Chapitre 4

Vilem

Je regarde Gwenaël disparaître sur le balcon relié à ma chambre et lâche un soupir fatigué, je me sens épuisé à vrai dire. Je finis par entrer dans la maison en me frottant les yeux et ma mère ainsi que les Abadie me fixent en fronçant les sourcils. Ils ne comprennent sûrement pas pourquoi je suis seul.

- Où est Gwen ? demande alors Adélie en s'approchant de moi.

- Dans ma chambre, il est monté de l'extérieur, il a pas voulu rentrer chez vous quand je lui ai dit que les triplés étaient là-bas, expliqué-je en étouffant difficilement un bâillement.

- Vu l'heure, Yo et les garçons se sont certainement déjà installés et ne comptent pas revenir, intervient Emeric en s'approchant à son tour. Merci d'être allé le chercher.

J'arque un sourcil à sa dernière phrase et attend qu'il ajoute quelque chose, mais rien ne vient. Alors je décide de briser le silence pour pouvoir monter et me reposer.

Et voir comment va Gwenaël. Surtout pour voir Gwenaël, au fait.

- C'est normal, dis-je simplement. Je vais aller lui prêter des vêtements pour la nuit.

- Dis-lui que s'il est trop fatigué le matin, qu'il se repose, lance Adélie en souriant. Bonne nuit Félice, bonne nuit Vilem.

Ma réponse n'est qu'un marmonnement incompréhensible mais je n'ai pas le temps de souffler que ma mère me tombe dessus. Qu'est-ce qu'ils ont tous à me tomber dessus ces derniers jours ? Je veux juste aller me reposer après m'être inquiété pour Gwenaël pendant des heures.

- Mama, je suis fatigué, on peut parler demain ? Fin, tout à l'heure ? demandé-je et à la vue du sourire tendre de ma mère, je sais que j'ai gagné pour cette nuit.

- Okay, oublie pas de proposer un truc à manger à Gwen, dit-elle.

- Je sais, grogné-je en secouant la tête.

J'embrasse ma mère sur le front et monte enfin en haut. La maison va être calme avec les triplés chez les Abadie, mais je plains sincèrement Adélie et Emeric. Je m'efforce à me concentrer sur ce que je dois faire maintenant, et non pas penser aux Abadie qui doivent supporter les conneries de mes frères et ma sœur.

Ma seule priorité à cet instant est Gwenaël qui doit attendre que je lui prête des vêtements. J'aurai dû faire plus vite et...je me fige au seuil de ma porte.

Gott. Il est magnifique.

Alors non, Gwenaël ne m'a pas attendu du tout. Il s'est permis de piocher un tee-shirt dans mon armoire et maintenant, il est profondément endormi sur mon lit. Vêtu seulement d'un caleçon en plus de mon haut.

Je m'approche de lui pour le couvrir mais je m'arrête net au bord du lit quand je vois mieux ses cuisses. Je n'en crois pas mes yeux, elles sont striées de marques... de cicatrices plus ou moins anciennes. Je comprends mieux pourquoi il ne met jamais de shorts trop courts même quand il fait vraiment chaud.

Ce ne sont pas des cicatrices d'automutilation, non. C'est plutôt médical et je crois savoir à quoi c'est dû. Je déglutis, amer. Ma joie de retrouver Gwenaël a vite dégringolé en repensant à ce qu'il s'est passé, à ce que ces cicatrices représentent et à la douleur qu'il doit ressentir à chaque fois qu'il les voit.

- Tu peux m'passer un short au lieu d'me fixer comme ça ? C'est flippant.

Je relève brusquement ma tête vers celle de Gwenaël pour tomber sur ses yeux à moitié ouverts, qui me fuient. Mon cœur se contracte quand il se redresse et remonte ses jambes pour cacher ses cuisses.

- T'as pas besoin de te cacher avec moi, dis-je en essayant de capter son regard, en vain.

- S'il-te-plaît, murmure-t-il faiblement.

