Chapitre 2

Upper East Side — 9 mai 2023 — 19h55


Je déteste ces immeubles qui transpirent la richesse et le je m'en foutisme à plein nez. Je déteste toutes ces personnes fixées sur leur téléphone, que se soit à l'oreille ou à la main, marchant dans le flou sans même faire attention au monde autour d'eux. De tout New-York, je pense que c'est un des lieux que je hais le plus.

Un peu nerveuse, je replace une dernière fois ma perruque blonde, vérifie mon rouge à lèvre carmin grâce à un miroir de poche ainsi que mon maquillage sobre aux yeux. Je suis parfaite.

Madame Obrien, la secrétaire du très cher Charles Burnett, m'a bien contacté via mon site d'esthéticienne pour m'envoyer l'adresse à laquelle je dois me rendre. J'avoue que de toute ma carrière, je n'ai jamais été aussi nerveuse. En général, j'arrive facilement à contrôler mon corps et mes émotions, mais savoir que je me suis faite bernée si facilement me met en rogne. Charles maitrise le jeu pour le moment, et il le sait. Seulement je ne suis pas n'importe qui.

Je suis Rosalie.

Je soupire et lève la tête de mes pieds pour observer la façade plutôt classique, de grandes vitres de bureau qui s'étendent à l'infini. Autour de moi, les gens se pressent un peu plus mais personne ne me percute. Comme une enfant, je contemple mon lieu de rendez-vous en soupirant. De l'extérieur, on pourrait penser que je ne suis qu'une jeune femme peu sûre d'elle qui s'apprête à avoir un entretien pour le job de ses rêves malgré l'heure tardive, mais la réalité est bien plus sombre. Pour que Charles Burnett appelle mes services, c'est que je suis son dernier recourt.

J'avance tout droit vers la porte d'entrée, concentrée à me remémorer tout ce que j'ai pu lire sur lui dans la journée. Beau a un peu fait la gueule en voyant que j'étais hyper connectée, mais je lui ai fait croire que mon plan cul ne m'a pas rendu un bijou et il m'a laissé tranquille pour retourner à son huile. Il n'y avait personne dans le diner de toute façon.

Charles Burnett est le propriétaire de la maison Ouze, connue et reconnue dans le monde entier pour son luxe indéniable. Marié à sa femme, Angèle, qui est décédée dans un accident de voiture à la Diana. À la connaissance des journalistes, il ne fréquente personne depuis sa mort et s'occupe seul de son fils unique : Jay Burnett. Étudiant en informatique, il n'a pas l'air tant que ça impliqué dans le business de son père. Si Charles semble assez vieux jeu sur sa façon de se montrer, Jay est un peu tout l'inverse. Bon vivant, fêtard, c'est une vraie pile qui commence à peser dans l'influence. Son physique avantageux l'aide, fin mais athlétique avec des cheveux décolorés, des jolis yeux chocolat et des tatouages sur le corps, mais il ne semble pas se montrer pour autant. Les photos qu'il poste son plutôt des choses prises sur le vif, pas de longues poses peu naturelles pour montrer son torse. Il n'a pas l'air de tricher, je le sens.

Enfin bref, son père pèse plutôt lourd dans le monde entier mais je n'arrive pas à avoir d'informations sur sa vie privée hormis tout ça. On ne sait pas où il vit, qui il fréquente, il ne réagit pas aux scandales, ne sort que rarement sur les tapis rouges... Bref, un vrai mystère qui ne m'arrange pas.

Déjà qu'il s'en fout que je connaisse son identité, ce qui peut être extrêmement dangereux pour lui, il me laisse dans le flou total. Ça m'énerve.

J'arrive au niveau de la porte, renfoncée dans le bâtiment, mais elle semble bien blindée et surtout impénétrable. On m'a envoyé une adresse, rien d'autre, je suis censée faire quoi avec ça ? Je soupire en observant l'interphone et les noms affichés sur les étages. Il y en a une cinquantaine, super ! Comme pour me rassurer, ma main glisse discrètement d'elle-même vers ma cuisse où est accroché un flingue bien au chaud. Je sais que sur l'autre j'ai trois poignards en plus d'un dans ma botte et vraiment si ça ne va pas, j'ai un petit couteau caché dans mon soutif. Je préfère sortir avec tout le nécessaire si jamais il s'agit d'une vengeance.

