Chapitre 16
Storms
« Oh how you remind me of storms...
like lightning you shine
like thunder you cry
and your soul, oh your sweet soul like darkness engulfing the night sky...»
J'avais longtemps hésiter à me préparer ou non. Je ne voulais plus tant que ça être en présence de Kairos, mais je voulais encore moins l'énerver. Alors, j'avais enfilé une cape noire par-dessus ma robe et m'étais tressée les cheveux. Puis j'avais attendue, assise sur mon lit, les yeux rivés droit vers le mur face à moi, comme s'il cachait quelque chose que je devais trouver. Mais, seule l'image de la main de Kairos transperçant l'abdomen d'Hypnôs tournait en boucle dans ma tête. Et même si j'avais honte de me l'avouer, j'avais peur de Kairos. Car pendant un instant, j'avais oublié que Kairos était aussi Hadès, le dieu des Enfers, et que je n'avais aucune idée de ce qu'il pourrait réellement me faire.
Allait-il aussi planter ses ongles dans ma chair si je lui désobéissais ? Ou peut-être quelque chose de pire ? Rien ne me prouvait le contraire, âme-sœur ou non, rien ne l'empêchait de réellement me blesser. Je frissonnais à cette idée et je me levais d'un bond lorsqu'on toqua à la porte et que Thanatos entra.
-Hadès m'a demandé de vous escorter, si vous êtes prête.
-Je suis prête, dis-je et je le suivis.
Thanatos devrait être énervé contre moi, son frère avait été blessé par ma faute, pourtant il était toujours aussi stoïque, calme, froid, professionnel. Lui et Hypnôs étaient si opposés l'un de l'autre. Je ne pus cependant retenir mes mots et balbutiais :
-Je suis désolée pour Hypnôs.
-Vous n'avez pas à l'être, il le méritait, je devrais être celui qui s'excuse pour ses actes.
-Non, non tu n'as pas à t'excuser. J'étais énervée contre lui, il m'a carrément fichu mes pires terreurs face à moi, mais jamais au point, de le blesser. Est-ce qu'il... Est-ce qu'il est toujours comme ça ?
-Qui ça princesse ?
-Kairos-Hadès. Est-il toujours aussi, comment dire, radical ? Abusif dans ses actes ?
-Hadès, c'est dans sa nature d'être ainsi, et lorsqu'il puni quelqu'un il ne le fait jamais à tort, il sait juger, il est le dieu des Enfers après tout. Il détient la balance de la vie éternelle entre ses mains.
-Je ne suis pas habituée à ce genre de punition je pense, murmurais-je.
-Vous vous y habituerez, vous le devez, vous êtes la future reine des Enfers. Ce n'était qu'une petite égratignure vous savez, mon frère a connu bien pire.
Je ne répondis pas à son dernier commentaire, car m'imaginer marié à cet homme était la dernière chose à laquelle je voulais penser actuellement. De toute manière, nous arrivâmes dans le jardin et Thanatos disparut, me laissant seule avec Kairos, qui était en pleine discussion avec Stefanos.
Ils se tournèrent vers moi et Stefanos me sourit. J'évitais le regard de Kairos.
-Lydia, comment vas-tu ? demanda Stefanos.
-Bien et toi ?
Ne le regarde pas, m'intimais-je.
-Bien, bon je vous laisse, à plus tard, dit-il en me tapotant la tête.
Puis Kairos m'attrapa la main et je me dégageais instinctivement comme si je venais de me prendre une décharge électrique.
Trop tard, je le regardais maintenant. Et il souriait, un sourire moqueur, dont il me gratifiait bien trop souvent.
-Désolée, dis-je en glissant mes doigts dans les siens.
Ces mêmes doigts qui avaient transpercé la peau de quelqu'un sans une once d'hésitation. Ces mêmes doigts qui avaient été ensanglantés, il y a si peu de temps.
-Aurais-tu peur de moi chérie ? demanda-t-il en approchant sa tête de la mienne. Ça me fend le cœur, mais le fait battre en même temps.
-Je n'ai pas peur, mentis-je, je ne vois pas pourquoi je le devrais.
-Non, bien sûr que non, il n'y aucune raison, ricana-t-il.
Et après ces paroles, le jardin s'évapora, et prirent place des centaines de roses blanches. Cette fois, je n'eus pas le tournis, mais je ne lâchais tout de même pas la main de Kairos.
-C'est encore plus beau le jour, dis-je émerveillée par les papillons qui dansaient de tous les sens.
-Tes parents sont le jour et la nuit en quelques sorte, ils sont doués dans les deux domaines. Allons-y, je ne les ai pas prévenus de notre venu, mais ils seront sûrement plus qu'heureux. Surtout que maintenant la petite toi à disparut, qui sait l'état de dépression pitoyable dans laquelle ils baignent. Si je peux comprendre l'humanité d'Endymion, j'ai du mal à tolérer celle de Nyx.
-Disparut ? Ô oui... Maintenant que je m'en souviens, elle n'est plus là...
Je me souvenais de tout après tout, et elle n'était qu'un souvenir.
Avant même que Kairos sonna, la porte s'ouvrit, le visage de Nyx rayonna et elle m'enserra, et je lui retournais sa prise, comme si c'était naturel. Ce qui l'était sûrement d'ailleurs. Puis elle gratifia d'un sourire Kairos et nous laissa entrer.
-Venez, installez-vous, vous voulez boire quelque chose ? demanda-t-elle.
