Chapitre 21
« Emmène-moi dans les profondeurs de tes plus profondes émotions,
Sois le guide de ta propre peine
Apprends moi à tracer mes doigts le long de tes cicatrices qui imprègne ton âme
Emmène-moi dans les profondeurs, très chère
Emmène-moi tout le long du chemin. »
-Eryn Talcowski
Le destin est une force incroyable, la force la plus puissante. Sérieusement, les forces gravitationnelles capables de garder en équilibre les planètes, n'étaient rien comparés à la force du destin. Le destin était ce connard qui revenait comme un boomerang pour foutre en l'air votre vie, le destin n'embellissait jamais votre vie, elle vous la détruisait de fond en comble. Le destin ramenait avec lui un cyclone de sentiments magiques et chaotiques, sans se soucier de l'effet que cela vous faisiez car son seul but était de vous frapper en pleins fouets avec le bien et le mal, tout. Le destin ce n'était pas tout ou rien, vous n'aviez pas de choix, tout était déjà tracé. C'était le tout, ou bien le tout, avec ou avec, comme la flèche de Cupidon, il nous transperçait, et pas seulement notre cœur, non, le destin donnait tout donc il prenait tout, le cœur, l'âme, le cerveau, le corps, tout, absolument tout, le tout à l'infini.
Merde, je ne voulais pas assister à cette scène, je n'avais jamais vu Stefanos aussi chamboulé, il tremblait de tout son corps, il semblait avoir du mal à respirer. Il ferma les yeux, passa nerveusement ses mains tremblantes dans ses cheveux châtain clair, puis lorsqu'il rouvrit ses yeux bleus abritant un regard aussi profond que l'océan, il me regardait moi, et non sa femme. Respirer semblait lui demander un effort difficile, et son grand corps dont les muscles tressaillaient trahissaient le torrent d'émotions qu'il abritait dans son esprit. Il inspira et ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit au début.
-Lydia... Tu... Tu vas bien ? demanda-t-il d'une voix tremblante.
-Oui... Hum, dis-je gênée par ce climat étouffant, Amphitrite a réussi à faire fuir Nikolaï, enfin Hermès je veux dire.
Sa bouche s'entrouvrit légèrement, il semblait très surpris, son regard passa de moi à Amphitrite et je vis sa mâchoire se crisper encore plus.
-Vraiment ? Je suis content que rien ne t'est arrivé dans ce cas, dit-il d'une voix beaucoup plus assurée. Il n'était pas seul, Thanatos a tué quelques loups garous, et je pense qu'Hadès doit avoir été averti de la situation.
-Je vois... Hum... Peut-être que vous devriez parler ? Je peux m'éloigner un peu, dis-je, pour vous laisser plus d'intimité.
Je commençais déjà à m'éloigner, mais Stefanos leva sa main comme pour me dire de m'arrêter.
-Non, il n'y a rien à dire, nous devons retourner au palais.
Je jetais un coup d'oeil à Amphitrite et vis le chagrin déformer ses traits, ses yeux s'embuèrent de larmes et commencèrent à échapper de ses beaux yeux turquoise.
-Stef, elle m'a aidé, et vous ne vous êtes pas...
-Assez ! hurla-t-il en me faisant sursauter, puis il se repris. Lydia, pitié, nous n'avons plus rien à faire ici, rentrons. Hadès me tuera si je te laisse plus longtemps loin du palais, alors que des personnes dangereuses sont entrées dans le royaume. Loin de lui.
-Poséidon ! cria Amphitrite. Je sais que tu es venu me voir plusieurs fois ! Alors pourquoi me tourner le dos maintenant ?
-Pourquoi ne pas m'avoir fait face plus tôt dans ce cas ? répliqua-t-il la mâchoire contracté par la colère.
Il allait finir par se casser des dents, ou se déboîter la mâchoire...
-Je n'étais pas prête ! Je devais... Je devais réfléchir, pitié Poséidon... Je sais que ce que j'ai fait est... Je n'ai pas de mots pour décrire ce que j'ai fait mais pitié, je t'en supplie, parlons au moins. J'ai besoin de toi... dit-elle en commençant à sangloter.
Mon cœur se serra à cette vue, tous les deux semblaient tellement dévastés que j'en avais du mal à respirer. L'expression de leur visage était si douloureuse que je sentais mon propre cœur se tordre dans tous les sens dans ma poitrine. Je savais ce qu'Amphitrite avait fait, mais... Ils souffraient, ils devaient parler, ils ne pouvaient pas y échapper, ils se faisaient du mal.
Stefanos m'attrapa la main et de l'eau nous entoura. Je ne vis plus qu'une ombre d'Amphitrite, puis nous étions dans le bureau de Kairos. Stefanos me relâcha et se frotta le front, les sourcils froncés, et me regarda en m'adressant un sourire forcé.
