Chapitre 31

« We were both created in

chaos,

We were both born to destroy.

You were like death,

And I was like war.

And where we collided,

Darling,

I loved you. »

-born disasters

J'ouvrais lentement mes paupières, et je fus accueillie par un décor sombre, uniquement éclairé par quelques rayons des lunes traversant la fenêtre.

Je me sentais bien, même assez énergique, je n'avais aucune douleur et aucune envie de vider mes tripes. Mes cheveux semblaient trempés et je pouvais sentir une odeur citronnée m'emplir les narines, c'était une des odeurs de Kairos. Je regardais autour de moi, et remarquais que je n'étais pas dans ma chambre, mais dans celle de Kairos. Les meubles en bois noirs, les rideaux en velours vert forêt, l'immensité de la chambre, et les gravures mythologiques me le prouvaient.

Quant à moi, j'étais allongée dans son énorme lit, qui était extrêmement confortable, et la couverture sur moi me semblait bien trop lourde. Je soulevais légèrement la couverture, et je faillis lâcher un cri en voyant un grand bras, musclé, recouverts de tatouages, m'enlacer. Je tournais ma tête sur le côté et je rencontrais deux émeraudes que j'avais l'habitude de voir.

Kairos m'observait silencieusement, et il me rapprocha de lui, ne laissant plus que quelques centimètres entre nos visages, et laissant son torse nu me toucher à travers ma robe de chambre.

Je me souvenais clairement des événements précédents, mais je n'avais aucune idée de la réaction que je devrais avoir. Je n'avais jamais imaginé qu'être éloignée de Kairos pourrait être aussi douloureux et compliqué, ce lien m'obligeait à être dépendante de lui, sauf si je voulais faire face à cette atroce douleur à nouveau...

Avait-il souffert lui aussi ? Peut-être moins, il me semble avoir entendu quelqu'un dire que mon corps humain était trop faible pour supporter cette douleur. Finalement, je ne sais pas si c'était une punition que Kairos m'avait affligé, ou bien un rappel à l'ordre. Le message était clair, je ne pouvais m'éloigner de lui, même si je le voulais. M'échapper de ses bras était mon arrêt de mort.

-Je t'ai manqué ? finis-je par murmurer.

Je ne comptais pas lui montrer que ce qu'il avait fait était horrible, et qu'il m'avait blessé, aussi bien physiquement, que moralement. Et j'espérais que je lui avais manqué. Si j'étais piégée à être à ses côtés à jamais et à ressentir son absence, il y avait intérêt qu'il en soit de même pour lui.

Il ne s'attendait sûrement pas à cette question, car il haussa un sourcil.

-Il semblerait que moi, je t'ai énormément manqué Lydia, répliqua-t-il.

-C'est seulement mon corps qui a agit stupidement, sinon je m'en fiche pas mal de ta présence, lui dis-je.

-Ah oui ? me provoqua-t-il. Tu as murmuré mon nom pendant trois jours alors que tu étais inconsciente.

-Quoi ?! m'offusquais-je. Tu mens, pourquoi aurais-je fait cela ? dis-je en essayant de m'éloigner de lui, mais il me retint contre lui.

-Je t'assure que tu l'as fait, et maintenant, si tu pouvais arrêter de gigoter, tu m'agacerais moins. J'ai eu quelques jours de vacances sans toi dans les parages.

Je fulminais de l'intérieur, il anéantissait tout l'effort que je fournissais pour rester calme malgré ce qu'il avait fait.

-Tu n'avais qu'à m'y laisser ! Ou je peux aussi bien repartir dans le monde mortel !

-Lydia, pitié, tais-toi, tu m'agaces, dit-il en serrant les dents.

Je roulais des yeux et soupirais, je l'agaçais ? Avait-il oublié tout ce qu'il m'avait fait jusque-là ?

Je voulais lui hurler dessus, mais je savais que ça n'allait nous mener nulle part, alors je préférais faire comme si de rien n'était, pour l'instant. Si je l'énervais de trop, qui sait ce qu'il pourrait encore faire. Je repensais à mes cours de communications psychologiques, je devais approcher cet homme comme je l'aurais fait avec un patient atteint d'un problème psychiatrique, c'est à dire calmement et patiemment. Je devais m'adapter, bien que, de toute manière, Kairos n'était absolument pas un homme sain.

-Pourquoi t'es-tu coupé les cheveux ? lui demandais-je.

-Il n'y a pas vraiment une raison particulière derrière cela, ils repousseront rapidement.

-Mais ils étaient vraiment très long, on aurait dit un empereur chinois.

Il fronça les sourcils.

-C'est un compliment ou une insulte ? J'existe depuis très longtemps, et je n'ai croisé aucun bel empereur chinois, dit-il sèchement.

-Je n'existais pas encore, malheureusement, je ne suis pas aussi âgée, répliquais-je, mais dans les films...

