Ambre
J'ouvre les yeux et la première chose qui me vient à l'esprit c'est « blanc ». Du blanc partout, tout est blanc, intégralement blanc. Je referme rapidement mes yeux pour les protéger de cette clarté soudaine qui me brûle. Quand je les ouvrent, j'observe la pièce dans laquelle je me trouve et vois une femme habillée d'une blouse blanche s'approcher de moi d'un pas léger.
— Tu es réveillée. Comment vas-tu ?
Je tente de répondre mais ne parviens qu'à émettre un son rauque qui me brûle la gorge.
— Tu es à l'hôpital. Dans la chambre 520 plus précisément, dit-elle comme si elle avait deviné ma question à travers mon râle. Tes poumons sont fragiles Ambre, tu as avalé une grande quantité de fumée, ce qui les a endommagés. Ne t'inquiète pas, d'ici quelques minutes tu pourras de nouveau utiliser ta voix, prends ton temps.
A l'hôpital ? Qu'est-ce que je fais à l'hôpital ? Que s'est-il passé ? De la fumée ? Pourquoi ? Dans quel pétrin me suis-je encore fourrée ? Ne peut-elle pas me donner des informations au lieu de me faire attendre comme ça ? Je crois que l'infirmière comprend ma demande à travers mes yeux car elle commence à me répondre :
— Tu ne te rappelles de rien ?
Je hoche simplement la tête de droite à gauche pour lui faire comprendre que non, effectivement que je ne me rappelle de rien. Mais je pense que ça se voit non ? je pense en me retenant de le dire à voix haute. Mais en croisant le regard dur de Laure, prénom que je lis sur son badge, je me ravise à lâcher une phrase cinglante. Que s'est-il passé de si grave ? Est-ce que maman va bien ?
— Tu as eu..., commence l'infirmière.
La porte s'ouvre en grand et une autre femme vêtue de la même blouse blanche que Laure entre en trombe dans la pièce. Je sursaute et tente de me redresser sur mon lit d'hôpital, mais je suis stoppée dans mon mouvement précipité par un tube qui sort de mon bras, une perfusion. Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions que la femme au visage austère, encadré par de petites mèches d'un blond laiteux s'adresse à Laure :
— Tu peux partir, je prends le relais, va te reposer.
Cette phrase aurait pu paraître très gentille d'une collègue pour une autre, attentionnée, si elle n'avait pas été prononcée avec un ton cinglant, sonnant comme un ordre.
— Le docteur Garet m'a explicitement demandé de rester auprès d'Ambre, pendant sa phase de réveil. Afin de lui expliquer calmement la situation et...
Le fait qu'elle me nomme par mon prénom semble si familier, j'ai l'étrange impression de l'avoir déjà rencontrée.
— Il m'a demandé de prendre ton relais. Prends ta pause.
—Tu sais comme moi que c'est important pour une personne en phase de réveil d'avoir une personne à qui parler.
La vieille pie assène comme un couteau :
— Il a changé d'avis.
Son ton est sec et ne laisse pas de place à la discussion. Je ne sais pas s'il y a une hiérarchie chez les infirmières mais celle-ci a visiblement l'air plus haut placée que Laure. Cette dernière se lève, le dos raide et la tête droite. Ce n'est que maintenant que je le remarque mais elle a une longue chevelure d'un bleu nuit profond. Ses cheveux tombent en cascade dans son dos, encadrant doucement ses hanches fines. Sa démarche est si légère qu'on croirait presque qu'elle glisse sur le sol. Elle est magnifique, semblant entourée d'une douce aura bleutée qui procure un sentiment de bien-être rien qu'en l'observant.
En sortant, Laure me lance un clin d'œil qui signifie très probablement qu'elle déteste l'autre vieille pie et qu'elle me rejoindra ensuite pour terminer notre conversation.
