Chapitre 17

« Qui veut cueillir des roses
doit s'attendre à être blessé
par leurs épines. »
-proverbe d'orient.

Lorsque je me réveillais en sentant les doux rayons de soleil me réchauffer le visage, je n'étais plus au sol dans les bras de Kairos, mais sur mon lit. Et lorsque je regardais l'horloge, je vis que j'avais dormi plus d'une demi-journée.

Kairos n'avait pourtant pas bu énormément de mon sang, mais mon corps qui n'était pas au plus haut de sa forme, ne semblait rien supporter. Je me figeais en me rendant compte que je pensais à cela comme si tout était normal, comme si le fait qu'un dieu-vampire se nourrisse de mon sang était la chose la plus naturelle du monde !

Je me relevais rapidement et quelque chose sur le lit piqua ma main, je vis une magnifique rose rouge bordeaux. Je la pris avec ma main qui saignait légèrement et la sentis. Son odeur était exquise, jamais je n'avais senti une odeur de rose aussi riche en parfum... Je souris comme une idiote, ravie d'avoir reçu ce cadeau, qui venait sûrement de Kairos, et j'ouvris en grand la fenêtre pour inspirer cet air frais. Jamais je n'aurais pensé que l'air pouvait être aussi fraiche en Enfer, je pensais que tout l'enfer sentait plutôt comme le Tartare. Mais au lieu d'avoir une odeur de cendres et une chaleur insupportable, une odeur fleurie et un air pur entraient dans mes poumons.

Je pris un bain rapidement et me changeais en une robe longue en tissu fin, vert pastel et j'attachais mes cheveux. Le temps ici était étrange, un jour il pouvait faire un froid d'hiver, et le lendemain une chaleur d'été, comme c'était le cas aujourd'hui. C'est pourquoi j'avais une folle envie de prendre le petit-déjeuner dehors, même s'il était presque midi et que j'aurais pu attendre, mais mon estomac criait famine. Je déposais ma rose entre un livre que j'avais pris de la bibliothèque de Kairos et le déposait sur ma table de chevet, avant de sortir de ma chambre.

Les gardes croisèrent immédiatement leurs épées imposantes devant moi me bloquant le passage, je soupirais d'exaspération.

-Je veux juste descendre prendre le petit-déjeuner dans le jardin, expliquais-je d'une voix calme. Si c'est possible bien sûr.

-Évidemment princesse, le roi a dit que vous pouviez vous balader dans l'enceinte du palais tant que vous étiez accompagnée par nous ou par Thanatos et Hypnôs. Laissez-nous juste informer une bonne pour qu'elle vous prépare votre table, si vous le voulez bien, dis Adam.

-Je peux me balader dans le jardin en attendant ? proposais-je.

-Comme vous le désirez, dit Julio.

Je souris et me mis en route vers le jardin, accompagnée des deux gardes derrière moi. Au moins, je pouvais me balader quand je le voulais maintenant, et Kairos m'avait offert une rose, mes battements de cœur s'accéléraient rien qu'à cette pensée. Si Kairos était un psychopathe pour transpercer la peau d'un de ses sujets aussi facilement, j'étais alors aussi cinglée pour ressentir ce genre de choses pour lui...

J'essayais de penser à autre chose en arrivant dans le jardin, comme le fait qu'une partie de ma joie provenait aussi de ce moment passé avec mes parents la veille, je m'étais vraiment sentie... Chez moi, dans leurs bras. Et je ressentais la même chose dans les bras de Kairos.

Je soupirais et redérivais mes pensées cette fois vers la famille Lykaios, j'avais essayé de ne plus y penser à plusieurs reprises, mais il fallait bien que confronte cette réalité aussi un jour où l'autre. Ils m'avaient vraiment bien berné, et j'avais bien du mal à avaler la pilule. Il était vrai que pour Zeus et Héra, je n'avais jamais réellement eu un lien très fort, ils étaient de bons parents, ils prenaient soin de moi, s'occupaient de mes désirs, me grondaient si besoin, mais les rapports affectifs avaient toujours été très minimes, mais je ne m'en étais jamais plaint car je pensais toujours que je leurs devais beaucoup vu ma situation.