-Attends, dit-il en m'attrapant une mèche de cheveux, viendrais-tu de me traiter de vieille peau ? demanda-t-il ahuri.

-Ah bon ? dis-je innocemment.

-Tu joues avec le feu, chérie.

-On est en Enfer, ce serait idiot de ne pas jouer avec le feu ici.

-Je t'assure que si tu n'étais pas mon âme-sœur, je t'aurais éliminé depuis longtemps.

-Tu as beaucoup de tatouages, dis-je en l'ignorant.

Son bras droit m'enlaçant en était recouvert effectivement, ils étaient magnifiques, c'était de vraies œuvres d'art. Chaque tatouage laissait deviner le travail minutieux qui avait été demandé pour les accomplir. Mais parmi tous ces tatouages que je n'arrivais pas forcément à discerner, et encore moins à comprendre le sens, un en particulier attira mon attention.

Un mot en ancien grec était tatoué en une écriture très brutale, je n'étais pas sûre de ce que c'était, mais ce mot, à ma connaissance, était le "rien". Et il était entouré de flammes.

-Le "rien" ? demandais-je en effleurant son bras de mes doigts.

Je le sentis se crisper à mon toucher, et des éclats dorés se mirent à pétiller dans ses yeux. Je crus vois l'ombre d'un sourire pendant un instant qui ne sembla pas être plus long qu'une microseconde, et je me demandais si je n'avais pas rêvé. Kairos attrapa ma main et me tourna sur le dos, et se plaça sur moi, ses deux mains posées de chaque côté de ma tête, et ses jambes bloquant les miennes.

-C'est étrange, dit-il doucement, car la signification de ce mot n'est pas cela chérie, mais le contraire, c'est un "tout", qui se tient là, encrée sur mon bras.

Je sentais son souffle chaud s'écraser sur moi, et un frisson me parcouru l'échine.

-Le tout ? répétais-je.

-Il y a beaucoup de choses que tu ignores sur moi Lydia, tu ignores même la chose la plus importante. Ce qui fait de moi le plus puissant des dieux, n'est pas un simple hasard, mais une identité.

Il approcha son visage du mien, et effleura mes lèvres. Je tremblais de satisfaction, et mon corps semblait en vouloir plus, mais je n'osais pas bouger. J'inspirais et expirais de grandes bouffés d'air, en inspirant son parfum en moi, en espèrent pouvoir garder cette odeur autour de moi n'importe quand.

-Tu as tors, Lydia, tu ne m'as pas manqué, dit-il d'une voix suave et mon cœur se contracta à ses mots.

C'était injuste, j'avais failli mourir de son manque, mon corps était devenu dépendant de lui, mais mon absence ne lui avait rien fait ? Mes yeux commencèrent à picoter face à ses paroles.

-Tu as abattu les Enfers sur moi, Lydia, je n'avais jamais ressenti aucune forme de douleur jusque-là. Mon âme avait soif de la tienne...

Cette fois, mon cœur explosa en mille morceaux de bonheur. Il déposa son front contre le mien et ferma les yeux.

-Tu ne partiras plus de mes côtés, et je ne te laisserais plus partir, j'espère que tu as pris conscience de cela, Lydia. Je perds tout contrôle sur moi avec toi, mais c'est encore pire sans toi.

Je ne dis rien, mais mon silence semblait être une réponse suffisante. Il se leva ensuite, après avoir inspiré mon odeur une dernière fois, et me regarda.

-Tu peux aller où tu veux dans le royaume, mis à part le Tartare, et uniquement accompagnée d'Hypnôs ou Thanatos. Les deux autres stupides gardes ne sont plus attribués à te protéger mais à garder Cerberus en cage.

Savoir qu'Adam et Julio étaient encore vivants enleva un énorme poids dans ma poitrine. Je ne voulais pas que d'autres personnes meurent par ma faute... Même s'ils n'étaient pas humains. Par contre, je me demandais bien maintenant à quoi ressemblait Cerberus, était-ce vraiment comme on le racontait ? J'allais lui poser la question, mais il s'évapora, et ne laissa plus que son odeur émanant de sa chambre.

Je me levais alors, étira mes jambes, et je sortis de la chambre et tomba nez à nez avec Hypnôs.

-Ô, dit-il surpris, j'allais venir te voir justement. Tu vas bien ?

-Hum, oui, répondis-je.

-Penses-tu que tu pourrais nous rendre un service ? Ton stupide Poséidon essaye de convaincre Hadès de relâcher Amphitrite dans l'océan, mais il n'ose pas venir te le demander, et il est actuellement occupé à donner une bonne leçon à Apollon et Hermès. Alors rend service à ce stupide poisson avant que je ne le plonge dans un sommeil éternel, un dieu en dépression, c'est hideux.

