Chapitre 14
Gwenaël
Je n'ai jamais pensé un jour me retrouver dans une telle situation, mais disons que fréquenter Vilem me pousse à être plus audacieux et à oser faire des choses que je n'aurai jamais faites avant.
Alors oui, on est dans un parking de supermarché. Je suis assis sur les genoux de Vilem et lui me tient contre lui d'une étreinte protectrice, cela me donne l'impression que je pourrai vaincre n'importe qui et n'importe quoi tant qu'il continue de me tenir de cette façon.
Je balade le bout de mes doigts sur sa nuque et joue avec les cheveux qui sortent de son bonnet sans le lâcher du regard, je n'arrive plus à détacher mes yeux de son visage. Et je sais que j'ai gagné la partie lorsque ses joues commencent à rosir.
Ha ! C'est à son tour de rougir.
Je ne suis pas mieux, je suis sûr que je suis toujours aussi rouge que tout à l'heure, mais je suis tout de même beaucoup plus détendu. Et ça me plaît de me dire que j'ai autant d'effet sur lui, et qu'il réagit aussi vite à ce que je dis ou fais.
- Dis ?
Je crois que je l'ai surpris. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que je parle tout de suite. Mais une idée m'est venue en tête et je ne peux définitivement pas attendre pour la partager avec lui. Ou plutôt, demander son avis.
- Oui ?
- Je peux venir chez toi, ce soir ?
J'veux pas rentrer et faire face à ma sœur. Ai-je envie d'ajouter, mais je me retiens. Je suis sûr qu'il s'en doute, qu'il comprend.
- Bien sûr, tu as même pas besoin de demander ou de formuler ça sous forme d'une question, dit-il en resserrant son étreinte. Tu viens absolument quand tu veux.
- Ça te dérangerait pas ? Ni Félice ou les triplés ? demandé-je pour être sûr.
- Pas du tout, assure-t-il. Ma mère t'adore, les triplés aussi même s'ils déconnent souvent. Et puis, si tu as envie de venir me voir chez-moi, personne ne peut t'en empêcher, surtout pas eux.
- Toi aussi, tu viendrais me voir si l'envie te venait ?
- Evidemment ! C'est une question qui a pas lieu d'être, Naël. Je t'aime et j'ai envie d'être avec toi, alors si je veux venir te voir n'importe quand, n'importe où, j'aimerai bien voir qui oserait m'en empêcher.
Je suis incapable de dire quoi que ce soit. Il m'aime ? Vilem vient de dire qu'il m'aime. Qu'est-ce que je suis censé répondre à ça ? Je pense que ma tête lui fait peur parce qu'il fronce les sourcils, comme si lui-même ne réalise pas ce qu'il vient de me balancer.
- Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai dis quelque chose de mal ?
- Non... non...
- Alors pourquoi tu fais cette... Oh !
Je ne sais pas quoi dire, je ne m'attendais pas à ce qu'il me dise qu'il m'aime d'aussi tôt, et je ne sais pas si je suis prêt à le lui dire. Je l'aime, c'est évident, je suis même en train de tomber follement amoureux de Vilem, mais le dire à haute voix ? C'est une toute autre histoire, et j'ai peur de me forcer et de le regretter. Mais j'ai aussi peur de ne rien dire et de le décevoir.
- Hé, Naël, tu es pas obligé de répondre.
- Mais –
Vilem secoue sa tête et m'embrasse chastement pour me faire taire avant de reprendre la parole ;
- Il n'y a pas de "mais" qui tienne. Ce n'est pas parce que moi je t'ai dis "je t'aime" que toi aussi tu es obligé de le dire, je veux pas que tu te forces ou quoi que ce soit, d'accord ?
- Mais ça serait pas décevant si...
Je n'arrive pas à finir ma phrase, et Vilem secoue à nouveau sa tête.
- Je ne te demande rien que d'être honnête avec moi, et tu m'as dit que tu voulais être avec moi, c'est suffisant pour moi.
- C'est juste que... je sais pas...
- C'est pas grave Naël, je te promets que tout va bien.
- Okay.
- Et oui, ce soir, tu peux venir chez moi.
- Okay, répété-je bêtement.
