Talia
J'attends un signe de sa part, je veux voir qu'elle est réellement attentive à ce que je vais lui dire. C'est toute sa vie qui va changer, elle sera embarquée dans une aventure à laquelle elle ne peut absolument pas s'attendre. Son esprit va découvrir des choses inconcevables pour elle et j'espère qu'elle réussira à faire ce qui est attendu d'elle. De toute façon, ce n'est pas comme si elle allait avoir le choix...
Ambre hoche doucement la tête, avec un air très concentré, son petit nez retroussé lui donne un visage tout mignon. Je pense qu'elle tente de faire bonne figure, de montrer qu'elle est forte alors qu'elle ne sait pas ce qui l'attend. Mais elle ne me berne pas, je vois dans ses yeux qu'elle ne comprend pas et qu'elle essaye tant bien que mal de cacher sa peur. J'avoue que je dois faire un peu flipper à la fixer comme ça aussi. Elle a bien senti que tout ceci est très important, mais elle le sous-estime largement. Ce n'est pas seulement important, c'est vital.
Elle me rend mon regard et je décide qu'il est réellement temps de tout lui déballer. Alors, je ferme brièvement les yeux afin de concentrer toute mon énergie ainsi que celle aux alentours. Je rassemble toutes les forces présentes autour de moi, les liant les unes aux autres comme des perles sur une ficelle, formant comme un collier. Je dirige mon bijou imaginaire vers mes paumes ouvertes vers le ciel, l'enfilant, il me caresse la peau.
Je rouvre les yeux et voit Ambre qui m'observe avec de grands yeux. Je jette un coup d'œil autour de moi et constate que j'ai réussi. Le salon s'efface imperceptiblement, comme un brouillard, pour nous plonger dans un noir total, ne laissant filtrer aucune lumière. Mes doigts s'illuminent d'une lumière bleue, brillante comme une étoile qui embellit le ciel de son aura. Les fins filaments de magie s'en échappent à la manière de lucioles qui cherchent à fuir la nuit, pour venir s'enrouler tendrement entre eux.
La lumière dessine une forme très distincte dans les airs. Un berceau bleu apparait sous nos yeux, flottant dans les airs, éclairant la pièce. A l'intérieur de ce petit lit se trouve un poupon, un ours en peluche sous le bras, le pouce englouti par la petite bouche fine de l'enfant. Des libellules volent au-dessus du bébé, dans un cercle infini, occupant ses grands yeux qui brillent.
Une nouvelle personne s'approche du berceau, tendant les bras vers la petite. La main est sèche et des routes sinueuses se creusent dans sa paume qui se pose doucement au creux de celle de l'enfant. Les petits doigts se resserrent tendrement autour de la main de sa grand-mère qui l'observe avec un regard pétillant malgré son extrême vieillesse.
L'image se rapproche à grande vitesse de la tête de la vieille femme et nous plongeons dans ses propres souvenirs, cent-huit ans en arrière. Nous nous retrouvons au cœur de jardins enneigés au milieu desquels court une petite fille blonde, coiffée de deux petites nattes qui se balancent dans son dos au rythme de ses courtes enjambées. Elle est emmitouflée dans une cape beige qui se serre autour de ses épaules pour la protéger du froid enivrant.
Un frisson me fait trembler, comme si j'étais réellement sous cette poudre blanche. Pourtant, je suis consciente d'être toujours dans la Cache, assise et bien au chaud, mais mon illusion est trop réaliste pour que mon cerveau enregistre l'information et il décide donc de se donner à cœur joie pour croire que je suis glacée. Je jette un œil à Ambre, en face de moi, qui, passé la surprise de voir apparaître des images bleutées formant une histoire, observe attentivement ce qui se déroule sous ses yeux.
