrant dans ta vie, je fais cela pour votre bien à tous.
-D'où est-ce que tu ponds cela ?!
-Ce jeu a assez duré, dit-il en claquant des doigts, le mariage peut être avancer.
Je regardais ébahie ma robe en soie devenir une robe de mariage bouffante, mes bras emplis de bijoux, et mes cheveux relevés en un chignon.
Sans que je puisse répliquer plus longtemps, Zeus m'attrapa le bras, et me traîna derrière lui en dehors de la chambre.
-Non ! Zeus, pitié ! Je ne veux pas me marier avec ton fils, je ne peux pas !
-Tu le peux, et tu le feras.
Nous entrâmes dans une grande pièce, décorée de fleurs blanches, avec pleins de roses blanches, pas d'invités, seuls Zeus, moi, Apollon, et les oracles. Zeus me poussa face à Apollon, et les oracles m'agrippèrent de tous les sens avant de commencer à chanter une chanson sinistre, dans une langue inconnue.
-Nous serons unis, dans quelques instants, Lydia, murmura Apollon.
Je secouais frénétiquement de la tête, horrifiée, je tentais d'échapper aux mains des oracles, mais elles me firent encore plus mal. Des éclairs semblaient s'abattre sur moi, et je hurlais à pleins poumons de douleur. Jamais je n'avais eu aussi mal, pas même quand Héra avait serré mon cœur dans ses mains.
M'arrachait-on mon âme ?
Car c'est la sensation que j'avais.
-Zeus ! Arrête ! Arrêtez ! suppliais-je les larmes se déversant de mes yeux.
Une telle douleur devait-elle exister ? J'avais l'impression que ma peau était tirée lentement hors de mes muscles, mes veines éclataient, mes os se brisaient en mille morceaux, mes organes se contractaient... C'était insoutenable, je devais... Je devais...
-Zeus ! cria Apollon. Ce n'est pas normal, on doit arrêter !
-Non !
-Elle va mourir !
Je hurlais une dernière fois, je poussais mes cordes vocales à leurs limites, un cri perçant, un cri décrivant cette atroce douleur.
Puis, un bruit chaotique, une lumière aveuglante, d'autres cris, puis le vide.
Je m'écroulais au sol, rassemblant les morceaux de mon corps, j'observais mon corps, tout allait bien, mis à part du sang. Je saignais, du nez sûrement. Mais, lorsque je levais les yeux plus loin, je vis les corps à terres.
Apollon, et les oracles, ensanglantés, Zeus, le corps contracté, inerte, les yeux bleus globuleux ouverts.
La pièce sentait la mort.
Le mariage n'avait pas eu lieu, la mort était apparue.
J'avais invoqué la mort.
☾ ☾ ☾ ☽ ☽ ☽
Bonsoir ! J'espère que vous allez bien !
J'ai eu beaucoup de mal à écrire ce chapitre >.<, j'espère qu'il n'est pas naze...
Je posterais le prochain chapitre très rapidement, pour me faire pardonner pour le retard de celui-ci ♥️
N'hésitez pas à voter et donner vos avis !
-xoxo
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