- D'accord.

J'évite de trop regarder Gwenaël pour ne pas le gêner, mais je ne peux pas m'empêcher de lui jeter des coups d'œil que je veux discrets mais je suis sûr qu'il les a remarqués.

- La chambre du rez-de-chaussée est libre ?

Alors que j'étais en train de me changer dans la salle de bain et lui dans ma chambre, je passe ma tête à travers l'ouverture de la porte et regarde Gwenaël qui est debout au milieu de la pièce, les bras ballants et les yeux fuyants. Il croit vraiment que je vais l'envoyer dormir en bas alors qu'il a l'air d'être au plus mal ?

- Attends deux secondes, réponds-je.

Je finis de me changer au plus vite et rejoins Gwenaël dans ma chambre. Il n'a pas bougé, sauf qu'il a maintenant croisé les bras sur son torse et évite de me regarder dans les yeux. Il est loin du mec avec qui j'ai passé une soirée incroyable.

- Tu peux dormir ici, dis-je, et quand je capte enfin son regard, j'enchaîne avant qu'il ne proteste. Ça me dérange pas, et si t'as faim, j'irai t'apporter un truc à manger.

- J'ai pas faim, réplique-t-il en haussant les épaules.

- Okay, t'as soif alors ?

- Non.

- Tes parents t'ont dit de te reposer le matin, tu seras sûrement pas en forme. Et vu que les triplés sont pas là, tu pourras bien dormir.

- Finalement, est-ce que je peux avoir un truc à grignoter ? demande Gwenaël, presque timidement.

- Bien sûr, tu veux descendre ou tu préfères manger ici ?

- Je préfère rester ici, si c'est okay...

- Bien sûr que c'est okay !

Je fais en sorte de revenir dans ma chambre le plus vite possible, après avoir réchauffé une assiette de pâtes pour Gwenaël. Ce dernier m'attend sur mon lit, sa tête plongé sur son téléphone alors qu'il a l'air à mille lieues d'ici.

- Tiens, dis-je en lui tendant l'assiette.

Il a un léger mouvement de recul mais se détend en me voyant, je m'assois à côté de lui et fais mine de regarder ailleurs alors qu'il commence à manger. Il a vraiment faim alors qu'il y a quelques minutes à peine, il disait ne rien vouloir.

- Tu sais en vrai, personne n'a vu mes cuisses comme ça à part les médecins.

Je ne m'attendais pas à ce que Gwenaël se lance lui-même sur ce sujet de discussion, mais je ne vais pas m'en plaindre. Je ne savais pas qu'il y avait eu des séquelles physiques à cet incident-là. Alors je recule un peu sur mon lit et me mets en tailleur pour mieux le voir, lui reste de profil et continue de manger par petits bouts.

Je le laisse aller à son rythme, pour qu'il ne se sente pas obligé de m'expliquer ses propos ou de me raconter une version plus élaborée de son accident. Et des séquelles de ce dernier, qu'il garde encore à ce jour.

Gwenaël

Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, mais c'est trop tard pour faire marche arrière. Vilem est prêt à m'écouter si j'en crois sa position et même si je sais qu'il ne me forcera pas à en dire plus, je ne veux pas m'arrêter sans au moins lui avoir donné une explication.

Je suis tout de même gêné, et surtout honteux. Comme je viens de le dire, personne à part les médecins n'a vu mes cuisses dans un tel état. Mes parents et Anne ne savent même pas que je garde des cicatrices comme ça, je leur ai dit qu'il n'y avait plus aucune trace de ce qu'il s'était passé et j'ai fait promettre aux médecins de ne rien dire à mes proches.

- Personne ne sait que t'as gardé des cicatrices ? demande Vilem, me sortant de mes pensées.

- Personne, confirmé-je.

- Pas même Anne ?

- Surtout pas Anne !

- Et tes parents ?

- Personne, Vilem. A part toi maintenant...