Je reporte mon attention sur la scène et l'enfant aux yeux verts qui s'arrête pour créer un bonhomme de neige à l'image de son ours en peluche qu'elle sort vivement de sous sa cape. Elle le pose à côté d'elle et entreprend d'amasser de la neige en un tas désordonné qui jonche l'herbe mouillée. La poudre blanche glisse et ne tient pas en place, ce qui agace la petite blonde. Elle finit par se lever, retire ses gants bleus et donne un coup de pied dans son petit tas. Puis elle ferme les yeux, repose ses genoux trempés dans la glace et pose ses petites mains sur son ébauche de bonhomme. Des lignes violettes s'en échappent et viennent former de longs fils autour de la neige pour les faire s'envoler en un tourbillon éclatant devant elle. Après quelques secondes, l'enfant baisse ses mains et sa création retombe doucement, formant un petit ours enneigé, parfait. Satisfaite, elle positionne sa peluche à côté, observe la ressemblance, récupère son ami et tourne les talons, déjà prête à trouver un autre jeu plus amusant.
Notre image s'estompe tandis qu'elle s'éloigne de plus en plus. Nous sommes toujours au même endroit mais cette fois ci, l'herbe verte est exhibée aux yeux de tous. Plus aucune trace de neige. L'enfant est devenue une adolescente qui semble avoir entre seize et dix-sept ans et se rapproche à grands pas pour retrouver un garçon assis sur le bord de la fontaine qui lance des formes géométriques faites d'eau dans les airs. La jeune fille porte une longue robe beige qui met sa peau tannée par le soleil en valeur. Ses longs cheveux blonds sont rassemblés en une tresse qui dévale son dos jusqu'à ses hanches, traçant ses formes apparentes.
Elle s'assoit tout près du jeune homme qui lui dépose un timide baiser sur la joue. Il porte un costume bleu clair et blanc qui va parfaitement avec la robe de sa compagne et qui les mets tous les deux en valeurs en leur créant une aura éclatante. Ils discutent joyeusement, étrangement observés par un homme quelques mètres plus loin, qui effectue quelques tours autour de buissons, faisant semblant d'examiner quelque chose au sol, afin de mieux observer le jeune couple.
Le garçon dépose sa main sur celle de la jeune fille face à lui et approche maladroitement son visage du sien, hésitant. Il pose ses lèvres sur les siennes et les retire presque aussitôt, craintif de sa réaction. Mais l'adolescente attrape la nuque de son amoureux et l'embrasse tendrement. C'est un baiser doux, apaisé, qui enivre les deux jeunes, heureux d'être ensemble, sous le soleil éclatant.
La tresse blonde se soulève tandis que leurs corps s'entrelacent doucement, et un cercle bleuté les entoure quelques secondes avant de disparaitre. Au loin, l'homme se retourne et s'évapore à son tour, emportant la scène dans ses pas.
Une nouvelle image apparaît devant nos yeux, c'est la salle du trône principal d'Esnia. La jeune fille que nous venons de voir a quelques années de plus et porte une magnifique robe blanche. Les manches bouffantes se resserrent au niveau de ses avant-bras et un léger décolleté plonge entre ses seins. Une fine ceinture blanc cassé enserre sa taille de guêpe et ses longs cheveux blonds sont coiffés en une couronne sur le haut de sa tête, laissant le reste des mèches dorées s'échapper. Une traine grandiose s'étend derrière elle, laissant les tulles virevolter avec le filet d'air qui s'échappe de l'entrée. Elle porte une fine alliance et à son bras se trouve l'homme à qui elle vient de prononcer ses vœux de mariage.
Celui-ci porte un costume de cérémonie officielle, les épaulettes dorées sur une veste rouge agrémentée d'un pantalon noir. La barbe parfaitement taillée, il observe autour de lui en offrant son plus beau sourire, aussi heureux que jamais.
Les deux mariés marchent au milieu d'une foule en liesse qui scande le nom de la jeune femme, Esly. Celle-ci gravit les quelques marches qui la sépare du trône et de ses parents. Arrivée en haut, elle se retourne vers son peuple et effectue une révérence pour la dernière fois avant de se diriger vers le centre de l'espace surmonté où se trouve les trônes. Son père ôte la couronne présente sur sa tête et la dépose sur celle de sa fille. Il s'incline ensuite en lui lançant un regard plein de tendresse et la foule en fait de même immédiatement, saluant leur nouvelle reine.