- Et je t'aime, et tu n'es pas obligé de répondre. Je ne le redis pas pour avoir une réponse de ta part, mais juste parce que je veux exprimer ce que je ressens envers toi.
Cette fois, je ne dis rien. Mais je ne peux m'empêcher de sourire en sentant mon cœur rater quelques battements et mon ventre se tordre délicieusement. Je ne réponds pas, je ne me force pas. Je n'ai pas à me forcer, je le sais, mais Vilem s'acharne à me le rappeler à chaque occasion, s'assurant que je ne fasse pas quelque chose juste pour lui faire plaisir ou ne pas le décevoir.
C'est vrai qu'il ne m'a demandé que d'être honnête avec lui, et je le suis.
- A quoi tu penses ? demande Vilem, me sortant de mes pensées.
Ce n'est pas tellement sa voix qui m'en sort, mais plus ses mains qui se sont faufilées sous mon haut pour se plaquer sur mon dos. Je me tortille involontairement et il enfonce ses ongles dans ma peau, comme s'il m'ordonnait silencieusement de m'arrêter, et je m'arrête.
Pas parce que ses ongles dans ma peau me font mal, mais parce que son regard me paralyse, m'hypnotise, et m'empêche de faire le moindre mouvement. Enfin, mon cœur n'a pas le mémo parce que j'ai l'impression qu'il veut sortir de ma cage thoracique tellement il bat fort.
Vilem remonte doucement ses mains le long de mon dos et il fait attention à n'utiliser que le bout de ses doigts, ce qui me fait frissonner violemment. J'agrippe instinctivement sa nuque en rapprochant nos deux visages l'un de l'autre. Son souffle s'échoue sur ma bouche et je sens mon corps bouillir de l'intérieur. Je ne peux pas résister plus longtemps à la tentation, surtout pas quand ses lèvres sont entrouvertes et si proches des miennes.
- Vilem, murmuré-je, à quelques millimètres de sa bouche.
- Embrasse-moi, réplique-t-il en appuyant sur mon dos.
Je me retrouve malgré moi les fesses sur ses cuisses, presque à califourchon sur lui alors qu'il est toujours en position assise. Mais avide de Vilem, de ses lèvres, je plonge sur sa bouche et abdique à sa demande. Comment faire autrement ?
Vilem plante à nouveau ses ongles dans ma peau, mais je ne suis pas en reste. J'agrippe sa nuque tellement fort que j'ai peur de le griffer, alors je relâche un peu mes doigts et fais glisser l'une de mes mains autour de son cou, la laissant reposer au devant, caressant sa peau du bout de mon pouce.
Audacieux. Je me permets d'être audacieux.
Ce simple geste fait figer Vilem, et il laisse échapper un grognement involontaire contre mes lèvres. Moi, ça me fait sourire ; parce que je viens de découvrir un de ses points faibles.
- Oh.
- N'y pense même pas, marmonne Vilem, le souffle court.
- Oh que si.
Je me ferai une joie de le titiller maintenant que je sais qu'il est sensible à cet endroit. Mais ce n'est ni la place idéale pour ça, ni le moment.
- Naël...
- Oui ?
- Me lâche pas,
- J'te lâche pas.
L'une de mes mains toujours sur son cou, je dépose quelques baisers le long de sa mâchoire avant de revenir à sa bouche. Vilem, lui, ne dit plus rien. Il ne bouge pas non plus, profitant simplement de mes attentions.
- Hey ! s'exclame une voix pas loin.
Nous nous figeons tous les deux, arrêtant tout mouvement. J'ai oublié qu'on était dans un parking, un lieu public. Je me suis laissé emporter par les sensations que Vilem me procure, mais il fallait bien retomber dans la réalité à un moment.
- Soyez un peu décents ! crie une deuxième voix.
- Merde, murmuré-je.
Vilem a du mal à contenir son sourire, il est amusé. Putain d'amusé alors que moi je suis gêné. C'est vrai que ce n'est pas très faisable de se laisser aller dans un parking de supermarché ; d'accord, il fait nuit et on est dans un coin isolé, mais il y a quand même des gens autour.
J'enfouis ma tête dans le cou de Vilem et attends d'entendre la voiture des personnes partir, tandis que lui continue de me tenir, caressant doucement mon dos, par-dessus mon haut cette fois.