Je termine de manger et pose l'assiette sur la table de chevet avant de me mettre dans la même position que Vilem, lui faisant face et affrontant enfin son regard alors que je le fuis depuis tout à l'heure. Je suis surpris par ce que je peux voir, il a l'air réellement inquiet et n'a absolument pas l'intention de blaguer. C'est en craignant une réaction du genre que je n'ai rien dit à Anne, mais je suis rassuré et soulagé en voyant celle de Vilem.

- Je sais pas quoi dire en vrai, finit-il par souffler. Je sais pas ce que je suis censé dire...

- Dis rien, c'est pas grave, j'en ai jamais parlé et je ne pensais pas que tu serais le premier à qui j'en parlerai...

Vilem se redresse soudainement, et sans m'en rendre compte, je me redresse également, comme si ce qu'il allait dire était plus important que tout ce que nous nous étions déjà dit.

- Tu n'es pas obligé de m'en parler, c'est pas parce que j'ai vu tes cicatrices que tu dois te justifier.

- Ouais, je sais. Mais je vais quand même te dire pourquoi je n'ai jamais rien dit, j'avais peur qu'Anne blague là-dessus ou que mes parents ignorent ce fait comme si de rien n'était... au moins, pendant tout ce temps, j'étais le seul à connaître l'existence de ces cicatrices et... ça allait.

- Et maintenant que je suis au courant, qu'est-ce que ça te fait ?

- Bah... d'un côté c'est flippant, parce que c'est une partie de moi que t'as découvert sans que je ne m'y prépare mais d'un autre, je crois que je suis soulagé de savoir que t'es au courant.

- Parce que c'est moi ou parce que ça t'enlève un poids des épaules ?

Je fronce les sourcils à la question de Vilem, et je ne pense pas que je dois y réfléchir aussi sérieusement, mais je le fais quand même car je n'ai pas la réponse sur le coup. Est-ce que je suis soulagé de partager mon secret parce que ça m'enlève un poids ou parce que je le partage avec Vilem ?

- Je... je suis pas sûr... j'y ai jamais réfléchi mais je crois que c'est parce que c'est toi, finis-je par avouer en baissant la tête.

- Je t'assure que je ne vais pas blaguer là-dessus, ni ignorer ce fait comme si de rien n'était, je peux voir à quel point c'est important pour toi.

- Ça l'est, affirmé-je.

Je relève la tête en percevant un mouvement du côté de Vilem et me fige en me rendant compte à quel point il est proche de moi, et surtout, le haut de son corps est penché en avant.

- Qu'est-ce que...

- Je peux te faire un câlin ?

Quoi ?

Quoi ?

- Je peux te faire un câlin ? répète Vilem, sans me lâcher du regard.

- Quoi... tu...

Est-ce que je m'y attendais ? Pas du tout. Mais est-ce que j'ai envie qu'il me fasse un câlin ? Carrément. J'en ai terriblement besoin, ma famille n'est pas très tactile mais le fait que ça soit Vilem ne fait que renforcer ce besoin d'avoir un contact quelconque avec une personne proche.

J'ai envie que quelqu'un me réconforte sans poser toutes sortes de questions et sans attendre quelque chose en retour, parce que je n'ai rien à offrir en retour. Mais aussi parce que je me sens terriblement seul depuis l'accident.

- Okay.

- Okay ?

- Mmh. S'il-te-plaît.

Vilem n'hésite pas une seconde avant de se pencher encore un peu plus vers moi et d'enrouler ses bras autour de ma taille, collant mon torse au sien dans la manœuvre et faisant atterrir ma tête sur son épaule. Alors à mon tour, j'entoure sa taille de mes bras et lui rend son étreinte, fermant les yeux pour profiter de ce sentiment apaisant qui s'empare de moi. J'ignore consciemment le soupir de soulagement que lâche Vilem alors qu'il me serre plus fort contre lui, et je me laisse aller dans ses bras.