Le prince, mari de la reine, la rejoint en haut des marches et s'accroupit face à elle, lui dévouant sa vie. Elle lui fait signe de se relever et lui tend la main qu'il saisit doucement pour s'aider. Il dépose un baiser sur sa joue et se tourne à son tour vers la foule qui applaudit ses nouveaux souverains. Puis, ils se retournent pour aller s'asseoir sur les deux trônes qui leur reviennent, comme le veut la tradition.
Mais ils n'ont pas le temps de s'asseoir que, soudain, une flèche file à toute allure et vient se ficher directement dans le cœur du prince qui s'écroule sur le coup. Esly jette un regard anxieux à son mari, en pleine incompréhension. Elle le voit au sol, du sang s'écoulant de la peau transpercée et elle se jette à ses côtés, maculant se robe blanche de rouge. Elle pose ses mains autour de la plaie pour compresser le flot continu mais des larmes viennent lui brouiller la vue. Elle commence à crier pour appeler à l'aide. Un brouhaha emplit tout à coup la salle et les gens s'agitent, comprenant tout à coup que quelqu'un vient d'attenter à la vie du prince.
Les gardes royaux s'activent, certains se précipite à la recherche du meurtrier, d'autres s'occupent de la foule et trois hommes s'approchent de la reine et lui somme de se relever pour évacuer le plus vite possible. Elle refuse en faisant non de la tête, s'agrippant au corps de son mari, mais les gardes l'attrapent par le bras pour l'emmener à l'abri. Elle n'a pas le temps de réagir que son père et sa mère les suivent et ils s'engouffrent dans une salle derrière le trône, le corps du prince emporté par les gardes royaux, hors de la vue du peuple.
L'image s'efface à nouveau et nous nous retrouvons cette fois face à la reine mère et sa fille dans une pièce vide, excepté les deux chaises sur lesquelles elles sont assises et une petite commode dans un coin de la salle sur laquelle est posée la couronne royale. La reine est agenouillée à côté de sa mère et enfoui son visage dans les genoux rassurants de sa génitrice pour y déverser toute sa tristesse. Elle lui caresse affectueusement les cheveux, tentant tant bien que mal de l'apaiser, des larmes discrètes dévalant ses joues humides, restant forte pour sa fille qui vient de perdre l'amour de sa vie.
Cette scène rapide mais riche en émotions disparaît déjà et Ambre et moi sommes plongées dans un nouveau lieu. J'ai beau avoir vu ces événements des dizaines de fois, voir l'ancienne reine dans cet état me fait toujours autant mal au cœur.
Ici, la guerre fait rage. L'assassinat du prince a provoqué de nombreuses altercations civiles et le château est assiégé par une foule en colère, elle-même attaquée par un autre groupe. Les deux parties s'affrontent à coup d'objets trouvés dans les maisons ; pieux, pelles, morceaux de bois, barres de fer, rouleau à pâtisseries... D'un côté, les réfractaires au nouveau gouvernement, et de l'autre, le soutien à la royauté. Mais aucuns des deux partis ne semble prêt à laisser l'autre avancer de quelques pas de plus et sont décidés à éliminer leur ennemi jusqu'au dernier.
Discrètement, apparaît Esly, la reine, au sommet d'une tour. Elle domine toute la cité de par sa position et balaye du regard les rixes sous ses pieds. Elle porte un poupon dans ses bras et son fils est accroché à sa jambe, observant avec attention le combat avec ses yeux d'enfants. La mort de son père l'a fortement affecté et sa profonde ressemblance avec celui-ci est flagrante. Ses cheveux d'un noir ébène contrastent avec ceux de sa mère, tout comme ses yeux bleus.
La reine observe ses deux enfants, dépose sa fille dans les bras de son frère et frappe trois fois dans ses mains, le visage toujours impassible. Une filament bleu s'en échappe à une vitesse fulgurante et va s'écraser sur le premier nuage qui décore le ciel. Le silence se fait immédiatement au sol et chacun relève la tête pour observer sa reine. Certains l'applaudissent, et d'autres, au contraire, la hue avec véhémence. Elle impose malgré tout le calme en fermant les yeux brièvement et en armant ses bras devant elle afin de laisser s'échapper six filets de lumière au bout de ses doigts. Plus personne ne bouge et tout le monde observe avec attention les agissements de leur souveraine, attendant soit la meilleure occasion de la descendre, soit de l'acclamer.
