Ambre
— Moi ? je-crie un peu trop fort, ce qui a pour conséquence de faire grimacer Talia qui me fait signe de baisser d'un ton.
— Tu es réellement en train de me dire que JE suis la Rose de cette prophétie qui sort de nulle part ? je m'exclame en baissant tout de même le volume de ma voix.
Je ne peux pas y croire. Depuis que la magie couleur cyan lumineuse s'est échappée des doigts fins de Talia j'ai l'impression de nager en plein délire ! Déjà que tout ce qu'il s'est passé ces dernières quarante-huit heures n'a pas été de tout repos, voilà maintenant qu'il faut me faire avaler que je suis la fille d'une prophétie sortie tout droit de...d'un monde hallucinant.
— Oui. C'est exactement ce que je suis en train de te dire. Tu es cette fille.
C'en est trop, je me lèvre brusquement. Je ne peux pas y croire. Est-ce que c'est une caméra cachée ? Oui ce doit être ça, les caméra-mens vont sortir d'une minute à l'autre de derrière un meuble en criant « Surprise ! Eh oui tu t'es faite avoir, tout cela n'était qu'une bonne vieille caméra cachée ! Si tu avais vu ta tête quand tu as cru que ta maison brûlait et puis quand tu as pensé avoir réellement sauté d'une tour ! On peut rentrer maintenant, ta mère t'attends. » Mais personne ne sort de derrière un meuble, pas de caméras ni de micros qui dépassent d'un coin de la pièce ou d'un rideau qui cacherait une personne qui a mal choisi sa planque.
— Et je suis censée te croire ? Je suis censée croire une magie bleue qui vient de m'emmener dans une sorte de film virtuel ?
Bon, dit comme ça, j'ai toutes les raisons de la croire. Effectivement si la magie existe, je peux très bien être celle qu'elle dit. Mais la magie n'existe pas ! A part dans Harry Potter bien sûr, mais nous ne sommes pas à Poudlard et à ce que je sache, il n'a pas été question une seule fois de baguette magique ou de grand méchant qui revient de la mort par je ne sais quel procédé lugubre !
— Rassure moi, tu ne vas pas m'annoncer que je suis une sorcière et que je vis dans une famille de Moldus ? Il n'y a pas de grand méchant revenu d'entre les morts qui veut ma peau ?
— Hein ? me répond Talia, interrogative, je ne comprends pas de quoi tu me parles.
— Ne me dis pas que tu n'as jamais vu ou lu un Harry Potter ? je lance, effarée.
— C'est un lieu ?
Oh mon dieu. Elle ne connaît pas Harry Potter. Mais qui est-elle ? Qu'est-ce que je fais là ? Ce doit être une folle qui s'est échappée d'un hôpital psychiatrique et moi comme une imbécile, je l'ai suivie jusqu'ici. Je m'imagine déjà la Une des journaux dans quelques jours qui annonceront la découverte du corps d'une jeune fille que l'on avait perdue depuis deux jours dans un bois inconnu.
Talia me regarde toujours d'un air étrange en grommelant :
— Encore un truc d'humain que cet andouille a oublié de m'apprendre.
Un truc d'humain ? Que veut-elle dire par là ?
— Un truc d'humain ? Ne me sors pas une phrase pour me dire que tu es une extraterrestre venue de l'autre bout de la galaxie pour m'enlever sinon je crois que je vais appeler la police.
D'ailleurs, je ne vois pas comment je pourrais appeler une quelconque autorité puisque je n'ai plus mon sac à dos, et, par conséquent, plus mon téléphone. Et moi, comme une cruche, je n'ai même pas cherché à les récupérer avant de suivre une inconnue !
— Je ne comprends rien à ce que tu me racontes Ambre, m'annonce doucement Talia comme si elle s'adressait à une enfant de CP en train d'apprendre une nouvelle langue.
— Tu n'es pas une sorcière, et je ne suis pas une extraterrestre. Est-ce que tu peux te rasseoir trente secondes s'il te plaît ? J'imagine bien que tu as une tonne et demi de question si ce n'est plus, mais j'ai besoin que tu te calmes pour pouvoir y répondre.
