Chapitre 24
WOLF AND FLAME
(Loup et flammes)
Les personnes
qui te considèrent comme faible
n'ont pas encore remarqué
le loup se cachant
derrière tes yeux
ni les flammes,
à l'intérieur de ton âme.
Laisse-les penser
que tu es faible
et fait ce que font le mieux
les flammes et les loups.
Surprends-les quand ils s'y attendent le moins.
-Nikita Gill
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Cela faisait deux jours que je n'étais pas sortie de ma chambre. Je n'en avais aucune envie, et j'avais commencé à attaquer mon plan. Je devais montrer que j'avais été blessée, ce qui était vraie, mais j'allais petit à petit leur faire croire que je les pardonnais. C'était à peu près le plan. C'était peu élaboré, mais mieux que rien après tout... Enfin, c'est ce que je me disais pour me réconforter surtout. Je n'avais aucune aide, je ne pouvais parler de ce plan à personne, je n'avais pas d'amis ici, et de toute manière, qui ici me laisserait m'échapper, et encore mieux m'enfuir ?
Je ne pouvais faire confiance qu'à moi-même. J'étais seule en enfer. Je soupirais, et jetais un coup d'oeil à ma main droite, qui allait mieux.
Durant ces deux jours, Hypnôs était venu me voir chaque matin et avait changé mon pansement. Ma main guérissait lentement, il m'avait proposé de donner de son sang pour que la blessure guérisse, mais j'avais refusé. Je préférais de loin souffrir. Comment avait-il pu me proposer cela ? C'était écœurant !
Mais aujourd'hui, je voulais sortir, je voulais tout d'abord parler avec Stefanos, puis Hadès. Je sorti donc de ma chambre, et sans piper un mot à mes gardes, je me suis dirigée vers le salon principal. Ils s'activèrent derrière moi de suite et me suivirent, comme d'habitude. Ce serait bête de laisser une jeune femme blessée en liberté après tout, étant donné qu'elle risque de s'échapper... Mais non, ce qu'ils pensaient tous que j'allais faire, allait se dérouler autrement.
C'était très excitant de savoir que, la proie allait peut-être se transformer en renard et tromper les loups...
-Vous pouvez appeler Poséidon, ici ? demandais-je à mes gardes, Julio et Adam.
Adam hocha de la tête et parti, alors que Julio restait avec moi. J'entrais dans une pièce pour m'éloigner de mon chien de garde en attendant Stefanos. Allez quoi Lydia, depuis le début, on ne t'a jamais laissé seule une seule fois, comment as-tu pu penser qu'ils te faisaient confiance ? Ma raison qui avait été absente jusque-là, semblait être apparu depuis deux jours pour me plomber encore plus le moral. Mais où avait-elle été avant, lorsqu'il fallait que je ne me laisse pas berner d'illusions ?
Je fis quelques allers-retours dans la pièce en chassant mes pensées, jusqu'à que j'entendis toquer à la porte. Je m'arrêtais et me tournais vers la porte alors que je vis Stefanos entrer.
La première chose qui me frappa c'est qu'il paraissait gêné et stressé. Il se tenait droit comme un I, et ses yeux reflétaient une légère hésitation, il était clairement mal à l'aise. Mon cœur se serra à cette vue. Je lui en voulais, mais je l'aimais, nous n'avions peut-être pas de lien de sang qui nous unissait, mais il restait mon frère dans mon cœur...
Hypnôs avait raison, j'étais beaucoup trop émotive, et c'était honteux et lamentable. Je n'allais jamais m'en sortir ainsi en Enfer, parmi tous ces monstres.
Je soupirais d'agacement, je savais déjà que rien qu'à ce regard, je l'avais déjà pardonné, mais j'allais un peu lui faire regretter ses actes avant. Quitte à le blesser un peu, si je ne le faisais pas, je risquais de tout gâcher pour mes plans...
-Poséidon, dis-je froidement.
Sa mâchoire se contracta lorsqu'il m'entendit m'adresser à lui ainsi. Bien, c'était crédible jusque-là. Continue Lydia, essaye d'être comme eux, comme ton chère âme-sœur. Remue le couteau dans la plaie...
-Tu as encore d'autres choses à dire ? Car il est temps de tout lâcher là, bien que je pense que je te pardonnerais plus.
-Non ! Lydia, bon sang, je... Je suis désolé, tu n'as pas idée d'à quel point,... Mais je ne pouvais pas te laisser dans les mains de Zeus, il te détruira, j'ai dû faire un choix parmi les pires. Lydia, j'ai fait cela seulement car je t'aime, tu restes ma petite-sœur, et moi un grand-frère qui veut te protéger.