Il semblait réellement agacé, et sa demande attisa ma curiosité, qui plus est, aidé Stefanos était une chose que je ferais sans hésiter.

-Je me sens plutôt très bien, étrangement, dis-je. Et Kairos a dit que je pouvais aller où je voulais accompagnée de toi ou ton frère. Alors, allons à l'Achéron.

-Je me sentirais bien moi aussi, si j'étais resté cloitré dans les bras de mon âme-sœur pendant trois jours, me taquina-t-il.

Je sentis mes joues prendre feu et je lui jetais un regard mauvais.

-Tu as une âme-sœur ? demandais-je.

-J'en ai une, mais elle semble introuvable, brailla-t-il. J'attends depuis la nuit des temps.

Il me prit la main et nous transporta à l'Achéron. La dernière fois que j'étais venue ici, j'étais avec Hermès, et je n'en avais pas un très bon souvenir.

-Je suis sûre que ton âme-sœur s'est échappée le plus loin possible dès qu'elle a vu le genre de psychopathe que tu es, dis-je.

-Hey, répliqua-t-il, je suis un dieu, je suis magnifique, et j'ai des pouvoirs très cool, de quoi tu parles ?

-Ce ne sont pas des critères qui font de toi un homme sain mentalement, Hypnôs, dis-je en roulant des yeux. Maintenant, si tu veux bien rester ici, je vais avoir une discussion entre femmes avec Amphitrite, je crois bien que j'ai besoin de parler avec une femme moi aussi, j'ai besoin d'être sûre de ne pas encore être cinglée.

-Des êtres comme nous ne peuvent êtres normaux, princesse ! l'entendis-je crier alors que je m'approcher du bord du fleuve sombre.

Je remarquais à peine que j'étais en robe de chambre, et que j'avais un grand décolleté, j'aurais dû vérifier ma tenue avant de venir. Je soupirais et m'assis sur l'herbe, qui se souciait de ma tenue de toute manière ?

-Amphitrite ? appelais-je mais il n'eut aucun mouvement dans l'eau, alors je continuais. Je suis venue sans prévenir, bien que ce ne soit pas vraiment une maison ici, mais en quelques sortes, nous sommes belles-sœurs. Je me suis dit que l'on pourrait discuter ?

Je cru voir un léger reflet dans l'eau sombre.

-En plus, je ne t'ai pas remercié pour la dernière fois, tu m'as aidé alors qu'Hermès...

-C'est bon, future reine, me coupa-t-elle en sortant sa tête blonde de l'eau soudainement et je lâchais un cri de surprise. Vous parlez beaucoup trop.

-Coucou, dis-je en souriant. On peut se tutoyer, nous sommes de la même famille.

-Poséidon n'est pas ton frère, brailla-t-elle.

-Je le vois comme tel, donc je te vois comme ma belle-sœur.

-Tu es agaçante, répliqua-t-elle.

-On me l'a déjà dit quelques fois aujourd'hui, je vais finir par croire que je le suis réellement, dis-je en faisant une fausse mine boudeuse.

-De toute manière, Poséidon ne me veut plus, dit-elle prête à replonger dans l'eau, pas besoin de perdre ton temps, future reine.

-Attends ! l'arrêtais-je. Faisons un marché !

Ceci sembla titiller la curiosité de la magnifique sirène.

-Quel genre de marché ? demanda-t-elle suspicieuse.

-Un marché entre femmes. Je t'aide avec Poséidon, et tu m'aides avec Hadès.

-En quoi puis-je t'aider avec le roi ?

-Il faut que je le rende dépendant de moi, et je ne sais pas comment m'y prendre, expliquais-je. Une reine des Enfers devrait être un peu plus tentatrice, n'est-ce pas ?

Elle sourit, et je vis pour la première fois que le bout de ses ongles étaient un peu plus pointus que la normale.

-Je suis une sirène, la tentation c'est mon truc. Et comment comptes-tu t'y prendre avec moi et mon âme-sœur ?

Je me levais en arborant un sourire triomphant.

-Apprends-moi une tactique qui fera accomplir un de mes désirs à Hadès, je vais te faire sortir de là. Et le reste viendra tout seul.

-J'accepte le marché, future reine, dit-elle.

-Lydia, appelle-moi Lydia, dis-je avant de lui sourire et de partir vers Hypnôs.

Je crois bien que je venais de me faire une bonne alliée, deux femmes concoctant un plan, étaient synonymes de deux diablesses.

Et j'avais hâte de faire surgir le démon en moi.

Bonjour !

J'espère que ça vous a plu ! 😁

PS: Je participe à un concours où j'ai besoin de vos votes si vous le voulez ! Le concours imaginaire infini, il vous suffit d'aller dans la partie dédiée aux histoires fantastique, et de voter comme il y est écrit à côté de mon nom et histoire. Je vous remercie d'avance😁❤️

-xoxo❤️🦋

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