Jusqu'ici, jamais ça ne m'est arrivée. J'ai toujours pris en compte cette éventualité de vengeance bien au sérieux. Il est facile de mon contacter quand on sait me joindre, c'est à moi de faire attention pour zigouiller les gens et non l'inverse.

J'appuie sur le bouton qui indique « maison Ouze » après deux minutes de recherche. J'entends vibrer sous mon doigt puis presque instantanément une voix résonne dans l'interphone, grésillant un peu.

-    Maison Ouze, qui est-ce ?

Je déglutis, me concentre pour prendre la voix la plus innocente possible, puis joue mon rôle à fond. Aujourd'hui, pas de prostituée sexy ou de femme d'affaire sérieuse. Aujourd'hui, je suis Rosalie, une jeune femme peu sûre d'elle qui rêve de trouver un job dans cette maison de luxe si réputée.

-    Bonjour, je m'appelle Rosalie. J'ai un entretien d'embauche avec Madame Obrien. Je ne sais pas vraiment où me rendre alors... voilà.

La femme de l'autre côté du fil ne parle plus, j'entends quelques bruits de feuilles puis elle reprend en toussant.

-    Madame Obrien a dû oublier de me prévenir... C'est plutôt rare que nous fassions des entretiens si tard...

-    Oui je sais excusez-moi... Je travaille autre part en ce moment et je ne pouvais pas me libérer plus tôt.

Elle ne semble pas me croire puisqu'un nouveau blanc s'installe. Merde, je suis censée faire quoi moi ?

-    Demandez-lui si elle est à votre portée, je tiens vraiment à passer cet entretien. Ça pourrait changer ma vie vous savez...

-    Mmh... Ok, je reviens dans deux secondes.

-    Merci !

Ouf ! Je ne pensais pas que ça serait si dur d'entrer dans le bâtiment. Et encore, ce n'est pas gagné. Je comprends que passer un entretien à vingt heures la choque, mais tout le monde ne peut pas quitter son taff comme ça ! Heureusement que j'ai des horaires flexibles avec Beau, parce que si c'était un réel entretien je n'aurai pas pu me libérer plus tôt.

-    Madame Rosalie ? Grésille à nouveau l'interphone.

-    Oui je suis toujours là.

-    Je vous ouvre. Quinzième étage, vous ne pourrez pas vous tromper.

-    Merci !

La porte fait un clic sonore et je me presse de rentrer avant qu'elle ne se verrouille. J'arrive dans un couloir avec quelques portes qui doivent mener à des open-space mais je fonce vers l'ascenseur. Il est plus de vingt heures maintenant et je déteste être en retard. Un couple est aussi dedans, se tenant par la main en appuyant sur un étage qui doit mener au toit. Je ne prête pas vraiment attention à leur batifolage et appuie sur le quinzième étage. Nous montons en silence et je me précipite dehors quand les portes s'ouvrent à peine. L'ascenseur repart avec le couple, et je souffle enfin.

-    Madame Rosalie ?

Je tourne la tête à gauche et remarque que l'ascenseur s'ouvre directement sur l'open-space de la maison Ouze. Une petite femme se tient face à moi, un grand sourire aux lèvres. Je prends le temps de la détailler avant d'ouvrir la bouche, histoire de comprendre en un coup d'œil à qui je me frotte. Un tailleur moule ses formes plutôt généreuses et elle porte de jolies baskets plutôt basiques. Sa peau métisse est plus claire que ses cheveux bruns rehaussés dans un chignon strict, mais plus foncée que ses yeux noisette. Je pense qu'il s'agit de madame Obrien, elle a tout à fait le profil de la secrétaire modèle mais qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Une force tranquille se dégage d'elle malgré son air enjoué.

-    C'est moi, je dis doucement avec un léger sourire.

-    Suivez-moi, monsieur Burnett vous attend dans sa salle de réunion.

Elle se détourne et je lui emboîte le pas. Petites jambes mais elle marche vite dis donc.