-Il va me tuer, je ne comprends pas, où est la protection là-dedans ?! criais-je.
-Tu n'es pas humaine ! cria-t-il soudain, puis il soupira et serra son arrêt du nez. Lydia, tu n'es pas humaine, tu ne peux pas rester sous cette forme tu mourras de toute manière. Hadès est le seul capable de réveiller ta réelle identité, il te tuera, mais te réveillera. Tu seras en sécurité, et immortelle, tu ne seras plus en danger. C'est la seule chose qui me préoccupe. Je m'excuse pour t'avoir peut-être trompé, mais je ne m'excuserais pas pour ne pas empêcher Hadès de te tuer, car je le fais pour ta sécurité.
Je restais silencieuse quelques instants, puis je m'assis sur le canapé.
-Je ne veux pas mourir, lâchais-je d'une petite voix.
Je m'étais encore dégonflée en quelques minutes. Je devais le blesser, alors pourquoi était-ce encore moi qui avait les larmes aux yeux ?
-Tu reviendras à la vie, et encore plus puissante.
-Stefanos, tu es la seule personne en qui je peux réellement avoir confiance ici, je ne veux pas te perdre, mais si jamais à l'avenir tu continues de me cacher ce genre de vérités, je te rayerais, le prévins-je.
-Lydia,...
-Promets-le moi Stef, implorais-je.
-Promis. Je suis pardonné maintenant ?
-Oui, tant que tu tiens ta promesse, dis-je. Bien, maintenant je vais aller parler avec Hadès, dis-je en me levant.
-Je peux venir avec toi si tu le veux, proposa-t-il.
-Merci Stef, mais ça ira, ne t'inquiète pas, dans le pire des cas, il me tuera, ironisais-je froidement.
Je sortis rapidement de la pièce, le laissant derrière moi et parti vers le bureau d'Hadès, toujours suivis de mes deux gardes, me lançant des regards perplexes.
Je ne toquais pas, j'entrais directement dans son bureau. Il était assis derrière son bureau, et devant lui, les jumeaux étaient assis face à face sur des sofa. Ils levèrent tous les trois les yeux vers moi, et je vis un éclair de surprise traverser le regard d'Hypnôs.
-Je suis désolée de vous interrompre, mais j'avais des choses importantes à dire à votre roi, dis-je calmement. Seule, ajoutais-je.
Ils se levèrent calmement et sortirent sans dire un mot, bien que Hypnôs avait semblé hésiter à sortir.
-Lydia, dit le diable en personne de sa voix ensorcelante.
-Hadès.
Il eut un sourire moqueur plaqué sur son visage.
-Je vois, la petite princesse boude ?
-Je t'ai seulement appelé par ton vrai nom, répliquais-je amèrement.
-Kairos l'est aussi. Soit, je ne pensais pas que tu viendrais aussi rapidement.
-Tu m'avais effectivement dit que tu me tuerais.
-Oui, je l'avais dit, dit-il en arquant un sourcil.
-Mais tu aurais pu être honnête, me détester, agir comme le salaud que tu es, mais au lieu de cela, tu m'as manipulé.
-Ce ne serait pas drôle sinon, chérie, dit-il d'une voix moqueuse.
Comment osait-il être aussi serein avec cela ! Il n'avait aucune once de regret. Et en plus, il continuait de se moquer ouvertement de moi ! J'avais tellement envie de lui arracher ses yeux et son sourire moqueur...
-Et ce lien alors ? Ce foutu lien d'âme-sœur, il est où dans cette histoire ?
-Il est là, je ressens bien une passion extrême pour toi, différente de tout ce que j'avais ressenti jusque-là. Mais, je t'avais prévenu pour tout Lydia, lorsque je t'ai aidé à réveiller tes souvenirs, je t'avais dit que dès ma première morsure le mécanisme s'était déclenché. À chaque fois que je me nourris de toi, ton corps d'humain meurt à petit feu, ton corps est dépendant de moi maintenant. La preuve, tu es de plus en plus fatiguée, n'est-ce pas ? Tu as accepté cela.
Il ne comprenait pas. Le problème n'était pas là, il m'avait amadoué pour mieux arriver à ses fins !
-Je ne suis pas un animal de compagnie qu'on amadoue ! criais-je en perdant mon sang froid. Oui, je le savais ! Je savais que tu allais me tuer, mais tu m'as laissé penser que tu avais peut-être changé d'avis avec tes actes !
Il rit face à cette remarque et j'eus une envie folle de balancer mon poing dans sa figure.