Cela me rassure et me donne un sentiment de sécurité, enfin très maigre ce sentiment puisque je suis dans un hôpital avec une infirmière à la peau blanche comme un cadavre et aux courts cheveux blonds comme du lait caillé et qui vient de rembarrer sa collègue. Son apparence grisâtre contraste fortement avec la beauté époustouflante de l'infirmière qui vient de passer la porte. Avec tout ça, je n'ai même pas ouvert la bouche, j'ai juste assisté à leur petite altercation comme si j'étais au cinéma. Sympa l'accueil. Je redresse les épaules, comme si cela pouvait me donner du courage et tourne ma tête vers l'infirmière, m'apprêtant à lui poser une question, enfin tenter d'utiliser ma voix d'abord.
Je suis surprise de la voir à quelques centimètres seulement de moi.
— Bon, je n'ai pas que ça à faire moi ! Déjà que j'ai eu du mal à faire partir l'autre bleue ! Fais de beaux rêves Ju.
J'aperçois trop tard la seringue qu'elle tient dans la main et qu'elle m'enfonce violemment dans les côtes. Je vois son prénom : Claire. Et puis, le noir, encore une fois.
Pourquoi m'a-t-elle appelé Ju ?
***
J'ai l'impression d'avoir dormi des années et des années. Mon cerveau est comme embué et semble tout droit sorti d'un cauchemar. Ma tête bourdonne et me fait un mal de chien et mon nez me pique, brûlé par une odeur âcre de moisissure. Que se passe-t-il ? Et surtout, que s'est-il passé ?
Je tente de réfléchir mais mon esprit refuse de coopérer, je secoue la tête pour tenter de chasser cette sorte de buée qui m'embrouille, très mauvaise idée. La douleur éclate dans ma tête, comme des milliers d'aiguilles enfoncées toutes au même moment sur toutes les parties de mon visage. Il me faut quelques minutes pour parvenir à reprendre ma respiration, quand la douleur s'amenuise.
Tout à coup, tout me revient en mémoire, un violent flashback envahit mon esprit. Je revoie tout, mon réveil dans ma chambre en proie aux flammes, les pompiers, mon retour dans ma chambre, ma lévitation, ma mère, l'hôpital, Laure, Claire.
Claire ! L'infirmière ! Elle a enfoncé une seringue pleine de liquide bleu dans mes veines, mais quel était ce produit ? Et où suis-je ? Toujours à l'hôpital ? Est-ce qu'elle est ici ? Je frémis rien qu'à penser que cette femme pourrait se trouver dans la même pièce que moi. Peut-être que c'était juste un médicament et qu'on m'a emmené au bloc opératoire ? Non mais tout de même ils sont censés expliquer à leurs patients comment ça va se passer non ?
J'entends le crépitement d'un feu mais je frissonne. Ma vision, trouble à mon réveil, se rétablit peu à peu. Je tente de me relever mais mes membres refusent de m'obéir, ils sont paralysés. Je suis en position allongée, sur ce que je suppose être une table en bois, à en croire la rigidité sous mon crâne, la tête relevée par, probablement, une planche ou un morceau d'une quelconque matière. Je parviens tout de même à bouger les yeux et à balayer la pièce du regard.
Au-dessus de moi je peux voir de vieilles poutres décrépies, rongées par les mites, à moitié décrochées du plafond, pendant telles des cadavres au bout d'une corde. Sur ma droite se trouve un vieux canapé miteux, d'un rouge sale, dont la mousse sort par ses coussins éventrés. Une petite lampe éclaire faiblement la pièce, diffusant un mince filet de lumière qui me permet de mieux voir autour de moi. Les murs sont gris et sales, de la tapisserie se décolle dans les coins de la pièce, abîmés par le temps et l'humidité. A part ces quelques éléments, la pièce est pratiquement vide. Hum, rassurant...
Je ne comprends pas pourquoi je suis là, peut-être est-ce un canular pour une émission de télé, peut-être que maman est au courant et qu'elle va sortir de la pièce en me criant que tout ceci n'est qu'une géante blague et que nous allons rentrer chez nous. Je suis bien consciente que je rêve mais bon, est-ce qu'un peu d'utopie dans ce monde ne peut-il pas faire que du bien ? Si. J'ai décidé que oui, j'ai le droit de rêver non ?