Deux des brins de lumière viennent entourer les deux enfants qui entourent leur mère, les soulevant doucement du sol et s'insinuant dans leur cœur, rependant une douce chaleur en eux. Les quatre autres lacets enchantés se dirigent vers des jeunes, choisis par la magie elle-même, dans la foule. Deux de chaque parti, une petite fille et un petit garçon de chaque côté, les six Choisis se retrouvent perchés dans les airs sous les regards ébahis de la foule, formant un cercle parfait qui se met à tourner lentement. Deux bébés, deux enfants et deux jeunes adolescents. Les filaments éclairent tous leurs corps et viennent s'entrelacer au centre de cet étrange petit groupe, flottant dans les airs.
La lumière dessine une immense carte bleue, projetée comme sur grand écran au-dessus de toutes les têtes. Six régions se détachent du pays ébauché par le crayon lumineux et chacune d'elles vient se poser sur un des enfant.
Semblant réaliser que des enfants sont suspendus dans les airs, le spectacle des six jeunes fait tout à coup réagir quelques personnes sous leurs pieds qui se mettent à crier à la reine de les faire descendre immédiatement. C'est ce que la souveraine effectue dans un second temps, après avoir lancé un dernier éclair bleu dans les airs, émettant un grondement sourd au-dessus de son peuple médusé. Les enfants retournent auprès de leurs parents respectifs, déposés par la magie inconnue de la femme qui les gouvernent.
L'image devient floue et nous changeons encore d'endroit, suivant la chronologie des événements.
Ici, un homme se bat en duel avec notre reine et tente de lui asséner un uppercut en pleine mâchoire mais Esly réagit à temps et l'envoie au sol pour quelques secondes. Elle se précipite vers lui et commence à créer un globe de magie phosphorescent. Enragé, l'homme se relève, lance une épée droit vers son adversaire qui bouge trop tard, occupée avec sa sphère, laissant l'arme mortelle se planter dans sa cuisse et répandre son poison noir. La reine chute lentement au sol tandis que de longues lignes noires commencent à se diffuser sur sa peau, mais elle continue à créer sa bulle bleuté jusqu'à la fin. Elle a le temps de murmurer quelques mots incompréhensibles avant de projeter sa création sur le dos de l'homme habillé intégralement de noir et de rendre son dernier souffle. Caché sous une cape, l'agresseur se prend de plein fouet le globe de la reine et, alors qu'il allait s'emparer d'une carte du pays sur la table devant lui, il chute et son arme vient se ficher en plein sur le papier, sur une petite île au sud-est de la carte. L'image disparaît tandis que l'homme hurle de rage et que son couteau se désintègre dans sa main.
A l'endroit où le meurtrier a planté maladroitement son poignard, de réelles lianes noires viennent s'élever dans le ciel et former une bulle complétement isolée du reste du monde autour de l'île. Les habitants frappent de toute leurs forces contre la barrière invisible qui les coupent du monde extérieur. L'Île d'Ivoire revêt une couleur rosé lorsqu'un dernier reflet de magie lancé en détresse s'abat sur la paroi, depuis l'intérieur, avant de clore définitivement l'entrée et la sortie.
L'image meurt en même temps que l'Île succombe.
Nous nous trouvons maintenant devant une église, sous une pluie torrentielle. Un cercueil trône au milieu d'un attroupement immense de civils et de soldats décorés de rouge et de doré. Une jeune femme dépose une magnifique rose sur la tombe de sa mère partie pour toujours, tout en laissant ses larmes couler le long de ses joues, les yeux mi-clos. Le sceau royal, une étoile colorée entourée d'un cercle doré et traversé par une branche du même éclat, est peint sur le devant de la bière.
Juste à côté, on peut lire les inscriptions suivantes :
∙ Esly Niara, reine et fondatrice d'Esnia ∙
Chacun des Esniens présents posent une main, parfois une fleur, tour à tour sur le cercueil avant qu'il soit déposé au fond de la tombe somptueuse. La reine est enterrée aux côtés de son mari, selon ses derniers vœux. Sa mort est pleurée par tout le royaume et seuls deux hommes semblent passifs quant aux événements, un homme caché par son parapluie noir et ses habits chics tout aussi ternes, et Toron, le prince, fils d'Esly, qui fixe intensément le cercueil de sa mère, une seule larme dévalant sa joue rugueuse.