J'hésite à faire le contraire de ce qu'elle me demande et à rester debout mais je me rappelle tout à coup de tous les événements des derniers jours et je me dis que j'ai effectivement besoin de réponses. Et très vite. Alors je pose à nouveau mes fesses sur le vieux canapé, et observe la jeune femme en face de moi. Cette inconnue qui m'a sauvée d'un groupe étrange qui voulait visiblement pratiquer des expériences sur moi, mais qui m'a aussi fait chuter d'une tour de centaines de mètres de haut. Cette inconnue qui m'a sauvé la vie devant un groupe d'hommes armés mais qui vient de me raconter une histoire saugrenue à l'aide d'une magie bleue pour me dire que je suis la fille d'une prophétie.
Elle me regarde à son tour et commence la suite de l'histoire déballée un peu plus tôt par les filaments de lumière :
— Tu n'es pas une sorcière Ambre, répète-t-elle, tu es une Fae.
Euh ? Une quoi ?
Je crois que Talia a compris ma question muette parce qu'elle m'explique immédiatement :
— Tu es une Fae. J'en suis une aussi. Nous sommes des descendantes directes des fées qui peuplaient notre monde autrefois. Le nom n'a que peu changé mais nous avons évolué. Nous avons appris à vivre dans un monde différent, plus divisé. Nous possèdons des pouvoirs magiques qui peuvent nous servir pour différentes choses. Par exemple, moi je suis une Hydrokinésiste et une Manieuse. C'est-à-dire que je peux contrôler l'eau et sa matière et que je peux tisser la magie pour en faire une histoire, comme tu viens de le constater. Manieurs, nous le sommes tous. Nous disposons tous d'une magie originelle qui nous permet d'effectuer des prouesses banales. Par exemple créer cette histoire est à la portée de n'importe quel Fae à partir de douze ans.
— Nous utilisons également cette magie pour déplacer des objets, créer un objet fin et éphémère, bref, une magie dont tous les Fae sont pourvus, dont toi. Je pense que tu es une Pyrokinésiste. Vu l'état de ta maison après ton passage je pense qu'il n'y a pas de doute ? Tu peux contrôler le feu et sa matière tout comme la chaleur en général.
— Nos ancêtres ont vécus en paix durant de nombreuses années avant que, comme tu as pu le voir dans mon tissage, le prince soit assassiné. A partir de ce moment précis, la vie sur Esnia n'a jamais plus été la même. D'ailleurs, cela ne s'appelait pas Esnia. J'ignore toujours quel appellation fut utilisé pour décrire notre monde mais désormais, il porte les premières syllabes de notre ancienne reine, Esly Niara. Cette femme grandiose est la Fondatrice. C'est elle qui a déterminé nos frontières, qui a attribué un dirigeant par Contrées et qui a rétabli la paix dans ce monde.
Talia ferme furtivement les yeux. Elle semble immergée dans une histoire ancestrale qu'elle n'a pourtant visiblement pas connue. Elle patiente quelques instants avant de reprendre le fil de son récit que j'écoute avec la plus grande attention :
— A Esnia, il y a Chacune de ces six contrées est dirigée par une personne de la famille des Choisis par notre ancienne souveraine, comme tu as pu le voir, dans la scène de la bataille entre les deux camps ennemis aux portes du château. A ce moment, Esly a transféré une partie de sa magie dans les airs et celle-ci a choisi les six jeunes qui seraient les plus aptes à gouverner dès l'âge de dix-huit ans. Les deux jeunes enfants de la reine furent eux-mêmes choisis par le charme lancé, il faut croire que cette famille était réellement née pour ça. A leur majorité, chacun des Choisis montèrent sur le trône.
— Depuis ce jour, Esnia vit en paix. Mais il y a quelques semaines, nous avons senti une vibration. Cette vibration tu as dû toi-même la sentir au plus profond de ton cœur, comme une sorte de grondement qui t'appelle. Peut-être ne t'en rappelles tu pas, ce qui est très probable puisque tes pouvoirs se sont manifestés depuis peu. Mais à Esnia, tout le monde l'a ressenti. Je me rappelle parfaitement ce jour...