-Non merci, ça ira, dis-je en lui souriant.
Kairos ne dit rien et Nyx alla chercher Endymion. Elle revint quelque minute plus tard accompagnée d'Endymion, qui n'avait pas l'air aussi joyeux que la dernière fois que je l'avais vu. Pas étonnant après ce que je lui avais dit. Il ne me regarda même pas, il nous salua, mais ne riva à aucun moment son regard dans le mien.
-Kairos ? demandais-je calmement. Est-ce que tu pourrais nous laisser seuls quelques instants ? S'il-te-plaît
Il se leva, comme s'il avait seulement attendu que je le lui demande et dit qu'il attendrait dehors, en précisant que je ne traîne pas trop.
Dès qu'il sorti je lâchais ce que j'avais sur le cœur.
-Je ne pensais pas ce que j'ai dit, j'ignorais, je veux dire, je ne m'en souvenais pas encore. Je suis désolée, balbutiais-je.
-Non, tu avais... Tu avais peut-être raison, dit Endymion.
-Non j'avais tort, vous m'avez protégé, jusqu'au bout, je ne peux pas vous blâmez pour cela. Vous êtes mes parents.
Endymion cilla à mes paroles et me regarda enfin, Nyx, elle, laissa échapper une larme de ses beaux yeux, et il l'a serra contre elle.
-Donc tu ne nous en veux pas ? murmura-t-il.
-Non, je vous suis reconnaissante, vous êtes morts par ma faute... Ce que j'ai dit était bien trop déplacé, avouais-je en baissant les yeux sur le tapis lilas.
-Ne dis pas cela ! Nous avons fait cela pour toi, nous ne le regrettons pas ! rétorqua Nyx en me prenant dans ses bras, suivi d'Endymion.
-Je suis désolée, je vous ai enlevé la petite moi, ajoutais-je en essayent de sourire.
-Ce n'était qu'un fragment de toi, quelle importance alors que tu es là, ce fragment est en toi, mais le plus important c'est que toi, notre fille, soit là, avec nous, dis Endymion en déposant un baiser sur mon front.
Ce simple geste brisa quelque chose en moi, ce geste était sa preuve d'amour, j'avais envié ce geste lorsque je les avais revus pour la première fois, et là, il m'avait aussi déposé un baiser sur le front. Je ne pus empêcher les larmes de se déferler sur mes joues et je me mis à pleurer hystériquement alors qu'ils me tenaient là, contre eux, jusqu'à que je me calme.
Je compris ce qu'était l'amour des parents en cet instant. Un mot, un geste, ou un regard venant de parents aimants abritaient un amour très puissant.
Je reniflais et m'éloignais de quelques pats. J'essayais mes larmes avec un mouchoir, et les observais.
-Je devrais y aller, Kairos attends.
Et je ne souhaite pas qu'il me transperce ma chair, pensais-je.
-Tu peux revenir quand tu veux, dit Nyx en m'enlaçant une dernière fois et en déposant un baiser sur mes joues.
-Autant que tu veux, ajouta Endymion en m'enlaçant fortement contre lui une dernière fois.
-D'accord, vous êtes mes parents après tout, dis-je avec un petit rire nerveux.
Ils hochèrent et me raccompagnèrent à la porte, et je me dirigeais vers Kairos qui m'attendait au milieu du jardin, entouré de roses blanches, mais il s'agenouilla et semblait regarder quelque chose.
-Kairos ? appelais-je ne me rapprochant et je vis ce qu'il regardait.
Une rose rouge, parmi toutes ces roses blanches, une rose rouge siégeait à leur centre.
Kairos effleura les pétales de cette rose délicatement et leva ses yeux vers moi, il se releva élégamment et m'attrapa la main.
-Cette rose... Cette rose t'appartient je suppose, tu es la rose rouge née de l'union de l'amour de roses blanches et de la terre.
-Je déteste vraiment toutes ces roses blanches, dis-je simplement.
-De toute manière, elles ne te correspondent pas, ton âme est tourmentée, comme la mienne. Nous ne sommes pas des êtres purs, toi et moi. Nous sommes faits pour pouvoir régner les Enfers, et même plus...
-Tu dois être ma tige et mes feuilles dans ce cas, dis-je en scrutant ses yeux émeraudes, car il n'y a pas de roses vertes, et surtout parce que tu n'es pas délicat comme les pétales d'une rose, tu es plein d'épines Kairos, des épines tranchantes.
-Et je ne pense qu'à te laminer avec mes épines Lydia, il approcha ses lèvres de mon cou et planta ses crocs dans ma chair aussi rapidement.
Je serrais les dents et m'agrippais à sa cape alors que les roses devenaient floues et que des livres prenaient place dans mon champ de vision.
Nous étions de retour dans le palais, et Kairos retira lentement ses crocs, mais nous restâmes allongés à terre, et je m'endormais dans les bras du dieu des Enfers, qui était définitivement mon âme-sœur. Mais je me doutais bien qu'ils étaient aussi assurément ma perte.
Tant de sentiments aussi puissants ne pouvaient conduire qu'à un horrible chaos...
Hiii !
J'espère que ça vous a plu !
Prochain chapitre vendredi,
-xoxo-EH❤️🦋
P.S: Je viens de voir que Roses in the Chaos est actuellement #29 (10/04/18) dans la catégorie fantastique hihi
Coeur sur vous🦋❤️
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