-    Merci de nous avoir répondu à la positive, et encore désolé pour la petite entourloupe d'hier soir. Normalement vous avez reçu un virement pour le dédommagement, j'espère qu'il suffit.

Plus que ça oui, c'est plus que tout ce que je reçois mes deux taffs cumulés.

-    Monsieur Burnett est vraiment impatient de vous rencontrer. Il a beaucoup entendu parler de vous à la positive alors j'espère que notre collaboration aboutira.

La petite femme s'arrête devant la première porte que nous croisons depuis notre départ, la seule pièce qui ne semble pas ouverte sur des bureaux. Par habitude, j'ai retenu notre chemin si jamais je dois fuir pour je ne sais quelle raison. La seule chose qui me fait tiquer, c'est l'ascenseur. Je préfère largement avoir la possibilité de fuir par les escaliers si jamais il se passe quelque chose, sachant qu'au vu de la hauteur, les fenêtres ne sont pas une option. Je parie qu'elles ne peuvent pas s'ouvrir, pour éviter les suicides. Enfin bref, il ne faut pas que j'y pense de suite. Si jamais il se passe quelque chose, j'aviserai.

Super technique, Rose...

-    Charles ? Demande la secrétaire en entrouvrant juste assez la porte pour que sa tête dépasse. Je peux faire entrer madame Rosalie ?

-    Je t'en prie, Zoe, annonce une voix grave et profonde dans la salle.

Je déglutis, bouge mes bras pour me donner du courage, toujours à fond dans mon rôle, sachant pertinemment que nous ne sommes pas seuls à l'étage. En fait, même si beaucoup de bureaux sont vides, il y a au moins la moitié du personnel qui travaille encore derrière son ordinateur. Zoe ouvre en grand la porte avec un sourire, m'indique d'entrer puis referme directement derrière moi quand j'ai passé l'encadrement. Un peu surprise, je me retourne vivement vers elle mais elle n'est pas restée avec nous.

Merde, j'espère vraiment que ce n'est pas un plan foireux.

Dans la pièce plutôt spacieuse, il n'y a pas grand-chose hormis de grandes tables en cercle avec des chaises, un tableau et un vidéo-projecteur. La seule chose notable, c'est l'homme en face de moi qui sourit comme sa secrétaire. Il se lève, contourne le tout pour venir me saluer avec une poignée de main. Il est grand, très grand même, et plutôt intimidant avec son costume trois pièces. Ses cheveux sont ondulés au carré, d'un blond qui tire vers le roux. Sa barbe est tellement bien taillée que je suis à deux doigts de lui demander l'adresse.

-    Madame Rosalie, dit-il en me serrant la main, je suis Charles Burnett. Enchanté.

-    De même, je réponds un peu plus froidement.

Maintenant que nous sommes seuls, pas besoin de faire la comédie. Il m'indique une chaise libre en face de lui tandis qu'il part se rassoir, mais je ne pose pas mes fesses dessus. Je préfère rester debout et ça semble l'amuser.

-    Votre réputation est plutôt bonne, vos avis sur votre site parfaits, votre travail respectable...

-    En effet, je sais tout ça.

Charles rit doucement avant de poser un tas de feuille devant moi. Je reconnais rapidement un contrat mais je ne le saisis pas. Qu'il m'explique avant tout quand même.

-    Si je vous ai contacté, ce n'est pas vraiment pour vos talents d'esthéticienne ni pour le reste. La salle n'est pas sur écoute ni vidéo surveillée, mais je préfère rester prudent quant aux termes que nous employons, vous voulez bien ?

-    Je suis toujours prudent, monsieur Burnett. C'est la base même de mon emploi.

-    Je le sais, mais certains sont plus transparents que vous, plus fiers et dispersés. Honnêtement, vous me paraissez être la meilleure pour le job que je vous propose.

Je plisse les yeux et jette un coup d'œil au contrat que je meurs d'envie de lire, mais je dois me retenir. Je veux comprendre avant de toucher à ça. Mais même s'il me demandait de buter le président, vu la somme d'argent que je peux toucher, je pense que j'accepterai.

-    Je sais que vos activités ne prennent pas en compte ce que je vais vous proposer mais laisser-moi finir avant de partir.

