Chapitre 30

 
« D'un homme qui ne parle pas,
et d'un chien qui n'aboie pas,
Méfies-toi... »
-proverbe espagnol

    -Lydia, tu nous as fait peur... Lorsque Hadès est venu aussi énervé en demandant si tu étais ici, ou bien si l'on savait où tu étais...

-Je suis désolée de vous avoir inquiété, dis-je sincère, je ne le referais plus. Promis.

-Tu as faim ? demanda Nyx.

-Oh non, merci. J'ai mangé juste avant de venir.

-C'est surprenant qu'il t'ai laissé rester ici pendant une semaine entière, que lui as-tu promis en retour ? dit-elle avec un sourire mesquin.

Je ne voulais pas savoir ce qu'elle avait en tête, ça avait plutôt l'air du genre pervers. Or, je ne voulais strictement pas avoir ce genre de conversation avec ma mère.

-À vrai dire, je n'ai moi-même pas compris ce qu'il lui est tombé sur la tête, nous n'en avons pas parlé. Thanatos m'a dit que Kairos me proposait de venir chez vous, pendant une semaine, donc me voici.

Endymion semblait très perplexe. Ses sourcils étaient froncés et il avait un regard penseur. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais la referma aussitôt.

-Zeus et Héra... Ils ne t'ont rien faits, n'est-ce-pas ? demanda-t-il après quelques minutes.

-Non, je ne suis pas vraiment restée très longtemps avec eux, de toute manière...

-Si cette peste avait encore ses pouvoirs, elle t'aurait assurément fait du mal depuis longtemps, cracha Nyx en serrant les dents. Si je pouvais sortir de l'Enfer, je serais moi-même venue te chercher, et j'aurais arraché tous ses cheveux à cette sorcière !

Je ris face à sa remarque, voir Nyx ainsi était assez mignon.

-Ce n'est pas drôle ! Hey, Endymion ! Ne rigole pas aussi ! Bon sang, la stupidité, est-elle génétique ? Car je pense que c'est passé de ton père à toi.

-Je tiens tout de même à signaler que, chérie, tu es celle qui s'échappait à chaque fois que tu le pouvais. Donc cette stupidité vient de toi, répliqua Endymion avec un rictus défiant.

-Vous êtes quand même en train de me traiter de stupide, devant moi, ce n'est pas très sympathique venant de la part de ses parents, dis-je.

-Désolée, ma puce, s'excusa Nyx, tu es très intelligente, tu es la fille la plus intelligente des Enfers !

Endymion et moi rîmes à cette remarque, puis ils décidèrent de me faire visiter la maison.

C'était une petite maison parfaite pour un couple, la décoration dégageait une aura très conviviale, et je me sentais... Comme chez moi. Chose, qui n'était pas le cas, ni lorsque j'habitais avec les Lykaios, ni au palais.

Il y avait des roses blanches un peu partout, mais je ne fis aucun commentaire. Je n'aimais pas ces roses, mais Nyx les adoraient. Nous arrivâmes ensuite enfin à une chambre à l'étage, et mes parents semblaient bien nerveux d'ouvrir la porte.

-Vous avez caché un monstre à l'intérieur, ou quoi ? me moquais-je face à leur nervosité.

-En fait, nous avons fait quelques modifications depuis que la petite toi est partie, mais... commença Endymion en se grattant l'arrière de la nuque.

-On ne sait pas trop si tu vas aimer... continua Nyx. Mais on pourra changer cela en une pensée ! Donc, n'hésite pas à dire la vérité ! Si tu n'aimes pas, on change !

Puis, elle ouvrit la porte, voyant que je ne voyais pas où elle voulait en venir, et j'en restais bouche bée.

Face à moi, se trouvait une petite chambre, aux murs bleu pastel, avec des meubles en bois blanc comportant chacune un emblème avec quelques roses rouges à leurs têtes. Un lit simple, avec une couverture argentée et une lune brodée à son centre, et des paillettes dorées scintillantes comme des étoiles.

Et le plus important, à côté du bureau, juste au niveau de la fenêtre qui, elle-même avait des coussins autour, se trouvait une petite bibliothèque, avec des poufs par terre, juste à côté.

Cette chambre était, sûrement le genre de chambre dont j'avais toujours rêvé dans un petit recoin de ma tête. Je m'approchais près de la bibliothèque, et je vis que les romans s'y trouvant, étaient tous d'auteurs que j'appréciais.

