Chapitre 10
Ciel brouillé
On dirait ton regard d'une vapeur couvert ;
Ton oeil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?)
Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel.
Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés,
Qui font se fondre en pleurs les coeurs ensorcelés,
Quand, agités d'un mal inconnu qui les tord,
Les nerfs trop éveillés raillent l'esprit qui dort.
Tu ressembles parfois à ces beaux horizons
Qu'allument les soleils des brumeuses saisons...
Comme tu resplendis, paysage mouillé
Qu'enflamment les rayons tombant d'un ciel brouillé !
Ô femme dangereuse, ô séduisants climats !
Adorerai-je aussi ta neige et vos frimas,
Et saurai-je tirer de l'implacable hiver
Des plaisirs plus aigus que la glace et le fer ?
-Baudelaire
La neige fond lorsque l'on la touche. Notre chaleur corporelle embrase sa basse température.
Lorsque les flocons de neiges me touchent, je sens sa froideur étrange sur ma peau et en frissonne. Au final, la neige et moi nous complétons, nous faisons ressentir des sentiments qui ne sont pas dans notre nature l'un à l'autre.
La femme gisait à terre, l'homme pleurait pour sa bien-aimée à terre, mais un autre homme apparu. Et la neige devint plus froide encore.
Rigide, se tenant droit, l'homme s'approchait sûr de lui, et planta son puissant regard émeraude sur moi. Je vis ses yeux étinceler à cet instant et je sentis encore plus l'air glacé contre ma peau, alors que son regard éveillait un sentiment inconnu en moi. Puis l'homme aux yeux verts observa l'autre homme agrippant la femme contre son torse. Ils étaient tous les deux magnifiques, et me semblaient si familier...
Puis, je reconnus que l'homme tenant ma mère n'était autre que mon père, mais il ne semblait pas me voir, ses yeux reflétaient une peine atroce, ses sourcils étaient déformés par sa douleur, et ses lèvres bleutées tremblaient. Les deux hommes discutaient, mais je n'entendais rien, puis leur regard se tournèrent vers moi, puis père relâcha lentement sa bien-aimée inerte dans un bain de sang, et il se leva. Il s'approcha vers moi, me prit dans ses bras, me serra fort contre lui, mais je ne ressentais aucune chaleur émanant de lui. La neige absorbait toute chaleur présente autour de nous, en nous...
Papa me déposa un baiser glacial sur le front, différent de ceux dont j'avais l'habitude. Il me fit un sourire forcé et me chuchota quelque chose que je n'entendis pas. J'avais les yeux rivés sur le corps inerte de maman, je ne l'avais jamais vu aussi pâle, sa blancheur n'avait rien à voir avec le blanc pur des roses blanches, elle s'était violacée, et les roses étaient rougies par son sang.
L'amour accueillait sa mort.
Puis, mon père hurla en me relâchant, tous ses traits se déformèrent et son corps se contracta et, il s'écroula à terre.
L'homme aux yeux verts avait une main dirigée vers mon père et ses yeux brillaient, les émeraudes avaient été remplacés par de l'or. Puis, il me regarda et s'approcha de moi. Je tremblais de tout mon corps, et cette fois ce n'était pas à cause du temps. Je reculais rapidement, mais je tombais sur la neige, cette fois tâchée par le sang de mon père. Je regardais effrayée tout ce sang autour de moi. Le sang de mes parents.
Puis il tendit sa main vers moi.
Et j'hurlais à pleins poumons.
Hadès venait de prendre l'âme des âmes sœurs.
Il venait de prendre l'âme de mes parents.
* * *
J'ouvris lentement mes paupières et remarquais qu'elles semblaient bien plus lourdes que d'habitude. J'avais également très froid, pourtant je sentais que mon corps entier était couvert de sueur. Je regardais autour de moi et vis qu'assis sur un siège en velours à ma gauche, se trouvait Hypnôs. Il semblait m'étudier, les bras croisés, les sourcils froncés, son regard couleur miel que je n'avais pas remarqué jusque-là, était rivé sur moi.
-Tant de siècles pour finir à m'occuper d'une gamine, lâcha-t-il, ton corps d'humaine est bien trop fragile, tu es malade et il n'y a que les domestiques à part moi. Je ne sais pas comment m'occuper d'une gamine fiévreuse.