Cependant, pour ce qui était de mes frères, c'était tout une autre chose. Je les aimais réellement, et je pensais qu'il en était de même pour eux, même si Stefanos m'avait dit que c'était une réalité, je ne pouvais m'empêcher de me sentir trahie, surtout pour Nikolaï, qui était celui avec qui j'étais le plus proche.

De plus, m'imaginer que Zeus planifiait de me marier à l'un d'entre eux, mis à part Viktor et Stefanos qui s'étaient retirés me répugnais, cela voulait dire qu'ils ne m'avaient peut-être pas toujours vu en tant que sœur. Et c'était absolument dégoûtant.

Et je me dégoûtais aussi au niveau de mes propres sentiments, car la mort de mes sept amis ne m'avait pas tant bousculé que ça, étais-je aussi insensible ? Pourtant je ressentais énormément face à Kairos... Bon sang ! Pourquoi est-ce que toute pensée dérivait vers lui ?!

J'avançais encore plus vite dans le jardin, mais me stoppait net en voyant un détail qui n'avait pas été là auparavant. Un détail très important.

-Princesse ? Y-a-t-il un problème ? entendis-je Julio derrière moi.

Mais je ne pouvais répondre, j'étais bien trop subjuguée par la vue s'offrant à moi. Une roseraie, et pas n'importe laquelle, une roserais composée seulement de roses rouges. Comme je les aime. Et ce n'était pas là avant. Mes battements de cœur s'accélèrent et je voulus vérifier que ceci était bien nouveau, et je voulais entendre que c'était Kairos qui était à l'origine de cela.

-Cette roseraie, dis-je, elle n'était pas là avant, non ?

-Hum, non je ne pense pas, dit Julio.

-Effectivement, c'est nouveau, approuva Adam, ce n'était pas là hier, c'est donc très récent, seul le roi décide des plantes du jardin, je ne savais pas qu'il aimait les roses...

-Moi j'aime les roses, dis-je en souriant, surtout celles-ci.

Soudain, face au regard de mes deux gardes je sentis le rouge me monter aux joues.

-Je veux dire, les roses rouges, j'adore les roses rouges, me rattrapais-je.

Mais cela ne fit que les amuser encore plus vu leurs rictus mais ils ne dirent rien.

Une bonne arriva et me sauva de ce moment de gêne et elle me prévint que la table était prête, je me dirigeais alors vers la table et m'assis. J'avais assez d'appétit pour engloutir tout ce qu'il y avait ici, et je le fis. De toute façon, je n'allais sûrement pas pouvoir déjeuner vu que je prenais à peine mon petit-déjeuner.

Une fois finie, je partis dans le bureau de Kairos, et j'effaçais ce stupide sourire que j'avais aux lèvres avant de toquer et d'entrer. Il me regardait déjà dès mon entrée et il me souriait, d'un sourire bien trop charmeur. Et mon cœur en rata un battement, je lui souris aussi béat et je voulais me claquer pour cela. Je ne devais pas fondre à tous ses faits et gestes comme cela !

-Tu as bien dormi ? demanda-t-il d'une voix suave. Je t'ai emmené dans ta chambre car, nous n'étions pas vraiment confortables, au sol.

-Oh oui, j'ai bien dormi, et toi ? demandais-je.

-Je ne pense pas que ce soit possible de mal dormir à tes côtés Lydia, tu as vu mon cadeau ? J'ai pensé que cela te ferait plaisir.

-Oui, la rose, rouge, j'aime beaucoup, approuvais-je en rougissant cependant à cause du début de sa phrase. Et j'ai vu la roseraie également, aux roses rouges, c'est très...

-Une roseraie ? Je n'ai pas de roseraie Lydia, dit-il en me regardant confus.

Et mon cœur se serra, ma bonne humeur s'envola. J'étais encore plus stupide que ce que je pensais, pourquoi avais-je de suite conclus qu'il aurait fait cela pour moi ? Stupide, stupide, stupide.