- Allez Naël, on bouge avant de choquer plus de gens.
- C'est pas drôle, grogné-je en reculant ma tête. Mais allons-y, tu as raison.
- C'est juste un peu amusant, avoue.
- Si tu le dis.
Vilem s'assure d'abord qu'il n'y ait plus personne dans le coin avant de me relâcher, me permettant de me dégourdir les jambes pendant quelques secondes avant qu'il ne me recolle contre lui, un bras autour de ma taille.
- J'ai beaucoup aimé cette soirée avec toi, dit-il en se penchant légèrement vers moi.
- Tu en parles comme si elle était terminée, rétorqué-je, les sourcils haussés.
- Rien ne nous empêche de la prolonger, en effet.
- Bien, parce que je comptais pas te lâcher.
****
Finalement, rien du tout ne s'est prolongé parce que dès qu'on a posé nos têtes sur nos oreillers respectifs et que nous nous sommes enlacés sur le lit de Vilem, ça nous a pris moins de cinq minutes pour nous endormir. Mais j'ai dis vrai, je ne comptais pas lâcher Vilem et je ne l'ai pas fait. On ne s'est pas lâché de toute la nuit ; c'est la première chose que je remarque quand je me réveille.
- Hey, marmonne Vilem contre mon cou.
- Bien dormi ? demandé-je d'une voix basse.
- Mmh. Super. Toi ?
- Ouep. Mais on doit se lever, on doit bosser.
- T'as un certain talent pour ruiner les beaux moments toi, grogne Vilem en serrant ses bras autour de ma taille.
Je peine à me retourner pour lui faire face, mais une fois fait, je pose mes mains sur le haut de son torse et dépose brièvement mes lèvres sur les siennes avant de lui refaire face.
- Mon Ange, on peut se revoir après le boulot.
Vilem fronce les sourcils et sa bouche se tord en une drôle de grimace, qu'est-ce qu'il peut être enfantin parfois. Je dépose un léger baiser sur ses lèvres et sa grimace disparaît instantanément.
- Allez Vilem, tu peux venir dormir chez-moi ce soir si ça te rassure.
- Okay ! Allons-y alors !
Vilem se relève d'un coup, me tourne le dos et quitte le lit dans un bond. Je peine à retenir mon rire. Il est ridicule. Mais qu'est-ce que je l'aime quand il est comme ça. Il ne se permet quasiment jamais de se comporter ainsi devant les autres, pas même sa famille. Il ne se permet jamais d'être insouciant et de juste profiter de l'instant présent.
On s'est bien retrouvé lui et moi sur ce coup-là. On s'oublie nous-mêmes en mettant toujours les autres en premier, au moins maintenant, on peut s'aider à nous retrouver et à nous mettre en premier avant les autres.
- Tu peux emprunter des vêtements si tu veux, me propose Vilem avant de disparaître dans sa salle de bain.
- Okay !
Je ne l'avouerai pas tout de suite, mais avoir les vêtements de Vilem sur moi me procure un confort inégal. Je me souviens encore du sentiment que m'avait procuré le fait de dormir avec son tee-shirt et short.
- Naël ! Qu'est-ce que tu veux pour le petit-déjeuner ? demande Vilem depuis la salle de bain.
Je ne lui réponds pas immédiatement, réfléchissant à ce que j'aimerai manger même si je m'en fiche un peu. J'aimerai des crêpes mais on n'aura pas le temps d'en faire maintenant.
- N'importe quoi ! réponds-je en me levant également du lit. J'ai pas très faim de toute façon.
Vilem ne dit rien en retour, alors j'en profite pour m'habiller rapidement avant d'aller me laver le visage vite fait. Vu que Vilem prend un peu trop de temps sous la douche, on risque d'être tous les deux en retard, mais je ne lui en fais pas la remarque et retourne dans la chambre pour checker mon téléphone.
Oh. J'ai deux messages d'Evan. Je me demande ce qu'il a encore à me dire. J'ignore les deux appels manqués de papa et ouvre d'abord les messages.
Evan Caddel
[ Gwen ? On peut discuter plus tard stp ? Si t'as le temps évidemment ! ]
[ Oh la la ! Pardon ! Il est un peu tôt, j'espère que je t'ai pas dérangé !!!!!!!! ]
Je rigole tout seul en lisant ses messages, mais je lui réponds vite pour le rassurer et aussi savoir de quoi il veut parler.