Quand la dalle se referme, la scène disparaît à son tour, emportant Esly dans les limbes.
Nous sommes dorénavant en plein milieu d'un hôpital, plus moderne, sans trace de magie, et des cris retentissent. Un homme tourne en rond dans une pièce vide et écoute les cris incessants de sa femme, n'ayant pas accès à la salle alors qu'il n'a qu'une envie, lui porter secours. Tout à coup, les hurlements s'arrêtent pour laisser place à des pleurs de nourrisson et une femme ouvre la porte, faisant sursauter le jeune père qui ne s'y attendait pas tant il est stressé. La sage-femme hoche simplement la tête, un sourire au lèvre et l'homme se détend automatiquement, un poids s'ôtant de ses épaules.
Il se précipite jusqu'à la salle d'accouchement et voit sa femme avec un bébé dans les bras. Il s'approche d'elle et l'enlace tendrement, prenant garde à ne pas compresser son nouveau-né qu'il contemple avec des étoiles dans les yeux, fier d'être père. Il interroge sa femme du regarde elle hoche la tête en souriant, alors, il prend sa fille dans ses bras, la balançant doucement au creux de ses coudes, pour l'apaiser. Il forme une petite boule d'eau au milieu de la paume de sa main et nettoie le front poisseux de son bébé qui attrape son doigt en observant son père, les yeux illuminés par une magnifique lueur, qui semble « magique » selon les sage-femmes.
L'image plonge dans le regard intense de l'enfant et en ressort dans le même berceau que précédemment, c'est notre scène de départ. La petite fille agite ses minuscules mains autour d'elle et tente d'attraper les cheveux de la vieille femme penchée au-dessus d'elle, en vain, car Esly n'est pas réelle, ce n'est qu'un fantôme venu rendre visite à sa petite-fille. En lui soufflant quelques mots et lui glissant un petit mot dans la main, l'image de son spectre s'efface doucement laissant place au poupon devenu grand, assis sur son lit. La petite fille doit avoir environ treize ans et lit pour la première fois le papier laissé par son aïeule. Sur ce morceau de feuille est écrit quelques mots :
« Tu la verras grandir et tu seras l'un de ses piliers. Donne lui la rose.. Retiens mes mots, je te fais confiance Eléonore. Je t'aime. Esly. ».
Eléonore serre le mot entre ses mains, hoche la tête et le range dans une petite boîte fermée à clé qu'elle cache sous son matelas. Dans cette petite boîte se trouve une petite rose en verre à l'intérieur de laquelle une brume rouge danse. Avant de ranger sa boîte, la jeune fille récupère cette petite représentation de l'astre et l'englobe dans ses mains. Quand elle rouvre ses paumes, la visage d'Esly apparaît et sa voix l'accompagne :
« L'année de la Lumière laissera place à l'année du Renouveau. La plus puissante entité magique, la Boussole, sera retrouvée grâce à la Rose, une femme aux pouvoirs doublés, descendante de lignée royale, représentant les flammes et l'éclat. Ce jour-là, les deux ne feront plus qu'un et la Boussole libérera l'Ile d'Ivoire. La Rose atteindra le temps d'éclore et la Boussole de diriger son pays dans le bon sens pour Esnia et la paix.
Prends garde chère Rose, sur ton chemin jusqu'à la Boussole, tu seras confrontée aux épines qui tenteront de dévier ta route. Tu sauras t'entourer et compter sur tes pétales afin de braver les ravins et mener ta mission à bien : Sauver Esnia. Ta route sera truffée d'illusions et prends gardes à ce que tu penses réel ou inéluctable, ce n'est pas toujours ce que tu crois... »
La magie que je crée avec mes doigts pour Ambre s'éteint petit à petit, effaçant un par un les mots de l'ancienne reine d'Esnia. Le salon de la Cache réapparait au fur et à mesure que la Prophétie du Renouveau disparait, prophétie qui va changer la vie de ma protégée à partir de l'instant où elle comprendra que c'est réel.
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