Comment avaient-ils deviné tout cela ? Je ressentais un surplus d'émotions, et j'eus les larmes aux yeux, comment pouvaient-ils penser que je n'allais pas aimer ?

-Oh mince, je le savais ! s'écria Nyx. Tu n'as pas aimé, c'est ça ? Pourtant, nous avons vraiment retirer toutes les informations possibles sur toi auprès d'Hypnôs, nous aurait-il menti ?

Je ris face à sa panique, donc c'est Hypnôs qui leur avaient dit tout cela, je n'avais jamais remarqué que les jumeaux faisaient aussi attention à mes faits et gestes, or, c'était la deuxième fois aujourd'hui que je le voyais. J'allais être un peu plus sympathique avec eux.

-Non, au contraire, je crois bien que je suis amoureuse de cette chambre, dis-je en me tournant vers eux et en souriant. C'est vraiment parfait, merci beaucoup... Vous n'étiez pas obligé de...

-Vois cela comme un petit cadeau de bienvenue, de la part de tes parents, dit Endymion. Nous ne savons pas grands choses sur là toi d'aujourd'hui, mais n'avons-nous pas toute l'éternité à présent de tout manière ?

Nyx m'enlaça, et déposa un baiser sur ma joue gauche, elle s'éloigna et son visage était illuminer par un magnifique sourire.

-Je suis plus qu'heureuse d'apprendre que tu aimes Lydia, je crois bien que j'aurais explosé en sanglots si tu n'avais pas aimé, dit-elle.

-Je t'assure, j'adore, merci à vous deux.

Et c'est ainsi qu'étaient passés mes cinq premiers jours chez mes parents. Nous avions appris à nous connaître, ils m'avaient dit certaines anecdotes sur moi lorsque j'étais enfant, nous avions parlé d'eux, d'Héra, Zeus, d'Hadès, évidemment. Et Nyx me posait des questions beaucoup trop gênantes à ce propos d'ailleurs...

Cependant, le sixième jour, au matin, je me sentais très faible, comme si j'avais une grippe, j'avais eu du mal à sortir du lit. Et au soir, j'avais eu une forte fièvre, Nyx et Endymion avaient pris soin de moi, avaient fait ramener par Thanatos des médicaments pour moi, et ils avaient espéré que le lendemain matin j'irais mieux. Or ce n'était pas du tout le cas.

Ça avait empiré.

Car alors que j'étais en train de descendre des escaliers en me tenant au rebord comme si ma vie en dépendait, j'avais entendu Endymion en bas me demander si j'allais bien, mais avant même que je ne puisse répondre, ma vision s'était brouillée, et j'étais tombée dans des profonds abysses.

La dernière chose que j'avais entendu, était le cri strident de Nyx.

* * *

J'étais dans un lit, et j'avais l'impression que mon corps entier brûlait, et que l'on me tordait l'estomac. Et ma tête... Semblait sur le point d'exploser.

J'essayais de bouger, mais ceci m'arracha un cri de douleur, Nyx et Endymion accoururent dans ma chambre vêtue de pyjamas, et me regardèrent paniqués. Je voulais dire quelque chose, mais je n'y arrivais pas.

-Ce n'est pas une simple maladie, entendis-je dire Endymion.

Tout son que j'entendais semblait grisonnant.

-J'ai pourtant dit à Thanatos de tenir Hadès au courant, mais il n'est toujours pas venu, dit Nyx. Qu'est-ce qu'elle a bon sang ? Je ne comprends pas !

Elle semblait apeurée, étais-je à ce point dans un sale état ? Je sentais que je tremblais de tout mon corps, et j'avais extrêmement froid. Pourtant, je sentais aussi la couverture sur moi, elle et semblait peser des tonnes.

-Est-ce que par hasard... Tu penses qu'Hadès lui a déjà donné son sang ? demanda Endymion la voix grave.

-Pourquoi ?

-S'il l'a fait, cela veut dire que le lien est à la dernière étape avant sa transformation Nyx ! cria-t-il énervé. Allez réfléchi ! Il l'autorise à rester avec nous pendant une semaine sans rien demander en retour, alors qu'elle s'est échappée de son royaume ?! C'est irrationnel ! Il avait bien quelque chose en tête, mais nous étions trop stupides pour nous en apercevoir !

-Qu'est-ce-que tu racontes bon sang ?!