Tout simplement. Ça n'a jamais été aussi simple que ça, de me sentir bien.

C'est la première fois que je me sens autant détendu dans les bras de quelqu'un. Je ne suis pas inquiet, je n'appréhende rien, je suis juste... bien et je n'ai pas envie de bouger d'ici. Mais mes jambes me rappellent que la position dans laquelle nous sommes est beaucoup trop inconfortable pour un long câlin. Et comme si Vilem avait lu dans mes pensées, il nous bouge de façon à ce que nous nous allongions sur le côté, toujours dans les bras l'un de l'autre, mais les jambes aussi allongées et plus confortables qu'il y a quelques minutes.

Sans m'en rendre compte, je relâche un peu la pression que je faisais subir à la taille de Vilem et me recroqueville sur moi-même, calant sans le vouloir ma tête sur son torse.

- Tu te sens mieux ? j'hoche la tête pour seule réponse alors il enchaîne : Tu veux que je te lâche ?

- Non !

Je resserre immédiatement mes bras autour de lui et je le sens appuyer sa tête au-dessus de la mienne, comme pour m'assurer qu'il ne me lâche pas. Je me sens un peu pathétique de réagir comme ça, mais entre le bien-être que me procure l'étreinte de Vilem et l'angoisse de passer le reste de la nuit seul après avoir parlé de l'accident, le choix est vite fait.

- Tu ne diras rien aux autres, n'est-ce pas ?

Je n'ose pas relever la tête, déjà parce que je suis bien ainsi, et puis la tête de Vilem me bloque un peu.

Ce n'est qu'une excuse, mais personne n'en saura rien.

- Je ne dirai rien sans ta permission, promis.

- Merci.

****

Je ne sais pas combien de temps plus tard, une sonnerie me fait sursauter mais les bras de Vilem me retiennent sur place. Je me calme en réalisant que c'est juste une alarme de téléphone.

- C'est quoi ça ? demandé-je en me redressant légèrement, sans pour autant m'éloigner.

- Je suis censé me lever à quatre heures, répond Vilem en désactivant l'alarme en question.

Quand il me fait de nouveau face, il a les yeux à moitié ouverts et me regarde comme s'il cherchait à savoir ce que je ressentais en ce moment-même, et honnêtement, je n'en sais rien.

- Et tu n'y vas pas ?

- Non, je reste avec toi.

- Mais tu –

- Gwenaël, te fatigue pas, j'ai envie de rester avec toi... sauf si... sauf si ça te dérange bien sûr...

- T'es sérieux, là ?

- Quoi ?

Je souris en coin et me remets plus confortablement contre lui, mais ma tête auprès de la sienne et non plus contre son torse. Vilem a toujours un bras au travers de mon corps et j'ai l'impression qu'il veut juste s'assurer que je ne m'éloigne pas de lui. Aucune chance que ça arrive.

- J'ai littéralement dormi dans tes bras alors que je paniquais et tu me demandes si ça me dérange ?

- Bah...

- Écoute, si ça me dérangeait, j'aurai refusé que tu me fasses un câlin en premier lieu.

- D'accord. Compris.

Le sourire de Vilem reprend place sur son visage et je sens mon estomac se contracter de bonheur. Il n'est jamais plus... lumineux que quand il sourit, et même si je ne le vois pas bien à cause de la semi-obscurité de la pièce, je m'en contente et referme les yeux.

- Pourquoi t'as une alarme à quatre heures du matin ? finis-je par demander dans un murmure.

- Je vais courir de temps en temps, répond-t-il sur le même ton.

- Sérieusement ? Tu préfères pas profiter de ton sommeil tant qu'il n'y a pas d'imprévus ?

- J'y vais pas tous les jours hein.

- Oui mais quand même !

- Ça me permet de décompresser un peu.

- Oh... c'est comme... ma balade matinale avec Lali ! m'exclamé-je en me redressant brusquement. Oh bordel !