J'ignorais ses paroles et posais la question qui me torturait l'esprit depuis un moment d'une voix faible.
-C'est toi qui crée ces rêves ? Où est-ce que ce sont vraiment des souvenirs ?
-Je ne les ai pas créés, mais je les ai stimulés, il fallait que tu te souviennes de ton passé et je pense que ce souvenir est un bon élément déclencheur. Je n'ai pas touché à un gramme de ces rêves, pourtant crois-moi j'ajoute souvent ma touche d'originalité, dit-il en riant.
-Donc... Donc c'est réel ? C'est un événement qui a réellement eu lieu ?
-Hum hum, acquiesça-t-il.
-Donc Kairos n'a pas tué ma... mère biologique, mais il a tué mon père biologique n'est-ce pas ?
-Hadès a volé leur âme, avec l'accord, voir la demande de ton père. Tes parents étaient âmes-sœurs, on ne survit pas à la disparition d'un être aussi chère... Ton père a voulu rejoindre ta mère, mais leurs âmes restent vivantes, Hadès les détient. Donc... Ils ne sont pas réellement morts.
-Kairos a dit quelque chose comme quoi la personne qui a poussé ma mère de cette tour était Héra. Donc, Iryna, ma mère adoptive...
-Effectivement, c'est ce qu'il s'est passé, nous sommes des êtres prêts à tout pour le pouvoir. Héra a réveillé un être qui est capable de nous détruire, un titan, elle a volé l'âme d'un titan pour pouvoir tuer Nyx. Cependant, cela a coûté à Héra, ou Iryna, comme tu le dirais.
-Comment ? demandais-je perdue.
-Héra a perdu son âme de déesse, elle n'est qu'humaine actuellement, elle aurait déjà agi depuis longtemps sinon... Enfin, peu importe, sors de là, il faut que tu prennes une douche, tu as transpiré. Je vais demander des vêtements plus chauds, il ne semble pas y en avoir dans ton armoire. Et de la nourriture, que faites-vous d'autres lorsque vous êtes malades ?
-Je me débrouillerais, juste des vêtements ça ira, dis-je en me levant et en repoussant sa main.
-J'essaye d'aider, pas parce que je le veux, mais parce que je ne veux pas avoir à me défendre face à Kairos quand il verra que tu es malade.
-Je me suis toujours débrouillée seule jusque-là, dis-je sèchement, ça ira.
-Oh pitié, en vivant comme une princesse ? dit-il en riant.
-Une gamine minable de cinq ans atterrissant dans un orphelinat sans aucun souvenir ? Je connais mon nom car il y avait un mot déposé avec moi. J'ai vagabondé de famille en famille et j'en ai vu qui ne méritaient strictement pas d'enfant, je t'assure. Et ensuite quoi ? Je suis une princesse car j'ai atterri chez les Lykaios ?! Tu sais quoi je viens de me rendre compte que jamais ni mon "père" et "mère" n'ont pris soin de moi, quand j'étais malade, c'était les bonnes, ou les frères, mais eux jamais. Je ne comprenais pas, mais me disait seulement d'être reconnaissante et de me la fermer. Et maintenant je comprends, je comprends, mais dans ce cas ces soi-disant frères ont fait tout ça pour un but. Je ne sais pas comment vit une princesse, mais être adoptée par une famille riche n'a pas fait de moi une princesse si la définition de ce mot correspond aux livres et contes.
-Tu es née pour être reine, tu n'as pas besoin d'une quelconque définition, les contes sont surfaits, ils sont la description du monde surnaturel par des pitoyables humains. Les humains ne peuvent pas percevoir la grandeur des choses de ce monde, ils ne sont pas faits pour. Je ne sais pas ce que tu as vécu, mais tu es ma future reine, et tu as un monde à diriger, et tu dois faire évoluer notre peuple, alors tu vas sortir de ce lit, et prendre une douche et tout ce qui va avec. Et tu vas te soigner. Ce qui m'évitera de faire face à un dieu des Enfers fou de rage.