— J'étais tranquillement installée dans ma chambre, occupée à trouver un moyen d'échapper au regard de ma gouvernante qui commençait à s'endormir au fond de la pièce. Mon cerveau tournait à toute allure pour décider de la manière dont je pouvais m'y prendre pour éviter de me faire prendre par son œil avisé. Une fois la vieille femme endormie, je me suis dirigée lentement vers mes draps pour récupérer une pince tombée de mes cheveux durant la nuit. Je pouvais crocheter la serrure. Mais après m'être approchée discrètement de la porte, j'ai senti mon cœur se détacher de mes côtes. Un vrombissement intense s'est emparé de mon corps et j'ai senti un mal-être profond s'emparer de mon âme. J'avais l'impression de plonger dans le néant, un vide s'est formé autour de moi avant de disparaître tout à coup, comme il était arrivé.
— Je me souviens avoir couru vers la porte de la chambre de mon frère qui donnait dans la mienne, en lui demandant ce qu'il se passait, si nous étions attaqués, si c'était la guerre. Mais non. Rien. Il avait ressenti la même vibration que moi. Nous avons ensuite appris qu'il en était de même pour tous les autres Faes aux alentours. Nous avons obtenu le témoignage d'une vieille femme qui nous a tout de suite expliqué qu'Il revenait.
Je souffle bruyamment pour tenter de trouver un sens à tout ce qu'elle me raconte.
— Je ne sais pas de quoi tu parlais tout à l'heure avec tes histoires de... Pastlard ? Povlard ? me demande-t-elle.
— Poudlard, la corrigeais-je sans m'en rendre compte, trop absorbée par les informations qui s'accumulaient petit à petit dans mon esprit.
— Oui, Poudlard. Bref, je ne connais pas mais il y a un point sur lequel tu avais presque raison. La question du grand méchant. Dans mon tissage, tu as pu voir l'assassinat d'Esly par un homme capuchonné. Cet homme c'est le Corbeau. Au moment où il a planté son poignard sur la carte, au niveau de l'Île d'Ivoire, une gigantesque bulle de protection s'est formée autour de l'île, et depuis, personne n'en est sorti et personne n'a pu y entrer. Cette bulle dure depuis des dizaines et des dizaines d'années et personne n'a jamais réussi à la faire disparaître. Nous ignorons tout de la situation sur l'île. Peut-être une vie s'est-elle reformée à partir des survivants, peut-être que plus personne ne peut en témoigner aujourd'hui...
— Cet homme qui a plongé l'Île d'Ivoire dans ce coma, il fut anéanti par la fille d'Esly, après avoir grandi. Quand elle a pris la tête du royaume de Fira, sa première mission a été de retrouver l'assassin de sa mère et de le mettre hors d'état de nuire. Malheureusement, elle ne l'a pas tué. Son âme a été transposée dans une fiole, celui lui demanda une très grande puissance, elle en est morte. Cette femme, c'était ton arrière-grand-mère. Ce récipient fut enfoui dans un endroit que cette ancienne reine était la seule à connaître. Mais comme je te l'ai dit tout à l'heure, il y a quelques semaines nous avons ressenti une étrange vibration.
— Après en avoir discuté avec les experts, nous en avons déduit une chose. Il revient. Le Corbeau revient. Nous ne savons pas où cette fiole a été cachée mais nous pensons qu'elle a été découverte et utilisée pour commencer le processus de replacement de l'âme. Nous avons senti l'ouverture de la fiole et c'est là que tu interviens.