Il commence à me faire peur le daron. Je bute des gens, je ne fais pas des colliers de perles, c'est tout. S'il demande mes talents pour autre chose que ce que je sais faire, quelque chose va coincer. Même si dans un coin de ma tête j'espère ne pas perdre mon temps, la compensation financière d'hier m'aide à rester calme et attentive.

-    J'ai un fils, Jay, qui est en étude d'informatique pour le moment. Seulement voilà, il a monté un groupe de musique avec ses amis.

Jusqu'ici je suis mais je ne comprends absolument pas ce qu'il me veut. C'est cool, il fait de la musique, super ! Je m'en fous royalement.

-    Il... Comment dire... Il est bientôt à la fin de ses études, il est très bon élève et tout ce passe bien pour lui. Ses amis, pareil, je n'ai rien à redire là-dessus. Seulement voilà, ils se lancent dans une tournée.

Une tournée ? Comment ça se fait que je n'ai rien trouvé sur son groupe de musique alors que j'ai épluché ses réseaux sociaux ? Il y'a un truc qui cloche.

-    Jay est censé, je l'aime de tout mon cœur mais honnêtement, je ne sens pas cette aventure. Ce n'est pas le leader, mais depuis qu'ils sont un peu connu dans le monde de la country, il reçoit de drôles de messages. En tant que père, ça m'inquiète. Cette tournée est la seule condition pour qu'il reprenne mon entreprise, et en même temps il y'a toutes ces menaces...

-    Je vous coupe, je ne comprends pas vraiment en quoi ça me regarde. Votre fils veut faire de la musique avant de reprendre votre flambeau, super c'est sympa, mais je m'en fous royalement. J'ai autre chose à faire actuellement.

-    Je comprends.

Charles se lève puis marche doucement jusqu'à la grande fenêtre qui prend tout le mur. Dos à moi, il contemple la rue, pensif.

-    Jay est mon fils unique, je suis presque sûr que vous avez fait des recherches en connaissant mon nom. Ma femme est décédée, je me refuse de trouver quelqu'un d'autre actuellement. Je déteste penser comme ça, mais Jay est mon seul héritier. Il doit reprendre l'entreprise si je ne veux pas qu'elle parte avec quelqu'un d'autre. Je suis encore largement capable de mener la barque pendant une bonne dizaine d'années, mais je dois penser à l'avenir.

-    Toujours pas mon problème, je dis en baillant exprès.

Il se retourne, un air amusé au visage, puis m'indique le contrat de sa main.

-    Je veux que cette tournée se passe bien, qu'il vive sa vie avant de revenir près de moi. J'ai besoin d'une garde du corps.

J'éclate de rire sans réussir à me retenir, persuadée que c'est une mauvaise blague. Je suis tueuse à gage, pas nounou. J'accepte une mission qui dure une soirée puis je retourne à ma petite vie près de mes amis, c'est comme ça que ça fonctionne, point.

-    Laissez-moi finir, me coupe-t-il, un peu agacé. Jay a déjà Peter, son garde du corps privé. De ses amis, il est la seule cible « importante » du groupe. Klaus et Ivan n'ont pas une image de marque comme lui, bien qu'ils soient connus avec leur groupe. Jay sera loin de moi, et bien que j'apprécie Peter, il ne sera pas capable d'appuyer sur la détente si on porte atteinte à mon fils. Vous, oui.

-    La différence, monsieur Burnett, c'est que je tue et je pars. Je fais des contrats courts. Là, c'est pour une tournée de country si j'ai bien compris. Je ne suis pas quelqu'un qu'on engage sur la durée pour... rien du tout en fait. Si leur groupe est connu comme vous dites, je doute que les petits mots qu'ils reçoivent ne soient si graves.

-    Lisez le contrat, madame Rosalie.

Même si en règle générale je n'aurai pas obéi, le ton qu'il arbore pique ma curiosité. En fait, c'est comme si le contrat était la réponse à tout ce qui me chiffonne. Attentive, je lis chaque ligne, chaque mot avec une attention particulière. Tout ce qu'il m'a dit est dans ce contrat, comme quoi je serai garde du corps de Jay mais du groupe plus généralement comme Peter existe. On me parle de mes engagements, de mes droits même si certains points n'ont pas l'air très légaux. Mais ce qui me fait décrocher la mâchoire, c'est le salaire. Quand j'arrive à cette partie, je ne peux pas m'empêcher de relever la tête vers mon interlocuteur. C'est cette partie-là qu'il voulait que je voie.