Je ne répondis pas et me dirigea vers la salle de bain en titubant avec Hypnôs à mes pattes, prêt à me relever si je m'écroulais. Une fois dans la salle de bain, je fermais la porte à clé et j'ouvrais l'eau chaude de la douche, mais je brûlais déjà alors je laissais l'eau froide me rafraîchir. Je me sentais toute béat et mes gestes étaient au ralentit, j'avais l'impression que tout mon corps était alourdi.
Je coupais le robinet et m'enroula autour d'une serviette en me rendis compte que je n'avais pas pris de vêtements propres, je soupirais et entrouvris la porte pour voir si Hypnôs était encore là, ou bien s'il m'avait ramené des vêtements, mais la chambre semblait vide.
Je sortis alors rapidement et pris des affaires au hasard dans l'armoire, mais une fois après les avoir enfilés, je sentais toute force quitter mon corps et mes jambes qui semblaient être en coton tout à coup me lâchèrent, mais je fus retenue à temps par deux bras puissants.
-Je t'avoue que si j'aurais su à quel point tu étais une plaie, j'aurais préféré rester endormi encore quelques temps, entendis-je Kairos alors qu'il me portait au lit.
-Tu peux retourner dans ta foutue tombe alors, crachais-je amèrement.
Kairos me lâcha abruptement sur le lit et ses yeux prirent une teinte dorée, je pouvais sentir sa colère à travers son regard et je frissonnais. Et pas seulement de peur, pouvait-on trouver un homme nous jetant un regard aussi sombre attirant ? En tout cas, moi oui. Du moins, la moi fiévreuse...
-N'oublie pas qui je suis fillette, je ne tolérerais pas ce genre d'irrespect. Tu t'adresses à un dieu, à un des dieux de l'olympe, et tu n'es qu'une âme dont j'ai besoin dans un corps d'humain, dit-il d'une voix rauque menaçante.
-Je n'en ai rien à faire grand dieu, répliquais-je en grinçant des dents, je ne t'ai jamais rien demandé.
Il s'approcha dangereusement de moi et m'attrapa le cou d'une main, sa tête restant à quelques centimètres de la mienne. J'agrippais son poignet de mes deux mains essayant de me dégager, mais ma force ne contrait pas la sienne. Je retire ce que j'ai dit, je ne le trouve plus charmant du tout.
-Tu es celle qui est venue réveiller un de mes bras droit, tu es celle qui a permis mon réveil humain. Nous sommes destinés, un jour ou l'autre, nous allions nous réunir et tu es celle qui l'a permis, dit-il calmement en serrant son emprise alors que je sentais son souffle chaud s'écraser sur mon visage. Alors, ne vient pas dire que tu n'as rien demandé, alors que tu as fait sonner les cloches du destin.
Puis il me lâcha, et je toussais en essayant de reprendre mon souffle, mon corps qui était déjà fatigué me sembla encore plus lourd et je m'adossais contre la tête du lit. Je levais les yeux vers lui et le regardais avec mépris, et je me maudissais d'être effrayée de ce qu'il pourrait me faire si je répliquais mon venin face à ses paroles.
-Tu n'es qu'une faible petite fillette, dit-il avec un rictus, sois une gentille fille et je t'assure que tout ira pour le mieux chérie, puis une ombre passa dans ses yeux, mais soit mauvaise et je m'assurerais de te punir correctement. Maintenant dors, ton corps est bien trop faible, tu n'iras pas mieux tant que tu ne te reposeras pas.
-Je n'ai pas sommeil, mentis-je.
Il fronça les sourcils et afficha un sourire moqueur.
-Non, bien sûr que non, c'est pour cela que tu as failli t'évanouir de toute manière, dit-il.
-Tu devrais te trouver une autre future épouse, non ? Hadès n'est pas censé être marié à Perséphone ? dis-je en changeant totalement de sujet.
-Nous sommes destinés à être ensemble Lydia je l'ai déjà expliqué, dit-il agacé. Et Perséphone est une demi-déesse pourrie gâtée qui a fini dans le lit de tout l'Olympe, quelle idée bon sang ! Ces humains ont-ils réellement une quelconque intelligence ? Comment ont-ils osé m'associer à cette vipère ? C'est dégradant, une traînée de son genre n'a rien à faire parmi la royauté.
-Je suis humaine, je ne te servirais à rien.