— L'histoire que je viens de te tisser à l'aide de ma magie élémentaire, c'est une histoire transmise à tous les enfants à partir de douze ans. Dans ce tissage, tu as pu voir l'énonciation d'une prophétie. Tu es la Rose de cette prophétie. Si le Corbeau revient, c'est pour récupérer ce qu'il croit lui appartenir, l'Île d'ivoire, mais aussi pour tenter de prendre le pouvoir sur Esnia. Après l'avoir exclu de la carte, il entend pouvoir la diriger. Mais nous ne pouvons pas le laisser faire. Les horreurs qu'Il a commises dans le passé sont tellement nombreuses et abominables que je ne pourrais pas toutes te les conter. Nous ne pouvons tout simplement pas le laisser récupérer cette île. Et nous nous devons de protéger cette île, tu te dois de protéger l'Île.
Au bout de quelques secondes de latence, je comprends que Talia a terminé son récit. Je suis abasourdie. Je n'arrive pas à y croire. Je pose mes deux mains sur mes oreilles, ferme les yeux et secoue doucement mon crâne sur les côtés. Je ne sais pas quoi faire. Faut-il que je croie Talia ? Ou bien faut-il que j'appelle un hôpital psychiatrique ? Plus je réfléchis plus tout me semble logique et vraisemblable, enfin ça c'est ce que ressent mon cœur. Mon cerveau, lui est plus rationnel.
Je serais une Fae ? Une fée comme dans les Winx que je regardais quand j'étais petite avec ma sœur ? Une Fae aux pouvoirs destructeurs, fille de feu, qui doit sauver une Île enfermée par un méchant qui revient d'entre les morts, que l'on surnomme le Corbeau, et je dois donc sauver tout le monde qui est peut-être encore en vie sous une bulle géante ? Euh... J'ai comme l'impression que tout ceci n'est pas normal. Mais en réfléchissant, cela expliquerait l'incendie, les expériences que l'on souhaite me faire et l'eau déchaînée qui s'est abattue sur nous quelques heures plus tôt. Enfin, cela n'explique pas cette histoire de prophétie.
Je rouvre les yeux, retrouve la chaleur du feu qui brûle dans la cheminée en face de moi et lance la première question qui me vient à l'esprit :
— Est-ce que j'ai des ailes ?
Bon, OK, ce n'était peut-être pas la question la plus pertinente à poser en l'heure actuelle mais j'ai paniqué d'accord ?
— Non, me répond Talia avec le plus grand des sérieux.
— Donc, pour résumer, je commence, je suis une Fae. Tu en es une aussi. Je suis Pyrokinésiste, je suis la fille d'une prophétie, je dois sauver une île enfermée par un homme qui veut en somme gouverner le monde. C'est bien ça ?
— Oui. En gros c'est ça. Enfin, ce que j'ai oublié de mentionner, c'est que ce n'est pas réellement toi qui libérera l'île, c'est la Boussole. Une fois que tu l'auras retrouvée, comme dit dans la prophétie.
Beaucoup d'informations volent dans ma tête en ce moment et j'ai l'impression que mon esprit va exploser tant je me creuse les idées. C'est si dur d'accepter de changer toute sa perception du monde.
— Bordel, ça n'a aucun sens !
Talia grimace en me voyant pester de la sorte.
— Je suis donc dans un mode parallèle ? je questionne Talia.
— Oui, en quelque sorte. Il existe plusieurs entrées, secrètes bien évidemment, pour entrer à Esnia. Seules quelques personnes sont autorisées à les emprunter, la tour en était une.
— OK, je souffle. Et les humains sont au courant ?
— Une poignée seulement. Et ils se comptent sur les doigts d'une main. Beaucoup d'entre nous œuvrent en silence dans le monde humain, intégrant des fonctions normales ou même hauts placés dans la société afin d'étudier le comportement humain et surtout de surveiller les quelques personnes qui vivent en dehors d'Esnia et de faire en sorte que personne ne soit au courant de notre existence. Certains humains ont connaissance de notre monde mais ils sont très peu et sont étroitement surveillés. Ces quelques personnes nous sont utiles en cas de gros problèmes. Si un Esnien créé trop d'esclandres, cela peut devenir compromettant pour nous alors, les humains « Élus » comme nous les appelons, permettent la discrétion au sein des différents pays.
— D'accord, je comprends. Et ma vie ? je demande tout à coup.