-    Pourquoi autant ? Je lâche avec méfiance.

-    Vous serez en ligne de mire, déclare-t-il en haussant les épaules. Je sais que vous faites du beau travail et je vous veux, il faut mettre le prix.

Il se rassoit, croise les jambes et pose sa tête sur ses mains.

-    Je pense aussi pour qu'une jeune femme comme vous, celle sous le costume, fasse ce genre de travail, c'est qu'elle a besoin d'argent. Tuer pour le plaisir, je doute.

-    Je croyais qu'on ne devait pas parler de mes talents aussi ouvertement ?

Une lueur passe dans son regard. Il ne m'aura pas, je connais les mecs dans son genre.

-    Vous avez raison. Ce que je veux dire, c'est que vous avez tout le contrat sous les yeux. La tournée, et vous repartez avec le pognon. Comme vous dites, je me trompe peut-être et rien n'attend mon fils. Peu importe ce qu'il se passe, vous aurez votre argent. Sauf, si mon fils décède, évidemment.

C'est noté dans le contrat, dans les petites lignes. J'ai tout lu, et je ne trouve pas ça déconnant de toute façon. Vu la somme en jeu, je me pose la question. C'est plus que tout ce que je gagnerai dans toute ma vie. Avec ça, je pourrai facilement rembourser les dettes de mes parents, reprendre ma vie et peut-être mes études si l'envie me prend. Je ne travaillerai plus pour ce stupide Beau, et adieu l'huile de friture dans les cheveux.

Mais il y a aussi des complications. Être garde du corps signifie que je vais être tout le temps avec le groupe, et donc je dois garder mon identité secrète. Pour tout le monde, je serai Rosalie, mais ça veut dire que Rose cessera d'exister pendant un temps. Est-ce raisonnable ? Je ne sais pas. En plus de ça, qu'est-ce qui me dit que son fils acceptera ma présence ? Et le garde du corps déjà en place ? S'ils se doutent de quelque chose, je peux vite finir en taule.

Certes, je suis plus que bien payée, mais je risque ma vie aussi.

Une partie de mon cerveau veut accepter mais l'autre flippe totalement. C'est génial.

-    Alors, Rosalie, vous acceptez ? Je sais que ça sort de votre zone de confort, mais je pense réellement que vous êtes la personne qu'il me faut. Et puis, mieux payée pour moins de risques... C'est plutôt pas mal non ?

Il sait ce qu'il dit et fait, c'est clair. Et le pire, c'est qu'il a raison. Je serai une folle de refuser cette offre, sachant que le contrat m'a l'air très réglo.

-    J'accepte.

Un sourire franc mais loin des calculateurs que j'ai l'habitude de voir se pose sur son visage, puis il me donne un stylo. Nous signons chacun les deux contrats et je souffle enfin. Je ne sais pas ce que je fais, mais après tout, quitte à avoir une vie qui n'a pas de sens...

-    Parfait ! Je suis heureux de faire affaire avec vous Rosalie.

-    De même.

Nous nous serrons la main et au même moment, Zoe passer la porte, dossier en main.

-    Parfait, maintenant que c'est fait, nous allons programmer un rendez-vous très rapidement pour que vous rencontriez les garçons. Ils partent très bientôt pour leurs premières dates, alors ça serait sympathique que vous fassiez connaissance en amont.

J'acquiesce et Charles nous entraine à l'extérieur de la pièce, dans l'open-space. Zoe nous programme un rendez-vous le lendemain, et elle me dira si jamais ça change. Une dernière poignée de main à mon nouveau patron et sa secrétaire, et me revoilà dans les rues sauvages de New-York. Dehors, mon nez se lève automatiquement vers les étoiles qui me réconfortent généralement, mais dans cette ville de merde la pollution lumineuse est trop importante. Je soupire, reprend mes esprits, et commande un taxi pour rejoindre mon appartement du Bronx.

Qu'est-ce que tu es en train de faire, Rose...

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