-Je suis désolé de t'avoir crié dessus Lili, murmura-t-il le visage déformé par une tristesse bien plus profonde.
-Stef... Tu me l'as dit toi-même, on ne peut pas échapper au destin, à ce lien. Alors pourquoi ?
Il secoua la tête et je vis ses yeux briller, des larmes y siégeaient. Mon cœur se brisa, bon sang, je ne l'avais jamais vu aussi dévasté, je m'approchais et le pris dans mes bras. Il posa sa tête sur mon épaule et m'enlaça à son tour. Comment avais-je pu ne jamais voir ce chagrin qu'il portait dans son cœur ?
-Je le sais Lydia, mais pas encore, dit-il, ce n'est pas encore le bon moment.
Il me relâcha et inspira et expira plusieurs fois, en essayant de se calmer.
-Tu te souviens la fois où l'on avait attendu trop longtemps pour enlever le moelleux au chocolat du four, et qu'il était devenu comme du charbon Stef ? demandais-je.
-Oui.
-Il ne faut pas attendre pour certaines choses, elles brûlent, et on ne peut pas retourner en arrière, alors ouvre le four rapidement, et ne laisse pas le moelleux brûlé, c'est beaucoup trop délicieux pour être gâché ainsi.
Stefanos me regarda ahuri, il cligna des yeux quelques fois comme pour s'assurer qu'il avait bien entendu, puis, il rejeta la tête en arrière et explosa de rire. J'avais réussi à détendre l'atmosphère au moins...
-Nom de Chronos, Lydia ! Comment fais-tu pour sortir ce genre de comparaisons dans des moments pareils ? Mais c'est noté, dit-il en m'adressant un clin d'oeil.
-J'espère bien grand-frère, dis-je en lui souriant et je vis ses muscles se détendre en entendant comment je l'avais appelé, comme avant, comme d'habitude.
La porte s'ouvrit soudainement et je sursautais, je me tournais et vis Hadès, Hypnôs et Thanatos entrer en trombe.
Hadès avait les poings serrés et le corps entier tendu, il me regarda de haut en bas, soupira, et se dirigea vers Stefanos en l'empoignant par le col.
-Peux-tu m'expliquer, grogna-t-il, comment, toi, et Thanatos, deux dieux, dont l'un de l'Olympe, n'avaient pas senti des intrus entrés dans le royaume ?! Qui plus est, Hermès, dont tu connais plus que bien l'odeur, cria-t-il en plaquant Stefanos contre le mur.
Je lâchais un cri de stupeur et essayer de tirer Kairos en arrière, mais Hypnôs me tira derrière lui et secoua la tête d'un signe désapprobateur.
-Thanatos l'a senti, mais Hermès... commença Stefanos mais il se résigna. Je suis désolé mon roi.
-Tu as intérêt, gronda Kairos, toi et Thanatos, je m'occuperais de vous plus tard. Sortez, tous.
Stefanos sorti accompagné des jumeaux et je me dirigeais moi aussi vers eux mais Kairos me retint par le coude.
-Pas toi, dit-il agacé.
-Ô, dis-je, d'accord.
La porte se referma et je me sentais soudain comme un lapin piégé dans une cage. Nous nous observâmes quelques instants sans un son, puis il finit par briser le silence.
-Tu n'as rien ? demanda-t-il.
-Rien, répondis-je calmement en jouant avec mes doigts.
-Bien. Comment Hermès est-il parti ?
-Amphitrite à commencer à hurler et... Il est parti, elle a causé des flammes violettes je crois.
-Bien, qu'a-t-il dit ?
-Des choses peu plaisantes.
-Comme ?
-Est-on obligé de parler de cela maintenant ? demandais-je agacée.
-Oui.
-Il m'a dit que tout été planifié ! Il te faisait péter un plomb avec Lykaon, tu ne contrôlais plus ta rage, tu me blessais, et ils observaient pendant tout ce temps ! C'est bon ? Content ?
Il inspira un grand coup, ferma les yeux, et lorsqu'il les rouvrit, ils scintillaient comme de l'or. Il s'approcha de moi lentement, m'attrapa le menton et m'obligea à ne regarder que ses yeux.
-Quoi d'autres ?
Je me sentais toute fébrile à son toucher et je fermais les yeux à mon tour. Tout cet effet était un merveilleux cauchemar.
-Il m'a posé des questions, et si je n'y répondais pas il m'a menacé de me jeter dans l'Achéron. Il m'a demandé si j'aimais être ici, il m'a dit de venir avec lui, murmurais-je faiblement.