-Ô, hum, si tu sais, dans le jardin, il y a une roseraie, avec des roses rouges, dis-je anxieuse. Autour de la fontaine.

-Je n'étais pas au courant d'une telle chose, pourquoi sembles-tu si frustrée par cela ? dis-t-il puis ses lèvres s'étirèrent en un rictus mauvais. Dis-moi Lydia, tu n'aurais tout de même pas pensé que j'avais fait cela pour toi... N'est-ce pas ?

Je me pétrifiais et regardais partout sauf lui, j'étais morte de honte. Avais-je déjà dit à quel point j'étais stupide ? Je le répète si je ne l'ai pas fait, je suis stupide.

-Non ! Non, bien sûr que non ! m'écriais-je. Pourquoi aurais-je pensé cela ?

-Ô je ne sais pas, peut-être à cause de la rose que je t'ai laissé ce matin... dit-il d'un air moqueur.

Je ne voulais qu'une chose en cet instant : que la terre se fissure et que je tombe six pieds sous terre, mais j'étais déjà en Enfer malheureusement. Je ne voulais même plus répondre à ses paroles j'étais bien trop mortifiée. J'allais tourner les talons et partir mais il me rattrapa et me colla à lui. Il défit ma queue de cheval et mes cheveux tombèrent en cascade sur mes épaules et mon dos.

-Tu sens vraiment bon Lydia, ton odeur naturelle mélangée à ce shampoing sucré... Je ne peux m'empêcher d'imaginer à quel point ce serait encore mieux lorsque ton odeur sera mélangée à la mienne... murmura-t-il en attrapant une de mes mèches encore trempées et en la portant à ses lèvres pour y déposer un baiser. Et tu es vraiment bien trop naïve, cela me donne envie de te manger toute crue Lydia, tu devrais voir ta tête, je contrôle très bien mes émotions, mais je t'avoue que j'ai bien eu du mal à ne pas rire face à ta naïveté.

-C'est-à-dire ? demandais-je vexée et gênée par cette proximité entre nous.

-Ta déduction était correcte Lydia, dit-il d'une voix suave, il se pourrait bien qu'à mon réveil j'ai créé cette roseraie, et que je t'ai déposé une de ses roses rouges en guise d'indice...

Je braquais mon regard au sien instantanément, le salaud ! Il s'était moqué de moi ! Je le repoussais abruptement, mais il m'attrapa les poignets et me fit m'assoir sur le canapé, lui pencher sur moi, un sourire carnassier aux lèvres.

-Voyons, est-ce ainsi que tu remercies ton fiancé pour ce magnifique cadeau ? Je pense avoir mérité un baiser personnellement, ou plus si tu le souhaites.

-Quoi ? Non ! Tu t'es moqué de moi, dis-je en regardant les livres plutôt que ses yeux émeraudes.

-Aurais-je vexé mon âme-sœur ? On pourrait ne s'en tenir qu'à un baiser seulement alors... Ce sera ma punition, qu'en penses-tu ?

Ma colère se dissipa car il m'avait donc réellement fait cette roseraie, et cela me rendait bien plus heureuse que je ne le devrais. Qui plus est, le regard qu'il me lançait me brûlait et je ne voyais pas en quoi un simple baiser pouvait être mal, n'est-ce pas ?

Je me penchais alors vers lui et déposa un baiser rapide sur sa joue droite, au même instant où, quelqu'un ouvrit rapidement la porte du bureau. Je sursautais et me relevais rapidement, rouge de honte et je fus encore plus embarrassée lorsque je vis que Stefanos, nous observer, debout près de la porte, et il semblait très choqué. Je m'éloignais encore plus de Kairos.

-Ste-Stefanos ? balbutiais-je.

-Je ne parlais pas de ce genre de baiser, gronda Kairos mais je l'ignorais totalement. Je peux savoir de quel droit tu entres ainsi, et interrompt ce moment, Poséidon ?