-Ta véritable forme est immortelle, une fois qu'elle sera éveillée, tu n'auras plus rien d'une humaine Lydia.
-Mais... commençais-je mais il m'interrompit.
-Bon sang ne t'arrêtes-tu dont jamais ?! cria-t-il exaspéré. Comment ont-ils réussi à te supporter durant tout ce temps ? Je félicite pour la première fois Zeus. Ne peux-tu pas tout simplement dormir ?!
Je sentis mon cœur se contracter face à ses mots et détournait mon regard vers la fenêtre, il soupira et parti en claquant la porte. Je soupirais, ravalais les larmes qui menaçaient de s'échapper à tout moment. Je n'allais pas pleurer à cause de l'amertume de ses paroles. Je me levais et allais vers la fenêtre pour aller voir de plus près le paysage, je m'assis au bord de la fenêtre et fut subjuguée par le spectacle devant moi.
Face à moi, se trouvait une forêt toute droit sortie d'un conte de fée, l'herbe scintillait et était d'un vert pur, le ciel était bleu parsemé d'oiseaux de toutes couleurs, je pouvais y avoir d'innombrables fleurs toutes plus belles que les unes que les autres et pleins de papillons. Étais-je vraiment en Enfer ? Et puis, ce Soleil surplombant cette vue était bien plus brillant et différent de celle sur Terre...
-Magnifique n'est-ce pas ? entendis-je une voix que je reconnu.
-Stefanos, dis-je en regardant mon "frère".
-Les humains appellent cette partie de l'enfer les "Champs-Élysées" mais Hadès préfère de loin appeler cet endroit "Oneiroi", c'est le nom que l'on donne aux esprits des rêves. Ce sont des esprits choisis par Hypnôs et Morpheus. Il parait que chaque âme voit tout ce dont elle a toujours rêvé là-haut, sa vie à Oneiroi serait composée de tout ce dont elle a rêvé, de toutes les personnes qu'elle aime, et tout ce qui en suit.
-La vie parfaite... Le cadeau de la mort est donc un Bonheur absolu à l'infini ?
Il se détourna son regard d'Oneiroi et me regarda d'un regard chagriné.
-Pas pour tous Lydia, Oneiroi est un des endroits des plus merveilleux des Enfers, mais il y a bien plus d'endroits monstrueux ici. Chaque âme est jugée pour savoir la place qu'elle mérite, et je t'assure qu'il y a bien plus d'âmes dans le Tartare.
-J'aurais pu m'en douter, murmurais-je.
-De ? demanda-t-il perdu.
-Vous m'avez raconté des histoires sur la mythologie grecque depuis l'instant que je suis entrée dans votre famille, expliquais-je. Vous étiez tous dotés d'une beauté hors-norme, j'aurais dû me douter que quelque chose clochait. Tout était anormal bon sang...
-Lorsque Zeus m'a proposé de faire partie de son plan, commença-t-il, j'étais dans un état instable. Ma femme-Amphitrite, avait commis un crime impardonnable, elle n'était qu'une néréide, alors lors de son jugement Hadès a été chargé d'envoyer son âme en Enfer, à l'Achéron. Elle est destinée à nager dans le profond et sombre fleuve de la douleur pour l'éternité. Je venais d'être trahi par mon âme-sœur, et elle était condamnée à souffrir à jamais, je suis parti supplier Hadès d'alléger sa peine, il a refusé, et je l'ai défié, j'ai perdu. Je n'avais aucune chance face à lui dès le départ, mais j'étais aveuglé par le chagrin. Puis, Hadès a pris mes pouvoirs, et j'ai perdu mon titre de dieu des océans, alors... Lorsque Zeus m'a expliqué son plan, j'ai tout simplement accepté, mais, il semblerait que je me suis attaché à toi. Je pense que nous nous sommes tous attachés à toi Lydia, et plus le temps avançait, plus nous avons essayé de dissuader Zeus de son plan, de te dire la vérité, de te garder simplement avec nous sans essayer d'utiliser ton pouvoir et la puissance que tu pouvais offrir. Mais Zeus ne voyait rien de plus que cela. Et Héra ne pouvait pas rater une telle opportunité, avoir de son côté un tel pouvoir ne pouvait pas lui filer entre les doigts alors qu'elle était dans le même cas que moi, une immortelle sans pouvoir. Et elle avait sacrifié sa puissance pour t'avoir entre ses mains après tout, tu étais bien trop précieuse.