Il caressait ma joue, et des frissons se déversèrent dans tout mon corps.
-Et qu'as-tu dis ? demanda-t-il en déposant un baiser sur ma clavicule.
Merde alors, j'allais m'évanouir s'il continuait. Je me sentais fondre à son toucher...
-Je n'aurais pas été ici, si j'avais accepté.
-Bien, je pourrais t'offrir une récompense pour cela.
-Je ne suis pas un chien ! criais-je en essayant de le pousser mais il m'attrapa les deux poignets.
-Il aurait pu te faire du mal, t'emporter, dit-il en serrant mes poignets de plus en plus forts.
-Mais il ne l'a pas fait, rien n'est arrivé, tout va bien. Ce n'était pas la faute de Stefanos et Thanatos, ne pus-je m'empêcher de dire.
J'avais peur de ce que pouvait être sa punition après avoir vu l'aisance avec laquelle il avait planter ses ongles dans la chair d'Hypnôs.
-Ils apprendront à être plus vigilant Lydia, ils n'ont pas le droit à l'erreur.
-Mais...
Il serra encore plus sa prise.
-Pas d'erreur en Enfer, Lydia, dit-il dangereusement, pour personne. Et je n'aime pas ta relation avec Stefanos, tu n'as pas le droit à l'erreur non plus.
-Quoi ? m'indignais-je. Mais c'est mon frère !
-Non, ça ne l'est pas. C'est un dieu, un homme, autre que moi.
-Mais je le vois seulement comme un grand frère, Kairos, dis-je indignée.
Il ferma les yeux à nouveau et inspira profondément.
-Lorsque tu prononces mon prénom Lydia, murmura-t-il à quelques centimètres de mes lèvres, la courbure que prends tes lèvres est tentatrice. Et la tonalité de chaque lettre crée une musique beaucoup trop douce à mes oreilles.
Je pouvais sentir son souffle brûlant sur mes lèvres et je tremblais de tout mon corps, je n'avais jamais été aussi surpassé par mes propres sentiments. Je n'avais jamais éprouvé du désir pour qui que ce soit, jamais, mais lui... En si peu de temps, autant de sentiments, c'était juste trop. Encore trop tôt. Juste trop, merde !
-Stefanos, est un homme, certes, dis-je calmement, mais je n'éprouve qu'un amour fraternel envers lui. Alors que là... Tes mots, ta voix, ton toucher... J'éprouve des choses extrêmement différentes là maintenant Kairos, murmurais-je.
Bon sang ! Avais-je vraiment dit ça ? Je sentais mes joues devenir rouges de honte.
-Bien, très bien, susurra-t-il, et j'espère que tu éprouveras encore plus Lydia. Puis il déposa ses lèvres sur les miennes, et j'explosais.
Mon cœur menaçait de jaillir de ma cage thoracique, mon souffle s'était arrêté, et mon corps répondait à ce magnifique baiser autrement que les commandes de mon cerveau.
Je plongeais mes mains dans les longs cheveux châtains de Kairos et l'attira plus vers moi. Un gémissement échappa mes lèvres lorsqu'il s'écarta légèrement. Nos souffles se mélangeaient, nos odeurs m'enivraient, et je me perdais dans son regard. Ce baiser était mon premier, et il était chaotique. Mais magnifique.
Kairos m'enlaçait, ses doigts descendait de mon cou jusqu'au bas de mon bassin et je me cambrais vers lui.
-Je trouve que tu utilises un peu trop le mot "bien", dis-je en posant ma tête sur son épaule et inspirant son odeur verveine.
-Il semblerait que le grand roi des Enfers, le grand dieu Hadès, malgré sa puissance, perds ses mots en présence de la fille de la Lune, son âme-sœur, dit-il en écartant mes cheveux de mon cou, et il parcouru ses lèvres à plusieurs endroits de mon cou, jusqu'à atteindre un point bien plus sensible que les autres.
Je le sentis sourire, et il planta ses crocs dans ma chair, et je n'y avais jamais pris autant plaisir. Je mis mes bras autour de son cou, et je l'attirais encore plus vers moi. Je voulais que mon sang coule en lui, oui je le voulais, je voulais qu'il devienne accro à ce qui me gardait en vie, je voulais qu'il absorbe la vie que pompait mon cœur. Et je remarquais alors que je devenais complètement délirante, et dépendante à sa simple présence.
Lui et moi étions mal, nous nous broyons, et j'adorais cela.
Bonsoir ! Je poste plus tôt que prévu hihi !
J'espère que ça vous a plu !
Xoxo-EH😘❤️
(PS: je n'ai pas pu corriger le chapitre, je le ferais dès que je rejoins mon ordinateur, sorry ❤️)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top