-Je t'ai "laissé penser" ? dit-il d'une voix moqueuse. Non, chérie, tu as pensé qu'il y avait peut-être plus, tu es celle qui s'est fait des films, tu as caché la réalité dans un petit coin de ta tête et t'es créé une illusion encore plus stupide que celles d'Hypnôs. Alors, ne viens pas pleurer et verser ta rage sur moi, alors que tu es la seule menteuse dans l'histoire.
J'eus l'impression qu'on me planta une épée en plein cœur. Je serrais mes poings, tremblante de colère, et je ravalais mes larmes. Je n'allais pas le laisser anéantir toute ma fierté.
Des illusions disait-il, et mes sentiments ? On en faisait quoi de mes sentiments ? À chaque fois que je n'étais rien que dans la même pièce que lui mon cœur s'emballait. J'attendais avec impatience chaque repas pris avec lui et je réfléchissais soigneusement à mes tenues, je prenais du temps pour me coiffer, me maquiller, choisir des bijoux plus beaux les uns que les autres. Je fondais sous son toucher. Sa voix éveillait tous mes sens, me caressant l'âme, d'une manière aussi douce qu'une plume. Je m'étais épris de lui, pendant que lui me parlait seulement de "passion".
Ne supportant plus toutes ces émotions en moi, j'explosais de rire, je n'arrivais plus à m'arrêter. Kairos me regardait les sourcils froncés et il paraissait réellement confus, il exprimait enfin une émotion !
-Garde ta passion pour toi espèce de salaud ! hurlais-je en arrêtant soudainement ce rire nerveux.
Cet homme me rendait lunatique, complètement folle ! Bon sang, de toute ma vie, jamais je ne m'étais sentie aussi humiliée et en colère.
-Bois mon sang autant que tu veux, continuais-je, tues-moi, fais ce que tu veux je n'en ai plus rien à faire !
Il ne bougea pas d'un pouce, ses muscles étaient détendus, il était calme, tranquille. Le contraire de moi, et je détestais le fait qu'il puisse rester de marbre, j'avais l'impression qu'il ne m'écoutait pas, je me sentais comme une petite fille qui parlait à un parent qui ne l'écoutait strictement pas. Ou comme si je parlais à une putain de statue !
Cela me faisait sentir faible, inférieure. Je ne pensais pas les paroles que j'avais dites, je n'allais pas le laisser me tuer, j'allais partir d'ici bien avant, mais il devait y croire.
Mais ma colère ne s'était pas dissipée, ma colère envers moi-même et lui était bien trop puissante, je devais me défouler, alors je fis une chose que je savais, allais regretter. Je serrais encore plus mes poings et lui balançais le poing droit en pleine figure en prenant le plus d'élan possible.
Enfin, ce que je voulais, c'était que mon poing s'entrechoque avec son si beau visage. Cependant, ce n'est pas vraiment ce qui est arrivé. Non, il a arrêté mon poing d'une de ses mains avec une aisance incroyable, mais lorsque je vis ses yeux...
Ô, dieu, qu'avais-je fait pour mériter tant de noirceur ? Il n'y avait pas de reflets dorés, ni beaucoup d'émeraude, je ne voyais qu'un regard d'ombre, qui me fit froid dans le dos.
J'essayais de reculer rapidement, puis je remarquais quelque chose lorsqu'il ne me lâcha pas mais que je sentis une douleur fulgurante à ma main. Ma main droite, celle qui était blessé, j'avais essayé de le frapper avec, et il le serrait actuellement. Ma colère s'évaporait petit à petit et la peur me prit.
Merde, il semblait vraiment énervé...
-Que c'est mignon, la petite tigresse sort les griffes, dit-il d'une voix sans aucune émotion, dis-moi chérie, ta main est-elle guérie ? On pourrait tester cela, dit-il en resserrant la prise de ses doigts sur ma main droite. Tu as besoin d'une petite remise en place mon cœur, tu sembles avoir oublié qui je suis.
-Lâche-moi, ordonnais-je, lâche ma main !
-Pourquoi donc ? Il n'y avait aucun problème lorsque tu essayais de me frapper pourtant ? Je me défends seulement chérie... susurra-t-il d'une voix dénuée d'émotions.
Il relâcha sa prise et défit mon bandage, révélant toutes mes petites plaies, et celles un peu plus grosses qui paraissaient infectés. Je pouvais voir du pus sur le bandage, ainsi que du sang, ça n'allait pas guérir rapidement. La douleur avait été peu aujourd'hui pourtant, je pensais que ça allait mieux...
-Ce n'est pas très joli, une femme telle que toi devrait prendre plus soin d'elle-même, tu devrais être parfaite pour ton âme-sœur... Tu ne crois pas ?
-Je ne suis pas ton... commençais-je, mais il serra à nouveau ma main tellement fort que mes plaies s'ouvrir et le sang commença à couler.