-C'était ton âme-sœur ? Ta femme ? demandais-je. Je ne suis pas sûre de comprendre ce terme Stefanos.
-Deux âmes liées par le destin Lydia, deux âmes qui sont faites pour n'être qu'une. Peu importe à quel point tu repousses le lien, il est incassable, c'est pour cela que peu importe ce que Zeus faisait, peu importe les efforts qu'il y mettait, toi et Hadès étiez fait pour vous croiser, pour ne faire plus qu'un. Tout était en vain depuis le départ... Et quant à Amphitrite... Elle a commis une chose atroce, pourtant, je n'arrive pas a arrêté de l'aimer, chaque jour, elle est encore là... C'est faible, c'est une faiblesse immonde Lydia, d'être encore dépendant d'une personne qui peut te donner l'amour et la passion la plus forte, mais aussi la haine la plus puissante. Le lien unissant deux âmes-sœurs est un chaos total.
Je frissonnais en entendant ses paroles, son regard était tellement perdu, peiné. Stefanos avait souvent ce regard, même lorsqu'il souriait, ses yeux avaient cette ombre de tristesse, et je comprenais mieux pourquoi maintenant.
-Qu'a-t-elle fait Stefanos ? demandais-je hésitante.
Il planta son regard au mien et ses traits de visage se crispèrent, je regrettais d'avoir posé la question aussitôt.
-Désolée, je ne voulais pas... commençais-je, mais il me coupa la parole.
-Elle... Amphitrite a vendu l'âme de notre fils non né à Héra. En échange de devenir une déesse, elle a donné la vie et les pouvoirs d'une âme innocente à Héra.
Mon sang se glaça et j'écarquillais les yeux sous le choc.
-Ô mon dieu... Elle... Elle a tué votre... bébé ? demandais-je sous le choc les larmes aux yeux.
-Elle l'a fait, le pouvoir unissant des âmes-sœurs est des plus dangereux Lydia, pour rester avec ton amour, tu peux être prêt à faire des choses impardonnables. Le lien peut t'embrouiller l'esprit. Amphitrite a eu un moment d'extrême faiblesse, les néréides vivent très longtemps, mais ne sont pas immortelles. Amphitrite avait peur d'être séparée de moi, et Amphitrite voulait les pouvoirs d'une déesse, elle voulait cela au point de se laisser aveugler. Et tu vois Lydia, malgré cela, malgré qu'elle ait tué ce qui était le fruit de notre amour, je n'arrive pas à arrêter de l'aimer. Je la hais de tout mon âme, mais je l'aime autant, tellement que je passe des heures à attendre au bord de ce fleuve noir à entendre ses cris de douleurs, juste pour la revoir quelques instants.
Je ne pus empêcher les larmes de couler plus longtemps, mon cœur se serra, Stefanos avait tout de même tout d'un frère pour moi, et jamais je n'avais même imaginé qu'il portait une douleur aussi profonde dans son cœur. Il avait perdu ses pouvoirs, son fils, son âme-sœur, il avait tant perdu, et il n'avait pourtant pas succomber.
-Hey...murmura-t-il gentiment en me prenant dans ses bras, je n'ai pas dit ça pour te faire pleurer princesse.
Je le serrais contre moi en essayant de cesser mes larmes.
-C'est horrible... C'est...
-Ça l'est Lydia, mais il en est ainsi. Ce que je voulais t'expliquer c'est que, peu importe ce que tu fais, tu ne peux pas y échapper. Ton destin a été scellé depuis bien longtemps, tu ne peux échapper à ce lien avec Hadès, et il ne le peut pas non plus, peu importe la haine que tu ressentiras pour lui, peu importe tout ce qu'il te fera, tu l'aimeras aussi, et ce, pour l'éternité.
-C'est plus une malédiction, murmurais-je.
-Ça l'est Lydia, mais c'est aussi le plus beau des sorts...
Hii ! En espérant que ceci vous a plu,
Bon week-end ! 🌹
Xoxo🦋-EH
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