-Est-ce que vous... dit-il toujours aussi étonné mais il se reprit. Mes excuses, mais nous avons un problème, important, rajouta-t-il.

-Comme ? demanda Kairos toujours aussi ennuyé.

-Nikolaï-Hermès, attends à l'entrée d'un passage vers les Enfers, et il est accompagné de Lycaon.

-Qui est Lycaon ? demandais-je.

-Le roi des lycanthropes, répondit Stefanos. Et ils disent venir "réclamer leur dû".

La mâchoire de Kairos se contracta et toute son humeur semblait se transformer en une aura de mort, comme si de Kairos, il passait à Hadès. Et un frisson de panique s'empara de moi, étais-je ce "dû" en question ?

-Et bien, je leurs montrerais ce que j'en pense de vouloir mon âme-sœur, dit-il d'une voix effrayante qui fit hérisser tous mes poils.

-Stefanos, tu restes ici avec Lydia, je vais aller régler cela de suite, dis Kairos et il s'évapora.

-Hadès, attends ! dis Stefanos mais Kairos avait déjà disparu.

Je jetais un coup d'oeil anxieux à Stefanos, et il m'adressa un sourire forcé, que je ne pus le lui retourner.

-Il fera du mal à Nikolaï ? ne pus-je m'empêcher de demander. Je suis toujours énervée contre eux mais... Kairos n'est pas très aimable et patient lorsqu'il est énervé.

-Je pense plutôt que c'est Lycaon qui va s'en prendre un coup, répondit-il le visage dur, Hermès doit seulement avoir servi de messager, mais Hadès ne l'épargnera sûrement pas pour cela, mais il ne le détruira pas. Pour Lycaon je ne pourrais pas dire la même chose... Surtout lorsqu'il dira les plans de Zeus à Hadès.

-Que sont les plans de Zeus ?

-T'unir à Apollon, donc Lukas, ils semblent tous persuadé qu'unir le Soleil et la Lune est la meilleure chose à faire.

-Quoi ? Ils sont vraiment sérieux sur cela alors ?! Jamais ! Mais qu'est-ce-que ce roi des lycanthropes vient faire là alors ?

-Les lycans ont changé de clan par le passé, ils ont choisi l'Olympe et non les Enfers, et ils vénèrent la Lune, que tu sois à l'Olympe serait une bénédiction pour eux.

-Mais c'est écœurant, dis-je ahurie, comment Zeus et les autres peuvent-ils envisager une chose pareille ! Je vous ai toujours vus comme des frères Stef ! C'est de l'inceste pratiquement !

-Oui, surtout que tu avais l'air beaucoup moins écœurée sous les bras d'Hadès tout à l'heure, dit-il taquin, je vois que vous vous entendez très bien...

Pourquoi cette journée était-elle aussi embarrassante, nom de dieu !

-Ce... C'était... C'est ce lien d'âme-sœur ! me défendis-je. Sinon, jamais je n'aurais...

-Oui, oui bien sûr, jamais, répéta-t-il en explosant de rire.

Je le frappais au torse indignée et fis la moue.

-De quel côté es-tu ? Nous avons des choses plus importantes à discuter !

-Du côté de mon roi, désolé Lili, tu n'as pas faim ? Je crève de faim moi, viens allons manger quelque chose, dit-il en m'entraînant avec lui sans que je ne puisse riposter.

Je ris tout de même, mais lorsque je pensais à ce que Kairos pouvait faire à Nikolaï et ce lycan, je ne pouvais m'empêcher de me sentir tout de même anxieuse...

N/A:

Bonsoir ! J'espère que vous avez aimé le chapitre ! 🤓

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais, j'ai changé le cover de Roses in the Chaos, qu'en pensez-vous ? Vous préférez celui-ci, ou l'ancien ?

Je tenais aussi à m'excuser pour les erreurs qu'il y a dans certains chapitres. Je n'ai pas le temps de faire une grand nettoyage pour l'instant, mais pendant les vacances d'étés, je m'occuperais de tout ça hehe 😘.

Sur ce, à la prochaine,
-xoxo🦋❤️

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