Je peux maintenant me redresser, la produit perd de son effet, mais je me rends compte que mes poignets sont liés par des petites chaînes, à la grosse table massive sur laquelle je suis allongée. Mes membres sont tout engourdis du fait de l'immobilité forcée. Je tente quelques mouvements, en vain. Dans l'angle droit de la pièce je vois une petite porte grise, entrouverte, qui se fond dans les murs qui l'entoure.
Tout à coup, des voix s'échappent de cette fine ouverture :
— Dès qu'elle sera réveillée tu pourras commencer.
C'est une voix grave, qui, je suppose, appartient à un homme. Son ton est glacé et vide d'émotions.
— As-tu fait amener tout le matériel nécessaire ?
Du matériel ? Mon sang se glace. J'ai un très mauvais pressentiment, cette voix ne m'inspire absolument rien de bon. Du matériel ne peut être utilisé que dans un hôpital et probablement avec un accord du patient ou je n'en sais rien moi ! Mais l'atmosphère de cette pièce étrange m'angoisse et je n'ai pas confiance, est-ce que je me suis faite kidnapper par des trafiquants d'humains ? Toute une série de scénarios tous plus glauques les uns que les autres se dresse dans ma tête et je panique un peu.
Puis je réalise, est-ce que la personne derrière la porte est au courant de ce qu'il s'est passé dans ma chambre ? Non, c'est impossible, il n'y avait que moi dans la pièce. Je veux protéger ce moment, je ne comprends pas ce qu'il s'est passé mais ce que j'ai ressenti n'appartient qu'à moi. Je crois aussi que j'ai peur. Peur pour la suite, peur pour moi-même, peur car je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe et que ça commence aussi à me taper sur le système.
— Oui, tout est posé à l'entrée.
Cette fois-ci c'est une petite voix fluette qui a pris la parole, peut-être une femme.
— Parfait. Plus vite nous en aurons terminé avec elle, plus vite nous pourrons nous occuper de...
Merde je n'entends pas la suite de sa phrase.
— Je vais aller vérifier si les sédatifs que tu lui as administrés font toujours effet.
Des pas lourds se rapprochent et, d'instinct, je ferme les yeux. Si des sédatifs m'ont effectivement été administrés, ils ne font plus effet. Et si je fais semblant de dormir pendant encore quelques minutes, peut-être retarderais-je le moment où ils décideront de me torturer, enfin si c'est ce qu'ils comptent faire. Mais s'ils veulent « en finir » je ne suis pas assez bête pour penser qu'ils veulent juste aller déguster un bol de fraises avec moi. A la pensée des fruits juteux je salive et mon ventre, qui n'a rien avalé depuis des heures, émet un petit gargouillement que je tente de réprimer.
Deux secondes après, la porte s'ouvre doucement et une personne, que je devine être l'homme à la voix grave, entre dans la pièce sombre. Heureusement que je n'ai pas pensé aux fraises tout de suite, je me serais faite démasquée.
Je calme ma respiration et tente d'apaiser les battements de mon cœur, ce qui s'avère difficile. Je régule mes paupières afin qu'elles ne tremblent pas. Je sens une présence au-dessus de ma tête, puis, tout près de ma bouche. Il vérifie ma respiration et je me félicite mentalement de l'avoir calmée. Après les quelques secondes les plus longues de ma bien, l'homme se décale et annonce à ses acolytes que je suis toujours endormie.
— Si elle ne se réveille pas d'ici une heure, nous entamerons la procédure d'extraction, qu'elle soit endormie ou non, dit-il d'une voix forte.
J'entends vaguement la femme restée de l'autre côté qui répond positivement. Quand l'homme ferme enfin la porte je souffle bruyamment, me plaquant automatiquement une main sur ma bouche pour étouffer le bruit. Tiens, je ne suis plus attachée ? Je découvre les chaînes qui me retenaient prisonnière, fondues sur le sol. Je n'ai même pas senti de brûlure sur ma peau.