- Qu'est-ce qu'il y a ? demande Vilem en se redressant à son tour, alerte.

- Bah si j'vais pas voir Lali comme d'habitude elle va pas rester tranquille, pis avec l'orage d'hier ça va pas être facile pour les autres de la calmer et aussi parce que je –

- Stop ! Calme-toi, Gwenaël, regarde-moi. Regarde-moi.

Je suis sur le point de protester mais me fige quand Vilem attrape mes mains qui partaient dans tous les sens. Je garde la tête baissée en me calmant légèrement, réalisant que la panique me fait faire n'importe quoi devant lui. En plus, je suis dans sa chambre, dans son lit, au milieu de la nuit. Je porte ses vêtements.

- Ça va aller, d'accord ? Tu as déjà raté quelques balades matinales, et aujourd'hui, c'est toi qui passe en premier parce que tu es tout bonnement crevé et tu as besoin de récupérer.

- Mais Lali...

Ma voix n'est rien d'autre qu'un murmure faible, mais il m'entend.

- Anne s'occupera d'elle, on peut dire ce qu'on veut d'ta sœur, mais elle sait que Lali est importante pour toi et s'occupera d'elle en ton absence.

- J'veux la voir...

- Maintenant, on va se recoucher, et quand on se réveillera, on ira la voir.

- "On" ? relevé-je en le regardant enfin dans les yeux.

- Oui, "on", je t'accompagnerai.

- Tu n'es pas obligé...

- Je sais, j'en ai envie. Ecoute Gwenaël, tu as l'air vraiment au bout de ta vie, et je crois que – ne m'en veux pas de dire ça – je crois que tu te surmènes au boulot, que ça soit aux serres ou dans l'écurie ou dans n'importe quel autre domaine, tu fais toujours plus d'efforts qu'il n'en faut et tu finis épuisé, c'est pour ça que tu t'es endormi dans l'écurie sans t'en rendre compte, ce n'est pas juste à cause de ta nuit écourtée, c'est l'accumulation de toute la fatigue que tu te trimballes depuis un bon bout de temps.

Je suis scotché par le discours de Vilem mais je n'ose pas le contredire. Pas que j'en ai peur, mais parce qu'il a raison sur toute la ligne. Et puis, qu'est-ce que je suis censé répondre à ça ? Nier alors qu'il a juste énoncé la pure vérité ? Lui dire que ça ne le regarde pas alors qu'il me réconforte pour la deuxième fois en quelques heures et qu'il est venu me chercher à l'écurie au beau milieu de la nuit ?

Je ne mérite pas toute cette bienveillance dont il fait preuve à mon égard.

- Tu n'es pas obligé de répondre, on peut juste se recoucher et en reparler quand tu seras prêt à le faire, j'attendrai le temps qu'il faudra.

- Okay.

En moins d'une minute, nous nous remettons dans la même position que tout à l'heure, et je n'ai pas le courage de me rapprocher de Vilem plus que nécessaire, alors je me tends inconsciemment en le sentant se rapprocher de moi, mais je me détends juste aprè en sentant ses lèvres frôler mon front pendant quelques secondes avant de s'éloigner.

- Bonne nuit, murmure-t-il en repassant son bras au travers de mon corps.

- Bonne nuit...

✨✨✨

Hello les petits gens 🫶🏻

Je suis méga en retard cette fois-ci (d'une journée mais ça va). Je m'en excuse ! J'ai passé mon week-end entre plein d'activités !

La bonne nouvelle est que j'ai ENFIN rencontré Rheexus GROS CŒUR SUR TOI ELI-CHOU 🫂🫂🫂💜💜💜

J'ai également revu wandering_thought ! Encore joyeux anniversaire mon Regulus 💞💞

J'ai été à ma première pride ever avec mes potes ! 🏳️‍🌈

Ensuite j'ai passé le reste de mon samedi en soirée Kpop 🕺🕺❤️‍🩹❤️‍🩹

Peace Out 💜

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