-Le lien Nyx, le lien ! Deux âmes-sœurs éloignés pendant une semaine, alors que le lien est aussi fort ! Hadès est puissant, il ressentira le besoin de voir sa moitié, mais il ne tombera pas malade pour une semaine. Mais Lydia est encore humaine ! Elle peut en mourir !

-Nom de Cronos... dit Nyx horrifiée. Il le savait, c'est pour cela qu'il...

Lorsque j'assimilais le sens de leurs paroles, une horrible crampe me prit au ventre, et je me pliais en deux et lâchais mes tripes au sol. Endymion me retint juste avant de m'écrouler par terre et m'allongea à nouveau sur le lit.

-Je vais le tuer, grogna-t-il.

-Je vais appeler Hypnôs, dit Nyx.

Et je ne pus saisir la suite, car je tombais à nouveau dans le vide.

* * *

Je me réveillais à nouveau en entendant des bruits, je n'avais aucune idée du temps qui s'était écoulée depuis, mais j'avais l'impression que cela faisait une éternité que j'étais dans cet état, je ressentais de la douleur et une chaleur brûlante partout, et mes yeux me brûlaient tellement... Une horrible pression semblait les pousser à sortir de leurs orbites...

-Où est-il ?!

Je n'arrivais plus à discerner de qui provenaient les voix... J'entendais juste qu'il y avait une dispute, car les cris accentuaient ma douleur.

-Il a dit que ça ne faisait pas encore sept jours. Il viendra dans deux heures.

-Regarde-là ! Est-ce qu'elle pourra attendre encore deux heures ?!

-Endymion, je suis désolé mais...

-Fermes-là ! C'est ainsi qu'il traite son âme-sœur ?! Hypnôs, tu sais aussi bien que moi que c'est mal !

-Qui es-tu pour juger notre roi ?!

-Et si elle meurt ?

-Elle va mourir dans tous les cas.

-Mérite-t-elle de mourir dans cette atroce souffrance ?!

Puis les voix parurent bien trop lointaines pour que je puisse les entendre. Ma douleur était tellement puissante que mon corps semblait s'être engourdi et je ne ressentais plus rien.

Juste du vide, un immense vide dans mon corps.

Je refusais de me laisser sombrer dans l'inconscience à nouveau, et si cette fois je ne me réveillais plus ? Je ne voulais pas mourir maintenant, pas comme ça.

J'étais tellement stupide... J'aurais dû m'en douter, il avait dit qu'il me punirait. Pourquoi avais-je baissé ma garde ? Je ressentais le besoin mortel de le voir. De sentir son odeur, son toucher, ses lèvres, sa voix, sa simple présence, et même son sang...

J'attendis longtemps, en résistant au sommeil, et je finis par réussir à entrouvrir mes paupières. Je rencontrais le regard d'Hypnôs, peut-être étais-je en plein illusion, car il n'avait aucune malice dans son regard, il me fixait avec un regard peiné. Cela devait être un rêve, sûrement. Un peu plus loin de lui, se trouvait Nyx qui pleurait, et Endymion qui avait un regard empli de haine.

J'espérais qu'il ne dirait rien qui puisse énerver Kairos, je ne voulais pas que Kairos fasse du mal à mes parents...

Puis soudain, mon corps sembla enfin trouver son bonheur. Comme lorsque l'on meurt de soif et que l'on boit enfin de l'eau...

Je vis, ou je rêvais peut-être, mais je le vis. Il s'approcha de moi, me releva du lit, et planta son regard dans le mien. Je vis ses lèvres bouger, mais je n'entendais plus rien, que du vide... Mais son odeur emplissait mes narines, et je semblais enfin respirer. Son toucher refroidissait l'horrible chaleur en moi, et prit place une autre chaleur, beaucoup plus douce, comme si j'étais dans un cocon douillet.

Ne pouvant plus résister face à la fatigue qui me tirait vers elle, je refermais les yeux, et doucement, je m'abandonnais dans le noir complet.

J'ignorais si c'était un rêve, si j'étais en train de mourir, mais peu importe ce qu'il se passait, j'étais dans ses bras. Alors je me laissais enivrée par le chaos.

Bonjour bonjour !

J'espère que vous allez bien, et que vous avez aimé ce chapitre !
Il est un peu court mais bon 🙈

Attention, petit moment émotionnel:

Je ne vous le dis pas toujours, mais vos votes et commentaires sont vraiment des étincelles de joies, merci❤️

-xoxo🦋 (et je vous souhaite de bonnes vacances !)

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