Il ne faut pas qu'ils m'entendent et je n'ai pas le temps de m'attarder sur ce détail. Je prends tout de même quelques minutes pour me calmer avant de retirer ma main devant mon visage. Je rouvre les yeux prudemment, comme si je m'attendais à ce que l'homme soit resté dans la pièce, ce à quoi je n'avais pas pensé. Mais non, rien. Je suis de nouveau seule. En même temps, il aurait eu le temps d'agir trois fois déjà.
La seule idée qui me vient à l'esprit, c'est fuir. Fuir le plus loin possible. Si finalement je ne me suis fait rien de plus que des films et que personne ne me veut de mal, alors ils comprendront que j'ai eu peur, et dans le pire des cas je me prendrais peut-être une soufflante par quelque médecin. Mais mieux vaut se tromper que de rester une minute de plus ici.
Il m'est maintenant possible de bouger complétement, alors je descends doucement de la table en bois qui me répugne. Je pose un pied à terre, puis l'autre, avant de me redresser entièrement sur mes jambes qui ont du mal à soutenir mon poids. Je garde une main sur la table où j'étais allongée pour éviter de m'étaler par terre.
Je ne l'avais pas remarqué au préalable mais au-dessus du vieux canapé se trouve une vieille lucarne aux carreaux cassés, laissant échapper un mince filet d'air frais dont je gorge mes poumons. Juste en dessous, un petit miroir. Je m'en approche à pas feutrés et me contemple dans la glace sale.
Mon visage émacié fait peur à voir, il est plein de poussière, comme si on m'avait trainée dans la cendre. Mes joues sont creuses, depuis combien de temps n'ai-je pas mangé un morceau ? Comme s'il attendait ce signal pour se manifester, mon ventre émet un nouveau grognement sourd. Il va falloir que je trouve quelque chose à me mettre sous la dent. Mes cheveux sont emmêlés et forment une touffe sombre sur ma tête, accentuant mon regard vert, cerné et fatigué. Ma bouche et ma gorge sont sèches et j'humidifie rapidement mes lèvres en passant ma langue dessus. Je porte une blouse d'hôpital blanche, noircie et déchirée au niveau des épaules. Mes pieds fins sont dénudés, tout comme mes mains aux ongles longs et déformés.
Mon reflet me renvoie une image de moi qui m'effraie et m'apporte encore plus de résolutions quant à la solution qui s'offre à moi, la fuite. Je me détourne, dégoutée par ce que je vois, de la glace et de son reflet, reflet que je ne considère pas réellement comme mien vu la tête que je fais. Oui je suis dans le déni, et alors ?
Un craquement provenant de la fenêtre me fait brusquement sursauter. Je lève la tête mais ne vois rien. Je retiens mon souffle et me précipite derrière l'accoudoir déchiré du canapé pour me cacher. Un corps atterrit gracieusement et sans un bruit sur le sol et se relève tranquillement. C'est une fille qui semble avoir mon âge et elle vient littéralement de passer par la toute petite lucarne.
Elle se tourne vers moi, absolument pas surprise de me voir accroupie derrière un vieux canapé dans une pièce miteuse, avec mon visage de cadavre. Oui, oui je ressemble vraiment à un cadavre là.
Elle me tend une main fine que j'attrape sans me poser de questions. Elle me relève avec une douceur infinie, je ne suis pourtant pas légère. Euh, qu'est-ce que je fais là ? Qu'est ce qui me dit que cette fille n'est pas une complice des personnes de l'autre côté de la pièce.
— Sais-tu escalader ? me demande-t-elle.
Sa voix est claire et douce comme du velours. Ses longs cheveux bruns tombent en cascade sur ses hanches fines. Sa peau est couleur café et elle porte une combinaison intégrale, moulante, mettant son corps parfait en valeur, assortie au bleu profond de ses yeux.
Je me rends compte que je l'observe depuis plusieurs secondes déjà, et que je n'ai pas répondu à sa question.