Je crois que je commence à accepter l'idée d'aider Talia. En fait, m'imaginer en sorte de super-héroïne prête à sauver le monde, cela commence à me plaire. Mais j'ai une vie moi. Je ne peux pas tout abandonner comme ça. Mes amis vont s'inquiéter. Et maman ? Elle doit être morte d'inquiétude à l'heure qu'il est ! Et puis, je ne peux pas me lancer comme ça dans une aventure sans un minimum de préparation, qu'elle soit mentale, physique ou tout simplement matérielle. En réalité je n'en sais rien... Est-ce que je vais devoir me battre ? J'ai fait quatre ans de karaté mais je serais incapable de faire du mal intentionnellement à quelqu'un !
— Ne t'inquiète pas pour ça, nous trouverons un moyen de faire passer ton absence comme normale au sein de ton lycée, me répond tranquillement Talia.
— Le lycée, c'est le cadet de mes soucis actuellement je t'avoue. Je pensais à mes amis, à ma famille. Qu'est-ce que je vais dire à ma mère ? « Euh excuse-moi maman mais je dois aller sauver un monde parallèle ! Ne m'attend pas pour manger ! « ?
— Oh, mais nous avons un contact à l'hôpital où tu as été accueillie, ils sauront trouver une excuse. Je te dis de ne pas t'inquiéter.
Ne pas m'inquiéter, ne pas m'inquiéter. Bon je commence à me faire à l'idée que ce n'est effectivement pas un canular qu'on me tend, mais bon je ne vais pas abandonner ma vie en claquant des doigts ! Ce n'est tout de même pas aussi simple que ça !
Je baille tout à coup à m'en dérocher la mâchoire. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est mais comme il fait nuit depuis que nous sommes arrivées ici, j'imagine que nous devons être en plein milieu de la nuit. Talia doit penser comme moi car elle propose directement :
— Écoute, je pense que tu devrais te reposer. Je suis consciente que tout ceci n'est pas simple à digérer mais pour le moment il faut que tu dormes. Vu la journée que tu viens d'avoir, je pense qu'il te faut un bon nombre d'heures de sommeil avant de pouvoir en attaquer une nouvelle. Je te propose d'aller dormir, tu peux réfléchir à tout ce que je t'ai révéler et tu y verras plus clair demain. En attendant rattrape ton sommeil et je te promets de répondre à toutes tes questions dès demain.
En temps normal je crois que j'aurais refusé et que j'aurais continué à poser des centaines de questions mais la fatigue vient de s'abattre sur moi et j'ai l'impression que mon cerveau est enseveli sous un amas de pierre tellement je me sens engourdie. Je pense effectivement que tout ceci sera plus simple à mettre au clair après une bonne nuit de sommeil. De toute manière, je n'ai pas vraiment le choix, si ? Je ne peux pas m'enfuir, Talia me rattraperait en deux secondes et je ne donne pas cher de ma peau. Et puis, est-ce que j'en ai envie ? Non, je crois que je suis curieuse, je veux savoir jusqu'où tout cela va aller.
Je hoche la tête à l'attention de Talia tout en baillant une nouvelle fois, un main devant la bouche ouverte.
Ma compagne de nuit se lève, débarrasse les ustensiles sur la table et me souhaite une bonne nuit avant d'aller se coucher. Je patiente quelques minutes avant de monter à mon tour jusqu'à ma chambre provisoire en repensant à tout ce que je viens d'apprendre. Je tente de faire un tri dans mon esprit mais la fatigue est trop lourde et m'en empêche.
J'attrape une couverture sur un coffre au pied du grand lit double à baldaquins qui se dresse devant moi. Je ne prends même pas le temps de m'observer rapidement dans le grand miroir en face de la porte, ni d'exécuter une petite toilette. Je me glisse directement sous les draps sans même observer l'environnement sombre dans lequel je me trouve, ce que je me serais empressée de faire d'habitude.
Le matelas est tellement confortable que je m'endors en quelques secondes, abattue par la fatigue et bercée par les histoires rocambolesques de ma future vie.
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