Moi
[ Coucou. Tu me déranges pas et oui on peut discuter dans la journée. Pause déjeuner si tu veux ? ]
Evan Caddel
[ Okkk ça me va ! A tout à l'heure ! ]
Je laisse mon téléphone sur le lit et me relève pour voir si Vilem est toujours vivant dans la salle de bain. Je toque d'abord et entends un grognement émaner de l'intérieur, suivi par une insulte lancée à haute voix.
- Vilem ? appelé-je doucement. Tout va bien ?
- Ouais ! Yep ! J'arrive !
- J'ai entendu un bruit qui –
- C'est rien ! me coupe Vilem.
Sa voix a l'air plus proche, et je m'éloigne de la porte au moment où il l'ouvre à la volée. Vilem a une grimace douloureuse sur le visage et les bras fermement croisés autour de son torse.
- Vilem ? Tu t'es fait mal ?
- Euh. Juste un peu. Pas trop.
- Vilem, soupiré-je, les lèvres pincées.
- Promis, ça va ! Viens on prend le petit déjeuner ensemble avant de partir !
Je n'essaie pas d'arrêter Vilem quand il me contourne pour aller finir de s'habiller, mettant un pull par-dessus son tee-shirt à une vitesse alarmante. Il s'est peut-être fait très mal et maintenant c'est visible sur son bras ?
- Arrête de t'inquiéter et viens, Naël, dit-il en revenant vers moi, les bras ballants cette fois. T'es prêt ?
- Oui oui, je suis prêt, marmonné-je distraitement.
Mes yeux sont fixés sur ses bras et je l'entends soupirer à quelques pas de moi. Vilem tend la main dans ma direction et je l'attrape instinctivement, entrelaçant nos doigts.
- Tu me diras si tu t'es gravement blessé ?
- Promis, Naël.
Dans une tentative d'achever de me rassurer, il dépose un léger baiser sur ma tempe et me tire hors de sa chambre avant que je n'ai le temps de réagir, descendant au rez-de-chaussée rapidement. Je manque de m'écraser contre lui plusieurs fois dans les escaliers.
- Vilem ! Doucement !
- On risque de déranger personne, tout le monde est soit dehors ou au moins réveillé à cette heure-ci.
- Je sais, je disais ça parce que je suis sur le point de m'écraser sur toi là alo – VILEM !
- Oups.
Vilem a tiré sur mon bras tellement fort que j'ai fini par vraiment m'écraser contre lui à la fin des escaliers, et il rigole. Bien sûr que ça le fait marrer ! J'ai failli me casser les chevilles moi, et lui rigole.
- Tu regrettes pas d'avoir fait ça, hein ? Ton oups ne compte pas !
- Je regrette rien, avoue-t-il sans remords.
- Ugh.
Le point positif est que j'ai fini dans ses bras. Il m'a quand même attrapé, ce qui est rassurant. J'imagine s'il m'avait laissé tomber par terre. Non, je ne peux pas penser à ça parce que ça va dériver sur autre chose et je vais encore passer la journée à penser à n'importe quoi et à me faire mal.
- J'ai faim.
- Alors mangeons.
Je pensais qu'on allait préparer le petit-déjeuner ensemble pour aller plus vite, mais Vilem refuse catégoriquement que je ne fasse quoi que ce soit. Je n'ai même pas le droit de mettre la table. Alors je le regarde aller et venir entre la cuisine et le salon parce que monsieur a décidé qu'on allait manger sur la table basse du salon.
- Vilem, t'es sérieux ?
- Mmh. C'est presque prêt.
- On va être en retard, remarqué-je en regardant l'heure.
- Tant pis. Tout le monde nous dira qu'on aurait dû prendre la journée de toute façon !
Le pire, c'est qu'il a raison. Mais je me connais, je me sentirai comme de la merde si je rate une journée de travail sur un coup de tête, et connaissant Vilem, lui aussi.
- Okay, alors épate-moi avec ton petit-déjeuner.
✨✨✨
et coucou mes gens ❤️
je reviens vers vous avec un nouveau chapitre de ROSADIE 🤭 qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 👀
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Peace Out 💜
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