— Oui.
— Parfait, alors suis moi ! lance-t-elle d'une voix forte.
Mon bon sens se réactive d'un seul coup. Mais qui est-elle ? C'est d'ailleurs la question que je m'empresse de lui poser.
— Je m'appelle Talia.
— Je ne vous connais ni d'Adam ni d'Eve. Vous êtes avec les gens mauvais de l'autre côté ? arguai-je sans parler trop fort.
Talia souffle bruyamment avant de me répondre, exaspérée. Eh oh ce n'est pas ma faute si elle arrive comme ça en me demandant si je sais escalader. Sérieux ? Ce n'est quand même pas la première question qu'on pose à quelqu'un quand on vient d'apparaître par une fenêtre. On peut commencer par se présenter, je ne sais pas ? « Bonjour, je m'appelle Talia et je viens pour blablabla ».
— Je ne te veux aucun mal. Ces gens mauvais comme tu dis, et encore mauvais est un bien faible mot, tu t'en rendras compte bien assez tôt. Enfin bref, ces gens sont prêts à tout pour mener leur projet à bien, même à prendre n'importe quelle vie qui se met en travers de leur chemin. Je t'expliquerais tout quand nous nous serons enfuies d'ici. A moins que tu ne veuilles mourir cette nuit, ce dont je doute, je te conseille donc de me suivre.
Voyant que je ne réagis pas et que je l'observe toujours la bouche ouverte comme si elle me racontait une histoire, elle ajoute.
— Ah oui et aussi, je pourrais répondre à tes questions concernant ce qui s'est passé dans ta chambre.
Attends, pause.
— Comment êtes-vous au courant de ça ? criai-je presque avant de réguler ma voix pour éviter d'attirer l'attention. Vous étiez-là ?
L'idée qu'elle m'est vue me déplaît et je sens une forme de colère incompréhensible monter en moi.
— Je t'expliquerais plus tard ! Ils vont bientôt revenir, sa voix s'adoucit, peux-tu me faire confiance ? S'il te plaît ?
Je ne veux pas que les autres reviennent et Talia à l'air de vouloir m'aider. Je vais la suivre, j'aviserais plus tard en fonction de la situation pour déterminer si effectivement je peux réellement lui faire confiance. De toute manière, c'est toujours mieux que la torture ou je ne sais quelle expérience, non ?
— Oui, je réponds.
Elle me tire par le bras et me pousse vers la fenêtre.
— Passes tes jambes par-dessus la lucarne et tiens-toi bien aux carreaux. Je vais compter jusqu'à trois, quand le compte est terminé tu sautes, c'est bien compris ?
Euh...Non mais ça ne va pas ? Je ne vais pas sauter !
— Fais-moi confiance, me demande-t-elle alors que je tente de faire machine arrière et de reculer.
— Non mais vous êtes malade !
— Ambre, fais-le, ne t'inquiète pas, je suis arrivée par-là, non ?
C'est vrai. Malgré mes réticences, je pense à l'homme derrière la porte et je fais ce qu'elle me dit, enfin je passe juste mes jambes par la fenêtre et observe ce qui se passe en dessous de mes pieds. C'est extrêmement haut ! Je suis dans une sorte de gratte-ciel et je ne vois même pas le sol !
Talia commence à compter et je panique.
— Un. Deux.
Je ne discerne que des tâches vertes en bas de l'immeuble, je ne peux pas sauter d'un point aussi élevé, je vais mourir à coup sûr, personne ne peut survivre à une telle chute à moins d'avoir un parachute, ce que, à ma connaissance, je n'ai pas, et de se poser doucement. Il n'y a absolument rien à escalader ici.
La main chaude de Talia presse la mienne et je croise son regard. Je ne sais pas pourquoi, mais la vue de ses yeux bleus me font remonter tellement de sentiments de déjà-vu que je l'écoute.
— Trois !
Je luis fais confiance, je lui fais confiance, je lui fais confiance. C'est la phrase que je me répète en boucle quand je m'élance dans les airs.
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