-Tu commences sérieusement à m'énerver gamine, je vais te montrer à quel point je suis ton âme-sœur, nous allons être entièrement réunis, encore plus tôt que prévu grâce à toi, brailla-t-il en me plaquant contre le mur.
Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, qu'allait-il faire ? J'avais vraiment peur là tout de suite, il avait la même aura que lors de notre visite au Tartare. Une aura baignant dans une noirceur absolue, me glaçant le sang. Et cette fois, cette colère était entièrement pour moi, uniquement pour moi...
-Hadès... dis-je mais il me coupa.
-Kairos, Lydia, c'est Kairos pour toi et cette fois c'est un ordre, je t'assure que tu ne veux pas réveiller le monstre en moi, prévint-il. Maintenant, continua-t-il en mordant son propre poignet de ses deux canines blanches saillantes que je n'avais pas vu apparaître, maintenant, tu vas boire mon cœur, et si tu compliques la tâche, je vais être très, très méchant.
Je tremblais comme une feuille sous son emprise, et je sentais des larmes de peur couler le long de mes joues. Non, non, je ne voulais pas cela ! J'essayais de me débattre comme je pouvais, mais il me colla encore plus contre le mur avec une telle force que mes os devinrent douloureux.
Il approcha son poignet à mes lèvres et j'hurlais de toutes mes forces. Mes gardes devaient être de l'autre côté de la porte, ou bien les jumeaux, ils devaient m'aider, par pitié...
-Non, non Kairos ! hurlais-je. Pitié, non, ne fais pas ça !
-Tu sais Lydia, déjà la dernière fois, lorsque tu me suppliais de m'arrêter après que j'ai tué Lykaon, je sentais un plaisir à cela. T'entendre me supplier ainsi, aussi désespérément, crée une sensation sublime en moi, j'imagine des choses encore plus malsaines...
-Kairos, je n'ai rien fait, je n'ai rien fait, tu ne peux pas faire cela !
-Ô si, je peux, répliqua-t-il, maintenant bois, car cette main guérira, tu m'irrites de plus en plus.
Je secouais la tête, mais cette fois il plaqua son corps contre moi, j'étais collé contre lui et le mur, je ne pouvais plus bouger, et même respirer, devenait bien trop difficile. Il m'attrapa ensuite le menton rudement, et m'empêcha de bouger. Puis, il colla son poignet contre ma bouche. Je serrais mes lèvres et les mordais pour empêcher ce liquide d'entrer dans ma bouche.
-Lydia... Ouvre-moi cette bouche, prévint-il dangereusement.
Mais voyant que je ne capitulais pas, il ferma les yeux, inspira un grand coup, puis je hurlais si fort face à la douleur qui en suivit que j'eus l'impression de déchirer mes cordes vocales.
Tout s'était passé en un instant, tellement vite, que je ne m'étais même pas rendue compte de qui arrivait. Il avait lâché mon menton en laissant son autre poignet toujours collé contre ma bouche, puis j'avais senti une atroce douleur à mon abdomen, il m'avait transpercé la peau. Et il avait profité de mon hurlement pour coller encore plus son poignant dégoulinant de sang contre ma bouche.
Le liquide se propageait dans ma bouche, je n'arrivais plus à bouger sous la douleur, et je dû déglutir, j'avalais à contrecœur cet horrible liquide visqueux, au goût métallique.
Son nectar se déversait en moi, lentement, goulument, pendant qu'une cascade de larmes se déversaient de mes yeux, je tremblais et hoquetais, ce qui me faisait encore plus sentir ma douleur à l'abdomen.
Je pouvais sentir mon propre sang couler, chaud, et étrangement, celui de mon âme-sœur l'était aussi. Mais son regard, ô son regard noirci, et son cœur, eux, étaient si froids...
J'aurais bien voulu pouvoir lui fracasser la mâchoire. J'aurais bien voulu briser sa glace...
Si l'heure de ma mort était arrivée, j'allais mourir pleines de regrets.
☾ ☾ ☾ ☽ ☽ ☽
Wow wow wow !
Donc... Déjà, bonsoir ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre, et que vous avez tous et toutes balancés vos poings dans la figure à Kairos, à la place de notre pauvre Lydia...
....Notre pauvre Lydia qui va peut-être mourir....?
En attendant la semaine prochaine, pour un nouveau chapitre, j'ai une petite nouvelle:
Je vais inscrire Roses in the Chaos aux Wattys 2018, qui en tente rien n'a rien, n'est-ce pas ? 🤓
N'hésitez pas à commenter et lâcher une étoile filante ! 💫
-xoxo❤️
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